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| Death Metal | |
| | Auteur | Message |
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Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Death Metal Ven 1 Oct 2010 - 0:44 | |
| Comme je l'ai fait pour le Black Metal, je vous propose une courte présentation du Death Metal, l'autre pôle du metal extrême. Il n'y a ici que la première partie, je posterai la seconde (et dernière) d'ici un jour ou deux. La complexité et la diversité du genre m'a demandé d'importantes recherches la plupart des groupes cités étant accompagnés d'extraits musicaux que le moteur de recherche de YouTube ne m'a pas toujours offert sur un plateau...
Le Death Metal se développe dans les années 80 à partir du Heavy Metal, du Thrash Metal (lui-même une évolution du Heavy) et du Punk. Précédant très légèrement le Black Metal, le Death Metal est un genre a priori facilement différenciable de celui-ci. Là où le Black se caractérise par une tendance minimaliste, froide (quasi-absence ou absence de basse), un chant criard relativement aiguë, le Death va plus volontiers vers la complexité et la technique, n'hésite pas à mettre la basse en avant (parfois avec une ambiance très "groove"), et le chant est globalement plus guttural, ces tonalités plus "grasses" se retrouvent aussi dans l'accordage des guitares, généralement plus bas et donc beaucoup plus grave. Il faut cependant noter que dans ses débuts, le Death Metal (comme le Black Metal) conservent certaines caractéristiques du Thrash Metal, ainsi le chant guttural n'est-il pas systématique, les accordages restent-ils encore "classiques", de même, ainsi la structure des compositions reste-t-il parfois sensiblement le même (refrain/couplet) même s'il tend à se réduire à sa plus simple expression pour se muter en une suite progressive de riffs éliminant toute répétition pour les groupes les plus "avant-gardistes", cette tendance est directement héritée du Jazz, de Heavy Prog et a été mise en avant (notamment) par le groupe Slayer, groupe de Thrash fondateur, à plus d'un titre, en metal extrême. À la différence du Black Metal où l'image et les textes revêtent très vite une importance particulière et sont à prendre avec le plus grand sérieux, le Death Metal est un style beaucoup plus ouvert et décontracté. Bien entendu, la société moderne est-elle souvent critiquée, mais la contestation pure et dure n'est pas une caractéristique du Death Metal, au contraire, le second degré est-il souvent de mise, ainsi que la conservation d'une imagerie stéréotypée sans grande attache idéologique (comme par exemple chez Morbid Angel, groupe au satanisme très relatif), quoique, comme toujours, des exceptions persistent (par exemple Deicide ou Belphegor, au satanisme franc et "sincère"). La mort est aussi un thème largement traité par le Death Metal, d'un point de vue philosique ou horrifique, comme c'était déjà le cas pour d'autres genres du Metal, mais certain groupes (dont Carcass serait le premier) iront jusqu'à des descriptions très précises du corps humain, devenu anatomie objective, chair morte. Cette tendance se répandra très vite et gagnera, sinon une majorité, au moins une très large frange des groupes de Death Metal, poussant très loin les descriptions de corps mutilés, de cadavres, de phénomènes physiologiques, souvent liés à la décomposition du corps humains. Ce sera aussi la porte ouverte au cinéma horrifique dans le Metal, certains groupes iront jusqu'à intégrer des sampler directement tirés de films d'horreur dans leurs chansons (le paroxysme du genre étant atteint avec des groupes comme Mortician). Encore une fois, il n'y a ni glorification de l'horreur, ni culte de la mort, juste une décontraction face à des sujets tabous, ce qui n'est guère exceptionnel pour du Metal. Comme ça s'est vu pour le Metal à chaque fois qu'il a cru atteindre les frontières entre la musique et le bruit et donc les limites de la brutalité musicale, le violence devient un thème privilégié: une musique violente justifie un discours sur la violence allant, paradoxalement, jusqu'à une critique du culte de la violence véhiculé dans notre société à travers la publicité, le capitalisme, le cinéma. Justification vaseuse ou désir sincère de faire avancer les choses? Difficile à dire… Malgré cette décontraction et ce second degré "je-m'en-foutisme" du Death Metal, certains groupes tentent d'offrir une véritable réflexion philosophique à travers leur musique. C'est-ce qu'on peut retrouver dans le triptyque formé par Death (groupe fondateur du Death Metal), Cynic et Atheist. Que ce soit critique du rejet de la spiritualité ou d'une modernisation synonyme d'objectivisation, ces groupes tentent exprimer la complexité du monde à travers leur musique, très inspirée de Heavy Prog et de Jazz. Cette tendance sera conservée, entre autres, par Meshuggah, aux structures complexes et radicales, volontairement en décalage avec le reste.
Une musique riche et donc complexe qui demande approfondissement, et surtout un retour aux sources pour mieux se comprendre.
Origines:
Trash metal:
L'évolution du Metal a longtemps consisté en une radicalisation de la musique: toujours plus fort, toujours plus rapide, toujours plus violent, plus choquant, plus technique, plus underground, etc. Si on écoute aujourd'hui du Kiss (un des premiers groupes à opérer une sortie du Hard Rock vers ce qui sera appelé plus tard le "Metal"), on ne peut que se demander ce qu'il y avait de si "extrême" dans cette musique. De même, lorsqu'on écoute Iron Maiden ou du Heavy "classique", cet aspect extrême et rebel du Metal est de plus en plus flou. Ce phénomène s'explique très simplement: avec le temps et l'habitude, une musique, toute extrême puisse-t-elle sembler, tombe dans la banalité et perd de son mordant, il se fait alors sentir le besoin d'évoluer, de radicaliser, de partir sur de nouvelles bases. De Kiss à Black Sabbath, de Black Sabbath à Manowar, de Manowar à Slayer, de Slayer à Cannibal Corpse et enfin de Cannibal Corpse à Catle Decapitation, ce n'est qu'une constante évolution vers plus de puissance, plus de violence, plus de "choc". Bien entendu, l'évolution du metal ne se résume pas à cette extrémisation, mais dans le cas qui nous intéresse (le Death Metal), elle est fondamentale si l'on veut comprendre ce qui motivait ces musiciens dans leur recherche de nouveauté.
Si l'on suit cette logique de l'extrémisation, il s'en suit naturellement que le Death Metal ne peut partir que du genre le plus violent et radical de son époque: le Thrash Metal, qui est lui-même une évolution du Heavy. Mais comme toujours, cette recherche de l'extrême a été "lente", a fait l'objet de tâtonnements, a engendré des ramifications, des sous-genres, voire des nouveaux genres (comme le Death et le Black Metal ou encore le Neo Metal, qui se forge en réaction à un Metal trop "orthodoxe", coincé par ses propres codes).
Metallica (formé en 1981 =>voir ici<=) est souvent considéré comme le premier groupe de Thrash Metal: plus incisif, plus direct que du Heavy, un son moins léché, plus brut, voilà ce qui semble caractériser le Thrash Metallica-The Four Horsemen Kill'em All 1983
Metallica-Ride the Lightning Ride the Lightning 1984
De nombreux groupes composent en ce sens. J'aurais pu parler de Megadeth ou Anthrax, mais voulant aller à l'essentiel, je me suis concentré sur des groupes plus "violents" conservant un grande similitude avec Metallica:
Overkill-Rotten to the Core Feel the Fire 1985
Kreator-Agents of Brutality Coma of Souls 1990
On constate une recherche de la rapidité qui amène les rythmiques à se rapprocher d'un genre extérieur au Metal mais qui a littéralement explosé la décennie précédente: le Punk. Cet élément est essentiel car il prépare le terrain à un des groupes les plus influents du Metal, tous genres confondus: Slayer. La musique de Slayer révolutionne littéralement le genre. Certes, ils n'ont pas véritablement inventé la "double caisse", ni été les premiers à susciter autant de controverse ou à chercher à atteindre les extrêmes, certains groupes, comme Kreator en Allemagne (dont j'ai mis un morceau juste au-dessus) sont arrivés à des résultats assez similaires, mais Slayer a définitivement plus marqué (peut-être à cause du rayonnement des groupes américains en général) et inspirer un plus grand nombre de groupes. Slayer est devenu une véritable institution: remettre en question Slayer, c'est remettre en question les fondements de tout ce qui va se faire par la suite.
