Leon de Winter [Pays-Bas]

Il y a quelques semaines, j’ai lu le livre : Het recht op terugkeer (Le droit de rentrée). Le livre n’est pas encore traduit en français mais « La Faim de Hoffman » et « Kaplan » sont intéressants aussi et j’espère que cette info vous donne l’appétit…

Leon de Winter (1954) est devenu l'un des écrivains hollandais contemporains les plus renommés. De Winter est un raconteur d'histoires dans la tradition américaine. Il a écrit des best-sellers comme La Faim de Hoffman (Hoffmans honger, 1990), Supertex (1991), L'Espace de Sokolov (De ruimte van Sokolov, 1992), et Sionoco (Zionoco, 1995). Il a étudié à l’académie de film, et on dit qu’il écrit surtout pour divertir et comme le ferait un film. Il construit ses livres comme des scripts de cinéma.

Le livre est un roman mais de Winter exprime aussi une vision politique parce qu’il a situé l’histoire d’un homme en Israël en 2024. Israël est devenu un petit état de quelques kilométrés carrées. Pourtant ce n’est pas un livre politique mais plutôt un livre sur l’espoir, la détresse et la folie.

Merci pour ce fil Marjan.

Je connais cet auteur - très populaire en Allemagne (je pense qu'il est à côté de Cees Nooteboom le représentant chez eux pour la littérature néerlandaise )
J'en ai lu qu'un livre de lui.. et en fait aussi un de sa femme Jessica Durlacher qui est presque autant connu que lui

Tu me donnes envie de le découvrir, l'écriture cinématographique, une problématique politique et les thèmes de l'espoir, de la folie et de la détresse... Je note, je note, merci Marjan!

c'est pas un critère littéraire, mais il est très charmant !

J'ai trouvé La faim de Hoffman grâce à Marjan et il a l'air joyeusement déjanté!

Citation :

Présentation de l'éditeur
Félix Hoffman, ambassadeur des Pays-Bas à Prague, est un diplomate au comportement assez peu... diplomatique. Eprouvé par la vie, insatisfait de nature, il trouve refuge dans la nourriture - qu'il avale par buffets entiers - et dans la lecture de Spinoza. Mais les derniers soubresauts de la guerre froide vont perturber à jamais ce fragile équilibre...

J'adore. J'ai lu les 5 romans parus en France. Mes préférés : La faim de Hoffman et Kaplan. Dernier paru : Malibu en 2006. Moins bon, à mon avis, l'ambiance américaine lui réussissant moins que sa Hollande natale.

Le 5 mai :

Mon compatriote néerlandais Leon de Winter habite depuis dix ou douze ans en Californie avec son épouse Jessica Durlacher. A mon avis, il ne faut pas le comparer à un grand auteur comme Cees Nooteboom. Plutôt à un autre auteur américano-hollandais prolifique d'origine amstellodammoise et juive de sa génération: Arnon Grunberg.
Comme il a été dit ci-dessus: Les oeuvres "américaines" de De Winter sont de moindre qualité que ses livres antérieurs (sujets hollandais et surinamiens). Depuis le début du siècle, Leon de Winter est surtout connu pour ses opinions qui sont publiées par l'hebdomadaire allemand Die Zeit.
Je ne les apprécie pas, personnellement. Mais ça, c'est comme toujours, une question de goût. Je me suis notamment opposé (dans mon blog, en allemand) contre sa suggestion (en 2006) à chasser les jeunes immigrés marocains des stades de football, à l'aide de chiens. L'ironie de cette opinion de De Winter sera évidente aux lecteurs de ses oeuvres de jeunesse, où il dénonçait de telles pratiques à l'encontre les juifs dans les camps de concentration nazis.

traversay a écrit:

Le 5 mai :

Je ne connais pas la version originale néerlandaise de ce livre "Het recht op Terugkeer", mais selon les compte-rendus sérieux en néerlandais, on a à nouveau affaire à un plaidoyer contre l'immigration "non-occidentale" en Europe.
"Les chiens aboient, mais la caravane avance". :)

Le droit au retour

Citation :

2024. Israël, réduit à une peau de chagrin, sous haute protection (cerné d’un mur, contrôle de l’ADN " juif ", surveillance accrue des citoyens), connaît de graves problèmes d’eau, de sécurité et de vieillissement démographique.A Tel Aviv, Bram Mannheim, 53 ans, né en Hollande, vit seul avec son père, ancien prix Nobel de chimie, à présent âgé et malade. Il est responsable d’une petite agence de recherche d’enfants israéliens enlevés pour être vendus à des familles palestiniennes.

Ces dernières années, Leon de Winter ne s'est pas fait remarquer pour ses livres, mais pour ses prises de positions, tranchées et radicales, en particulier vis à vis de l'Islam et de l'émigration aux Pays-Bas, qui ont provoqué de vives controverses. Avec son dernier roman, Le droit au retour, l'auteur néerlandais ne choisit pas la facilité et évoque ni plus ni moins que l'avenir d'Israël, dans un ouvrage qu'on peut qualifier de thriller d'anticipation et qui est assez crédible dans sa vision géopolitique du futur proche. On pourra toujours y trouver matière à polémique et il n'est pas douteux que de Winter se cache derrière certains de ses personnages pour émettre des jugements péremptoires, tant sur les juifs que sur les musulmans, d'ailleurs. Du point de vue romanesque pur, le livre est très bien construit et se lit à plusieurs niveaux. L'ambiance y est plutôt délétère et franchement paranoïaque, non seulement à l'intérieur d'Israël, que l'auteur imagine, en 2024, réduit dans ses dimensions , mais aussi dans la tête de son personnage central dont l'existence a été bouleversée, quelques années plus tôt, par l'enlèvement de son très jeune fils. Ce mélange d'intime, de politique et de prophétique donne un livre dans lequel le lecteur se sent parfois mal à l'aise, mais dont l'aisance narrative est indéniable. Il n'est pas fait pour plaire à tout le monde, mais il laisse la latitude à chacun, au-delà de son caractère de suspense bien charpenté, de réfléchir et d'approfondir sa propre conception de thèmes aussi délicats que le droit du sang et celui du sol. C'est un roman, pas un thèse ni un éditorial, bien heureusement.

Merci Traversay d'avoir fait remonter le fil.
Ton commentaire sur Le droit au retour est très bien fait mais par rapport au résumé même du livre, je serais plus tentée par La faim de Hoffman ...

Allez, je note !

colimasson a écrit:

Merci Traversay d'avoir fait remonter le fil.
Ton commentaire sur Le droit au retour est très bien fait mais par rapport au résumé même du livre, je serais plus tentée par La faim de Hoffman ...

Allez, je note !

Je ne t'en blâme pas au contraire, je préfère aussi La faim de Hoffman, et aussi Kaplan.

Eh bien alors ça me conforte encore davantage dans mon choix !