Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Louise Erdrich

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kathel
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MessageSujet: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyDim 10 Aoû 2008 - 20:32

Louise Erdrich Erdric11

Biographie de Louise Erdrich (d'après Evene)
Aînée de sept enfants d'un père germano-américain et d'une mère Ojibura - donc indienne -, Louise Erdrich grandit à Wahpeton, North Dakota, où ses parents enseignent à l'école indienne de Wahpeton. En 1972, elle entre à Dartmouth College (New Hampshire) pour des études d'anthropologie. Après un Master en écriture à Johns Hopkins University en 1979, elle retourne à Dartmouth en tant qu'écrivain en résidence. Elle y épouse, en 1981, Michael Dorris, professeur et auteur de la Renaissance amérindienne, avec qui elle coécrit 'The Crown of Columbus' (1991).

Après deux recueils de poésie, 'Imagination' (1981) et 'Jacklight' (1984), paraît son premier roman 'Love Medecine' (1984), récompensé par le National Book Critics Circle Award. Suivi de 'The Beet Queen' (1986), 'Tracks' (1988), 'Bingo Palace' (1994), 'Tales of Burning Love' (1996), 'The Antelope Wife' (L'épouse antilope, 1998), et 'The Last Report on the Miracles at Little No Horse' (Dernier Rapport sur les miracles à Little No Horse, 2001), ses romans retracent l'histoire de trois familles reliées vivant autour de la réserve fictive de Red River Valley dans le paysage mythique d'Argus, de 1920 à 1980. Erdrich explore la notion l'identité culturelle, ainsi que les relations complexes entre les Amérindiens natifs du Midwest et les communautés blanches avoisinantes. Elle est membre du mouvement de la Renaissance amérindienne. En 1995, Louise Erdrich publie 'The Blue Jay's Dance', réflexions sur la maternité et en 1996, son livre pour enfants.


Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1986 L'amour sorcier, Page 5,
1988 La branche cassée, Page 3
1990 La forêt suspendue,
1992 La couronne perdue (avec Michael Dorris),
1996 Bingo palace,
2002 L'Épouse antilope,
2002 Omakayas,
2003 Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse,
2005 La Chorale des maîtres bouchers, Page 1,
2007 Ce qui a dévoré nos cœurs, Pages 1,
2010 La Malédiction des colombes, Pages 1, 3,
2012 Le Jeu des ombres, Pages 4, 5
2012 La décapotable rouge,
2013, Dans le silence du vent, Pages  5,


La librairie de Louise Erdrich: Birch Bark, Page 3

Citation :
Mise à jour le 13/10/2013, page 5
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kathel
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyDim 10 Aoû 2008 - 20:34

La chorale des maîtres bouchers

Présentation de l'éditeur : 1918. De retour du front, Fidelis Waldvogel, un jeune soldat allemand, tente sa chance en Amérique. Avec pour seul bagage une valise pleine de couteaux et de saucisses, il s'arrête à Argus, dans le Dakota du Nord où, bientôt rejoint par sa femme et son fils, il décide d'ouvrir une boucherie et de fonder une chorale, en souvenir de celle des maîtres bouchers où chantait son père. Des années 1920 aux années 1950, entre l'Europe et l'Amérique, ce roman à la fois épique et intime retrace le destin d'une famille confrontée au tumulte du monde.

Traduction : Isabelle Reinharez 568 pages Collection : Le livre de poche Titre original : The master butchers singing club