Après deux albums relativement "classiques", le groupe sort en 1986 une véritable bombe de 28'25" (ce qui est extrêmement court mais s'inscrit dans une tendance générale du Thrash à écourter les morceaux pour les rendre plus efficaces, on retrouve encore ici la radicalisation du genre): Reign In Blood. Ceux qui l'ont écouté savent à quel point, malgré sa très courte durée, l'album s'avère dense, voire "indigeste". Il demande beaucoup de temps, d'écoutes et d'efforts pour s'apprécier. Même en comparant aux productions actuelles, Reign In Blood reste résolument moderne et conserve une brutalité étonnante (si l'on compare à Anthrax, par exemple, qui s'est bien émoussé avec le temps). Ce qu'on constate au premier abord, c'est la rapidité et la brutalité de la batterie: cela n'a rien à voir avec que le Heavy ou même les groupes de Thrash les plus extrêmes de l'époque ont pu habituer le public. Ensuite, le chant rauque et puissant du Metal traditionnel est remplacé par le cri pur et simple: il ne s'agit pas des cris poussés aux moments culminants des concerts les plus intenses, la volonté affichée du groupe est d'éliminer toute forme "chantée" par un cri véritable, il n'y a plus de différence entre la révolte des textes et l'état du chanteur; celui-ci, en effet, ne met plus en scène la révolte, il l'exprime pleinement. Directement hérités du Punk (musique à laquelle le groupe rendra hommage avec son album de reprises Undisputed Attitude (1996)), ces aspects changeront durablement la conception qu'on se faisait du Metal, et ce sont ces points plus que les autres qui amèneront aux extrêmes du Brutal Death Metal ou du Grind.
Au niveau des textes, la violences est traitée sous toutes ses formes: torture, guerre, meurtre. Mais le plus "choquant", dans une Amérique très chrétienne et puritaine, c'est la référence récurrente au Satanisme où la réfutation de la Religion, source, selon le groupe, des plus grands malheurs de l'humanité, ce qui l'amène à une forme d'athéisme plus dérangeante encore qu'un Satanisme en passe de banalisation étant donné son usage très (trop?) fréquent dans le Hard Rock. Mais plus que l'aspect religieux, c'est la discours de la violence qui l'emportera en Death Metal.
Slayer-Angel of Death Reign in Blood (1986)
Slayer-Skeletons of Society Seasons in the Abyss (1990)
Dans une recherche constante d'innovation, le groupe parvient à se transformer, ce qui ne plaît pas toujours, mais a le mérite de surprendre et de donner une nouvelle dynamique. Le changement le plus radical a probablement été opéré sur le très controversé God Hates Us All (2001), très influencé par le Neo Metal et plus spécialement Slipknot, groupe que Slayer parraine justement dans ces années… Car en effet, l'influence de Slayer est telle qu'elle lui permet de faire de certains groupes des "poulains" dont le succès s'est ensuite souvent confirmé, à tel point que certains (comme Slipknot et System Of A Down) dépasseront leur "Mentor" en popularité.
Slayer-Darkness of Christ/Disciple God Hates Us All (2001)
Sans doute moins novateur mais très certainement influent, Sepultura n'est pas toujours cité comme une référence ou une source du Death Metal. Et pourtant, il faut bien constater que le Death Metal en général n'est pas toujours aussi proche de Slayer que ce qu'il est communément admis. Certes, les rythmiques Punk s'y retrouvent toujours, et la recherche de la rapidité et de la brutalité y est très répandue, mais justement, elle ne compose pas l'essentiel du Death Metal. Certains, comme Obituary, chercheront davantage à travailler des ambiances lourdes avec des rythmiques plus lentes, des riffs plus "gras" et une basse plus oppressante, le tout avec une voix plus grave. Il ne s'agit pas de dire que Sepultura a influencé Obituary - loin de là - mais que le groupe a contribué, au début des années 90, à l'édification d'un univers sonore plus orienté vers les ambiances, les variations rythmiques et mélodique.
Sepultura-Slave of Pain Beneath The Remains (1989)
Sepultura-Refuse/Resist Chaos A.D (1993)
Sepultura-Roots Bloody Roots Roots (1996)
Les pionniers:
Comme toujours, la question du "premier" pose problème car elle implique qu'il y ait une distinction nette entre le Thrash Metal et les avant-gardes du Death Metal. Le groupe Death (qui aurant donné son nom au genre) est donc un repère commode dans la mesure où il développe un style suffisamment éloigné du Thrash et suffisamment proche des autres formations pionnières du Death Metal. Je partirai donc ici de l'idée que Death est, sinon le premier, au moins l'un des pionniers les plus influents du Death Metal.
Pour caractériser la musique de Death, il nous faut revenir au Heavy Prog. En effet, à la différence d'un Slayer brutal et incisif usant d'une structure, certes floue, mais offrant suffisamment de repères pour garder un maximum d'efficacité, Death tentera de rendre ses morceaux de plus en plus longs et progressifs, portant une grande attention aux mélodies et aux ambiances tout en conservant ces rythmiques incisives caractéristiques du Thrash après Slayer. Cette tendance progressive fait aussi appel à un autre genre, tout à fait extérieur au Metal: le Jazz. Lorsque la batterie n'est pas occupée à marteler à un rythme effréné pour accompagner les riffs les plus rapides, elle se fait très variée, rappelant immanquablement la batterie Jazz. De même la basse est-elle souvent amenée à produire des ambiances proches du Free Jazz. Le chant, quant à lui, diffère de ce que proposait Slayer: toujours crié, mais plus profond. Cette variation est le point de départ d'un constant travail de vocalise qui caractérise toujours le Death: voix criarde aigue, growl lent et menaçant ou borborygme, les chanteurs de Death Metal excelleront dans l'art de manipuler la voix afin de rendre des effets toujours plus complexes, repoussant toujours plus loin les capacités vocales de l'être humain.
Les textes, eux, s'éloignent singulièrement du style de Slayer: certes, violence, manipulation, critique de la religion et de la société s'y trouvent toujours, mais plus qu'une simple diatribe, la musique de Death se veut réflexive et se tourne beaucoup plus volontiers vers la philosophie et inspire à plus de sérénité.
Death-See Through Dreams Human (1991)
Death-The Philosopher Individual Thought Patterns (1993)
Symbolic, selon moi, l'album le plus abouti du groupe:
Death-Symbolic Symbolic (1995)
Death-Crystal Mountain Symbolic (1995)
Tant du point de vue musical que philosophique, Death partage son style avec deux groupes: Cynic et Atheist. Bien moins illustres que Death, ces deux groupes ont pourtant poussé son concept à l'extrême: constante recherche de progression dans la composition musicale, intégration d'influences aussi diverses que possibles, élément Jazz omniprésent, recherche philosophique et spirituelle toujours plus poussée.
