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| Vittorio de Sica | |
| | Auteur | Message |
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Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Vittorio de Sica Lun 20 Oct 2008 - 20:34 | |
| Biographie de Vittorio de Sica(Evene) Fils de magistrat, Vittorio De Sica passe son enfance à Naples et son adolescence à Rome. Parallèlement à des études de comptabilité, il suit des cours de théâtre, et parvient, en 1922, à intégrer la troupe de Tatiana Pavlova. En 1926, il commence à tourner au cinéma et devient l'un des acteurs phares du cinéma italien des années 30 (' Je donnerai un million' de Marco Cameri en 1935). En 1939, il met cette carrière entre parenthèses et se tourne vers la réalisation. 'Roses écarlates' et 'Les enfants nous regardent' l'imposent comme une des plus grandes figures du cinéma néoréaliste.'Sciuscia' en 1946, 'Le voleur de bicyclette' en 1948 et 'Miracle à Milan' en 1951 seront de véritables succès populaires. Il y dresse le portrait social de l'Italie de l'après-guerre avec un certain sentimentalisme et en utilisant l'imagerie populaire. Les années cinquante voient le cinéma italien s'embourgeoiser, Vittorio De Sica ne suit pas le mouvement, et ses films ne rencontrent pas le succès d'antan. Par ailleurs, il reprend son activité de comédien dans des films très remarqués : 'Madame de ...' de Max Ophuls en 1953, 'Le Général de la Rovere' de Rossellini, ou encore ' Austerlitz' d'Abel Gance en 1969. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Lun 20 Oct 2008 - 20:38 | |
| Le vieux monsieur qui ressemblait à mon pèreCeux qui me suivent un peu savent l'amour que je porte au Néoréalisme italien et à ses maîtres.Le film Umberto D.(51) est dédié par Vittorio de Sica à son père Umberto de Sica.Il n'y a pas tant de films dans l'histoire dont le héros soit un paisible retraité.En cela le Néoréalisme n'a jamais été égalé et je crois que l'état de grâce de ces films en symbiose avec un peuple,une époque,un pays restera une exception qui donne au cinéma ses titres de noblesse.Je parle là de la noblesse du coeur pour ces oeuvres consacrées aux humbles.Interprété,habité plutôt par Carlo Battisti qui était professeur, Umberto D. touche au plus profond de chacun de nous.Umberto c'est mon père et c'est le vôtre.C'est moi demain ou après-demain.De Sica ne désigne pas les coupables car le Néoréalisme ne s'est jamais érigé en procureur.Ce mouvement unique a simplement rendu le cinéma à la rue et à ses habitants,modestes retraités, chômeurs, femmes enceintes,sans logements, pêcheurs,petits voleurs, prêtres modestes,simplets de village.Ne vous privez pas de cette vingtaine de films inoubliables auxquels la Nouvelle Vague,le Free Cinema anglais,les cinémas du Tiers Monde émergent doivent tant. Carlotta films qui présente ce DVD l'accompagne d'un formidable document canadien de 65 nommé Cinéma et vérité où interviennent,tous dans un français parfait,et d'une très haute culture, De Sica, Rossellini, Zavattini,Antonioni,Amidei,Castellani.On n'assiste pas à un cours de cinéma,non.On écoute ces intellectuels sentimentaux engagés modérés.Le contraire de nombre de têtes à claque à la vue basse qui donnent des leçons à qui,mieux mieux.