Mon avis : Pour une fois, la quatrième de couverture en dit vraiment très peu sur la richesse de ce livre, la diversité des personnages mis en scène, la délicatesse des sentiments évoqués… Ce roman est celui de Fidelis, boucher venu d’Allemagne peu de temps avant la fin de la première guerre mondiale, et qui pose ses valises, pleines de saucisses et de couteaux de bouchers, dans l’Ouest américain, mais aussi celui de Delphine et de Cyprian, qui vont par les routes pour montrer un numéro d’équilibristes et qui forment un drôle de couple, celui d’Eva, épouse de Fidelis, qui finit par le rejoindre aux Etats-Unis pour s’occuper de la boucherie familiale, et de leurs quatre enfants, beaux garçons qui connaîtront des destins bien différents.
C’est aussi le roman de toute une communauté d’une bourgade du Dakota, ses commerces, sa chorale, ses membres éminents comme ses laissés-pour-compte, et les portraits en sont très savoureux et originaux. Petits et grands évènements se succèdent entre les deux guerres et l’épilogue en 1954 éclaire d’un jour nouveau ce récit, long mais jamais ennuyeux, sur le thème de la transmission, de la famille qu’on a et de celle qu’on se choisit, de l’amour et de l’amitié…
Un grand livre, plein de sensibilité, que je recommande sans réserve !
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kenavo
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyDim 10 Aoû 2008 - 20:39

Voilà un nom qui me rappelle de lectures... faites il y a longtemps Wink
Parfois je me demande l'effet de certains livres/lectures si on les reprend après tant d'années.. il y a des auteurs chez lesquels je n'ose même pas essayer.. Louise Erdrich pourrait peut être "survivre" à un tel test Very Happy
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Marko
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptySam 18 Oct 2008 - 14:11

Auteur importante dont il faudrait parler plus! J'aime beaucoup tous ces écrivains aux racines indiennes qui nous offrent des romans métissés très dépaysants et poétiques. La chorale des Maîtres bouchers est une superbe histoire sur le déracinement et la force de l'amitié, sur fond de secret de famille très émouvant. J'ai juste été un peu frustré que la chorale ne joue pas un rôle dramatique plus fort. Dans mon désir de lyrisme, j'aurais aimé l'entendre chanter dans une scène clé comme celle de l'effondrement de terrain par exemple... Je l'attendais, elle n'est pas venue. Mais j'ai adoré.

Je recommande aussi Ce qui a dévoré nos coeurs qui est peut-être un cran au dessus littérairement même si l'histoire est moins "divertissante" a priori. Cette histoire fragmentée de transmission d'un tambour, qui raconte l'histoire d'un peuple et vibre au rythme des passions, est un très beau moment de lecture.

Je crois que vous avez aussi parlé de Joseph Boyden et son chemin des âmes... J'irai sur son fil.


Dernière édition par markofr le Sam 18 Oct 2008 - 16:01, édité 1 fois
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kathel
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyLun 20 Oct 2008 - 18:36

markofr a écrit:
Auteur importante dont il faudrait parler plus! J'aime beaucoup tous ces écrivains aux racines indiennes qui nous offrent des romans métissés très dépaysants et poétiques. La chorale des Maîtres bouchers est une superbe histoire sur le déracinement et la force de l'amitié, sur fond de secret de famille très émouvant. J'ai juste été un peu frustré que la chorale ne joue pas un rôle dramatique plus fort. Dans mon désir de lyrisme, j'aurais aimé l'entendre chanter dans une scène clé comme celle de l'effondrement de terrain par exemple... Je l'attendais, elle n'est pas venue. Mais j'ai adoré.

Je recommande aussi Ce qui a dévoré nos coeurs qui est peut-être un cran au dessus littérairement même si l'histoire est moins "divertissante" a priori. Cette histoire fragmentée de transmission d'un tambour, qui raconte l'histoire d'un peuple et vibre au rythme des passions, est un très beau moment de lecture.

Je crois que vous avez aussi parlé de Joseph Boyden et son chemin des âmes... J'irai sur son fil.

Merci de cette réponse, Marko et d'ajouter de l'eau à mon moulin pour faire découvrir Louise Erdrich !
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyLun 20 Oct 2008 - 20:16

Bix a écrit
Citation :
Mon meilleur souvenir d'un écrivain amérindien ? Peut etre Scot Momaday et
son livre Maison de l'aube

Effectivement c'est untrès bon roman.J'aime beaucoup aussi les Amérindiens.Je crois avoir ouvert le fil Louis Owens auquel je convie les amateurs de cette littérature qui ne manque pas de souffle.Je compte parler prochainement de James Welch,Sherman Alexie,David Treuer,etc...On peut lire aussi L'hiver indien de l'auteur français Frédéric Roux,tout à la fois brutal et désopilant.
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyMar 17 Fév 2009 - 0:24

Louise Erdrich Choral10


Si vous aimez qu’on vous raconte des histoires, c’est pour vous!