Cynic-Veil of Maya Focus (1993)
Cynic-Textures Focus (1993)
Atheist-Water Elements (1993)
Un autre grand du Death Metal, dons un style très différent, c'est Morbid Angel. Beaucoup plus sombre que Death et très opposé dans sa démarche, Morbid Angel privilégie la structure apportée par Slayer: musique rapide, incisive, batterie ne laissant que peu de répit, guitares très saturées et satanisme omniprésent. Cependant, dès Blessed Are the Sick (1991 - leur second album) le groupe s'essaye à des rythmes plus lents et à des intermèdes instrumentaux aérant relativement l'album. Cette recherche d'ambiance s'avérera particulièrement influente par la suite. Le chant commence vraiment a faire l'objet d'une attention particulière, il n'est plus le cri existentiel accompagnant la révolte musicale du Metal, il (re)devient un instrument à part entière sur lequel il convient de fournir un travail important afin de maximiser ses variations.
Morbid Angel-Immortal Rites Altars of Madness (1989)
Morbid Angel-Fall From Grace Blessed Are the Sick (1991)
Morbid Angel-Desolate Ways Blessed Are the Sick (1991)
Morbid Angel-Rapture The Covenant (1993)
Si The Covenant (1993) entérine le succès du groupe (parmi les plus célèbres du genre), leur album le plus abouti me semble être Domination (1995). Les ambiances lourdes y sont bien mieux maîtrisées (la production n'y étant probablement pas pour rien), les rythmiques plus lentes et le chant plus profond (le groupe n'hésite pas à avoir recours à des effets de distorsion vocale). Certes, la musique de Morbid Angel ne change pas fondamentalement, on reconnait les riffs caractéristiques du groupe, le chant de David Vincent y est instantanément reconnaissable, mais les ambiances sont plus prégnante et la musique plus puissante, ce qui permet au groupe de déployer enfin tout son potentiel.
Morbid Angel-Where the Slime Live Domination (1995)
Un autre groupe souvent cité au rang des précurseurs est Pestilence. Musicalement assez proche de Morbid Angel, la situation géographique du groupe (les Pays-Bas) en fait un lien entre le Death Metal américain et la scène suédoise qui se développe autour d'Entombed plus marquée par le Punk et plus proche du Heavy Metal.
Pestilence-Chronic Infection Consuming Impulse (1989)
Relativement classique dans ses débuts, le groupe évoluera vers des compositions plus expérimentales sur Sphere (1993), on peut dire que, dans une certaines mesure, Pestilence offre une base à ce qui deviendra plus un groupe phare du Metal moderne: Meshuggah.
Pestilence-Mind reflexions Sphere (1993)
Il serait difficile de parler des débuts du Death Metal sans évoquer Deicide. Dès son premier album éponyme (1990), le groupe se démarque par sa brutalité et la modernité de la production. Il s'agira d'une influence majeure pour bon nombres de groupes, principalement en Brutal Death Metal, genre vers lequel le groupe s'est lentement diriger pour s'y fixer définitivement.
Les textes de Deicide sont résolument tournés vers le Satanisme, mais à la différence du Satanisme "formel" de Morbid Angel qui s'approche plus de l'usage qu'en faisaient les groupes de Heavy Metal dans la construction de leur image subversive, Deicide se prend au sérieux, ce qui le rapproche - sur ce plan uniquement - du Black Metal où la spiritualité est traitée avec bien plus de gravité.
Deicide-Deicide Deicide (1990)
Deicide-Homage for Satan The Stench Of Redemption (2006)
Rapidement évoqué plus haut, Obituary est aussi un pilier du Death Metal. Death pose les base du Death Metal et sera suivi par des groupes plus axés sur l'expérimentation et la progression; Morbid Angel deviendra le représentant d'une forme "classique" que ses suiveurs perpétueront sous la bannière du "old school"; et Deicide rassemblera la frange dure, poussant la brutalité et la technicité à l'extrême. Obituary stimulera aussi le développement d'un style particulier, tournés vers les ambiances musicales, la lourdeur des morceaux, et employant une basse très "groove". La musique d'Obituary est volontairement plus lente, plus répétitive et beaucoup moins technique que ce qui a été proposé plus haut. L'ambiance lourde et poisseuse doit primer, la guitare accordée très bas et la basse puissante sont le signe de la puissance mystérieuse et oppressante de la mort; la "cause de la mort" (de Cause Of Death, 1990, l'album qui a fait connaître le groupe), c'est peut-être la musique d'Obituary elle-même…
Obituary-Cause of Death Cause Of Death (1990)
Obituary-Blindsided Frozen in Time 2005
Dernière édition par Ezechielle le Sam 2 Oct 2010 - 0:33, édité 1 fois | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Death Metal Ven 1 Oct 2010 - 22:04 | |
| merci | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Death Metal Ven 1 Oct 2010 - 22:44 | |
| je remets volontiers en question Slayer. j'ai déjà du le dire mais c'est chiant, à part le début.... et puis la segmentation des genres est arbitraire. même si death, thrash, black, doom, brutal, heavy... fm servent facilement de qualificatif, ça "donne une idée"... trop poussé ça sonne bidouille de maison de disque. plein de groupes de métal qui arrache sont écrasés par des punks (The Exploited pour le gros son dans les 80's... c'est lourd !) je réécoutais l'autre soir un peu de Anthrax... les guitares s'amusent bien et trouvent des attaques speed et des mélodies... m'enfin c'est du thrash (qui arrache). Beaucoup de groupes aussi (surtout 80's ?) profitent de plusieurs tableaux. comme d'autres ... Rainbow posé en ancêtre du speed avec Kill the King ? m'enfin je dis des conneries quelque part et il n'y a qu'à cliquer quelques uns de tes liens pour voir que c'est varié aussi le hard et que tout ou presque est lié. huhu. y a une coquille dans le titre du lien pour Overkill ! merci Mr Chocolat, je suis naze et j'ai la flemme mais je ne désespère pas de passer nourrir la catégorie un de ces quatre (Sodom c'est 'achement plus meilleur que Slayer) | |
| | | Hexagone Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 18/01/2010 Age : 53 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Death Metal Sam 2 Oct 2010 - 21:35 | |
| J'écoutais du grunge à une époque, comme beaucoup de monde. Un jour un type m'a directement acheté " Roots" de Sepultura. Le choc, j'ai toujours regretté de ne pas les avoir vus à Bercy à l'époque. J'écoute aussi " Chaos AD" mais ce sont les deux albums d'eux que je possède. Korn et Ramstein séduisent encore mon oreille fragiel de quarantenaire. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 10:52 | |
| - animal a écrit:
- [...]et puis la segmentation des genres est arbitraire. même si death, thrash, black, doom, brutal, heavy... fm servent facilement de qualificatif, ça "donne une idée"...
trop poussé ça sonne bidouille de maison de disque.[...] Ça c'est vrai que les classifications parfois... Moi, parfois je ne sais même plus quel style j'écoute. Je connais un peu tous ces groupes cités, mais alors, c'est trop nerveux pour moi, ça va trop vite, je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe. C'est étrange, cet aspect ultra technique qui passe par la vitesse (quoique quand c'est lent, ça m'ennuie carrément). En tout cas ça reste toujours intéressant de lire un petit historique (je ne savais pas que Slayer était aussi originel : c'est vraiment reconnu comme tel, ou c'est ton avis, et y'en a qui ne sont pas d'accord ?). | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 14:08 | |
| Animal: Ben, moi non plus, je ne suis pas d'accord avec toi. J'ai l'impression de voir une manif d'altermondialistes à trois sous s'exclamer nonchalamment (bien shooté à l'herbe): " 'faut casser les barrières que cette société nous impose! C'est dégueulasse!"
