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| Arthur C. Clarke | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Arthur C. Clarke Dim 5 Jan 2014 - 20:44 | |
| Arthur C. Clarke (1917-2008) Biographie - Citation :
- Clarke naît à Minehead (en) dans le Somerset. Il sert dans la Royal Air Force, durant la Seconde Guerre mondiale, en tant que spécialiste en radar avant d’obtenir son diplôme à l’université de Londres. Clarke a commencé à vendre des histoires de science-fiction depuis son passage dans la RAF, mais il travaille brièvement comme rédacteur adjoint dans la revue Science Abstracts avant de se consacrer à l’écriture à plein temps à partir de 1951. Il a été président de la British Interplanetary Society, la société interplanétaire britannique et membre du Underwater Explorers Club, le club des explorateurs sous-marins.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe à l’élaboration du système d’alerte radar qui a fortement contribué au succès de la Royal Air Force pendant la bataille d’Angleterre. La célébrité lui vient grâce à son livre 2001 : l’Odyssée de l’espace. Le 22 avril 1964, Clarke rencontre en effet le réalisateur Stanley Kubrick au restaurant Trader Vic's du Plaza Hotel de New York3. C'est à partir de cette rencontre que les deux hommes décident de travailler ensemble sur le projet. Le film est fondé sur la nouvelle La Sentinelle que Clarke a transformée en roman à l’époque où Stanley Kubrick en tirait un film. Les deux versions diffèrent légèrement l’une de l’autre. Son œuvre comporte de nombreux autres livres, en particulier la série des Rama et les suites à 2001, et un grand nombre de nouvelles. Sa contribution scientifique la plus importante est certainement le concept de satellite géostationnaire largement mis en œuvre, de nos jours, pour les satellites de télécommunications qu’il proposa dans un article de Wireless World en 1945 et plus tard l’utilisation de plates-formes à satellites pour l’observation de la Terre. Retiré depuis 1956 au Sri Lanka, il y a passé le restant de sa vie. Il était anobli par la reine Élisabeth II en 1998. L'installation de plongée sous-marine qu'il possédait a été détruite par le tremblement de terre du 26 décembre 2004. Le 10 septembre 2007, alors qu’il ne peut plus se déplacer autrement qu’en fauteuil roulant à cause des séquelles d'une poliomyélite, il envoie depuis le Sri Lanka un message de félicitations pour le survol par la sonde Cassini du satellite de Saturne Japet4. Cet évènement représente pour lui une référence à son roman 2001 : l’Odyssée de l’espace. Wiki Pour les oeuvres, PAR ICI | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Dim 5 Jan 2014 - 20:55 | |
| Le lion de Comarre (1949) Fut une époque où la voie royale de la réussite nécessitait un parcours d’accomplissement scientifique : mathématiques et sciences triomphaient au palmarès des disciplines les plus nobles. Suivit une époque où cette notion de valeurs s’inversa. Les sciences, devenues de piteux divertissements après que tous les progrès de la technologie souhaités par l’homme se sont accomplis, ne font plus la fierté de personne. "Oui, je sais que l'on t'a laissé prendre la technologie comme matière principale, mais on ne pensait pas que tu serais aussi sérieux à ce sujet. Quand j'avais ton âge, j'ai eu une passion pour la botanique, mais je n'en ai jamais fait la principale occupation de ma vie."Dans la cité mythique du Lion de Commare, il paraît que l’aboutissement des progrès technologiques est complet. Vit ici une population qui a atteint la fin de l’histoire. Reculée du reste du monde, elle ne parle ni n’entend plus le reste de la civilisation. Comment vit-elle précisément ? L’intérêt pour la découverte de cette curiosité est longtemps repoussé par Arthur C. Clarke jusqu’à ce que l’on se demande s’il souhaitait vraiment nous décrire la cité de [bCommare[/b]. L’attente médiocre