Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Elie Faure

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animal
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MessageSujet: Elie Faure   Elie Faure EmptySam 31 Jan 2009 - 23:08

Elie Faure Faureux3.th

Citation :
Fils de Pierre Faure, négociant, et de Suzanne Reclus, il est très lié à deux de ses oncles, le géographe et militant anarchiste Élisée Reclus et l'ethnologue Élie Reclus. À l'âge de 15 ans, il rejoint à Paris ses frères Léonce et Jean-Louis, et s'inscrit au lycée Henri-IV. Passionné de peinture, il visite régulièrement le musée du Louvre et se plonge dans les ouvrages de son professeur de philosophie, Henri Bergson.

Son baccalauréat en poche, il s'inscrit à la faculté de médecine, puis commence à exercer dans les quartiers populaires. Il travaille avec son frère Jean-Louis, chirurgien et gynécologue, en qualité d'anesthésiste aux hôpitaux de Paris et se spécialise dans l'embaumement. Il continue cependant à fréquenter les expositions et les ateliers de peintres et de sculpteurs. Il s'engage aussi dans les combats politiques de l'époque, prenant notamment parti pour Dreyfus et participant à des mouvements socialistes. Le 7 avril 1896, il épouse Suzanne Gilard, fille du pasteur d'Eynesse. Le 3 mai 1899, à 26 ans, il présente sa thèse de doctorat en médecine.

En 1902, il commence à publier des articles consacrés à l'art dans L'Aurore. Il se passionne pour Cézanne et surtout pour Velasquez auquel il consacre son premier livre. Entre 1905 et 1909, il tient une série de conférences sur l'histoire de l'art à l'Université populaire « La Fraternelle » du 3e arrondissement de Paris. Il en tirera le contenu de son principal ouvrage, Histoire de l'art, publié à partir de 1909. Cette œuvre monumentale, plusieurs fois remaniée, retrace l'évolution de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des arts domestiques de la préhistoire au début du XXe siècle. Dans Les Constructeurs, il s'interroge sur le rôle des artistes dans la société et sur l'influence de penseurs comme Michelet et Nietzsche.

Médecin militaire pendant la Première Guerre mondiale, il doit rejoindre le front. Une fois démobilisé, il retrouve ses livres, reprend ses voyages, s'intéresse au cinéma et travaille sur des thèmes philosophiques et historiques, notamment sur une biographie de Napoléon publiée en 1921. Inquiet de la montée du fascisme au cours des années 1930, il soutient les Républicains contre Franco lors de la Guerre d'Espagne, rend visite aux combattants de Barcelone et de Madrid, et devient en 1936 coprésident du Comité d’aide au peuple espagnol. Ses témoignages sur la guerre d'Espagne seront publiés après sa mort dans Méditations catastrophiques.

Victime d'une crise cardiaque, il meurt à Paris le 29 octobre 1937. Il est enterré dans le cimetière familial du village des Laurents à Saint-Antoine-de-Breuilh.

Bix en avait causé, se refusant malgré tout à ouvrir un fil... lecture d'un article sur le cinéma gratouillant pour la tête... et l'idée que Malraux aurait pompé sur Elie Faure pour son Musée imaginaire qui m'a bien plus... qu'est ce que je risquais ? une lecture un peu difficile et obscure mais qui serait forcément intéressante d'une manière ou d'une autre ?

c'est ce que je me suis dit...

L'Esprit des formes
(1er Volume)

C'est, on l'apprend à la fois comme un morceau, une conclusion à l'Histoire de l'art écrite par Elie Faure (en 5 ou 6 volumes)... et une chose indépendante... qui est une sorte de compilation de sujets autour de l'art, de son histoire et de sa vision. Oui, c'est touffu.

Et la lecture commence, déjà, par osciller entre la lutte contre des énumérations emmêlées et des instants où l'horizon se dégage et où l'esprit décolle pour chercher un regard absolu, sur ce qui l'occupe : la vie, l'art.... du tout mélangé essentiel quoi.

ça part dans tous les sens, confus puis clair, confus et clair ? ... confus et vraiment pas clair aussi... il commence par présenter l'Homme : sa perception, son évolution et il mêle assez rapidement la société, la forme de la société et la forme de l'art, l'art comme un reflet à plusieurs niveaux de profondeur : société, famille et individu. Un reflet, une image de l'homme... de nous donc, d'où l'intérêt. Evidemment il y a des images pour illustrer le propos et c'est une juxtaposition de sculptures grecques et françaises séparées par une dizaine de siècles qui s'intercallent joyeusement non sans provoqué une certaine surprise. Lourd mais stimulant.