Dernière édition par Bellonzo le Sam 28 Fév 2009 - 17:15, édité 1 fois | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Lun 20 Oct 2008 - 20:51 | |
| J'ai vu de nombreux films avec Vittorio de Sica,
Dernière édition par Bédoulène le Jeu 26 Fév 2009 - 21:52, édité 1 fois | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Jeu 26 Fév 2009 - 18:04 | |
| Bien sûr Stazione Termini est très loin des meilleurs films de De Sica,antérieurs.Bien sûr on n'est pas très loin dans ce film tout entier circonscrit dans la gare de Rome du roman de gare justement.Et du roman-photo,encore très florissant en 1954 notamment en Italie.Bien sûr cette storia d'amore,en fait une love story entre une Américaine et un Italo-américain,est originale comme une bluette.Bien sûr le film n'avait d'autre but que le marché américain avec deux stars comme Jennifer Jones et Montgomery Clift et fut d'ailleurs proposé aux Oscars(?)Bien sûr De Sica l'a plus ou moins renié.Bien sûr il a même été réduit à 63 minutes que d'aucuns trouveront encore trop longues.Bien sûr que ce n'est pas avec Stazione Termini que je vais redorer le blason de Vittorio de Sica et donner envie de le découvrir. Et bien sûr que je n'arrive pas à détester ce film,rencontre et rupture.Parce que je suis fou du cinéma italien.Et parce qu'il m'est arrivé de rencontrer.Et parce qu'il m'est arrivé de rompre. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Sam 28 Fév 2009 - 17:12 | |
| Ne l'ayant pas vu depuis 40 ans environ je me suis mis en quête de La Ciociara de Vittorio de Sica d'après le roman de Moravia.C'est tout de même une déception.Que de conventions dans cette adaptation toute entière au service de Sophia Loren!Récompensées par un Oscar d'ailleurs.Mais comme j'ai eu du mal à y croire à cette paysanne pulpeuse et lumineuse là où il aurait fallu sentir âpreté et fatigue.De plus,coprod. française oblige le film a été vu surtout en version française avec un résultat abracadabrant.On a donné à Sophia un accent italien qui fait qu'on a presque du mal à la comprendre.Quel gâchis.De ce film,on peut cependant sauver le rôle sobre d'un Belmondo encore juvénile et qui s'acquitte bien de sa tâche en instituteur pacifiste et binoclard,non encore contaminé par les tics de carrière qui deviendraient les siens quinze ans plus tard,dans ses rôles les plus insipides. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Sam 14 Mar 2009 - 23:29 | |
| vu Le Voleur de Bicyclette, l'histoire dans l'Italie d'après guerre d'un homme qui recherche désespérément la bicyclette qu'on lui a volé... bicyclette indispensable à l'exercice du travail miraculeusement obtenu et synonyme d'espoir et de chance de se sortir un peu de la misère où tout le monde (ou presque) est plongé.
Je ne dirai pas que c'est un film extraordinaire, c'est un peu plat, un peu tranquillement convenu... cependant c'est difficile de ne pas regarder la ville sous plusieurs de ses formes telle qu'elle nous est offerte, des immeubles perdus dans les espaces de la périphérie au quartiers plus anciens et populaires aux rues tortueuses en passant par les grandes places et des quartiers plus récents... et malgré tout, avec pas mal de sincérité (c'est presque l'essentiel) il se passe quelque chose, quelque chose de porté par l'acteur principal et la spontanéité de l'ensemble.
L'aspect "documentaire" (réaliste) de la chose, le regard sur la période, est (forcément) troublant.
Je crois que ce sont les images de ces immeubles "un peu perdus" qui vont me rester. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 15 Mar 2009 - 7:36 | |
| Animal,en 48 ce cinéma là n'avait rien de convenu.Le Néoréalisme fut une vraie révolution qui avait eu bien sûr des précurseurs.Et puis il faut rappeler que le cinéma italien d'avant-guerre n'avait guère connu que des comédies de boulevard,fadasses et très cadrées,et non des Vigo, Renoir, Carné.Je suis content que ce film t'ait intéressé,étant viscéralement un amateur du NR.Mais ça tu le savais déjà.Bonne journée. A propos du Voleur de bicyclette il faut voir l'épisode du jeu télévisé dans Nous nous sommes tant aimés. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 15 Mar 2009 - 7:47 | |
| Voyage en ItalieC'est l'amoureux du cinéma italien qui vient ici témoigner de la déception partielle à voir Le voyage,dernier film de Vittorio de Sica(74).Cette déception ne vient pas tant du film,mais de la version anglaise pour cause de coproduction qui oblige les personnages, aristocrates ou bourgeois siciliens à parler la langue de Shakespeare alors que tout le film se passe en Italie.J'avais déjà déploré cela surtout chez Visconti et sa version des Damnés en anglais sauf la Nuit des longs couteaux où les Allemands parlent...allemand. Si l'on passe outre ces aléas Le voyage vaut le coup même si pendant des années les critiques on crû bon de dénigrer,voire de massacrer les derniers films de De Sica. On est certes loin de l'état de grâce du Voleur de bicyclette,de Sciuscia ou d'Umberto D.Pourtant cette adaptation du grand écrivain Luigi Pirandello n'est pas à négliger.Hantée par l'idée de la mort cette histoire qui oppose l'amour fou aux traditions,même au sein d'une famille évoluée,s'aventure aux rives du mélo,ce qui n'a rien de honteux.Le couple Burton-Loren,un peu improbable au début,prend de la substance au fil du temps et ce voyage en Italie mérite un détour,bien que moins fort évidemment qu'une oeuvre maîtresse presque homonyme , Voyage en Italie de Rossellini.Ne jamais avoir peur de ses propres émotions est un des commandements du cinéphile.Et l'on aura compris qu'on est là au pays de mes amours de ciné. Ceux qui s'intéressent à Pirandello verront avec un infini plaisir Kaos,contes siciliens(84) des frères Taviani,auteurs aussi d'un Kaos II,toujours d'après Pirandello,à peu près inédit.Il est vrai que les Taviani sont passés de mode... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 15 Mar 2009 - 21:11 | |