Faut arrêter là! L'argument selon lequel les genres s'interpénètrent ne tient pas! Certes, tout se mélange, et les groupes pionniers ont toujours tendance à jouer sur plusieurs tableau, il n'en reste pas moins qu'ils sont les représentant d'un genre reconnu a posteriori et suivi à la lettre par des centaines, voire des milliers de groupes! A partir du moment où autant de groupes composent sans aucune recherche d'originalité en suivant un ou plusieurs groupes, il me semble évident que des règles se sont établies et qu'il est possible de les désigner par "genre". Ensuite, cette réaction ("à bas les genres") n'a de raison que si je dis explicitement qu'on ne peut pas mélanger un genre à un autre! Au contraire, et ce sera encore plus clair avec la suite, c'est à force de mélanges que se créent de nouvelles possibilités, qui resteront "expérimentales" ou viendront former des genres à part entière. Mieux, c'est à force de changements subtiles qu'un groupe passe d'un genre à un autre (l'évolution d'un groupe comme Isis, ou Behemoth - pour parler du genre qui nous intéresse - est assez exemplaire). Les genres servent de repères, ils ont une pertinence certaine du moment qu'on ne cherche pas à tout classer de manière compulsive et (donc) irréfléchie. Je pourrais (comme certains le font) parler de "Death'n'roll" pour Entombed, ce qui est proprement ridicule. Ce genre serait, en effet, tellement spécialisé qu'il ne s'appliquerait qu'à un seul groupe ou à quelques suiveurs (car il y en a toujours). Je ne cherche pas à instaurer ces genres comme des idées platoniciennes, plus "vraies" que leur réalisation matérielle. Non, le groupe vient avant le genre, mais si je veux vous présenter ça avec un minimum d'organisation, de cohérence et de pédagogie, je suis bien obligé de passer par une classification un peu sophistiquée. Maintenant, il est clair "qu'entre métalleux", qu'on parle de Morbid Angel, Cannibal Corpse, Opeth ou Malevolent Creation, on se contente de dire "c'est du Death", au pire précise-t-on "ça ressemble à Machin Truc". Bref, tout ça pour dire que si on commence comme ça: où est la limite entre le jazz et le rock? entre le rock et le hard rock? entre le hard rock et le metal? Serions-nous toujours en train de jouer du jazz? On ne sait jamais bien où se situe la frontière, mais il y a un moment où, manifestement, elle est franchie.
Ensuite, je n'ai jamais dit que le Punk était une musique de fillette (loin de là), seulement, compare The Exploited à Slayer et dis moi lequel fait le plus de bruit... Pour moi, ça reste Slayer. Quoiqu'il en soit, le but n'est pas de dire qui fait le plus de bruit, au contraire, je dis même explicitement que l'inclusion d'éléments Punk dans le Thrash ont permis (ne partie) un réelle transformation du genre et sa radicalisation vers le Death.
Queenie: Si la technique passe par la vitesse, c'est essentiellement parce que la vitesse complexifie beaucoup les choses. Jouer du Necrophagist à du 2cm/h n'a rien d'extraordinaire, essayer de jouer aussi vite qu'eux... c'est tout de suite plus difficile. Maintenant, la technique, ce n'est pas tout, encore faut-il savoir composer et ça... c'est quelque chose que beaucoup de groupes de metal "technique" n'ont pas bien saisi.
Quant à Slayer, ce n'est pas moi qui le dit: tous les magazines, les sites, les articles dédiés au metal le disent. C'est pourquoi je dis que Slayer est une "institution", maintenant, comme je l'écrit dans ma présentation, ils n'ont pas non plus tout inventé, et il est clair que des groupes comme Sodom ou Kreator en Allemagne ont été aussi novateurs. Seulement, en terme d'influence, ce n'est pas eux qu'on retient, et ce n'est pas eux que la plupart des "père" du Death Metal citent. Tout est une question d'image, et Slayer s'est bien mieux exporté (probablement à cause de leur origine, pas sûr que c'eut été aussi évident si Sodom avait été américain). De plus, mon but étant de parler de Death et non de Thrash, j'ai passé pas mal de (très) grands groupes de Thrash à la trappe. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 16:28 | |
| ben si, c'est dégueulasse si la reconnaissance a posteriori n'est qu'une question de business. c'est différent de la nuance floue et instinctive qui permet de décrire comme on peu le bruit favori (ou pas d'ailleurs). il y a beaucoup de marketing dans ce genre "pour jeunes" et en plus c'est un genre bigrement idolâtre de l'image (et de la quincaillerie) , pas la même pour tous : y a les groupes en shorts, les groupes à peintures de guerre, ceux à lunettes de soleil... (mais peux tu écouter des maquillés quand tu as des lunettes de soleil, et qu'en pense l'alcoolique joyeux mais dépressif en shorts ?)
ça fait partie du "truc", mais les classifications c'est plus intéressant quand ça vient dont ne sais pas trop où, de ceux qui écoutent certainement... avec la méfiance pour l'improbable presse spécialisée (que je n'ai jamais vraiment suivie, certes) qui n'est après tout qu'un relais publicitaire. Et les groupes qui ont le plus fait les frais sont ceux qu'on retrouve dans les genres qui marchent : death, black, goth... et on aurait presque du croire que Hammerfall (ré)inventait le heavy...
et celui qui écoute fait aussi les frais. j'ai bien écouté un temps de la "musique" en cherchant toujours plus teigneux et toujours plus lourdingue. et ce fut un coup de bol (et une radio indépendante avec une vraie équipe aux oreilles larges) de comprendre qu'à l'usage ce n'était pas l'étiquette qui faisait la bonne soupe.
enfin... le problème de la frontière c'est de ne pas oublier de regarder de l'autre côté, des autres côtés. parler de différences c'est logique mais elles ne doivent pas toutes être irrémédiables (d'où l'exemple du jazz ?).
je ne te dis pas que c'est idiot ta façon d'expliquer le truc, j'aime bien même (et je le répète)... je ne sais pas, j'écoute à la fois pareil et pas pareil qu'avant, je ne vois toujours pas renoncer à certains groupes (même des machines à frics)... je crois que j'ai souffert (bien grand mot) du couvercle sur la marmite du genre, c'est tellement normal d'écouter plein de choses, et tellement normal que ceux de la marmite d'à côté (je pense rock, electro, et le reste) vienne jeter un œil dans la marmite. faut bien bouger un peu le couvercle non ?
toujours des doutes sur l'argument ou la valeur ajoutée de la technique dans cet univers. | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 21:06 | |
| Mais tu prends tout à l'envers! Dis-moi quelle maison de disque véreuse a, selon toi, lancé ces termes "Death", "Black", "Heavy", etc. ? Aucune! Ça s'est imposé tout seul, par un album ou un groupe (Black Metal de Venom qui a donné son nom au genre, Death, le groupe qui a donné son nom au genre, Heavy Metal, parce que c'est plus "dur" que la "Pierre Dure", etc.). Evidemment la marketing joue là-dessus, mais qu'est-ce qu'on s'en fout! Du moment que ça reste cohérent et pertinent! Pour moi, il est évident que Amethyste joue du Death Metal Old-School et qu'Origin joue du Brutal Death. Ces termes ont une raison d'être, et elle ne se limite pas au marketing, ce sont les groupes qui cherchent à se définir, les fans qui font le tri ou les détracteurs qui, en critiquant, inventent des noms que les fans ou les groupes se réapproprient.