Mon grand-père, Ludwig Erdrich, était un boucher. Il s’est battu dans les tranchées du côté allemand pendant la Première Guerre mondiale. Ses fils ont servi du côté américain pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce livre est une œuvre de fiction sauf pour ce qui est de la salade museau, de la verge de bœuf, et de brève période où ma grand-mère a joué le rôle de table humaine dans un numéro de music hall.

écrit Louise Erdrich dans la post-face.

Donc Fidélis Wald Vogel émigré dans le Dakota du Nord après la guerre de 14-18, avec sa femme et le fils de celle-ci. Et ses couteaux, parce qu’il est boucher. Et sa voix, parce qu’il est chanteur et que son père chantait dans une chorale de bouchers. Et sa sœur, ça c’est moins drôle, la Tante est très désagréable. Elle va piquer la morphine d’Eva, la femme de Fidélis, qui meurt d’un cancer. Dans ce bled du Dakota du Nord, Argus, il y a aussi Delphine qui retrouve son père, un vieil alcoolique dont la cave renferme quelques surprises.. Et Cyprien, l’indien équilibriste et homosexuel. Et Clarisse, qui tient les pompes funèbres et a une robe avec des perles rouges. Et Un-Pas-Et-Demi qui vient chercher ses déchets à la boucherie.Et qui connait tous les secrets.. Et j’en oublie..

On voit évoluer tous ces personnages de 1920 à 1950, c’est souvent drôle, souvent tragique aussi, c’est toujours plein de tendresse et on regrette quand le roman se termine!
Un peu restée sur ma faim au niveau de la chorale, mais au moins elle a permis de réunir les deux bouchers concurrents!
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyMar 17 Fév 2009 - 13:32

Marie a écrit:
Louise Erdrich Choral10

Un peu restée sur ma faim au niveau de la chorale, mais au moins elle a permis de réunir les deux bouchers concurrents!

Je vois qu'on a eu la même frustration. J'attendais un moment de lyrisme dans la scène de l'effondrement de terrain par exemple. Cette chorale n'occupe finalement pas beaucoup de place dans cette histoire. A part ce détail c'est un excellent livre qui ménage quelques surprises.
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyDim 12 Avr 2009 - 19:19

J'aurai désormais envie de lire cette Chorale des maîtres-bouchers dont le titre m'attirait si peu... content

Ce qui a dévoré nos cœurs

Je suis entrée en pays littéraire doublement inconnu avec le roman de Louise Erdrich, Ce qui a dévoré nos cœurs. Parce que je n’avais encore lu aucun roman de cette auteure. Parce que j’ai aussi rarement lu des récits imprégnés des histoires et légendes des Indiens.
Or, j’ai été séduite par ce récit sensible et mystérieux qui ne m’a pas dévoilé tous ses mystères et m’a ainsi laissé une grande part de rêve…


Faye Travers est gérante de successions. Elle est appelée pour faire l'inventaire d'une demeure du New Hampshire, celle de la famille Tatro. Cette famille compte parmi ses ancêtres un fonctionnaire du Bureau des Affaires indiennes qui a longtemps travaillé sur une réserve du Dakota du Nord, la réserve ojibwé .
La grand-mère de Faye est née sur cette réserve.
Faye découvre dans la maison une collection exceptionnelle d'objets et de vêtements indiens du XIXe siècle, parmi lesquels se trouve un tambour rituel. Il est étrangement décoré de perles qui représentent une jeune fille, une croix et un loup.
Le tambour fascine Faye au point qu’inexplicablement elle le dérobe.
Quand elle l’approche, ce tambour résonne sans même qu’elle ait besoin de l’effleurer.

