Shane Meadows

Cinéaste anglais né le 26 décembre 1972.

Filmographie :
1996 : Small Time (court métrage)
1996 : Where's the Money, Ronnie ? (court métrage)
1997 : 24 heures sur 24
1999 : A Room for Romeo Brass
2002 : Once Upon a Time in the Midlands
2004 : Dead Man's Shoes
2004 : Northern Soul
2005 : The Stairwell
2006 : This Is England
2008 : Somers Town



This is England de Shane Meadows






Langue : sous-titré français
Scénario : Shane Meadows
Interprétation : Thomas Turgoose, Stephen Graham, Jo Hartley, Andrew Shim, Vicky McClure, Joe Gilgun
Production : Mark Herbert, Warp Films / Big Arty Productions / FilmFour
Image : Daniel Cohen


Une petite ville côtière de l'Angleterre, en plein guerre des Malouines. Le film débute sur le quotidien de Shawn, un garçon solitaire de 13 ans, dont le père est mort au combat. Pas évident de trouver sa place à cet age, surtout quand on est un peu forte tête et pas vraiment fashion avec des pantalons trop larges récupérés du père... Un jour chahuté par ses camarades de classe, il croise un groupe de skinheads qui va le prendre s sous son aile protectrice et se charger de son look. Doc martens, cheveux rasés, et jeans affutés, il va rapidement être initié aux rites de leur clan : virées de "casseurs", soirées fumettes, alcool et premièrs flirts. Mais un jour un type sorti de prison, un vrai dur, Combo , recruteur du parti nationaliste, va faire irruption et peu à peu fasciner Shawn ...

Le style est rude et sans concession. Le réalisateur n'hésite pas à nous montrer la descente aux enfers particulièrement angoissante de ce jeune garçon livré à lui-même On est témoin impuissant devant cette montée de violence sur fond de sinistrose économique et sociale. Mais tout comme Ken Loach auquel on pense forcément, Shane Meadows nous révèle aussi les failles de ces jeunes un peu paumés, ce qui peut subsister de pur derrière leurs masques de rebelles, à l'heure des choix.
Il y a aussi plus globalement, une belle description de l'Angleterre des années Tatcher ( pas montrée sous son meilleur angle!) et une analyse assez approfondie de cette jeunesse à la recherche de repères, où la sauvagerie et le racisme peuvent facilement prendre naissance, face à un quotidien marqué par la misère et le chomage.


Des images sobres et parlantes d'elles-mêmes, des acteurs parfaits (surtout Thomas Turgoose - Shawn- et Stephen Graham-Combo-) une musique qui porte le tout. Ce film m'a laissé une forte impression même si on se demande si l'acteur n'est pas trop jeune pour tenir ce rôle .Je vous conseille de le voir si vous voulez garder un oeil ouvert sur tout ce que peut amener le déseuvrement sur les ados. Simplement effrayant !

vais tâcher d'y penser !

me fait penser aux films Made in England et Made in Britain avec Tim Roth et qui nous montre un skinhead en (non)ré insertion dans l'un et un jeune qui "devient" skin dans l'autre. deux films très bons !

Citation :

Tout juste sorti de son foyer d'accueil, Tommo, 16 ans, fuit les Midlands pour se rendre à Londres. Marek, lui, vit avec son père, un ouvrier du bâtiment polonais porté sur la bouteille. Timide et sensible, le jeune Marek est passionné de photo et se sent mal à l'aise dans l'univers de son père. La rencontre inopinée de ces deux garçons un peu paumés dans le quartier de Somers Town à Londres les conduira à former une drôle d'alliance.

