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| Semih Kaplanoglu | |
| | Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Semih Kaplanoglu Mer 10 Nov 2010 - 0:14 | |
| Semih Kaplanoglu - Citation :
- Semih Kaplanoğlu (né à İzmir en 1963) est un réalisateur turc de cinéma. Il est titulaire du haut diplôme de cinéma et d'audiovisuel de l'Université d'Izmir (Dokuz Eylül Üniversitesi) depuis 1984.
À partir de 1987, il rédige de nombreux articles sur l'art et le cinéma dans la presse internationale. Il réalise son premier long-métrage Away From Home en 2000, sélectionné dans de nombreux festivals. Son second film, La Chute de l'ange (2004), récompensé par la Montgolfière d'or au Festival des 3 Continents de Nantes, reçoit un accueil critique et public favorable. Il réalise ensuite un triptyque, La Trilogie de Yusuf - qui est composée de Bal (Miel), Süt (Le Lait) et Yumurta (L'Œuf) - , dont le premier film (mais le dernier dans l'ordre prévu par l'auteur) est Yumurta, présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Miel, le dernier volet de sa trilogie, est couronné par l'Ours d'or du Festival de Berlin en 2010.
Filmographie:
* 2010 Miel (Bal) Ours d'or au festival international du film de Berlin 2010. * 2008 Lait (Süt) * 2007 Œuf (Yumurta) * 2005 La Chute de l'ange (Melegin düsüsü), Montgolfière d'or au festival des trois continents de Nantes. * 2001 Away from Home (Herkes kendi evinde)
Je sors de la projection de Süt (Milk) (non Traversay, pas "Zut"!!) et j'ai tellement aimé que je ne pouvais pas laisser ce réalisateur sans son fil... - traversay a écrit:
Miel/Milk de Semih Kaplanoglu
Miel : - Citation :
- Yusuf a 6 ans, il vit avec ses parents dans un village isolé d’Anatolie.
Pour le petit garçon, la forêt environnante est un lieu de mystère et d’aventure où il aime accompagner Yakup, son père apiculteur. Il le regarde avec admiration installer ses ruches et récolter le miel à la cime des arbres. Milk : - Citation :
- Yusuf, qui vient de terminer le lycée, est inquiet sur son avenir. Passionné de poésie, certaines de ses œuvres commencent à être publiées dans d’obscures publications littéraires. En attendant, Yusuf et sa mère, Zehra, luttent pour gagner leur vie avec le lait qu'ils tirent des vaches.
Oeuf, Lait, Miel : non, ce n'est pas la liste des courses, mais la trilogie dite de Yusuf, du cinéaste turc Semih Kaplanoglu, tournée entre 2007 et 2010. Dans les salles françaises cela donne Yumurta (c'est le titre turc), Milk (en anglais) et Miel, les deux derniers sortant à la même date. La distribution française possède des voies qui sont impénétrables.
A sa sortie, j'ai trouvé Yumurta réussi. Une intrigue minimaliste, un film épuré, d'une beauté saisissante, un charme diffus qui opère. Pourquoi suis-je resté hermétique devant Milk et surtout Miel, le plus contemplatif ? Je suis incapable de le dire.
On peut trouver des qualités poétiques à Milk mais j'ai été terrassé d'ennui à la vision de Miel (Ours d'or à Berlin. Miel/Ours : logique, non ?). Le seul élément dramatique du film intervient dès la première minute. Pour le reste, il n'y a plus qu'à contempler la splendeur de la nature anatolienne. Le fils a des difficultés à l'école, la mère est dans sa cuisine ou aux champs, le père avec ses ruches. C'est cela, oui. Ce pourrait-être une parodie de film turc contemporain, tendance Ceylan et Erdem. Tout est répétitif et plastiquement superbe. Toutes les explications du monde sur le symbolisme de la chose peuvent être avancées, il n'y a rien à faire. Quand vous vous sentez ailleurs, loin de ce qui se passe (ou plutôt ne se passe pas) sur l'écran, il n'y a pas de retour possible. Tant mieux pour ceux pour ceux qui seront transportés, je les envie.
Milk.