n’éveille pas la curiosité et lorsqu’on découvre le fonctionnement de ce monastère utopique, après de nombreuses mais insignifiantes péripéties qui nous auront perdus en chemin, l’étonnement n’atteint pas l’intensité que l’imagination de l’auteur aurait pu réclamer. Pourtant Arthur C. Clarke touche à un fantasme puissant : que se passerait-il si nous pouvions stocker les pensées de chacun et les réinjecter à d’autres ? Mieux encore : que se passerait-il si ces pensées pouvaient se confondre avec la réalité ? Serait-il alors possible de changer de peau et de vivre par substitution ? Et que deviendrait alors l’humanité livrée à ses rêves ? "Il y avait d'autres hommes à Commare, reposant hypnotisés sous les projecteurs de pensées."Le récit nous permet d’explorer les limites d’un tel fantasme et nous interroge sur les fondements de la sublimation. La fin de l’histoire n’est pas politique ; elle est technologique et passe par une puissante lénification que l’industrie de divertissement n’a pas encore réussi à atteindre -sans qu’on ne puisse toutefois dire précisément si c’est tant mieux, ou tant pis. *peinture de Neo Rauch | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Dim 5 Jan 2014 - 21:06 | |
| Voyagez par le fil (1937) A quoi ressembleront les voyages dans le futur ? On croirait aborder le questionnement classique que tous les auteurs de science-fiction ont dû se poser avant que le développement des transports ne devienne ce qu’il est aujourd’hui. Cette nouvelle, écrite en 1937, dépasse les prévisions technologiques en imaginant un transport filaire. Arthur C. Clarke s’amuse surtout à imaginer les bouleversements produits par son invention au cours des premiers jours de son expérimentation. Pour cette première nouvelle, le goût d’Arthur C. Clarke pour l’humour est mieux prononcé que son penchant pour la science-fiction. Le voyage se passe sur Terre et autour de la Terre : au-delà, les divagations ne sont pas permises –ne parlons même pas d’un voyage sur la Lune ! « Dans l'espace, le niveau d'électricité statique est très important, sans parler des diverses couches réfléchissantes qui existent partout autour de la Terre. Figurez-vous que même les micro-ondes sont stoppées par la couche Appleton -ou couche "Q"- à cent mille kilomètres. »De quoi réalimenter un fameux débat… - Citation :
- "On s'est procuré un autre cochon d'Inde, on l'a chloroformé puis expédié par l'émetteur. A notre grande joie, il a survécu. On l'a immédiatement fait tuer et empailler pour le bénéfice de la postérité."
Dana Schutz - Citation :
- "L'heure était apparemment venue pour l'un d'entre nous d'essayer le dispositif. Cependant, quand on s'est rendu compte de la perte que ce serait pour l'humanité si l'expérience tournait mal, on a trouvé une victime appropriée en la personne du professeur Kingston, qui enseigne le grec ancien ou quelque chose d'aussi débile au 197e étage. On l'a attiré près de l'émetteur grâce à un exemplaire d'Homère, activé le champ magnétique et, au raffut qui nous est parvenu du récepteur, on a su qu'il était arrivé sain et sauf et en pleine possession de ses capacités -du moins telles qu'elles étaient au départ."
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Dim 5 Jan 2014 - 21:26 | |
| - colimasson a écrit:
- Citation :
- "L'heure était apparemment venue pour l'un d'entre nous d'essayer le dispositif. Cependant, quand on s'est rendu compte de la perte que ce serait pour l'humanité si l'expérience tournait mal, on a trouvé une victime appropriée en la personne du professeur Kingston, qui enseigne le grec ancien ou quelque chose d'aussi débile au 197e étage. On l'a attiré près de l'émetteur grâce à un exemplaire d'Homère, activé le champ magnétique et, au raffut qui nous est parvenu du récepteur, on a su qu'il était arrivé sain et sauf et en pleine possession de ses capacités -du moins telles qu'elles étaient au départ."
