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| Kenji Mizoguchi | |
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Auteur | Message |
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Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Kenji Mizoguchi Ven 5 Sep 2008 - 20:28 | |
| - Citation :
- Kenji Mizoguchi est né le 16 mai 1898 à Tokyo. De famille plutôt modeste, c'est très jeune qu'il découvre le monde du théâtre et du cinéma. A l'age de 20 ans, après avoir vécu une vie difficile dans un contexte pauvre (KM sera témoin de la vente de sa soeur par le père), il décide de quitter Tokyo pour s'installer à Kobe ou il deviendra assistant-réalisateur. Il réalisera son premier film vers 1920. C'est l'époque des films muets. A partir des années 30, Kenji Mizoguchi tourne pour différentes sociétés de production et adaptera en 1942, "les 47 Ronins" thème souvent traité au Japon. Kenji Mizoguchi est de ces réalisateurs de l'école KUROSAWA ou OZU qui n'aura malheureusement pas eu la gloire de ceux là mais qui aura fortement contribué au développement du cinéma Japonais.
Kenji Mizoguchi décède en 1956 . Source Cinéasie | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Ven 5 Sep 2008 - 20:31 | |
| Deux films de Mizoguchi
Pour moi Kenji Mizoguchi n'était qu'un célèbre réalisateur classique mais je n'avais jamais rien vu de lui. J'ai un peu remédié à cela et suis désolé d'être si souvent très loin de l'actualité du cinéma.
Les amants crucifiés(54) est adapté d'un récit japonais ancien et témoigne d'une rare maîtrise de l'espace et de la géométrie scénique.Cette histoire d'honneur et d'adultère est un conte cruel qui nous présente un Japon du passé certes mais qui pourrait avoir quelques résonances contemporaines. La femme du Grand Imprimeur et l'un de ses employés fuient l'injustice et le lynchage(ou presque).
Une symbolique très riche, on s'en doute dans ce cinéma japonais très épuré, et des images de liberté au-delà du châtiment) contrastent avec une certaine claustrophobie voulue dans les scènes d'intérieur avec l'utilisation des cloisons, paravents et autres éléments rectilignes.A remarquer aussi la profondeur de champ et la réussite de rares scènes de rue,en fait toujours la même rue qui rend en quelque sorte la justice lors de la marche des amants suppliciés.
L'intendant Sansho(54) se situe à l'époque médiévale et il faut un peu de temps pour saisir les finesses de l'administration du Japon de cette ère avec les gouverneurs, les ministres et les intendants des domaines privés ou publics. Mais c'est aussi une oeuvre magistrale que je dirais centrée sur l'exil. Il y a l'exil du père pour raisons politiques,puis celui de la mère vers une île perdue et la prostitution qui, on en conviendra es un fameux exil de soi-même. Enfin l'Intendant Sansho que l'on voit assez peu dans le film représente la cruauté et le totalitarisme qui ont contraint le frère et la soeur à une sorte de bagne.
Il y a même un exil de l'identité :les deux jeunes héros changent de nom et c 'est au terme d'une sorte de lavage de cerveau que la jeune fille sera conduite au suicide et que son frère fuira vers la rédemption, si douloureuse soit-elle. C'est un film qui "marche sur les eaux", l'élément liquide étant prééminent comme souvent dans l'archipel du Japon.
L'édition DVD est de qualité pour l'image, accompagnée d'un opuscule intéressant mais très savant de Jean-Christophe Ferrari pour Films sans Frontières. Vous saviez, vous, ce que voulait dire le mot concaténation, par exemple? Quant aux suppléments, ce sont quelques lignes sur l'Histoire du Japon, les origines littéraires et les intentions du scénariste qui apparaissent sur l'écran. Je déteste ça et préfère pour cela un modeste livret plus facile à déchiffrer. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Ven 5 Sep 2008 - 20:32 | |
| Deux autres films de Mizoguchi
L'Impératrice Yang Kwei Fei est je crois le seul film en couleurs du maître nippon.Et quelles couleurs!Une palette merveilleuse de costumes et de jardins s'offre au regard et de là s'envole une poésie visuelle mêlant la sensibilité du réalisateur japonais et les affres de ses personnages chinois.Mais l'Impératrice Yang Kwei Fei nous entraine aussi dans les remous de la politique et de l'ambition.Pire encore de la manipulation.
