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| Mathias Enard | |
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Auteur | Message |
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Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Mathias Enard Mer 27 Aoû 2008 - 17:57 | |
| Mathias Enard: Né à Niort en 1972,. Il étudie l’arabe et le persan aux langues O’. En 1992, il étudie le persan à l’université Shahid Behechti de Téhéran. Il vit en Egypte, puis à Venise. Il passe une année à l’institut français d’études arabes à Damas, s’installe deux ans dans un village de Syrie du sud. Il découvre ensuite le Lyban et Beyrouth. En 2006, à Barcelonne il trouve une place de professeur d’arabe à l’université. Source: Actes SudQuelques renseignements sur cet auteur: iciBibliographie - Citation :
- Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
2003 La Perfection du tir, Pages 1, 72005 Remonter l’Orénoque, 2007 Bréviaire des artificiers, (ill. Pierre Marquès), Page 92008 Zone, Pages 1 , 4, 5, 7, 2010 Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Pages 1, 2, 3, 5, 7, 9, 2011 L'alcool et la nostalgie, Pages 5, 8, 9, 2012 Rue des voleurs, Pages 2, 3 , 4, 6, 7, 2013 Tout sera oublié, (ill. Pierre Marquès), Pages 6, 8, - Citation :
- mise à jour le 18/08/2014, page 9
"La perfection du tir"Un sniper, le meilleur de son unité, en pleine guerre libanaise détaille toute la minutie et la précision que son "métier" lui demande afin d'être bien accompli. Sa mère, devenue folle, vit quasiment seule dans un appartement. Pour s'occuper d'elle, il fait appel à Myrna, jeune fille de 15 ans qui a du quitter l'école à cause des événements. J'ai du mal à parler de ces textes, la lecture, pour moi, a été douloureuse dans le sens où l' écriture est froide, incisive, crue. Je n'ai pas assez de recul pour appréhender ce qui se passe, on "est dedans" mais je pense sincèrement que si vous êtes comme moi: vous suivez les évènements et vous essayez de comprendre le monde géopolitique qui est le notre, alors on ne peut pas faire l'impasse sur ces deux textes que sont "La perfection du tir" et "Zone". Ca me glace d'effroi :pale:mais je voulais vous en parler. | |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Zone Dim 14 Déc 2008 - 18:45 | |
| Zone de Mathias Enard: Francis Servain Mirkovic est agent de renseignement depuis quinze ans dans la Zone : Algérie puis Proche-Orient. Francis change régulièrement de nom, de personnalité, de vie. Aujourd’hui, il est Francis Servain Mirkovic. Francis aspire à la rédemption, il souhaite cesser son activité de délateur, de tueur, de mercenaire. Pour ce faire, il doit livrer une valise contenant les dossiers de centaines d’intrigants à un personnage influent du Vatican. Ivre une fois de plus, il rate son avion et se voit contraint d’entreprendre le voyage pour Rome en train : moyen de transport relativement lent mais qui permet à l’esprit de divaguer à loisir. Au niveau de l’écriture, je n’arrivais pas à trouver mon rythme de lecture (peu de ponctuation), toutefois, après une seconde lecture du texte, il s’avère que l’écriture est en totale adéquation avec le thème : nous sommes dans le train, le rythme est régulier, puis il s’accélère ou décélére en fonction du surgissement des souvenirs de Francis avant de revenir sur les rails nous menant vers Rome ou sur le fil conducteur de la pensée du protagoniste. Le train permet l’alternance de la mobilité et de l’immobilité. On pourrait écouter sans problème cette histoire, cette fresque épique. A travers ses souvenirs, Francis évoque LA guerre, toutes les guerres depuis le début de l’humanité. Véritable archéologue de la guerre, il nous permet de découvrir les différentes strates des conflits ayant égratignés l’humanité. Aujourd’hui, Francis souhaite déposer « sa valise », se poser. Il a pourtant connu trois femmes qui lui auraient peut-être permis de quitter cette non-vie : La protectrice et maternelle Marianne, l’indépendante et ambitieuse Stéphanie ou même l’inaccessible Shaska. Mais sait-il seulement accueillir une main tendue ? Entre les lignes, nous pouvons lire que nous sommes arrivés à un point de rupture au XXIème siècle : en acceptant une sorte de philosophie de l’horreur. Si nous sommes libres de tout conditionnement, alors pourquoi ne pas faire un choix qui tendrait vers le pacifisme ? Le choix individuel influe sur l’histoire commune. On aborde également, à un moment du texte, la place de l’artiste ou de l’écrivain, lors des conflits : Une œuvre peut-elle racheter un auteur ? Un texte dense, érudit et fascinant qui ose nous dévoiler le côté sombre de l’humanité. Je n’en suis pas ressortie indemne. J’ai un faible pour le personnage d’ Intissar (une femme engagée dans un conflit, l’arme à la main mais…). Un entretien | |
| | | Ella Invité
| Sujet: Re: Mathias Enard Dim 14 Déc 2008 - 18:51 | |
| Tu dis "peu de ponctuation", j'avais cru comprendre qu'il n'y en avait pas du tout, une seule phrase du début à la fin |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Mathias Enard Dim 14 Déc 2008 - 18:54 | |