C'est facile, mais rigolo ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Mer 8 Jan 2014 - 13:22 | |
| - eXPie a écrit:
- colimasson a écrit:
- Citation :
- "L'heure était apparemment venue pour l'un d'entre nous d'essayer le dispositif. Cependant, quand on s'est rendu compte de la perte que ce serait pour l'humanité si l'expérience tournait mal, on a trouvé une victime appropriée en la personne du professeur Kingston, qui enseigne le grec ancien ou quelque chose d'aussi débile au 197e étage. On l'a attiré près de l'émetteur grâce à un exemplaire d'Homère, activé le champ magnétique et, au raffut qui nous est parvenu du récepteur, on a su qu'il était arrivé sain et sauf et en pleine possession de ses capacités -du moins telles qu'elles étaient au départ."
C'est facile, mais rigolo ! Très facile mais dans le cadre de la nouvelle, ça colle bien au rythme et c'est très efficace. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Ven 14 Fév 2014 - 13:56 | |
| Les neuf milliards de noms de Dieu (1953) Qu’importe le nom de Dieu : les êtres humains peuvent bien essayer de le désigner de neuf milliards de manières différentes, rien ne se produira tant qu’ils ne se seront pas arrêtés sur son véritable nom. Profitant des progrès technologiques réalisés au cours du 20e siècle, les moines tibétains font appel aux informaticiens américains afin que ceux-ci leur procurent un supercalculateur capable de s’atteler à cette tache combinatoire. « Avec un programme convenable, une machine de ce genre peut permuter les lettres les unes après les autres et imprimer un résultat. Ainsi, conclut avec tranquillité le lama, ce qui nous aurait pris encore quinze mille ans sera achevé en cent jours. »Mais oui mon petit… Les américains, sceptiques, livrent en toute confiance leur machine, mettant cependant beaucoup moins de foi dans les objectifs visés par les tibétains. Il n’empêche, ils ne peuvent s’empêcher de s’interroger sur l’intérêt de la démarche. Et si les tibétains avaient raison ? Si le nom de Dieu se trouvait parmi ces neuf milliards de combinaisons possibles ? Que se produirait-il si le véritable nom de Dieu était révélé ? Toute l’intrigue de la nouvelle tourne autour de cette question. Arthur C. Clarke parvient à la mener à un terme symbolique puissant, utilisant seulement la suggestion et jouant sur les propres croyances du lecteur. J’aurais aimé que la nouvelle se prolonge, sans qu’elle ne soit forcément poursuivie par la plume d’Arthur C. Clarke –assez banale- mais plutôt par celle du Dalaï-Lama. Celui-ci ne resta pas insensible à cette nouvelle et se chargea personnellement d’en faire part à son auteur. Dommage que ces échanges, sans doute plus éloquents que la nouvelle en elle-même, ne nous soient pas parvenus… - Citation :
- - Ils s’imaginent que lorsqu’ils auront inscrit tous ces noms –d’après leurs calculs, ils sont au nombre de neuf milliards environ –l’objectif de Dieu sera atteint. L’espèce aura mené à bien ce pourquoi elle avait été créée, et son existence sera désormais sans objet. Penser le contraire, évidemment, équivaut presque à un blasphème.