Miel Bal« Je souhaite que mes personnages explorent, découvrent et montrent la beauté de l’âme qui souffle en eux et les porte en ce monde depuis leur naissance. »Semih Kaplanoglu C'est embêtant de parler de ce film parce qu'il est à la fois très beau et passionnant mais en même temps frustrant par son artificialité et son côté poseur qui génère parfois de l'ennui et de la distance. Tout est perçu à travers le regard de cet enfant. Que ce soit l'intimité d'une maison modeste, les gestes quotidiens d'une mère un peu effacée, la fascination pour un père aimant à qui il peut chuchoter ses secrets et ses blessures à l'oreille alors qu'une salle de classe le tétanise, la nature splendide de cette campagne d'Anatolie qui peut servir de refuge... Je n'ai pas été gêné par le symbolisme du film qui reste discret et accessible. J'ai trouvé très impressionnantes les séquences en classe où des enfants sérieux comme des papes se surpassent pour lire des poèmes et obtenir une récompense sous le regard de Caliméro du petit Yusuf (fabuleux gamin au yeux noirs si intenses). Le regard de cet enfant, futur poète dont j'ai envie de suivre les aventures en sens inverse de leur réalisations, scrute le monde et le poétise, cherche à trouver sa juste place en harmonie. Et le réalisateur parvient à donner cette sensation d'enchantement du réel uniquement par le dialogue entre le regard de l'enfant et ce qu'il contemple, là où Lee Chang Dong échoue dans "Poetry", à mon sens, en voulant expliciter le démarche de son héroïne par un didactisme trop littéral et naïf. C'est un drame silencieux que la parole ne peut exprimer. Le réalisateur cherche ce qu'il appelle une forme de "réalisme spirituel" et peut-être le film reste-t-il un peu trop théorique et pas assez habité. En tout cas j'ai eu envie de le découvrir mieux. Je suis même presque sûr que je le reverrai à la hausse lors de prochains visionnages. A noter que c'est Werner Herzog qui lui a décerné cet Ours d'Or au festival de Berlin.
Dernière édition par Marko le Mer 10 Nov 2010 - 0:24, édité 1 fois | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Semih Kaplanoglu Mer 10 Nov 2010 - 0:15 | |
| SütEn voyant ses films en sens inverse de leur sortie en salles, je découvre donc après l'enfance de Yusuf confronté à la mort de son père, et avant la mort de sa mère dans "Yumurta" , son passage de l'adolescence à l'âge adulte. Le film s'ouvre sur une séquence symbolique très forte qui m'a fait m'accrocher à mon fauteuil. Une jeune femme est suspendue par les pieds à un arbre, la tête au-dessus d'un chaudron rempli de lait bouillant dans lequel un homme place un petit papier préalablement rempli de mystérieuses inscriptions. Elle est alors prise de spasmes et les vapeurs du lait semblent irrésistiblement attirer un serpent qui sort de sa bouche pour en être arraché par "l'exorciste". Il sera donc question de Lait, de serpents, d'une mère et de son fils, de poésie et de séparation. Le lait, substance maternelle donnant la vie dans une relation symbiotique, pouvant également attirer le serpent qui menace l'intimité de la maison. Transposition discrètement esquissée du pêché originel arrachant cette fois une mère à son fils au moment où elle s'apprête à refaire sa vie après avoir porté le deuil de son mari pendant quelques années. Le récit est construit par ellipses. Chaque scène non résolutive se terminant par une interrogation et une attente. Les comportements d'abord énigmatiques des personnages construisant peu à peu une sorte de drame paisible de la séparation. Yusuf qui vit en symbiose avec sa mère et écrit des poèmes semble chercher sa voie (s'engager dans l'armée malgré son épilepsie ou travailler à la mine), sa propre sexualité (trois séquences étranges le mettent en relation avec deux jeunes filles ou un ami sans que l'on puisse vraiment envisager quelle attirance l'anime...). Il va devoir surtout entreprendre de se détacher de sa mère dont il découvre peu à peu qu'elle lui échappe, séduite par un autre homme. Toute la résolution finale au bord d'une rivière et le dernier plan, littéralement éblouissant, m'ont laissé comme envoûté. Les paysages évoquent les plus beaux films d'Abbas Kiarostami. Les gros plans magnifiques de visages et de regards ceux de Tarkovski ou de Nuri Bilge Ceylan (ami du réalisateur). Un vrai plaisir des yeux et un compromis réussi entre cinéma poétique contemplatif et récit d'apprentissage à la fois naturaliste et symbolique. Avec surtout beaucoup d'émotion notamment lors d'une séquence de nuit où mère et fils se rapprochent une dernière fois avant de partir explorer leurs chemins respectifs. Je vais essayer de trouver le DVD de Yumurta pour clore la trilogie. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Semih Kaplanoglu Mer 10 Nov 2010 - 7:45 | |
| Merci pour ce fil, Marko ! Ca a l'air assez tentant (tentation que Traversay a vite calmée... d'autant qu'il y a un autre réalisateur turc auquel je n'accroche pas)... Les images sont vraiment très belles, ce qui ne gâte rien ! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Semih Kaplanoglu Mer 10 Nov 2010 - 10:55 | |
| J'aime beaucoup Yumurta, pas du tout les deux autres. Il y a une vraie nouvelle vague turque qui se distingue dans tous les festivals. Proche de Kaplanoglu, Reha Erdem fait un cinéma plastiquement irréprochable, à la limite du maniérisme, très contemplatif (My only Sunshine, Des temps et des vents). La réalisatrice Yesin Ustanoglu a signé La boîte de Pandore, très intéressant. J'ai été surtout impressionné par Takva de Özer Kiziltan, un film sur la religion, pas sorti en France, contrairement aux autres titres cités. | |
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| Sujet: Re: Semih Kaplanoglu | |
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| | | | Semih Kaplanoglu | |
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