Ensuite ça se complique, il faut le reconnaitre on dérape petit à petit, j'ai noté dans un vague moment de prise de note, toujours vers le début cette impression :

à lire avec des gants, surprenant mais amenant non sans justesse des pistes de réflexion multiples qui donnent le vertige.

Pas faux. Ce n'est pas toiujours un éclairage sur l'art qu'il donne, il y a beaucoup de pages où il s'agit (en exagérant un peu) d'une utilisation de l'art pour démontrer sa vision du monde... les exemples sont choisis, on reste curieux mais on en arrive aussi à penser "non", c'est très superficiel et les illustrations moins parlantes, çà s'embrouille en énumérations exaltées et alambiquées... on soupir, on attend en essayant de raccrocher les wagons...

Puis.... On a l'impression de toucher le fond. Sur les 300 pages du volume, il y en a, en plein milieux, une grosse centaine, une partie intitulée "Empreintes" qui se trouve ressembler à un hallucinant catalogues de clichés sur les peuples ou les races (selon les visions du début du vingtième) qui nous explique en boucle que l'art est limité (c'est très rapide et schématique) par le milieu, est une réponse au tourments du mélange des sangs et des natures, est la porte de sortie, la réponse à la vie, l'opposé des limitations qui sont son contexte... j'avoue j'ai un peu décroché entre les germaniques organisés qui ont besoins de guides bien établis et les peuples du sud paresseux et manquant de franchise... avec toujours des exemples qui laissent sceptique. j'étais pas loin de refermer une bonne fois pour presque toutes l'épisode Elie Faure.

Ceci dit, je suis tenace et près à finir, juste pour voir. J'ai bien fait les dernières dizaines de pages libèrent à nouveau le pauvre lecteur, Elie Faure arrête (enfin ?) d'illustrer sa démonstration bancale (avec toujours ce spectre de la rigueur scientifique de la réflexion) pour enchainer les idées, ses idées... mais bien, et laisse passer sa grande curiosité et son attention au monde, il parle de poètes pour parler d'absolu, il remet l'homme, un homme générique, au centre de son discours, cet homme a l'art pour répondre à sa condition, l'artiste se cherche, se limite et se libère dans ses mots... là il est fort, et on rêve un moment.

Et on se demande pourquoi ce "truc" au milieu ? et pourquoi des montagnes de charabias opaque si souvent ???

Frustrant, avec un mais... je mets mes réserves en attente d'en savoir plus.


Et le rapport entre le Musée imaginaire ert cet Esprit des formes que Malraux a bien dit avoir lu ?

si on considère les pages et les images juxtaposées et affranchies de leur contexte : on retrouve.

si on considère l'approche d'Elie Faure, son côté démonstratif et très subjectif : ça n'a rien à voir avec Malraux qui cherche plus à mettre en perspective simplement la vision et n'ébauche que des pistes pour les réflexions... les conclusions seront les notres.

si on considère qu'Elie Faure sait aussi revenir à l'essentiel... on s'en rapproche un peu plus.

A choisir entre les deux je conseillerai de lire Malraux qui écrit mieux (soyons honêtes) et est plus pertinent, plus mesuré par certains côtés... quoi que...

Ce qui est plus amusants c'est que c'est aux pages de Malraux sur l'Inde que j'ai le plus pensé en lisant l'Esprit des Formes !



J'ai douté et je doute encore, j'ai été entravé par le bientôt siècle qui me sépare des pensées d'alors... j'ai été déçu aussi d'un certain point de vue, en même temps les imperfections et une certaines générosité ajoutée aux quelques phrases utiles d'Elie Faure sont à même de nourrir l'esprit... à voir...

Le sentiment qui me reste après la lecture a un goût d'humilité provoqué par les manques de l'auteur dans sa quête... difficile de ne pas se sentir touché par ça aussi.