-Et qu’attendent-ils de nous ? Que nous nous suicidions ? -Ce ne sera pas nécessaire. Lorsque la liste sera complétée, Dieu interviendra et liquidera tout…Rideau ! *peinture de Max Brückner | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Ven 14 Fév 2014 - 14:08 | |
| Comment nous sommes allés sur Mars (1938) Seulement écrite en 1938, Comment nous sommes allés sur Mars anticipe la course au voyage spatial qui ne prendra véritablement son essor que quelques poignées d’années plus tard. Sur un ton comique et sautillant, Arthur C. Clarke se moque des ambitions des grandes puissances internationales : il s’agit de s’envoler loin dans l’espace, quel qu’en soit le prix environnemental et humain, que les capacités techniques développées par les ingénieurs soient accomplies ou non. Le ton de la nouvelle n’est pas sans rappeler celui d’un Douglas Adams tournant la science-fiction au grotesque. « Le vaisseau lui-même reposait sur un châssis de type pneumatique et nous devions nous lancer en ligne droite sur deux kilomètres, à travers divers jardins et pelouses. Nous avions l’intention de gagner une altitude de quelques centaines de kilomètres, puis de regagner la Terre en planant, atterrissant du mieux possible sans nous soucier de vies humaines ni de biens matériels à part les nôtres. »
La fin du monde sera pour demain, à cause des grands qui veulent nous éjecter hors de terre. Arthur C. Clarke ricane doucement mais ses personnages ont de la réserve : ils sont légers et savoureux, évitant ainsi que la nouvelle ne se transforme en diatribe virulente. - Citation :
- Ce nouveau carburant était si violent qu’il provoqua d’abord un rapide renouvellement de notre personnel mais des recherches nous ont permis de le stabiliser de sorte que l’explosion se produisit quatre-vingt-dix-sept fois et demie sur cent au moment voulu, ce qui démontra son immense supériorité sur le triple hyperhyzone lourd du Docteur Sprocker –vingt fois sur cent- et l’heptafluorure d’azote du professeur Swivel –probabilité de non-explosion incommensurable.
*illustration de Caza | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Mar 25 Mar 2014 - 13:53 | |
| Les Prairies bleues (1954) Une histoire symbolique conçue d’après une vision cyclique des évènements fondateurs de la civilisation humaine. Le souffle épique des Prairies bleues, nouvelle qui servit à l’élaboration du roman éponyme, trouve ici son élan dans la description du processus de domination de l’homme sur l’animal par le biais de la domination. « […] Il se sentait le frère de tous les bergers qui avaient gardé leur troupeau depuis l’aube des temps. Il était David qui, au milieu des collines de Palestine, guettait les lions des montagnes prêts à fondre sur les moutons de son père. » Mais l’échelle est différente. Au lieu de moutons, l’homme s’attaque désormais à la cible plus noble, mystérieuse et fantasmatique des baleines. Cette bonne idée ne parvient toutefois pas à atteindre ses ambitions et la vigueur épique des premiers paragraphes retombe bientôt, épuisée par une écriture qui ne parvient pas à garder son dynamisme rythmique. - Citation :
- « Don Burley était l’heureux combattant, rentrant chez lui après une bataille que l’homme devrait toujours livrer. Il tenait à distance le spectre de la famine que les siècles précédents avaient affronté, mais qui ne menacerait plus jamais le monde maintenant que les grandes fermes de plancton cultivaient leurs millions de tonnes de protéines et que les troupeaux de baleines obéissaient à leurs nouveaux maîtres. »
illustration de Rockwell Kent | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Mar 25 Mar 2014 - 14:15 | |
| Retraite de la Terre (1938) Bien avant que Bernard Werber s’intéresse aux Fourmis, Arthur C. Clarke avait relevé le potentiel philosophique des sociétés insectes, capable d’assener une claque virulente aux prétentions de toute-puissance humaine. Ici, les termites sont au centre de la réflexion. Dans le contexte du voyage spatial, la complexité de leur organisation rivalise avec celle d’autres sociétés extraterrestres et pourrait même remettre en question l’hégémonie de l’homme sur Terre. Une idée rapidement esquissée et qui se propose modestement en filigrane de la trame, pour permettre au lecteur de tirer ses propres conclusions… - Citation :