La jeune femme est si j'ose dire envoyée au casse-pipe comme favorite puis Très Haute Dame au côté de l'empereur veuf et vieillissant.Il y aura bien une histoire d'amour.Elles finissent mal en général.Cela nous aura donné le doux,discret et fugace érotisme du bassin aux lotus,la sortie incognito du couple à moitié impérial lors du Nouvel An,la violence d'une exécution qu'on devine aux vêtements et bijoux tombant sur le sol.J'avais déjà dit que je ne connaissais pas Kenji Mizoguchi.C'est un vrai bonheur de découvrir une oeuvre aussi riche digne des plus grands cinéastes ou romanciers.
La rue de la honte est le tout dernier film de Mizoguchi.Chronique de Yoshiwara quartier des plaisirs de Tokyo c'est une vision sans concessions de la prostitution avec ses spécificités japonaises et ses archaïsmes. Les filles courent au désespoir,à la folie,à la mort dans un pays d"après-guerre qui se cherche et qui ne fait pas la part belle c'est le moins que l'on puisse dire,aux femmes. Vue d'ensemble de ces héroïnes malgré elles d'une tragédie du quotidien, de la pauvreté et de l'humiliation. Mizoguchi a réalisé environ 100 films en 40 ans. Il paraît qu'il n'y en a pas un mauvais. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Ven 5 Sep 2008 - 21:11 | |
| J'aime beaucoup ce cinéaste, auteur également de ce très bel aphorisme: "Il faudrait se laver les yeux entre chaque regard". |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Lun 8 Juin 2009 - 16:24 | |
| vient de paraître: Ueda Akinari, Contes de pluies et de lune (1DVD) - Citation :
- Editeur
Réédité en tirage limité, Contes de pluie et de lune est ici accompagné du DVD du film de Kenji Mizoguchi, Les Contes de la lune vague après la pluie. Récompensé dès 1953 par le Lion d'argent au festival de Venise, il consacra définitivement son auteur comme une figure majeure du cinéma japonais. Adaptant librement deux des contes de Ueda Akinari, Mizoguchi parvient à mêler harmonieusement le réalisme le plus cru au fantastique le plus envoûtant pour peindre les remous intérieurs de l'âme humaine. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Lun 8 Juin 2009 - 16:32 | |
| Arf, j'aime beaucoup ces formules Livre+DVD de Gallimard/L'imaginaire mais j'ai déjà les deux!
Je les recommande en tout cas, aussi bien le livre que le film sont très très beaux. C'est une bonne nouvelle que cette publication, merci pour l'info Kenavo! |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Lun 8 Juin 2009 - 16:44 | |
| - Nezumi a écrit:
- Arf, j'aime beaucoup ces formules Livre+DVD de Gallimard/L'imaginaire mais j'ai déjà les deux!
Je les recommande en tout cas, aussi bien le livre que le film sont très très beaux. Avec un titre pareil en plus! D'autant que je n'ai vu que "l'impératrice Yang Kwei Fei" qui m'a laissé un bon souvenir. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Lun 8 Juin 2009 - 17:21 | |
| Vu récemment : Flamme de mon amour (Kenji Mizoguchi, 1949) Dans le Japon de la fin du XIXème siècle, le parti libéral se bat pour imposer des élections et installer un parlement démocratique. Mizoguchi s'attache aux pas d'une militante dont la lutte va surtout épouser celle des femmes qui ne sont que des "ustensiles domestiques." Film le plus féministe de son auteur, Flamme de mon amour est aussi brillant par la clarté de son scénario que par sa mise en scène marquée par des travellings sur les manifestations de foule et des plans séquences pour les scènes en intérieur. Comment dit-on chef d'oeuvre en japonais ? Sinon, un petit classement de mes Mizoguchi préférés : 1 Conte des chrysanthèmes tardifs 2 L'intendant Sansho 3 Les contes de la lune vague après la pluie 4 Une femme dont on parle 5 La rue de la honte 6 Les 47 ronins 7 Les amants crucifiés 8 L'impératrice Yang Kwei Fei 9 Les soeurs de Gion 10 La dame de Musashino La plupart de ces films sont disponibles en DVD. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Lun 8 Juin 2009 - 17:37 | |
| - Bellonzo a écrit:
- Deux autres films de Mizoguchi
L'Impératrice Yang Kwei Fei est je crois le seul film en couleurs du maître nippon. Le héros sacrilège est également en couleurs. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Lun 8 Juin 2009 - 19:05 | |
| - Bellonzo a écrit:
- Citation :
- Kenji Mizoguchi est de ces réalisateurs de l'école KUROSAWA ou OZU qui n'aura malheureusement pas eu la gloire de ceux là mais qui aura fortement contribué au développement du cinéma Japonais.