| C'est ce que curieusement, j'avais cru lire la première fois. Mais, je confirme: il y a bien des points, virgules et une ponctuation diverse. En tant que lecteur, on a l'impression de manquer de souffle la première fois. Pourquoi? Sans doute, pour moi, parceque je ne prenais pas le temps de lire, tout simplement. En me posant pour vraiment lire, le texte devient limpide! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Mathias Enard Mar 17 Fév 2009 - 21:46 | |
| Il a fallu du fil Des rives et des lettres que je me rappelle que j'ai lu ce livre.. et c'est seulement après avoir recherché s'il y avait du nouveau de lui que j'ai réalisé que c'est en effet le même auteur que pour Zone.. et que Nathria nous en avait déjà parlé Remonter l'Orénoque - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Dans les corps qu'ils ouvrent, les patients qu'ils soignent, et jusque dans leur amitié, deux chirurgiens cherchent, comme à tâtons, une vérité qui justifierait leur propre existence. Youri opère sous les yeux de Joana, la jeune infirmière qu'Ignacio convoite ; au cœur d'un été caniculaire et d'un hôpital en pleine déliquescence, l'un se perd dans la passion comme l'autre dans l'alcool et la folie. Ils pousseront Joana à les fuir, à entreprendre un long voyage au Venezuela : remonter le grand fleuve Orénoque sera pour elle l'occasion de démêler, depuis le ventre tiède d'un cargo, l'écheveau de leurs vies. Au fil de ce voyage vers l'Amazonie, le deuxième roman de Mathias Enard nous emporte au centre d'un triangle amoureux dont les sommets seraient la naissance, le corps et le désir, tous trois si ténus qu'ils ne sont peut-être que des reflets sur les eaux boueuses d'une rivière mythique. Ma lecture date de trop longtemps pour vous en dire encore dans tous les détails ce qui en est de ce livre. Mais je garde des agréables souvenirs de lecture et tout comme pour le livre que je viens de terminer ( El último lector de David Toscana) il y a cette atmosphère d'une magie qui est difficile à saisir - mais du moment qu'on se laisse happer.. on arrive à avoir un très bon moment... Le moment n'y est pas pour que j'entame ce pavé qu'est Zone - mais je vais revenir chez cet auteur | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Mathias Enard Mer 3 Juin 2009 - 11:53 | |
| Félicitations à l'auteur pour son prix du Livre Inter 2009 à propos de son roman Zone | |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Mathias Enard Jeu 4 Juin 2009 - 22:18 | |
| - kenavo a écrit:
- Félicitations à l'auteur pour son prix du Livre Inter 2009 à propos de son roman Zone
Mérité! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Mathias Enard Dim 11 Avr 2010 - 18:51 | |
| Je commence Zone, je suis happée, obligée de revenir sur mes pas, de reprendre la lecture au début, encore et encore, me délecter des mots, laisser les sens palper, toucher, s'imprégner du flots des réminiscences (Alexandrie, Venise, Rome, les femmes, les alcools, les fous, les chaleurs, les rencontres, les frôlements...). Tiendra-t-il la distance ? Frisson. Ne sera-t-il pas noyé par son 'moi' ? Bon j'y retourne... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Mathias Enard Dim 25 Avr 2010 - 19:26 | |
| E-N-O-R-M-E ! jusqu'au bout ce livre est un frisson, une plongée vers l'horreur, la guerre, la monstruosité. Entre Claude Simon et Malcolm Lowry, Enard promène le lecteur à travers l'Italie dans un voyage halluciné, allumé, époustouflant, avec un style épique, une narration toute en spirale, comme une plongée en apnée vers l'abime. Alors oui, il faut être bien accroché au monde et beaucoup aimé la vie pour pouvoir lire un tel livre, un roman de l'angoisse qui passe au scanner tous les fascismes qui ont tué les hommes. Le rythme implacable de la narration, l'incroyable maitrise du sujet et des personnages, les aller-retours incessants entre les villes du Moyen-Orient et cette guerre de Yougoslavie qui a défiguré le narrateur, emportent le lecteur dans un tourbillon fascinant de références et de douleurs, de conscience et d'écoeurement... Un grand, grand livre pour un sujet difficile, sans misérabilisme, sans prostitution, sans voyeurisme, mais avec des détails qui glacent, des descriptions qui donnent envie de mieux comprendre l'âme de la violence, le plaisir dans la furie, l'impossible rétention des gestes quand on est plein de vengeance. Rares sont les auteurs capables d'écrire de tels livres, rares sont les expériences de lecture aussi fortes, époustouflantes, aussi violentes, déstabilisantes, aussi macabres et intelligentes. A lire, absolument, pour comprendre la guerre, la rage, la haine d'individus envers d'autres individus. A lire absolument si vous avez du souffle... | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Mathias Enard Dim 25 Avr 2010 - 22:03 | |
| Shanidar tu sais mettre l'eau à la bouche. | |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Mathias Enard Mer 5 Mai 2010 - 10:49 | |
| Je suis contente que tu aies apprécié Shanidar, je continue de croire que c'est un livre à lire, il est intemporel! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Mathias Enard Mer 5 Mai 2010 - 11:19 | |
| - Nathria a écrit:
- Je suis contente que tu aies apprécié Shanidar, je continue de croire que c'est un livre à lire, il est intemporel!