Enfin, je n'ai jamais soutenu que la technicité était une "valeur ajoutée". | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 21:20 | |
| huhuhu et en plus j'aime bien chipoter si la maison de disque n'invente pas les termes elle peut verrouiller un groupe dans un genre, je n'ai pas d'exemple concret qui me revient dans les oreilles cependant. (ou ferai-je une fixation sur nuclear blast ?) ptet que j'ai trop décroché mais Death ou Brutal Death pour moi ça ne parle pas beaucoup. je peux imaginer un semblant de nuance entre thrash et death mais après ça devient de la littérature. et j'ai malheureusement (et je ne généralise pas non plus) de tristes souvenirs avec des métalleux ahuris qui crachent sur un peu trop de genres ou de musiques différentes (de "le rap c'est de la merde" à "machin (groupe de hard d'un genre à côté à choisir ou terme rock tout court, tiens, c'est marrant) c'est des pédés"... ) et on n'aurait pas un attachement bête (mais pas obligatoire évidemment) à la classification je crois que ça serait plus simple. moins bêtement et plus sûrement je crois que je veux dire que la classification est quand même secondaire et qu'il faut cliquer les liens pas beaux de la musique ferraillante, je suis persuadé que pas mal de monde peut y trouver son compte ! (t'avais cliqué Crowbar Marko ?) | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 21:42 | |
| Le coup de la maison de disque qui vend son nouveau groupe en le casant (parfois bien à côté de la plaque) c'est très courant (Roadrunner et Nuclear Blast sont passés maître en la matière), il y a quelques années, on nous vendait des tonnes de groupes de "Female Voice Metal", un genre complètement vide puisque sa seule particularité était d'avoir une fille au chant! Ça permettait de fourguer Lacuna Coil et Nightwish dans le même panier alors que ces groupes ne se ressemblent en rien! Mais bien souvent, les groupes ainsi décrits par leurs maisons de disque sont faciles à classer. Lorsqu'on annonce l'arrivée du prochain Trivium comme étant une "bombe de Metalcore", effectivement, on aura un bête Metalcore, parce qu'ils ne savent faire que ça. Les genres ne servent pas vraiment, a priori, à décrire les groupes novateurs ou originaux, mais bien les innombrables suiveurs (et ils sont par dizaine, voire centaines de millier).
Maintenant, pour ce qui est des différences, un petit effort, ça saute aux oreilles:
Death Metal: In Quest-Mind Over Matter
Thrash Metal: The haunted-99
et
Death Metal Old School: Amethyste-I Am
Brutal Death: Krisiun-Combustion Inferno
Maintenant... ceux qui se servent des genres pour dénigrer ce qu'ils n'aiment pas... je n'ai même pas envie d'en parler, ce sont des crétins... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Death Metal Dim 3 Oct 2010 - 22:09 | |
| Amethyste ... j'ai failli lâcher avec la sortie de guitare ne me retienne ! m'enfin je ne sais pas. Krisiun ça sonne mieux. In Quest... mmmmh sais pas non plus. finalement ça surprend au milieu. The Haunted ça commence pas mal ! bon finalement c'est ptet que j'ai fait une impasse sur une grosse part du Death... que j'associe quand même à quelque chose de plus incisif que les deux derniers morceaux que tu proposes (genre Cannibal Corpse ?). faut que je clique plus de liens pour mieux comprendre... donc bosser moins ? Devoured by Vermin (tout un programme !) | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Death Metal Sam 16 Oct 2010 - 2:36 | |
| Pour rebondir encore un peu sur le débat avec Animal:
Si le Death Metal a pu devenir un genre à part entière, ce n'est pas seulement parce qu'il pousse plus loin ce que le Thrash offrait, peu ou prou, déjà (une musique extrême, cassant les formes traditionnelles de la musique "rock", volontairement complexe, voire informe car seulement progressive, poussant encore un peu plus loin la provocation visuelle et thématique). Si le Death s'était arrêté là, nul doute qu'il eut été considéré comme une émule du Thrash et on parlerait alors de "Brutal Thrash". L'institution du Death comme un genre particulier tient entre autre de sa capacité à rallier des groupes très différents revendiquant des bases communes (les groupes fondateurs). Que des "sous-genres" se développent autour d'une référence commune est bien souvent le signe que le genre de référence a une autorité suffisante, or le Death Metal a fait de nombreuses émules (Brutal Death, Grind, Death Mélodique, Death Old School, etc.). Il n'est pas ici question de dire que le genre "Death Metal" a une existence essentielle (comme les idées de Platon), mais qu'il s'est constitué à force d'alliances, des affinités, la volonté de la part de certains à construire une image neuve. Il est évident que le "genre" est un phénomène culturel et social à travers lequel on peut déceler toutes sortes d'enjeux (plus ou moins louables), le genre, pour le dire en bref, n'existe qu'à condition qu'un nombre suffisant de presonnes le reconnaissent comme tel, ce qui ne signifie pas que sa définition soit fixée et que, par incidences, ses limites fassent l'unanimité. On retrouve exactement le même phénomène en littérature, en cinéma, en sciences (la science n'est "science" - avec toute la notoriété que cela suppose - parce qu'un nombre suffisant de savants, d'intellectuels, de politiciens, d'industriels la reconnaissent ainsi, elle n'a pas d'existence en dehors de la reconnaissance qu'on lui donne, ce qui n'exclu pas la pertinence de la notion).
Genres et évolutions:
La scène suédoise:
Difficile d'aller plus loin sans parler de la Suède. Il s'y développe en effet très vite une scène Death Metal (alors que le pays voisin - la Norvège - se dirige d'un pas décidé vers le Black Metal) avec un groupe de référence: Entombed. Le groupe s'approche assez fort de Morbid Angels dans les compositions et les ambiances, mais ce qui fait vraiment son originalité, c'est son esprit très rock'n'roll et l'emploi d'une distorsion très particulière qui deviendra la base du "son suédois".
Le premier morceau du premier album d'Entombed donne immédiatement le ton: des ambiances très lourdes, mais le rythme reste assez soutenu, à la différence d'un Obituary qui privilégie la lenteur pour laisser les effets se déployer, l'ensemble est, en outre, très mélodique. Cette tendance, que l'on retrouve aussi dans le Black Metal suédois, à une musique complexe mais efficace parvenant malgré tout à créer des ambiances fortes (somme toute, un assez savant dosage) va se révéler important car elle guidera la grande majorité des groupes qui suivent, particulièrement en Suède, mais pas seulement!
Entombed-Left Hand Path Left Hand Path (1990)
Entombed-Rotten Soil Wolverine Blues (1993)
Avec le temps, Entombed a un peu mis de côté le Death Metal pur et dur pour revenir à quelque chose du plus "Thrash": une voix moins fouillée, des compositions très directes mais conservant le groove du Death Metal et le fameux "son suédois".
Entombed-Retaliation Inferno (2003)
Mais avant Entombed, il y avait Nihilist. De la séparation de ce groupe résulte non seulement Entombed, mais aussi Unleashed. Moins connu que le premier, le groupe est aussi moins novateur. On y retrouve aussi cette volonté de créer un équilibre entre vitesse, mélodie et ambiance, sans que le pari ne soit véritablement réussit (ce qui est en partie du, selon moi, à la production assez molle de leurs albums). À noter que les premières productions du groupes ne "sonnent pas suédois", ce qui est, en revanche, le cas de ses compositions les plus récentes (peut-être le conflit larvé entre les deux groupes y est-il pour quelque chose…)
Unleashed-Where No Life Dwells Where No Life Dwells (1991)
Unleashed-In Victory or Defeat Midvinterblot (2006)
Après Entombed, une autre institution du Death Metal suédois (et du Death Metal tout court), c'est Dismember. Les compositions du groupe sont plus brutales et moins empruntes de Thrash.