- « Les grands écrans sphériques ne réagirent pas une seule fois quand l’ennemi frappa. L’énergie portée par la fine rapière thermique de pure chaleur des termites ne dépassait pas une vingtaine de chevaux-vapeur, alors qu’il y en avait une dizaine de millions derrière le bouclier du vaisseau de guerre. Mais le faible faisceau de chaleur des termines ne traversa jamais ces écrans. Il passa plutôt par l’hyperespace pour ronger les organes vitaux du vaisseau. Les Martiens ne purent repousser un ennemi qui frappait depuis le sein de leurs défenses, un ennemi pour qui une sphère ne constituait pas plus un barrage que ne l’aurait fait un anneau. »
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| | | marc et cie Main aguerrie
Messages : 479 Inscription le : 01/12/2013 Age : 58 Localisation : lyon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Mar 25 Mar 2014 - 14:38 | |
| j'attends avec impatience le commentaire de Colimasson sur 2001 Odyssée de l'espace. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Sam 29 Mar 2014 - 20:15 | |
| Et le tien ? | |
| | | marc et cie Main aguerrie
Messages : 479 Inscription le : 01/12/2013 Age : 58 Localisation : lyon
| | | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Mar 1 Avr 2014 - 13:58 | |
| C'est une réponse qui ne me convient pas. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Sam 19 Avr 2014 - 13:55 | |
| L'Etoile (1955) Elle permit aux Rois mages de connaître la naissance du Messie et de se rendre jusqu’à lui : l’Etoile dont nous parle Arthur C. Clarke est celle de Bethléem, et sa puissance incendiaire révèle ses secrets aux explorateurs galactiques du futur. Le ton de cette nouvelle est à l’image de son sujet et vacille entre beauté cosmique et vertige du néant, les espaces infinis se rejoignant soudain dans la révélation d’un sens divin. A contre-courant de l’idée généralement répandue selon laquelle les progrès technologiques permettront à l’humanité de se dévêtir de ses derniers relents religieux, la rencontre physique avec l’Etoile démolit des siècles de remise en question athée. Longue plainte s’en suit, mélancolique et terrorisée, d’une poésie rare et pudique : « Jamais aucun vaisseau d’exploration ne s’est autant éloigné de la Terre ; nous nous trouvons à présent aux frontières de l’univers connu. Nous étions partis à la recherche de la Nébuleuse du Phénix, nous l’avons trouvée et nous revenons avec notre fardeau de connaissances. J’aimerais pouvoir m’en décharger, mais je vous appelle en vain du fond des siècles et des années-lumière qui nous séparent. »*peinture : L'adoration des mages, Giotto di Bondone | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Arthur C. Clarke Sam 19 Avr 2014 - 14:04 | |
| Rêverie (1938) Arthur C. Clarke rêve dans un article au futur possible de la science-fiction. Il relève son principal problème : « en courant après le bizarre elle rate ce qui crève aux yeux. Ce dont elle a besoin, ce n’est pas une plus grande imagination, ni même moins d’imagination. C’est une certaine imagination ». La science-fiction semble alors étrangement proche de la démarche du chercheur scientifique. Il importe moins de chercher des idées neuves et complexes que de réutiliser d’anciens motifs considérés à l’aune de nos propres intuitions. Le processus semble d’une facilité déconcertante : « Imaginez un peu que, après avoir éteint la lumière juste avant de dormir, vous découvriez qu’elle n’a jamais été allumée ! Et quel choc ce serait de vous réveiller pour découvrir que vous êtes profondément endormi ! Ce serait tout aussi dérangeant que de se croiser soi-même dans la rue ». Arthur C. Clarke stimule l’esprit science-fictionnel de son lecteur et s’il ne lui transmet pas à son tour l’envie d’écrire, il lui donnera peut-être envie de lire ceux qu’il désigne comme les auteurs les plus prometteurs du genre. • Stanley G. Weinbaum : Une odyssée martienne, La Flamme Noire, Le Nouvel Adam • William F. Temple : Le sourire du sphinx, Le Triangle à quatre côtés • David H. Keller : Life everlasting • Eric Frank Russell : Guerre aux invisibles • John Russell Fearn • Olaf Stapledon : Les Derniers et les premiers, Rien qu’un surhomme, Créateur d’étoiles *peinture de Konrad Klapheck, The Lawmaker, 1969 | |
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| | | | Arthur C. Clarke | |
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