Et merci pour la découverte farfelue.


une bonne page sur Elie Faure et l'impression que ça peut faire : ici


Dernière édition par animal le Dim 1 Fév 2009 - 12:02, édité 1 fois
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Marko
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptySam 31 Jan 2009 - 23:31

Je ne connais que certains de ses écrits sur l'Art mais quelqu'un qui a dit que "le cinéma est la synthèse des arts qui les dépasse tous" me plaît bien!
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyLun 2 Fév 2009 - 12:13

Je n´ai pas lu « L´esprit des formes » ni les premiers tomes de son histoire de l´Art.
Seulement à partir du tome III : Art Renaissant, puis Art moderne 1 et 2.
Et je reviens constamment à ce qu´écrit Elie Faure dans ces volumes.
Ce qu´il dit des œuvres d´art est certainement lyrique et subjectif, mais on retient facilement ses originales considérations et ses points de vue toujours si passionnés.
On peut piocher à droite ou à gauche sur son " Histoire de l´Art " inutile de lire du début à la fin. On le relit tout le temps, cherchant un passage, une explication sur tel ou tel peintre. On ne se lasse pas de ses explications.
De plus, il adopte un point de vue géographique, dans ses examens sur l´Art. Et pour la peinture Italienne c´est une vraie merveille d´apprendre à discerner entre la peinture du Nord, Florence Venise, Rome ou Naples. Il brise les frontières des siècles et des cultures, poursuivant en même temps le fil des émotions et celui de l´intellect.

Confrontée à l´exposition du Louvre sur MANTEGNA, cet hiver, il me suffisait de relire ces quelques lignes d´Elie Faure pour aller de tableau en tableau et savoir ce qui distingue MANTEGNA des autres artistes de la Renaissance. Car il dit tout sur Mantegna, de manière si concise, si dense, si belle. Il définit sa peinture à merveille.

« Le dessin de Mantegna, quelque peu pédant, surchargé d´influences allemandes, de réminiscences antiques, mais sévère, mâle, attentif, donnant le poids du bronze à ses groupes sculpturaux, cependant qu´une transparence adamantine révèle ses paysages d´une dureté de cristal, arbres, châteaux, cités sur les hauteurs, et vraiment la chair de Venise, si solide, si tannée par le vent de la mer et les cicatrices des batailles que les parvenus du siècle suivant y pourront, sans faiblir, faire circuler la chaleur de la volupté, la caresse de l´ambre, les reflets de la soie et la pulvérulence de la mer."

Là il parle de Mantegna, et c´est toujours avec la même vérité qu´il s´exprimera devant
Vèronèse ou Titien ou quelque artiste que ce soit.
Le texte accompagne les tableaux, comme inspiré par la même force et la même beauté. On est devant le peintre, et on entend la voix d´Elie Faure.
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyLun 2 Fév 2009 - 13:38

Merci pour tes impressions et pour l'extrait. ça tendrait à confirmer ma frustration d'ensemble sur cette lecture...

je vais tâcher de vous recopier un des bons morceaux de l'esprit des formes.
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MessageSujet: Elie Faure   Elie Faure EmptyLun 2 Fév 2009 - 14:14

Bravo Animal courageux !

La lecture de Swalow est interessante.
Quand on connait un peu Elie Faure, on peut le lire en fonction de ses besoins et y trouver ce qu'on y cherche et aussi autre chose.

J'aimerais personnellement trouver certains textes de lui où il parle de Montaigne, Shakespeare et Cervantes. Ses récits de voyage et surtout
ses Méditations catastrophiques où il parle de la guerre d'Espagne.
Mais ça semble difficile...
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyLun 2 Fév 2009 - 15:51

Pour nos amis cinéphiles je recommande la lecture de cet essai d'Elie Faure:

Introduction à la mystique du cinéma

Il tente de montrer que le cinéma entretient avec le monde contemporain les même relations que les temples ou l'architecture avec la société chrétienne en Europe ou la société bouddhique en Asie. De la même façon il considère que les grands maîtres de la sculpture ou de la peinture ont "pressenti" le cinéma. Il montre surtout que le cinéma a son langage propre qui le distingue nettement des autres formes d'art dont il n'est pas seulement le prolongement ou la redite.