" On sait que les tambours guérissent et on sait qu'ils tuent. Ils ne font plus qu'un avec leur gardien. Ils sont construits pour d'importantes raisons par des gens qui rêvent les détails de leur facture. Il n'y en a pas deux pareils, mais chaque tambour est apparenté à tous les autres tambours. Ils se parlent entre eux et offrent leurs chants aux humains. Je devrais me montrer prudente au voisinage du tambour. "

Faye décide finalement de retrouver les origines du tambour. Elle finit par rencontrer un des descendants de la famille légitimement propriétaire, et elle le lui rend .
L’homme reconnaît ce tambour que son père a perdu et évoque, en flash-back, une histoire déchirante. Celle de l'Indien Shaawano qui réalisa le tambour pour apaiser le désespoir qui le rendait inconsolable après le départ de sa femme et la mort de sa fillette dévorée par les loups.

«Les chagrins, dit un de ses personnages, on les épuise avec les moyens du bord, ce qu'on a sous la main. On s'en débarrasse à force d'en parler, de vivre avec, on ne les laisse pas s'incruster au fond de soi. Vous voyez, c'était à ça que le tambour était bon. A faire sortir ces chagrins, au grand jour, où les chants pouvaient les emporter.»

Je n’en dirai guère plus mais vous invite à découvrir cette histoire rude, poétique et merveilleuse qui baigne dans le réalisme magique où le fantôme d’une enfant donne sa voix à un instrument, où les objets ont un esprit (les pipes, les perles, les mouchoirs….) et où les animaux ont force de symboles (les loups, les araignées, …).
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyLun 13 Avr 2009 - 1:21

J'ai moi aussi adoré cette histoire de transmission d'un tambour qui vibre à l'unisson des passions humaines.Cette idée qu' Annie Proulx a également utilisée dans "Les crimes de l'accordéon" donne droit à de très beaux passages sans lyrisme inutile. C'est même un roman parfois aride dans son écriture. Et il y a une scène très forte entre mère et fille à la fin du roman. A lire!

Coline, tu devrais aussi beaucoup aimer: La chorale des maitres bouchers et Dernier rapport sur les miracles de little no horse. Un auteur que je suis de près.


Dernière édition par Marko le Mar 11 Aoû 2009 - 15:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyLun 13 Avr 2009 - 21:22

Marko a écrit:
Coline, tu devrais aussi beaucoup aimer: La chorale des maitres bouchers Coline et Dernier rapport sur les miracles de little no horse. Un auteur que je suis de près.

Je les ai notés dès que j'ai eu refermé Ce qui a dévoré nos coeurs... content

attentif ...Je vais voir pour Annie Proulx , "Les crimes de l'accordéon"...car j'aime beaucoup l'idée...
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyLun 13 Avr 2009 - 21:54

coline a écrit:

attentif ...Je vais voir pour Annie Proulx , "Les crimes de l'accordéon"...car j'aime beaucoup l'idée...
L'accordéon d'Annie Proulx est le négatif du tambour de Louise Erdrich. Il fait le malheur de ceux qui entrent en sa possession. Le thème du roman est celui de l'émigration des européens vers le nouveau monde à la fin du XIXe siècle. Il y a un souffle dans ce livre qui m'avait beaucoup plu il y a quelques temps.
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyLun 13 Avr 2009 - 22:40

Marko a écrit:
coline a écrit:

attentif ...Je vais voir pour Annie Proulx , "Les crimes de l'accordéon"...car j'aime beaucoup l'idée...
L'accordéon d'Annie Proulx est le négatif du tambour de Louise Erdrich. Il fait le malheur de ceux qui entrent en sa possession. Le thème du roman est celui de l'émigration des européens vers le nouveau monde à la fin du XIXe siècle. Il y a un souffle dans ce livre qui m'avait beaucoup plu il y a quelques temps.