This is England avait révélé un cinéaste. Britannique, donc en prise avec la réalité sociale de son pays, mais plus soft qu'un Ken Loach. Somers town confirme l'impression au gré d'un scénario minimal, dans un noir et blanc impeccable, propice à un vagabondage dans un quartier londonien, sur les pas de deux gosses désoeuvrés. Le film manque de substance, pas de charme, avec son ambiance truffaldienne, des 400 coups un peu édulcorés par un Shane Meadows qui choisit l'optimisme tempéré plutôt que le misérabilisme facile. Ce genre de cinéma est plaisant mais a ses limites. Il y manque un regard engagé et une construction davantage élaborée pour ne pas rester frustré par cette tranche d'adolescence qui reste somme doute anecdotique.

traversay a écrit:

Citation :

Tout juste sorti de son foyer d'accueil, Tommo, 16 ans, fuit les Midlands pour se rendre à Londres. Marek, lui, vit avec son père, un ouvrier du bâtiment polonais porté sur la bouteille. Timide et sensible, le jeune Marek est passionné de photo et se sent mal à l'aise dans l'univers de son père. La rencontre inopinée de ces deux garçons un peu paumés dans le quartier de Somers Town à Londres les conduira à former une drôle d'alliance.

This is England avait révélé un cinéaste. Britannique, donc en prise avec la réalité sociale de son pays, mais plus soft qu'un Ken Loach. Somers town confirme l'impression au gré d'un scénario minimal, dans un noir et blanc impeccable, propice à un vagabondage dans un quartier londonien, sur les pas de deux gosses désoeuvrés. Le film manque de substance, pas de charme, avec son ambiance truffaldienne, des 400 coups un peu édulcorés par un Shane Meadows qui choisit l'optimisme tempéré plutôt que le misérabilisme facile. Ce genre de cinéma est plaisant mais a ses limites. Il y manque un regard engagé et une construction davantage élaborée pour ne pas rester frustré par cette tranche d'adolescence qui reste somme doute anecdotique.

Entièrement d'accord avec tout ce que tu en dis. Je résumerais juste en disant que c'est une toute petite histoire bancale qui dégage, grâce à ses jeunes comédiens très naturels (surtout ce gamin incroyable qui était déjà dans This is England et qui cabotine tout en étant hyper attachant), une authenticité et un charme qui méritent qu'on s'attarde sur ce film dont on ressort le coeur gros comme ça mais joyeux!

Une sorte de feel-good movie comme dirait Kenavo malgré le contexte social peu réjouissant.

Marko a écrit:

Une sorte de feel-good movie comme dirait Kenavo

et cela va dépendre de la programmation dans nos cinémas si je vais pouvoir dire si c'en est aussi un pour moi

Je l'avais vu lors de sa sortie ciné et je n'ai pas résisté à l'achat du DVD
C'est un film qui n'a pas fait beaucoup de bruit lors de sa sortie et pourtant il a plein de qualités.
Aeriale a magnifiquement résumé l'histoire, c'est une vraie plongée dans l'Angleterre des années 80, ces fameuses années Thatcher synonymes de crise et d'austérité où un grand pan de l'industrie s'écroule entraînant un chômage galopant et la montée montée d'un nationalisme haineux , refuge pour de nombreux gosses paumés.

Doc Martens, chemises Sherman, bretelles, cheveux roses en pétard façon punk ou crâne rasé à la skinhead, musique ska ou reggae, tout y est pour faire revivre cette époque si caractéristique et cette Angleterre bigarrée, à la recherche d'une identité et surtout malmenée par une crise économique très dure et le bourbier de la guerre des Malouines.

Les acteurs sont au sommet, les personnages de Shaun et celui de Combo sont des miracles d'interprétation.

Si ce film vous intéresse je peux faire tourner.

darkanny a écrit:

C'est un film qui n'a pas fait beaucoup de bruit lors de sa sortie et pourtant il a plein de qualités.

Les acteurs sont au sommet, les personnages de Shaun et celui de Combo sont des miracles d'interprétation.

Un film coup de coeur pour moi aussi. J'ai peut-être un faible pour son film suivant Somers Town qui est plus modeste par les moyens et en noir et blanc mais où on retrouve ce jeune acteur extra qui donne un peu de lumière dans cette réalité sociale plutôt cruelle. Il doit y avoir un commentaire qui traine quelque part sur le forum.