.
Source Cinéasie Plusieurs assertions surprenantes dans cette présentation : écrire que Mizoguchi est de l'école Kurosawa ou Ozu est pour le moins osé. Comparer Mizoguchi à Ozu, c'est comme dire que Luc Besson = Robert Bresson. Ils sont japonais tous les deux, c'est tout. Par ailleurs, affirmer que Mizoguchi n'a pas connu la gloire de Ozu et Kurosawa est une double contre-vérité. Mizoguchi est récompensé trois fois de suite au Festival de Venise à partir de 1953 et devient un chouchou de la presse cinématographique, en particulier des Cahiers du cinéma. Certes, il meurt peu après, mais il est devenu la référence du cinéma japonais avec Kurosawa. Ozu, lui, ne connaîtra la notoriété que bien plus tard, dans les années 70. Aujourd'hui, tous les spécialistes du cinéma japonais s'accordent sur 4 grands classiques : Mizoguchi, Kurosawa, Ozu et Naruse. Et Mizoguchi est loin d'être tombé dans l'oubli : tous ses films d'après-guerre sont disponibles en DVD et son oeuvre muette est de mieux en mieux connue en occident (voir le coffret années 30 sorti il y a quelques mois). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Jeu 18 Juin 2009 - 16:28 | |
| 3 films méconnus de Mizoguchi.
La marche de Tokyo (1929). 24 minutes. Une oeuvre plutôt guillerette qui pose déjà les bases des grandes oeuvres futures de Mizoguchi, en particulier son féminisme.
Le fil blanc de la cascade (1933). 1H39 minutes. L'un des grands films muets de Mizoguchi. Muet, pas tout à fait puisqu'il s'agit d'un film avec un Banshi, soit un récitant qui lit les intertitres, d'autres voix off intervenant dans les dialogues. Un pur mélodrame, joué de façon surprenante avec des poses héritées du kabuki. Grand film.
L'histoire de Musashi Muyamoto (1944). 55 minutes. Film parlant typique des thèmes abordés par Mizoguchi pendant la guerre, à savoir uniquement historiques. Davantage un film sur les chemins de la sagesse que sur les samouraïs. Le duel final, attendu depuis le début, dure...30 secondes. Belle leçon. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Mar 4 Aoû 2009 - 23:15 | |
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| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Jeu 6 Aoû 2009 - 13:33 | |
| La cigogne en papier (Kenji Mizoguchi, 1934). Dernier film muet de Mizoguchi, dont les cartons (dialogues compris) sont lus par une voix off monocorde. Un mélodrame un peu pesant, loin du style sobre du cinéaste dans les années 40 et 50. On peut s en dispenser à moins d être un inconditionnel de Mizoguchi. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Dim 31 Oct 2010 - 20:15 | |
| Les coquelicots (Gubijinsô, 1935) Les coquelicots est une adaptation d'un roman de Natsume Soseki. Il s'agit d'un drame bourgeois et des amours contrariées par la société de deux femmes l'une plus traditionnelle, l'autre plus moderne, soumises au pouvoir des hommes. Assez atypique dans la carrière de Mizoguchi, un mélodrame qui rappelle Naruse et qui se situe largement en-dessous des Soeurs de Gion, tourné l'année suivante. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi Dim 9 Jan 2011 - 22:45 | |
| Le destin de madame Yuki (Yuki fujin ezu, 1950) Avec Melle Oyu et La dame de Musashino, le film constitue une sorte de trilogie autour de femmes appartenant à une classe privilégiée et malheureuses comme les pierres. Madame Yuki est une femme qui ne se réalise que dans l'amour physique et, malgré son mépris pour son mari, elle cède le plus souvent à ses avances. Le film est un mélodrame très appuyé, au contenu érotique fort, bien que dissimulé par les conventions de l'époque. Toutes les péripéties et drames y sont vus à travers le regard des domestiques dont les commentaires éclairent le récit souvent elliptique. Le film est loin d'avoir la qualité des chefs d'oeuvre des années suivantes, mais la mise en scène est admirable et les images en noir et blanc, avec un lac en toile de fond, sont stupéfiantes de beauté. | |
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| Sujet: Re: Kenji Mizoguchi | |
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