Citation :
J’ai dit, à propos du cinéma, autant de bêtises que les autres. Nous étions depuis si longtemps accoutumés à fixer nos modes d’expression en des formes très définies – peinture, sculpture, musique, architecture, danse, littérature, théâtre, photographie même – que chacun de nous tendait à ramener le cinématographe à celles de ces formes qu’il cultivait le plus volontiers auparavant. La plupart, au début, en faisaient une dépendance du théâtre, d’autres le rattachaient à la musique, d’autres à la plastique en général, et j’étais de ces derniers. Je crois toujours, d’ailleurs, que le cinéma nous atteignant par l’intermédiaire de la vue, c’est encore l’éducation plastique qui nous prépare le mieux à le comprendre. Mais c’est là tout. Le cinéma n’est ni la peinture, ni la sculpture, ni l’architecture, ni la danse, ni la musique, ni la littérature, ni le théâtre, ni la photographie. Il est plus simplement le cinéma. Et le cinéma est au moins aussi différent de chacun de ces huit langages que chacun de ces langages peut différer de tous les autres. Nous cherchons les ressemblances que nous voulons lui trouver avec eux, d’abord dans les habitudes qu’ils nous ont simultanément ou séparément infligées, ensuite dans les rapports synesthésiques que chacun d’eux a contracté avec les autres aux centres les plus inconscients de nos réflexes corticaux. Ce n’est pas le moindre miracle apporté par le cinéma, qu’on puisse invoquer tour à tour à son propos tous les arts qui avaient, jusqu’ici, organisé nos sensations. Il ne dépend d’aucun. Il les contient, les ordonne et les accorde tous en multipliant par la sienne propre leur puissance. Je parle ici, notez-le, bien plus des possibilités que des réalisations de la symphonie visuelle qui poursuit devant nous sa propre organisation, à la fois en nous l’imposant et en nous suggérant sans cesse l’aide que nous devons lui prêter.

Citation :
Il nous apprend une langue nouvelle, d’une richesse et d’une complexité telles, d’ailleurs, que – je crois pouvoir l’affirmer – tout l’avenir n’en épuisera pas le trésor.

Le montage qui est le propre du langage cinématographique permet d'introduire la durée qui devient une dimension de l'espace.

Citation :
On découvre immédiatement dans le cinéma la réalisation concrète des intuitions philosophiques où la fin du XIXe siècle effleurait. Il projette la durée dans les limites planes de l’espace. Que dis-je ? Il fait de la durée une dimension de l’espace, ce qui confère à l’espace une nouvelle et immense signification de collaborateur actif, et non plus passif de l’esprit. L’espace cartésien n’a plus, depuis le cinéma et grâce au cinéma, qu’une valeur, si je puis dire, topographique. Pratiquement au moins deux plans fusionnent, que les savants et les philosophes croyaient impénétrables l’un à l’autre pour toujours. C’est là ce qui donne à cet art une dignité incomparable. C’est aussi là ce qui permet de le situer à la fois dans son indépendance absolue à l’égard des autres, et de découvrir par quelles lois physiques il se rattache à tous les autres.

Et il termine magnifiquement par une apologie du cinéma qu'il envisage comme une nouvelle forme d'extase dans un monde qui a vu la mort de tous les dieux. On n'est pas obligé de le suivre dans cette vision spiritualiste des fonctions du cinéma mais il nous montre bien qu'il reste une des formes d'art les plus à même de se rapprocher d'une expérience "transcendante". Je pense à l'usage qu'en fait un artiste comme David Lynch par exemple.

Citation :
Le rendez-vous que nous avons donné sur l’écran magique à toutes les forêts et à toutes les mers, à tous les déserts et à toutes les villes, à tous les animaux sinistres des grands fonds et à tous les hommes pour y organiser leurs relations selon les innombrables harmonies que le cinéma, en nous les révélant entre eux et en eux-mêmes, éveille entre nous et en nous-mêmes, n’est qu’au commencement des conquêtes qui nous sont promises. Même quand nous aurons forcé les astres, forcé les molécules invisibles de venir danser à notre appel sur le petit rectangle de lumière dans une salle immense, plongée dans l’obscurité, suit passionnément la silencieuse animation rythmique, nous ne serons pas rassasiés. Il faudra faire surgir à la clarté du déroulement intérieur de notre univers spirituel, une sorte de vie panthée dont tous les passages secrets réuniront notre substance à tous ces passages visibles que le cinéma arrache sans cesse à l’inertie apparente du monde. C’est la condition des nouvelles extases dont la mort de tous les dieux avait paru interdire jusqu’à l’espérance. Le cinéma, si nous voulons le comprendre, doit ranimer et porter à son comble un sentiment religieux dont la flamme mourante réclame son aliment. L’infinie diversité du monde offre pour la première fois à l’homme le moyen matériel de démontrer son unité. Un prétexte de communion universelle, dont l’approfondissement n’exige de nous qu’un peu de bonne volonté s’offre tous, avec une complaisance infatigable. Qu’on ne nie pas surtout. Qu’on n’invoque pas « l’âme », toujours « l’âme », pour l’opposer à « la matière ». L’âme n’a jamais scellé sa voûte colossale qu’au croisement des nervures qui élancent, d’un seul jet, des profondeur de la terre. C’est dans le pain et dans le vin que vivent la chair et le sang de l’esprit.
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyLun 2 Fév 2009 - 20:30

