L'Assiette au beurre

L'Assiette au beurre

Citation :

Il y a un siecle ,paraissait le premier numero de"L'Assiette au beurre" qui fut l'une des revues satiriques les plus connues de la "Belle epoque".
- Du 4 avril 1901 au 15 octobre 1912 , 593 numeros parurent sous ce titre.- Chaque numero etait composé le plus souvent de 16 dessins, géneralement à pleine page , et pour une bonne moitié en couleur. -
Chaque dessin etait géneralement accompagné d' un texte bref . L'ensemble evoquait une sorte de publicité à rebours utilisée à des fins politiques:
- critique des moeurs ,du corps social etc ...
- De jeunes peintres ,alors peu connus et devenus célèbres par la suite, participèrent à cette revue :

Felix Vallotton , Kees Van dongen , Kupka , Juan Gris,
Jacques Villon (precurseur du cubisme).etc ....

http://www.assietteaubeurre.org/

j'étais tombé dessus en cherchant Vallotton... j'ai parcouru ce qui est visible en ligne sur le site et ai été impressionné trouvant ça hardcore comme on dit ches les djönz !

extraits :


Notre mouise, c'est la rançons du luxe des autres.


- Tiens, cette gueule d'exploité!... Mais Nom de Dieu, c'est la mienne !


- Présente moi la maitresse de mon mari , nous
serons deux pour le faire enfermer.

Super ! Je n'aurais jamais pensé mettre le nez dans "L'Assiette au beurre"!

Légende pour "Bon Citoyen"
- Je suis content de ma journée : j'ai serré des mains calleuses.
Il y a quelque chose dans celle-ci qui ne me semble pas si vieux que ça...
Il semblerait que cette "gauche bourgeoise" ait reviré très vite à droite en voyant arriver la 1ère guerre mondiale et les années difficiles. Chacun dans ses quartiers...
"hardcore comme on dit ches les djönz"?

Ah oui, Animal a toujours de ces trouvailles!
La bourgeoisie de gauche ( remarquez que les appellations ont changé, on dit gauche caviar, maintenant)
http://www.assietteaubeurre.org/morale/morale_f1.htm

Citation :

"hardcore comme on dit ches les djönz"?

ben en voyant certaines pages je me suis dit que ça ne serait pas évident aujourd'hui (bien que je ne suive pas de journaux ou de caricaturistes)... exemple avec les poivrots :


Mes gosses ?...Qu'ils fassent comme moi;
qu'ils travaillent !

les sdf aussi, enfin c'est pas les exemples qui manquent... j'ai trouvé ça très cru et plutôt sombre (voir très sombre... voir morbide... les séries sur la guerre ou la mort.... brrrrrrrrrrrr !)

Le contrôle des naissances
http://www.assietteaubeurre.org/graine/graine_f1.htm

Mais au vu des photos, il faudrait jeter la mère aussi

remontons ce fil qui trainait sur une étagère dans l'escalier de la cave...

une couverture de Vallotton pour l'occasion :

dans ce que je trouve dépaysant dans ces illustrations de journal satirique c'est la diversité des styles et

couverture de Jean Veber en 1901 :




et l'impact très direct qui est provoqué :




- Et c'est ça qui nous appelle ses "frères inférieurs" !...

Crimes et châtiments, 1902

En 1902, Vallotton réalise une série de vingt-trois lithographies en couleur pour la revue libertaire et anarchiste l’Assiette au beurre. Depuis l’affaire Dreyfus et les lois sur la liberté de la presse, les feuillets politiques sont en plein expansion, notamment les revues de gauche et d’extrême gauche.  Le dessin est assez propice à l’expression de la contestation, une bonne caricature valant parfois mieux que de longs discours. Dans la série Crimes et châtiments, Vallotton éreinte les représentants de l’autorité et les injustices de son temps : militaires, policiers, curés, pères de famille et propriétaires terriens sont ainsi brocardés.
Vallotton synthétise l’intrigue en une scène et une phrase bien sentie : un notable, certainement un honorable notaire ou un avocat, profite de son pouvoir et de son ascendant sur une pauvre jeune femme esseulée venue défendre les intérêts de son père. « C’est pour votre papa, passez dans mon cabinet. » L’allusion sexuelle est claire et provoque aussi bien le rire…que la révolte !
Vallotton croque avec finesse la bourgeoisie de son temps. Il a l’œil acéré : le costume noir des hommes de loi, la chaîne en or de la montre à gousset et la petite rosette rouge de la Légion d’honneur détonnent quelque peu avec l’attitude grivoise et pour le moins audacieuse du personnage. Le règlement qui trône au-dessus du bureau semble bien insuffisant pour conjurer les pulsions lubriques de ce monsieur. Hypocrisie des puissants… Vallotton a beau être marié à une grande bourgeoise depuis bientôt trois ans, il n’en conserve pas moins la fougue contestataire de sa jeunesse !

source: Les plus belles oeuvres de Vallotton : ici