Dismember-Dismembered Like an Everflowing Stream (1991)
Très vite, le style incisif du groupe se confirme avec des compositions parfois à la limite du Grind:
Dismember-Fleshless Indecent and Obscene (1993)
Dismember-Forged with Hate Where Incrosses Grow (2004)
Un groupe nettement plus jeune mais musicalement très représentatif, c'est Bloodbath. À la fois mélodique, brutal et technique, leur musique garde aussi ce "son suédois", flagrant sur leurs premières productions, moins prégnantes dans leurs productions plus récentes.
Bloodbath-Soulcollector Resurrection Through Carnage (2002)
Bloodbath-Outnombering the Day Nightmares Made Flash (2004)
Dans la catégorie des Légendes du Death Metal, nous avons Carcass, mais ce n'est pas tellement pour son rapprochement tardif à la scène suédoise. Ce qui m'intéresse, c'est de montrer comment les dernières productions de Carcass (dont je reparlerai plus loin, donc) ont préparé le terrain à Arch Enemy (une autre pointure du genre, bien suédoise, elle), groupe formé par l'ex-guitariste de… Carcass! La ressemblance est d'ailleurs assez saisissante. Carcass-Heartwork Heartwork (1993)
Vient un quartet gagnant: At The Gates, In Flames, Dark Trankility et Arch enemy. Ces trois groupes ont littéralement révolutionné le Death Metal suédois et contribué au développement d'un Death Metal résolument mélodique. Tout d'abord, il convient de préciser que "mélodique" en Death Metal ne signifie pas "absence de brutalité", mais surtout que les mélodies sont plus abordables. Il faut savoir que le Death Metal ne se construit pas du tout de la même manière que du rock, il n'y a pas de ligne mélodique discernable, la rythmique joue un très grand rôle dans la cohésion des compositions si bien que lorsqu'on s'amuse à rejouer un morceau de Death Metal au piano, cela ne donne rien de potable, au contraire d'un rock plus classique. Le Death Metal mélodique, lui, est plus confortable à écouter au piano car il garde une ligne mélodique cohérente. De fait, le Death Metal mélodique aura beaucoup plus souvent recours à des instruments "non conventionnels" en metal, comme des pianos, des violons, des orgues, guitares acoustiques, et toutes sortes d'instruments plus "classiques".
Mais revenons en à notre quartet. Ce qui les démarque de leurs aînés, c'est leur éloignement de la scène US. En effet, l'ombre du Death Metal Américain plane constamment sur Entombed et ses rejetons: des guitares lourdes, une influence punk assez forte, etc. Avec la nouvelle scène suédoise, on assistera à un retour vers le Heavy, les compositions seront plus mélodiques, les riffs plus conventionnels, les guitares plus aiguës.
At The Gates-Blinded By Fear Slaughter of the Soul (1995)
In Flames-Everything Counts Whoracle (1997)
In Flames-Clayman Clayman (2000)
In Flames-Take This Life Come Clarity (2006)
Dark Tranquility-The Wonders at Your Feet Haven (2000)
Dark Tranquility-Through Smudged Lenses Character (2005)
Pour la petite histoire, le chanteur des premiers albums d'Arch Enemy a été, depuis Wages Of Sin, remplacé par une femme. Comme quoi, les hommes n'ont pas le monopole en terres metalliques…
Arch Enemy-The Immortal Burning Bridges (1999)
Arch Enemy-We Will Rise Anthems Of Rebellion (2003)
Un groupe ayant parfaitement intégré la musique de ses pères fondateurs (avec quelques éléments Indus pas désagréables):
Cipher System-State Unknown Central Tunnel 8 (2004)
Plus conventionnel mais j'aime bien cette chanson pour ses riffs excellents (en revanche, on se serait bien passé de l'intro…).
Carnal Forge-Hand Doom Please… Die! (2001) Héritage punk et glissement vers le Grind:
J'ai beaucoup insisté sur ce point et j'y reviens encore une fois: le Punk a joué un rôle majeur dans le développement du Death Metal, il est donc logique que quelques groupes fassent le "pont" entre les deux styles. Très vite, une scène particulière émergera de ce mélange de Metal et de Punk qu'on appellera "Grind".
En général, le groupe reconnu comme "fondateur" du genre est Napalm Death. Le chant se situe entre le cri du Punk et les vocalises Death Metal, la guitare est accordée plus grave que pour du Punk mais plus aiguë que pour du Death, les compositions sont très courtes et la batterie survitaminée, comme ne Punk. De plus, autre particularité du genre, les paroles sont politiquement très engagées, encore une influence Punk…
Napalm Death-Scum Scum (1987)
Napalm Death-Aryanism Utopia Banished (1992)
Napalm Death-Greed Killing Diatribes (1996)
Napalm Death-Silence Is Deafening The Code Is Red… Long Live The Code! (2005)
Bien entendu, de nombreux groupes se forment pour prendre la même direction, il faut dire que le mélange des deux styles se fait presque naturellement étant donné la parenté qu'ils entretiennent.
Brutal Truth-Birth of Ignorance Extreme Conditions Demand Extreme Responses (1992)
Brutal Truth-Powder Burn Evolution Through Revolution (2009)
Nasum-Fury Shift (2004)
Rotten Sound-Havoc Exit (2005)
Goregrind et Gore metal:
À côté du Grind punkisant se développe un Grind plus Death avec Carcass comme "leader". Très vite, ce Grind se fera appeler Goregrind en raison des thématiques abordées. En effet, Carcass est fondateur sur deux plans: musicalement, redéfinit un Grind résolument plus proche du Death Metal, tente des vocalises particulièrement gutturales (surtout sur Symphonies of Sickness), une musique globalement plus "grasse" avec des guitares très graves et des basses très présentes. Textuellement, Carcass pousse le gore plus loin que n'importe qui avant lui. Les des premiers albums décrit avec une précision "clinique" diverses maladies, malformations, dégénérescences corporelles à grand renfort de suppurations et sécrétions en tous genres. Le genre fera beaucoup d'émules, au point de devenir l'un des points définissant le Metal auprès du grand public, bien qu'aucun des groupes les plus "mainstraim" n'officie dans ce registre! Après trois albums de Goregrind, Carcass fera un revirement complet avec Astor (1993) et Swansong (1996), le premier jetant les bases d'un style qui fera beaucoup d'adeptes en Suède et dont j'ai parlé plus haut. Ce changement ne sera pas apprécié des fans de la première heure et laissera le groupe en état de latence jusqu'à aujourd'hui…
Carcass-Genital Grinder Reeks of Putrefaction (1988)
Carcass-Reek of Putrefaction Symphonies of Sickness (1989)
Une particularité de l'album Necroticism (1991) de Carcass est l'introduction quasi systématique des morceaux par un extrait audio tiré d'un film d'horreur. Cet hommage au cinéma d'horreur deviendra un passage quasi obligé pour certains groupes, Mortician en tête…
Carcass-Incarnated Solvent Abuse Necroticism, Descanting the Insalubrious (1991)
On en parlait plus haut: Mortician est une caricature du genre. Les compositions sont presque inexistantes, les morceaux n'excèdent que rarement les 2 minutes, les introductions de films d'horreur sont systématiques… ce groupe n'a aucune originalité, je dirais même que s'il devait y avoir une entrée à "Goregrind" dans le prochain Larousse, la musique de Mortician à elle seule pourrait servir de définition!