ce texte est en ligne au format pdf ici

je continuerai et peut être par morceaux (c'est plus raisonnable et on gâche moins en cas de frustration) avec la lecture du deuxième volume.
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyLun 2 Fév 2009 - 20:59

Dans ce texte il évoque le peintre Soutine dont il a écrit une monographie.

Citation :
Soutine est un organisme embryonnaire d’une spiritualité si pleine, si riche et totale, qu’elle dépasse l’individuel et constitue, à elle seule, un symptôme général.

J'ai trouvé cette vidéo sur Dailymotion qui associe une partie du texte d'Elie Faure sur Soutine avec des images de ses tableaux.

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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyMar 3 Fév 2009 - 10:39

Merci Animal, Marko, pour la richesse de ces documents que vous envoyez sur notre Forum( Texte pdf sur le Cinéma et video sur Soutine).
J´ai imprimé le texte pdf, pour en reparler tranquillement.
Quant à la video, je vais m´empresser d´en faire parvenir le lien à tous ceux qui iront voir la grande Exposition de Francis Bacon que le Prado a inaugurée hier, en provenance de Londres et qui repartira pour New-York mi-Avril.
Il y a en Soutine une bonne introduction à la viscéralité de Bacon ( boeuf, écorché, boeuf ouvert).
On retrouve bien le medecin, chez Elie Faure: cette façon d´ancrer toute spiritualité dans l´organique ou plutôt de faire couler l´un dans l´autre.
Citation :
C’est dans le pain et dans le vin que vivent la chair et le sang de l’esprit.
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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyMar 3 Fév 2009 - 15:25

swallow a écrit:
Il y a en Soutine une bonne introduction à la viscéralité de Bacon ( boeuf, écorché, boeuf ouvert).

L'influence sur Bacon est évidente dans l'un des portraits du pape Innocent X

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MessageSujet: Re: Elie Faure   Elie Faure EmptyMar 3 Fév 2009 - 21:43

Bricolage d'extrait et d'image. La dernière image et les derniers mots qui signifient pas mal de choses, qui peuvent expliquer pourquoi on peut s'embarquer sur une lecture parfois hasardeuse... et quelques autres choses encore.

(avec la légende :)

Elie Faure Elie_f10
Visage de l'action

Qui d'entre nous ne fait, par rapport à sa puissance propre, un effort géant pour durer un instant de plus, instant qu'il s'imagine riche de possibilités? Le prêtre, en ouvrant au fidèle les portes de la vie éternelle, les ouvre à son propre espoir. Le conquérant et le législateur saisissent un lambeau de temps, qu'ils qualifient d'Histoire pour animer leur action. Le savant décrit un lambeau d'étendue où il inscrit une loi poiu éterniser la sienne. La plus humble fille, par la maternité, croit s'emparer de l'avenir. Le paysan élargit la terre qu'il laissera derrière lui. L'imbécile se fait construire un mausolée. Erostrate brûle le temple. Le poète, qui tente d'incorporer la durée et l'espace à sa vie intérieure pour qu'ils se confondent en elle et passent ainsi, avec elle, dans la détermination future de l'intelligence et de la sensibilité des hommes n'est pas, sans doute, le moins illusionné d'entre eux. Mais il est possible - et probable - que son illusion soit la plus féconde et la plus noble de toutes, parce que sa réalisation oriente la réalité de l'esprit.


On entrevoit le pourquoi de la démarche, démarche qui vaut le coup, avec comme de l'espoir, une énergie...
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