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 15 Mar 2009 - 22:02 | |
| par convenu j'entendais surtout sans impression de surprise dans son déroulement, on peut "attendre" certaines expressions (pour rebondir sur les images). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 24 Juil 2011 - 12:31 | |
| Il boom (1963) Réalisateur : de Sica ; scénariste : Zavattini ; interprète : Sordi. Ca s'annonce bien ! Cette fine équipe signe une comédie italienne comme on les aime, rapide et racée, dans laquelle un entrepreneur au bord de la faillite doit se résoudre à vendre un de ses yeux à un milliardaire borgne (sic). Film au rythme trépidant que l'incommensurable Alberto Sordi domine de toute sa stature. Une critique acerbe des comportements des nouveaux riches qui n'atteint cependant pas le degré de méchanceté des classiques de l'époque (Les monstres). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 2 Oct 2011 - 16:58 | |
| Le jugement dernier (Il giudizio universale, 1961) Et soudain une voix se fit entendre dans le ciel de Naples : "Le jugement dernier commencera à 18 heures". Entretemps, de Sica nous montre une multitude de personnages symbolisant les petites mesquineries, les magouilles et les actes répréhensibles des habitants de la ville. Pas moins de 50 rôles dans ce brouillon de film qui multiplie les débuts d'intrigues sans aller nulle part. Et c'est un défilé infernal, pour pas grand chose, en fin de compte : Sordi, Gassman, Manfredi, Borgnine, Palance, Fernandel, Ventura, Silvana Managano, Anouk Aimée, Melina Mercouri, etc. Un beau gâchis. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Jeu 3 Nov 2011 - 10:37 | |
| Un garibaldien au couvent (Un garibaldino al convento, 1942) En pleine période mussolinienne, Vittorio de Sica se fait la main sur une histoire à la lisière de la bibliothèque rose. La rivalité puis l'amitié de deux jeunes filles sur fond de lutte pour l'unité italienne. C'est frais, ironique et cela tourne presque à la farce historique. De quoi divertir et émouvoir les foules sentimentales durant cette période difficile. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Ven 20 Juil 2012 - 15:53 | |
| Le toit (Il tetto, 1956) Dans l'Italie du boom immobilier, les places sont chères pour se trouver un toit. Surtout pour un jeune couple pauvre. Seule solution : construire avec des amis une maison de fortune, l'espace d'une nuit, avant l'arrivée des policiers. Dans une veine réaliste, bien moins mélodramatique que ses "grands" films des années 40 (Le voleur de bicyclette, Sciuscia), de Sica touche directement, sans trémolos dans la mise en scène. Un film méconnu, d'une grande justesse sociale et psychologique. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vittorio de Sica Dim 14 Fév 2016 - 22:04 | |
| Umberto D. (1952) Un film qui commence par une manifestation de retraités ce n'est pas banal. Que ça ne tourne pas ensuite à la comédie l'est sans doute encore moins. Pas que l'humour soit absent de ces instants de la vie d'Umberto D. mais les problèmes de ce vieil homme, encore en forme certes, mais vieillissant sont très concrets. Sa logeuse veut le mettre dehors et sa pension ne lui permet pas de payer le loyer. Dans la vie de cet ancien fonctionnaire que l'on imagine sans peine consciencieux c'est un choc et une impasse. L'affection réciproque mais bancale avec la bonne, ou la présence de son chien ne peuvent résoudre son problème. Il se démène et on aperçoit les ombres et les lumières sur les murs de l'appartement et la vie dehors qui suit son cours. Et lui qui petit à petit n'existe plus ou existe de moins en moins. Reste le chien pourtant. Et quand le film se déroule on ne peut qu'être touché par ce portrait, cette situation devenue sans issue et injuste. On a sourit même aux petits renoncements et aux maladresses. Mais qu'il ne reste que le chien ça fait réfléchir durement. Et le charme du film est là aussi, dans cette simplicité. Une franchise un peu crue mais chaleureuse mal dissimulée par la pudeur d'une dérision légère. Je n'ai pas trouvé le film si évident mais il fait son chemin et la fin et la question de la dignité font aussi le leur... J'ai repensé aussi à El cochecito de Marco Ferreri qui voisine par ses thèmes, sauf que l'homme est en famille et moins seul en apparences et que l'humeur, la pudeur et la résistance y sont de caractère plus grinçant. (Je vous invite à relire quelques messages plus haut la présentation de Bellonzo qui savait si bien nous remettre ça dans son contexte). | |
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| | | | Vittorio de Sica | |
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