Merci de ces précisions Marko...
Dans Ce qui a déchiré nos coeurs j'aime beaucoup cette idée:
«Les chagrins, on les épuise avec les moyens du bord, ce qu'on a sous la main. On s'en débarrasse à force d'en parler, de vivre avec, on ne les laisse pas s'incruster au fond de soi. Vous voyez, c'était à ça que le tambour était bon. A faire sortir ces chagrins, au grand jour, où les chants pouvaient les emporter
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyVen 31 Juil 2009 - 18:50

Kathel a écrit:
Un grand livre, plein de sensibilité, que je recommande sans réserve !

Marko a écrit:
La chorale des Maîtres bouchers est une superbe histoire sur le déracinement et la force de l'amitié, sur fond de secret de famille très émouvant. J'ai juste été un peu frustré que la chorale ne joue pas un rôle dramatique plus fort. Dans mon désir de lyrisme, j'aurais aimé l'entendre chanter dans une scène clé comme celle de l'effondrement de terrain par exemple... Je l'attendais, elle n'est pas venue. Mais j'ai adoré.

Marie a écrit:
On voit évoluer tous ces personnages de 1920 à 1950, c’est souvent drôle, souvent tragique aussi, c’est toujours plein de tendresse et on regrette quand le roman se termine!

J'arrive avec mon commentaire pour me joindre à ce concert de louanges... content
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MessageSujet: Re: Louise Erdrich   Louise Erdrich EmptyVen 31 Juil 2009 - 18:58

La chorale des maîtres bouchers

« Nos chants parcourent la terre. Nous chantons les uns pour les autres. Jamais une seule note n’est perdue et aucun chant n’est inédit. Ils viennent tous du même endroit et datent d’un temps où seules les pierres hurlaient. »

Comme il en va pour tous les êtres humains, les personnages de ce roman « chantent » les uns pour les autres. Il faut entendre qu’ils s’apportent tendresse, amour, consolation.

- Fidelis Waldvogel le premier qui, en 1918 revient chez lui, en Allemagne, à la fin de la seconde Guerre Mondiale. Il doit rencontrer Eva, la fiancée de Johannes, son meilleur ami, et annoncer à la jeune femme, qui est enceinte, la mort de Johannes.
« Comment pouvait-il s’en acquitter et aussi comment pouvait-il ne pas s’en acquitter ? »
Fort et fragile, Fidelis est un survivant de l’horreur :
« Il comprenait qu’il lui fallait être vigilant. Les souvenirs reviendraient le prendre par surprise, les émotions saboteraient sa pensée consciente. Revivre après avoir été mort à soi-même était dangereux. »
Très vite, son cœur bat pour Eva et il l’épouse.
« Sur le monstrueux terrain de l’existence et sur sa propre efficacité meurtrière, il était fait pour aimer."
Il rêve pour eux d'une vie meilleure.
« Fidelis découvrit sans tarder qu’il était également fait pour voyager. Il acquit la conviction qu’il devrait partir en Amérique, parce qu’il vit, de ce pays-là, une tranche de pain ".

Avec pour tout bagage une valise pleine de couteaux et de saucisses, il s’embarque pour les Etats-Unis.
Il s’installe à à Argus, dans le Dakota du Nord .Sa femme et le petit le rejoignent. Leur commerce prospère et Fidelis monte une chorale :
Il faut dire qu’il « avait une tessiture de ténor d’une clarté et d’une fraîcheur naturelles telles que son nom de famille, Waldvogel, avait bien pu être inventé à sa seule intention.[…] Oiseau des bois était un nom curieusement doux pour une personne dont la profession reposait sur la tuerie. »
« Dans le chant, c’était un homme heureux.[…] Il était léger comme la lumière, entièrement musique. »

- Eva, épouse rayonnante, mère affectueuse de quatre garçons, parfaite commerçante « chante » elle aussi en quelque sorte pour Fidelis et ses fils. Puis aussi pour Delphine qui revient à Argus et avec laquelle elle nouera une belle amitié jusqu’à ce qu’un cancer l’emporte prématurément, laissant la famille et Delphine désemparées.