Mortician-Zombie Apocalypse Zombie Apocalypse (1998)
Mortician axait ses thèmes vers l'horreur de série B, mais ce que les fans retiennent de Carcass, ce sont avant tout ses descriptions cliniques des anomalies du corps humain. Beaucoup de groupes iront dans cette direction, certains s'amuseront même à reprendre des descriptions d'encyclopédies médicales pour leurs paroles! Musicalement, on peut difficilement faire plus barré: composition réduite à son minimum, production de très mauvaise qualité, vocalises gutturales à l'extrême, mélodie inaudible, imagerie gore très poussée… bref, vous ne trouverez jamais ça à la FNAC du coin… (ou alors avec une "fausse pochette" très pudique masquant la véritable jaquette, comme c'est le cas avec certains albums de Carcass ou de Cannibal Corpse). Quelques exemples?
The Last Day Of Humanity-Suppurated Secretion Through Gestati In Advanced Haemorrhaging Conditions (2005)
Biological Monstrosity-Neurotoxic Teratogen Abuse During Pregnancy
Sublime Cadaveric Decomposition-XX.03.02 2 (2003)
Mais qui dit "corps humain" dit anatomie, et pour quelques esprits mal tournée, l'anatomie est un joli mot pour parler des parties génitales… c'est donc sans grande surprise qu'apparaît un genre dérivé appelé Porngrind.
Spermswamp-Ass Ring Lollypop Extreme Cream (2007)
J'avais dit que le Grind était un genre très engagé, et c'était le cas avec des groupes comme Napalm Death ou Brutal Truth. Vous l'aurez compris, pour Carcass et ses suiveur, c'est loin d'être le cas. Le gore en lui-même ne véhicule pas d'idéologie particulière, le Porngrind encore moins. Des groupes comme Subliminal Cadaveric Decomposition n'écrivent volontairement aucun texte pour leurs chansons, tout d'abord parce que, de toute façon personne n'est en mesure de comprendre (je garde toujours en souvenir cette phrase d'Olivier Badin, chroniqueur de regretté Hard'n'Heavy à propos du chanteur de Mortician: "[…] [Il] pourrait aussi bien chanter en ancien sumérien qu'insulter votre grand-mère que vous ne vous en rendriez même pas compte!"), mais aussi parce que le groupe ne veut pas être rattaché à quelque idéologie que ce soit. Une grande majorité des groupes de Grind ne sont donc que des "foutages de gueule", des passe-temps entre copains hard-metalleux, et très rarement des groupes ambitieux, Gronibards et Analcunt sont de très bons exemples...
Malgré toutes ces nullités musicales, le Goregrind a aussi influencé des groupes nettement plus sérieux. Aborted, par exemple, est un groupe de Brutal Death, mais les influences de Carcass sont très claires: des vocalises gutturales à souhait, des paroles très axées "gore", des introduction tirées de films d'horreur très fréquentes…
Aborted-Clinical Colostomy Goremageddon (2003)
De même avec Avulsed:
Avulsed-Eat Fœtal Mush Gorespattered Suicide (2005)
Technicité et brutalité (Technical Death Metal, Brutal Death Metal):
On l'a compris, le Death Metal n'est pas une musique pour comptine. Comme on l'a vu avec le Grind, certains groupes ont tenté de pousser à l'extrême la brutalité du genre en repoussant sans cesse les limites de le musique, bien souvent, cette radicalisation allait de paire avec un appauvrissement musical. Mais d'autres ont essayé d'offrir une alternative au style primaire du Grind (et plus précisément, du Gore/Porngrind) avec une musique, certes très brutale, mais beaucoup plus technique et "mélodique".
Technical Death Metal et Brutal Death Metal ne sont pas des genres aux frontières strictes. Les groupes étiquetés de la sorte sont souvent de simples groupes de Death Metal "classique" poussant à l'extrême la technicité ou la brutalité du genre, sans jamais tomber dans le simplisme musical.
Un groupe phare du Brutal Death, c'est Cannibal Corpse. Très extrême dans ses thèmes et son imagerie, le groupe est aussi connu pour la technicité et la brutalité de sa musique. L'ambiance est très différente des groupes de Death Metal "fondateurs", ces derniers construisaient un genre musical et naviguaient en conséquent dans des eaux troubles, "entre Death et Thrash", "entre Death et Punk", etc. Avec un groupe comme Cannibal Corpse, on a immédiatement le sentiment qu'un cap est passé, que le Death Metal est effectivement devenu un genre à part. Il ne s'agit plus d'un groupe fondateur, mais bien d'un "suiveur" (ce qui ne signifie pas que le groupe n'ait pas d'identité propre, au contraire) qui se repose sur des bases bien établies et ne les remettra jamais en cause. A partir de là, la majorité des groupes font une recherche dans le style lui-même, sans se tourner (ou très peu) vers d'autres genres.
Cannibal Corpse-Postmortal Ejaculation Tomb Of The Mutilated (1992)
Cannibal Corpse-Staring Through the Eyes of the Dead The Bleeding (1994)
Cannibal Corpse-Ecstasy in Decay Bloodthirst (1999)
Cannibal Corpse-When Dead Replaces Life Gore Obsessed (2002)
Cannibal Corpse-Decency Defied The Wretched Spawn (2004)
Cannibal Corpse-Make Them Suffer Kill (2006)
Créé par Chris Barnes, ex-chanteur de Cannibal Corpse, Six Feet Under se rapproche d'avantage d'Obituary. Comme Cannibal Corpse, il ne s'agit pas d'un groupe particulièrement original, mais il possède une identité suffisamment forte pour être reconnu par les fans comme un groupe phare de la scène Death Metal.
Six Feet Under-Feasting on the Blood of the Insane Maximum Violence (1999)
Six Feet Under-The Day the Dead Walked True Carnage (2001)
Six Feet Under-Ugly Bringer of Blood (2003)
Six Feet Under-Decomposition of the Human Race 13 (2005)
Toujours dans la brutalité, mais plus ancien (peut-être eut-il mieux trouvé sa place avec les fondateurs), Bolt Thrower, c'est le groupe de "Guerre Metal" par excellence: les textes sont exclusivement dédiés à la guerre, tantôt comme apologie, tantôt comme dénonciation… le groupe aura même pendant un temps un contrat avec le label musical de Warhammer (d'où le visuel très proche du célèbre Wargamme sur certains albums).
Bolt Thrower-Nuclear Annihilation In Battle There Is No Law (1988)
Bolt Thrower-World Eater Realm Of Chaos (1989)
Bolt Thrower-Anti Tank (Dead Armor) Those Once Loyal (2005)
Encore un mastodonte du genre: Suffocation. Très guttural, très brutal. Une musique 100% Death Metal et sans concession.
Suffocation-Lieage of Inveracity Effigy Of The Forgotten (1991)
Suffocation-Souls to Deny Souls To Deny (2004)
De même avec Vader, quoiqu'un pointe de Thrash se fasse sentir…
Vader-Sothis De Profundis (1995)
Plus intéressant est le cas de Nile et sa fixation sur l'Egypte Ancienne. La musique du groupe, très technique, a ceci de particulier qu'elle est composée sur base d'une gamme orientalisante. Il s'agit là d'une petite subtilité qui requiert un certain nombre d'écoute pour se faire remarquer (et ce même pour certains habitués du genre).
Nile-Sarcophagus In Their Darkened Shrines (2002)
Nile-Annihilation of the Wicked Annihilation Of The Wicked (2005)
Nile-Lashed to the Slave Stick Annihilation Of The Wicked (2005)
Nile-Even Gods Must Die Ithyphallic (2007)
Très connu à travers la scène metal, Necrophagist, c'est LE groupe de Death Metal technique par excellence: des virtuoses en guise de musiciens, des compositions aussi techniques que brutales, un véritable casse-tête pour ceux qui tentent de rejouer leurs morceaux… (que les musiciens du forum m'en soient témoins!)
