| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Philippe Jaenada | |
|
+4Aeriale Queenie domreader odrey 8 participants | Auteur | Message |
---|
odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 0:30 | |
| Biographie :Philippe Jaenada est né le 25 mai 1964 à Saint-Germain-en-Laye. Il grandit, fait des études qu'il abandonne, enchaîne les petits boulot puis, après s'être enfermé pendant un an chez lui, se lance dans l'écriture. Il publie son premier roman, Le Chameau sauvage, en 1997. Il vit actuellement à Paris. Bibliographie :1997 : Le Chameau Sauvage, Julliard, Prix de Flore 1997 (adaptation au cinéma par Luc Pagès en 2002 sous le titre A+ Pollux); 1999 : Néfertiti dans un champs de canne à sucre, Julliard; 2001 : La Grand à bouche molle, Julliard; 2002 : Le Cosmonaute, Grasset; 2004 : Vie et Mort de la jeune fille blonde, Grasset; 2006 : Les Brutes, avec Dupuy et Berbérian, Edictions Scali; 2007 : Déjà vu, avec Thierry Clech, Editions PC; 2009 : Plage de Manaccora, 16h30, Grasset; 2011 : La Femme et l'Ours, Grasset; 2013 : Sulak, Julliard, Le Prix d'une vie 2013. Le site de l'auteur : http://www.jaenada.com/ | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 2:04 | |
| La Femme et l'Ours
On a tous des auteurs chouchous, des auteurs qui nous sauve de la panne de lecture, de la morosité et de l'ennui parce qu'on sait qu'avec eux, on va passer un bon moment. D'ailleurs, même quand ils sont moins bons, on les aime quand même. Jaenada fait parti des miens. Je l'ai découvert avec Le Cosmonaute et depuis, je ne le quitte plus. Avec lui, je suis à peu près sûre de me prendre une barre de rire et en même temps, il est capable de me mettre la larme à l'oeil. Ses marques de fabriques : son amour immodéré pour les parenthèse (quoique avec le temps, il les utilise avec un peu plus de parcimonie), les prénoms improbables de ses narrateurs et son sens de l'auto-dérision (tous les narrateurs de Jaenada sont plus ou moins des déclinaisons de lui-même qu'il aime tourner en ridicule).
Ici, nous avons affaire à Bix (toute ressemblance avec un membre du forum serait purement fortuite), 45 ans, écrivain pas franchement au sommet de sa gloire, qui vit coincé dans son appartement entre sa femme qui souffre de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) et leur petit garçon. C'est la routine, une vie de famille où personne n'a l'air vraiment heureux mais où on se supporte faute de mieux. Après une énième dispute avec sa femme, Bix claque la porte de chez lui, se prend une cuite monumentale et, et, et... A vous de découvrir la suite.
Je n'ai pas lu ce roman dans des conditions optimales (lecture très hachée, capacité de concentration d'un bulot avarié) mais j'ai quand même eu plaisir à retrouver ce qui me plait tant chez l'auteur : un humour déjanté derrière lequel se cache une certaine tristesse teintée de fatalisme, des situations délirantes, des personnages tous un peu (beaucoup) barges (pas de héros, chez Jaenada c'est la cours des miracles). Ce que je trouve fort, c'est que bien qu'on puisse qualifier ses romans d'auto-fictions dans le sens où on sait qu'il utilise certains éléments de sa propre vie pour construire ses intrigues et ses personnages principaux (tous ses romans sont écrit à la première personne du singulier), il n'y a aucun nombrilisme, aucune fausse humilité. Et bien qu'il s'en défende dans cet opus-ci (Bix affirme ne plus aimer les gens), on sent qu'il a une vraie tendresse pour les esquintés par la vie, les bras-cassés. Au final, plus que l'intrigue en elle-même (ici peut-être pas la meilleure) , c'est l'univers de Jaenada qui fait que j'ai toujours envie d'y revenir. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 6:33 | |
| Odrey is back ! Nom d'un p'tit bonhomme ! Ca c'est bien, déjà.