- Delphine est revenue à Argus pour s’occuper de son père, Roy, un vieil alcoolique qui boit par chagrin d’amour, «pour remplir le vide» laissé par le départ de Minnie, la mère de Delphine. « Voici une curieuse et paradoxale vérité : l’expérience qu’un homme a eue du bonheur peut ensuite le tuer. ».
De plus, Roy se trouve mêlé à une macabre affaire.

Delphine est revenue à Argus avec Cyprian . Tous deux parcourent les routes pour présenter d’incroyables numéros d’équilibristes. Delphine est tendrement amoureuse du bel équilibriste qui l’aime follement mais ne la désire pas.
Il s’absente souvent, « nulle part » dit-il avec tristesse. « Ne pleure pas, petite sœur ».
Et quand elle le surprend un soir, au bord de la rivière, avec un autre homme et qu’elle ne comprend pas :
« Ecoute, finit-il par suggérer, pose-toi la même question. Pourquoi aimes-tu le faire avec les hommes ? Ta réponse est la même que la mienne. »

A Delphine, il « semblait qu’elle pouvait lui raconter tout ce qui se passait dans son cœur de femme, et qu’il comprendrait, il en connaîtrait la vérité, l’ayant ressenti dans le sien. Elle fut donc satisfaite de sa réponse bien qu’elle signifiât une fois pour toutes, et pour de bon, qu’ils ne seraient pas amants. »

Le couple improbable a trouvé, dans sa vie aussi, un équilibre qui va peu à peu se rompre après la mort d’Eva.
Mais je n’en dirai pas plus…
J’ai présenté les personnages principaux . Autour d’eux gravitent les « seconds rôles » originaux et magnifiques d’une histoire tendre, puissante , sensible, riche d’événements, de rebondissements et d’émotions…Et si bien racontée, dans un style fluide et souvent poétique.

Parmi les personnages, Un pas-et –demi, la marginale qui marche, « jamais apprivoisée », survivante d’un massacre qui eut lieu quand elle avait huit ans:
« Marcher était la seule façon de distancer tout ce dont elle se souvenait et l’espace qu’elle parcourait à pied était confortablement vide de cruauté humaine. »

« J'ai toujours pensé que la musique était le seul moyen de nous consoler de nos chagrins. Parfois, nous pouvons être la proie d'une tristesse si terrible qu'il ne nous est pas possible de l'exprimer. Cette fragilité-là, seule la musique est capable de la dépasser. Comme si, par moments, elle pouvait nous pénétrer, nous apaiser, bien davantage que les mots. Peut-être est-elle d'essence divine, surnaturelle… »
(Louise Erdrich dans une interview)

Il y a dans ce roman des provisions de tendresse et d’amour qui relient les personnages mais chacun est empêché par son histoire, ou par l’Histoire, de s’y abandonner vraiment.
Les marques du passé subsistent en eux et les drames du présent continuent à s’acharner sur leur sort.
Fidelis (d’origine allemande) et Cyprian (indien, canadien, d’origine française) par exemple, qui avaient fait la même guerre, pas dans le même camp :
« Fidelis et Cyprian ne parlaient jamais de la guerre qu’ils partageaient, pourtant elle s’étendait entre eux très semblable à la boue de Belgique, autrefois effroyable et désormais verte et enherbée. »

« Les deux hommes avaient subi des blessures plus graves que celles qui étaient bien visibles, cachées par leurs vêtements et cachées, aussi, par les hommes qu’ils étaient devenus. »

Louise Erdrich 51frap11

Ne choisissez ce roman ni pour la chorale ni pour les maîtres-bouchers…Ne le laissez pas non plus de côté à cause de sa couverture (j’ai bien failli !)…Peut-être lirez-vous mon (trop) long commentaire dont j’espère, tout modestement, qu’il sait lui rendre l’hommage qu’il mérite…
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