plus qu'apprécié, Nathria, je suis enthousiasmée ! galvanisée ! emportée ! je trouve formidable qu'un auteur français est pu fournir un tel tableau, une telle brassée de références et une si violente et profonde émotion ! On reproche tellement aux écrivains français leur nombrilisme qu'il faut lire Enard pour prouver l'inverse. Chapeau bas. | |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Mathias Enard Jeu 5 Aoû 2010 - 8:25 | |
| Parle-leur de batailles, de rois et d'élèphants Constantinople - Mai 1506Le sultan Bayazi commande à Michel-Ange un pont qui doit traverser la Corne d’Or entre Constantinople et Péra. Léonard de Vinci, précédemment sollicité, a vu son projet rejeté. Partagé entre l’amour du poète Mesishi et son attrait pour une sublime danseuse, Michel-Ange accepte de relever ce faramineux défi et espère ainsi surpasser et se démarquer de son célèbre rival.A la fin de l’ouvrage, une belle bibliographie démêle la réalité du conte.J'aime l’écriture de Mathias Enard !!! J'aime son thème!!! J'aime ce roman!!! Je suis comblée! Extrait :P 66 : Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l’amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s’accrochent à des récits, ils les poussent devant eux des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d’éléphants et d’êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu’il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l’amour, l’amour, cette promesse d’oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela et ils t’aimeront ; ils feront de toi l’égal d’un dieu. Mais toi tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n’est qu’un voile parfumé cachant l’éternelle douleur de la nuit. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Mathias Enard Dim 31 Oct 2010 - 12:13 | |
| - Nathria a écrit:
Parle-leur de batailles, de rois et d'élèphants
Le sultan Bayazi commande à Michel-Ange un pont qui doit traverser la Corne d’Or entre Constantinople et Péra. Léonard de Vinci, précédemment sollicité, a vu son projet rejeté. Partagé entre l’amour du poète Mesishi et son attrait pour une sublime danseuse, Michel-Ange accepte de relever ce faramineux défi et espère ainsi surpasser et se démarquer de son célèbre rival. Un pont entre deux rives. Tel est le projet pour lequel Michel-Ange est appelé à Constantinople, en l'an 1406, par le sultan Bajazet. L'on sait peut de choses de ce séjour et Mathias Enard en fait son miel, dans Parle-leur de batailles, de roi et d'éléphants, pour laisser courir son imagination. Réalité ou fantasme, peu importe. L'Orient agit sur Michel-Ange comme un sortilège et il se retrouve dans un univers parfumé et enivrant qui chamboule ses sens. D'abord "Lost in translation", il n'aura d'autre choix que de succomber. Le roman de Mathias Enard peut se lire de mille et une façons. Comme un portrait du génial sculpteur de David, qui n'est pas encore au faîte de sa gloire, lui qui s'évalue d'abord en fonction de Vinci, son aîné abhorré. Comme la découverte d'un monde nouveau, qui change et élargit son regard sur l'art, en général, et la vie, en particulier. Comme une initiation amoureuse, entre homo et hétérosexualité, ente chasteté et luxure. Les rapports ambigus qu'il entretient avec le poète Mesihi, donnent l'occasion au romancier d'écrire ses plus belles pages, celles de la frustration et du désir amoureux. Une danseuse andalouse, à l'instar de Shéhérazade, s'immisce dans le récit, narrant à Michel-Ange contes et légendes, lovée contre son corps endormi. Enard maîtrise ainsi, avec bonheur, réalisme, onirisme, fantasmagories. Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants nous fait la courte échelle entre deux civilisations, entre ce qui a été et ce qui aurait pu être. Comme un pont entre deux rives. | |
| | | Anna Envolée postale
Messages : 183 Inscription le : 29/08/2010 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: Re: Mathias Enard Mer 10 Nov 2010 - 17:57 | |
| "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" : rien que le titre est une invitation à un voyage vers le passé. Le temps d'une après-midi de lecture, le lecteur se retrouve transporté dans la Constantinople du 16ème siècle. A travers les yeux de Michel-Ange, il est invité à découvrir les splendeurs, parfois cachées, de la grande cité ottomane. L'écriture de Mathias Enard, un mélange de délicatesse et de beauté, rend cette lecture extrêmement agréable. | |
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| Sujet: Re: Mathias Enard | |
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| | | | Mathias Enard | |
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