Quelques autres groupes sympatoches officiant dans le genre:
Necrophagist-Diminished to Be Epitaph (2004)
Vile-Deafening Silence The New Age Of Chaos (2005)
Hatesphere-Only the Strongest… Ballet Of The Brutes (2004)
Hate Eternal-Behold Judas I Monarch (2005)
Benighted-Identisick The Years to Come (2006)
Decapitated-The Negation The Negation (2004)
Torture Killer-Flesh Breaks to Open Wounds For Maggots To Devour (2003)
Une petite dédicace au groupe d'amis à moi: Dehuman. Ils devraient sortir un album au début de l'année 2011 (si j'ai bien compris) mais quelques morceaux sont déjà disponibles sur leur Myspace (j'ai un petit faible pour "Path to Oblivion"):
Dehuman-Myspace du groupe compositions de 2009-2010
Le Death Mélodique:
Le Death Metal suédois a ouvert la voie à de nombreux groupes de Death Metal mélodiques. Parmi les plus connus, on retrouve Opeth (suédois aussi… quel hasard!). Je l'ai mis à part parce qu'il n'est pas représentatif du "style suédois", même si son influence se fait sentir. Opeth privilégie des compositions progressives, à la différence d'In Flames ou autres Dark Tranquility aux morceaux incisifs. La structure des morceau est très volatile du fait de leur longueur, ce qui permet de très nombreuses variations, l'introduction d'un chant clair et d'instruments acoustiques.
Opeth-The Moor Still Life (1999)
Opeth-The Drapery Falls Blackwater Park (2001)
Une autre pointure du genre, c'est Therion, quoiqu'il ne s'agisse pas (plus) à proprement parler de Death Metal. En réalité, si le groupe a débuté avec un Death Metal des plus classiques, il s'en est complètement détourné pour composer du Metal Symphonique des plus mélodiques, avec orchestrations classiques, chœurs, etc. Toutefois, le Death Metal ressort-il de temps à autres sur Lemuria (2004).
Therion-Via Nocturna Deggial (2000)
Therion-Typhon Lemuria (2004)
Un excellent groupe dans le genre, mais trop souvent oublié, c'est Supuration. A la différence de nombreux groupes de Death Metal mélodique, le groupe ne se sent pas obligé de recourir à des instruments "hétérogènes" pour rendre leur musique "mélodique", comme les groupes de la scène suédoise, Supuration compte bien au contraire sur les atouts du Death Metal lui-même et tente de montrer que, sans sortir du genre, il y a toujours moyen de composer avec beaucoup de subtilité.
Supuration-The Cube The Cube (1993)
Supuration-The Old Mirror Incubation (2003)
Supuration-The Cocoon Sphere Incubation (2003)
Le Death Metal moderne, de nouvelles perspectives:
Vous l'avez probablement remarqué, les descriptions s'essoufflent. En effet, le Death Metal stricto sensu n'a pas besoin de description particulière une fois qu'on a passé les groupes fondateurs. Cela ne signifie pas pour autant que le genre manque de dynamique. Au contraire, la scène Death Metal est peut-être l'une des plus actives. Elle a définitivement transformé le Metal en général, son influence allant jusqu'à Korn (Jonathan Davis affirmant avoir été influencé par Cannibal Corpse sur Take a Look in the Mirror (2003)). Les groupes qui suivent ne sont pas à proprement parles des groupes de Death Metal, mais ils en sont tous plus ou moins issus, soit parce qu'ils en ont subi l'influence dans leurs styles respectifs, soit parce qu'ils l'ont volontairement détourné pour produire une musique originale.
Fear Factory est un groupe leader du Metal Industriel, une musique aux rythmiques électro martiales, à l'imagerie cybernético-informatique très développée et dont les thèmes tournent souvent autour de l'aliénation par la technologie de la société moderne. Le premier album (Soul of a New Machine (1992)) du groupe porte extrêmement bien son nom puisqu'il fonde ce genre nouveau qui deviendra le Metal Indus. En revanche, il serait difficile de nier l'omniprésence du Death Metal dans la musique de groupe, autant au niveau des guitares que du chant…
Fear Factory-Scapegoat Soul of a New Machine (1992)
Fear Factory-Digimortal Digimortal (2001)
Véritable OVNI du Metal, Devin Townsend est en constante recherche d'innovation. C'est exactement ce qu'il fit avec Heavy As A Really Heavy Thing (1995) et City (1997), deux albums au son résolument modernes pour l'époque, proposant des compositions aux influences indus très fortes et à la brutalité extrême. Or qui dit Brutalité dit Death Metal! Et effectivement, on ne peut nier la grande influence du genre sur la musique de Strapping Young Lad.
Strapping Young Lad-Home Nucleonics City (1997)
Strapping Young Lad-Shitstorm Alien (2005)
Strapping Young Lad-We Ride Alien (2005)
Strapping Young Lad-Almost Again The New Black (2006)
Children Of Bodom, c'est un pot pourri de Speed, de Thrash, de Death et de Black Metal. Inutile d'aller plus loin, on a à faire à des fans de Death Metal (mais pas seulement) et ça se sent.
Children Of Bodom-Everytime I Die Follow the Reaper (2001)
Chimaira, souvent à tort considéré comme un groupe de Metalcore, contribue surtout au renouveau du Thrash Metal, mais les influence du Death Metal se font fortement sentir:
Chimaira-Crawl The Impossibility of Reason (2003)
Chimaira-Pray For All Chimaira (2005)
Quoiqu'en disent certain, le Neo Metal n'est pas une complète trahison (ou un pied-de-nez) au metal traditionnel, au contraire, certains groupes de Neo savent-ils parfaitement d'où ils viennent et l'influence du Death Metal est parfois perceptible (ne serait-ce qu'avec les guitares à l'accordage très bas…):
Slipknot-People=Shit Iowa (2001)
Mais qu'en est-il du Death Metal "moderne"? Y a-t-il seulement un renouveau du Death Metal? C'est difficile à dire dans la mesure où les "grands" du genre (Cannibal Corpse, Nile, Hate Eternal, etc.) sont loin de tomber en désuétude, il y a cependant une myriade de groupes aux compositions très originales et à l'influence Death Metal très certaine qui pourraient, un jour ou l'autre, poser les bases d'un "Modern Death Metal" (ou "New Death Metal"). Voici un échantillon de groupes très originaux, quasiment inclassables pour certains, qui me semblent s'éloigner vers de nouveaux horizons et ouvrir de nouvelles pistes sans jamais vraiment quitter les rivages du Death Metal…
Gojira-Ocean Planet From Mars to Sirius (2005)
Scarve-Irradiant Irradiant (2004)
Pitbulls In The Nursery-Lunatic Factory Lunatic (2006)
Yyrkoon-Surgical Distortion/Occult Medecine Occult Medecine (2004)
The Berzerker-False Hope Animosité (2007)
Meshuggah-Mind's Mirror/In Death is Death Catch 33 (2005)
Meshuggah-Bleed Obzen (2009)
Genghis Tron-I Won't Come Back Alive Board Up The House (2008)
Voilà pour cette présentation d'un genre majeur du metal, fondateur à plus d'un titre et à l'influence très large, bien souvent méconnue du grand public (même en Metal). | |
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Messages : 932 Inscription le : 19/05/2010 Age : 58 Localisation : Bourgogne/Paris
| Sujet: Re: Death Metal Sam 16 Oct 2010 - 15:01 | |
| Ezechielle, franchement, tu vaux mille fois mieux qu'une encyclopédie du death metal, bravo | |
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| Sujet: Re: Death Metal | |
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