LA VIRGILIA. - La Différence
Un jeune musicien se rend à Rome pour y rechercher des partitions de musique baroque. On est
au début du XIXe siècle et Rome l' enchante.
Il passe ses journées à parcourir la ville et aller dans les bibliotèques.
Dès son arrivée, il est troublé par l' étrangeté de la maison où il est hébergé. Une maison entièrement
décorée de freques anciennes de colonnades et de corniches.
Une nuit, il lui semble entendre vibrer les murs de sa chambre et entendre de la musique d' orgue.
"Chaque fois que j' étais sur le point de fermer les yeux et d' éteindre la lumière, il me emblait entendre vibrer les murs, et entendre une voix, des pas, je ne sais.
Je m' éveillais d' un coup et je n' entendais rien ; puis de nouveau je recommençai à distinger des
notes jouées avec lenteur"...
Le phénomène se reproduit chaque nuit. Entre temps, il est amené à consulter des vieux manuscrits.
D' autres phénomènes se produisent qui tous l' orientent iréversiblement vers la Virgilia, une jeune aristocrate, poétesse et organiste, morte au XVe siècle. D' une grande beauté, elle éveilla de
nombreuses passions parmi les hommes de son entourage.
Déjà imaginatif et prédisposé au surnaturel, le jeune homme s' enflamme et finit par tomber follement
amoureux. Meme s' il s' interroge sur la nature troublante des phénomènes. Meme s' il se croit victime d' hallucinations, sa passion l' emporte et lui donne raison contre tout ce qui pourrait s' y opposer.
Et la scène finale se traduit par une apothéose à la fois, visuelle, auditive et sensorielle.
"Voici qu' en une journée toute ma vie changeait d' aspect : je croyais avoir tout inventé et je me
rends compte que tout est réalité... Ce n' était donc pas moi qui revais mais la vie elle-meme, et
l' histoire et les faits qui revaient, ont revé et revent autour de moi."
Tel est ce roman qui mele les époques, le réel et l' irréel, idéalise la femme, crée un fantastique
prenant.
Une histoire d' amour fou dont l' atmospère m' a fait à penser au romantisme allemand (du moins ce que j' en connais) et aussi à Nerval, le Nerval de la Pandora.