Et en plus avec un auteur qui n'avait pas encore de fil. Plusieurs fois j'ai pris puis reposé ses livres chez le libraire en hésitant à cause de ma PAL. Mais bon, ce sera plus facile de décider maintenant. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 8:33 | |
| | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 9:11 | |
| Très tentant! Et merci pour ton commentaire inspiré Odrey, ça fait plaisir de te lire | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 9:39 | |
| J'ai lu l'an dernier la grande à bouche molle : sympa.
http://www.jaenada.com/romans/grande.php | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 13:58 | |
| Je l'avais remonté en haut de ma PAL la dernière fois que tu en as parlé Odrey, il va falloir que je m'y mette vraiment ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Lun 30 Déc 2013 - 14:35 | |
| J'aime assez le thème de "Plage de Manaccora 16h30"... ça tombe bien il est en poche Points | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Mer 1 Jan 2014 - 17:51 | |
| - monilet a écrit:
- J'ai lu l'an dernier la grande à bouche molle : sympa.
http://www.jaenada.com/romans/grande.php Oui, sympa mais pas son meilleur à mon avis. C'est même celui qui m'a le moins plu. Sinon, vous promettez de pas m'en vouloir si vous aimez pas? | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Mer 1 Jan 2014 - 17:52 | |
| Odrey, c'est le seul de lui que j'ai lu ; peux pas comparer :) | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Mer 1 Jan 2014 - 18:02 | |
| - odrey a écrit:
- Sinon, vous promettez de pas m'en vouloir si vous aimez pas?
Tu auras droit au Nan t'inquiète, moi je l'ai dans ma PAL depuis quelques années de toute façon donc pas de problème ! | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Mer 1 Jan 2014 - 20:08 | |
| - monilet a écrit:
- Odrey, c'est le seul de lui que j'ai lu ; peux pas comparer :)
Tant mieux, tu as commencé par le moins bon. Epi, merci de ta mansuétude. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Mer 5 Mar 2014 - 9:27 | |
| Vie et mort de la jeune fille blonde. Un type (auteur-narrateur) se rend à un dîner chez des amis. Pas vraiment des amis d'ailleurs, plutôt des gens avec qui on dîne de temps en temps, pour s'occuper, pour le repas et l'alcool, pour passer l'ennui. Une sorte de mascarade et de bulle en dehors du quotidien tout à la fois. Des bobos réunis ça fait quoi ? ça arrive à la bourre, et déjà à moitié pintés au rendez-vous, ça fait des concours de claques, ça reste dans les cordes de la conversation, ça boit à en perdre des bras et des jambes. Rien d'anormal. Jusqu'à ce qu'un des invités, jamais arrivé, appelle pour prévenir qu'il ne viendra plus à cause de tout un enchaînement poisseux de circonstances. Le monde extérieur crade et malveillant creuse une faille et pénètre dans l'atmosphère tranquille de cette soirée. - Citation :
- L'atmosphère avait irréversiblement changé. Les joyeux invités paraissaient plus amers, plus fatigués - au fond, personne ne se faisait de souci pour Eudeline, il aurait tenu le coup jambes et bras coupés, mais le récité de l'incident, qui s'était glissé jusqu'à l'intérieur du cube par le téléphone, rappelait sans doute à certains que dehors tout était instable, et avait en tout cas diffusé dans la pièce d'imperceptibles particules de gravité, de rigidité, d'inquiètude.