Je ne connais pas Somers Town mais This is England m'avait fascinée également. on éprouve un intérêt crescendo car on attend comment et quand les limites vont être dépassées et c'est d'un réalisme étonnant. Et finalement, les réalisateurs anglais, on ne les connait pas beaucoup?

This is England....la suite sous forme de série (qui passe sur ciné novo en ce moment) qui s'appelle This is England 86
Tout le monde a grandi et un peu vieilli mais la bande de potes est toujours là
Pour l'instant la série ne sort qu'en anglais dans le commerce mais on peut espérer une sortie prochaine en VO sous titrée héhé

This is England

J'ai regardé la diffusion TV hier soir, sans faire preuve d'une attention exceptionnelle mais j'ai regardé. C'est donc la petite histoire d'un gamin qui socialement n'est pas verni et dont le père en plus est mort aux Malouines. Il ne cherche qu'un peu d'affection et à lire des bds. Mais tout le monde se fout de sa gueule... heureusement une bande de skins du coin l'adopte en quelque malgré les réticences de sa mère. C'est une bande de skins à la cool, plus remuants que barbares, ambiance ska, picole et joins quoi, du skin à l'ancienne. Plus tard le chef de la bande sort de prison et revient avec un co-détenu, tenté par les discours plus politiques et extrémistes sans vraiment savoir pourquoi et un peu manipuler par des gens plus aisés. Ce qui déclenchera la violence chez lui (sur le non blanc de la bande) sera un chagrin d'amour.

Le film commence sur un panorama de contexte très marqués de l'époque avec musique, modes et actualités et le film enchaine assez bien sur une image bien foutue qui force seulement un peu le côté vignette (et l'effet est un peu répétitif). Les acteurs passent bien voire très bien malgré peut-être un peu de surjeu mais qui colle aussi au contexte alors...

Ce qui m'a déçu c'est l'impression qu'une partie de ce que je croyais le sujet : les skinheads et ce que ça implique généralement de dérive violente et de revendications malsaines se retrouve au second plan, ne laissant que le côté bande et jeunesse et histoires de jeunesse. Le bon point est que l'accent est mis sur la base cool du truc, du mouvement, et que ce n'est pas forcément inutile d'insister là dessus. Mais l'interrogation passe à la trappe au profit des vignettes et de l'image et de l'identité du film plutôt gentillette.

ça n'a pas la force des films évoqués sur le fil Alan Clarke ou du téléfilm Hooligans (le titre original doit être ID, 1995) où un policier très civilisé infiltre un groupe de hooligans et y prend bigrement goût. Il manque cette obscurité face à la "société" qu'il est peut-être difficile de réduire à guerre ou chômage. Le film joue sur la quête d'identité mais pas franchement son moule.

Je ne pense pas que le propos du film était un sujet sur les skinheads et leur soi disant dérive violente (car tous n'étaient pas violents ou.....hooligans)
Je connais le livre dont est tiré le film Hooligans qui là, effectivement, est un traité du sujet beaucoup plus âpre.

Ici dans le film de Shane Meadows, c'est plus un portrait d'une époque, d'une sorte de courant plutôt punk qui traverse cette bande de jeunes et une tentative de se distinguer, une recherche d'identité mais qui ne passe pas forcément par un militantisme pour je ne sais quelle cause raciste.
La preuve c'est que certains parmi les jeunes de la bande certains n'en ont rien à fiche du costaud frustré qui vient soi disant leur prêcher la bonne parole et leur promettre une vraie Angleterre.

C'est le procès de Thatcher oui et de la déglingue économique de ces années 80, la deuxième partie du film est éclairante et laisse entrevoir de" joyeux groupes" totalement xénophobes et incapables de penser par eux mêmes, ayant toujours besoin d'un leader charismatique pour s'affirmer.

Bref pour moi ce n'est pas un film sur les skins, c'est plus large que ça.

Moui oui, la trame est très polyvalente quand même. Probable aussi que j'identifie trop le film au sentiment provoqué à la multitude de reprises modo-identitaires-commerciales très du moment (à moins que je ne tourne parano à force de ... je ne sais pas quoi). Ou bien je suis trop jeune, ou un sale panda, en plus ?!