Évidemment, à partir de ce moment, les conversations s'orientent vers l'expérience de la catastrophe quotidienne. Jusqu'à ce que l'hôte parle soudain de sa fille (il a une fille ?) : la trentaine, nympho, toxico pute. Et que le narrateur-auteur-invité se rappelle alors son expérience sexuelle lors de vacances d'été avec une adolescente correspondant terriblement à ce que raconte l'hôte. Plongé dans le passé. Lien entre ce qu'il était et ce qu'il est devenu. Ce type morne, dans une routine qui creuse sa trentaine de rides et de cernes, a soudain conscience de ce qu'il était, adolescent. Le rayonnement de ce souvenir l'anime soudainement d'une nouvelle énergie d'une nouvelle force. Et alors, le narrateur va partir dans une quête de la jeune fille. Quête du passé. Pour retrouver l'innocence, la candeur, la force, l'espoir, pour retrouver quelque chose de lui qu'il avait enfoui et oublié. C'est un bon livre. Nul doute. Bien écrit, on tourne les pages avec aisance, fluidité. Je comprenais très bien cet éclat soudain du passé qui vient dépoussiérer le présent. D'avance on se doute que la quête finira mal (le titre, le côté Miraculeux et Improbable du résultat), mais on s'accroche, on se demande jusqu'où arrivera ce type, et comment sa vie se transformera. Histoire introspective sans être dans des réflexions intenses et poussées, Jaenada effleure les questionnements, comme de peur de trop se bousculer ou de trop bousculer son lecteur. Comme s'il plantait une graine (un souvenir ?) dans l'esprit du lecteur, et advienne que pourra. Du coup, c'est agréable à lire, plus le narrateur s'enfonce dans son passé, plus nos propres souvenirs de notre passé, de notre adolescence peuvent remonter. L'universalité des sentiments et des expériences. Plus le lecteur peut alors, lui aussi, sentir l'espoir fou de la jeunesse, l'avidité de la vie, et ressentir son écho. Seulement, le présent ne s'oublie pas. Jaenada verse dans la mélancolie, décrit des lieux et des relations humaines vides, déshumanisées, où l'on sent que la vie est toute émiettée, ensevelie. Il n'y a pas grand espoir. Mais il en reste un, c'est que l'on existe, malgré tout, quelque part. Dans un souvenir, dans un objet, dans un mot. Quelque part, quelqu'un pense à nous. D'une façon ou d'une autre. Et cette pensée nous permet d'exister plus profondément. Livre sur la vanité de l'existence et des relations humaines. Sur ce que l'on est, comment l'on vit par le regard des autres, et par le regard que l'on a soi-même sur son existence, par son passé. Très intéressant sujet, fluidité d'écriture qui permet de ne pas sombrer dans le pompeux redondant. Mais... malgré tout, je suis restée quelque peu en décalage. Ce type vit dans sa bulle, et il est difficile de trouver une accroche. On le comprend, on le suit, mais on reste à côté. De loin. Ce qui est dans la continuité logique du propos même du livre, mais laisse un goût d'éphémère mélancolique, inachevé, avec des aspérités. | |
| | | MartineR Main aguerrie
Messages : 364 Inscription le : 10/09/2010 Localisation : essonne
| Sujet: Re: Philippe Jaenada Sam 12 Sep 2015 - 20:01 | |
| LA PETITE FEMELLE Philippe JAENADA Présentation de l'éditeur : - Citation :
- Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d'assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'une jeune fille libre qui revendique avant l'heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n'a jamais voulu écouter ce qu'elle avait à dire, elle que les soubresauts de l'Histoire ont pourtant broyée sans pitié.
Telle une enquête policière, La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d'un nouveau jour. À son sujet, il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, auquel, avec un sens de l'équilibre digne des meilleurs funambules, il parvient à greffer son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques. Je viens de finir ce gros pavé et je n'ai pas aimé du tout la démarche de l'auteur (je l'ai lu dans le cadre d'un groupe de lecture de la BM) Sur le fond; l'auteur a fait une très bonne enquête, à décharge de l'accusé & à charge de la justice & dune certaine presse; il soulève les problèmes liés à l'enfance mais sous un seul aspect: Sur la forme: un style disons ** racoleur** avec des apartés personnels et de faits divers inutiles. Par moment j'avais l'impression de lire un livre de P Bellemard mais en pire La majorié des critiques sont excellentes il est en bonne place pour le Renaudot A vous de vous faire votre point de vue | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Philippe Jaenada | |
| |
| | | | Philippe Jaenada | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|