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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Walter Tevis Ven 17 Jan 2014 - 21:47
Walter Tevis (San Francisco, 28/02/1928 - New York, 09/08/1984)
"Après avoir participé aux campagnes du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, Tevis passa un diplôme à la Model High School en 1945 et entra à l'Université du Kentucky.
Après avoir reçu sa maîtrise, il écrivit pour le Kentucky Highway Department et enseigna (un peu tout : sciences, l'éducation physique..) dans des petits lycées ("high school") du Kentucky, ainsi qu'à l'Université du Kentucky.. En 1960, il obtint un Master of Fine Arts de "creative writing" à l'Iowa Writers' Worksho (une usine à Pulitzer, si on se fie à Wikipedia), puis fut professeur de littérature et de "creative writing" à l'Université de l'Ohio de 1965 à 1978, où il observa la baisse du niveau des étudiants, ce qui lui inspira plus tard son roman L'Oiseau d'Amérique.
Il passa ses dernière années à New-York, où il décéda en 1984 d'un cancer du poumon." (mixage du Wikipedia français et anglais)
Ses romans sont actuellement plus connus à travers leurs adaptations : - L'Arnaqueur (Robert Rossen, 1961), avec Paul Newman ; - L'Homme qui venait d'ailleurs (Nicolas Roeg, 1976), avec David Bowie - La Couleur de l'Argent (Martin Scorsese, 1986), avec Paul Newman et Tom Cruise.
Dernière édition par eXPie le Ven 17 Jan 2014 - 21:50, édité 1 fois
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Walter Tevis Ven 17 Jan 2014 - 21:48
- L'Homme tombé du ciel (The Man who fell to Earth, 1963). Traduit en 1973 par Nicole Tisserand ; traduction révisée par Pierre-Paul Durastanti. 270 pages. Denoël.
Le roman commence abruptement :
Citation :
"Après trois kilomètres de trajet, il atteignit une localité. À l'entrée : un panneau indiquant : Haneyville, 1400 habitants. C'était parfait, une bonne moyenne. Il était encore tôt [...] et les rues restaient désertes. Il en traversa quelques-unes dans le petit jour blafard, dérouté par tant de nouveauté, tendu et un peu effrayé. Il essaya de ne pas penser à ce qu'il allait faire. Il y avait déjà bien assez réfléchi." (page 15).
Il se dirige vers une bijouterie et attend son ouverture.
Citation :
"Quelques minutes plus tard, il vit un être humain. C'était une femme, vêtue d'une robe bleue informe, qui se dirigeait vers lui d'un air las. Il détourna vite les yeux, perplexe. Elle avait quelque chose qui n'allait pas. Il s'attendait à ce que ces êtres aient environ sa taille, mais celle-ci, il la dépassait de plus d'une tête. Son teint était plus rouge, plus sombre qu'il le prévoyait - même s'il se doutait que les humains, en vrai, différaient de leur image télévisuelle." (pages 15-16)
La bijouterie ouvre. L'extra-terrestre (puisque l'on sait maintenant que c'en et un) entre et commence à négocier la vente d'une bague, en racontant qu'il est tombé en panne de voiture à quelques kilomètres et qu'il a besoin d'argent.
Citation :
"L'homme, qui examinait l'objet avec méfiance en le retournant entre ses doigts, finit par dire : « D'où la tenez-vous ? » Son ton lui noua la gorge. Est-ce que quelque chose clochait ? La couleur de l'or ? Ou le diamant ? Il s'efforça de sourire à nouveau. « C'est ma femme qui me la offerte. Il y a plusieurs années. »" (page 17).
Après avoir obtenu de l'argent, il achète à manger et sort de la ville à pied. Brutalement, il tombe.
Citation :
"Son corps et son esprit se révoltaient contre la violence que leur faisait ce monde infiniment autre, bizarre et différent. Il était malade. Malade de ce long et dangereux voyage qu'il avait effectué, malade de toutes les drogues dont on l'avait bourré, pilules, vaccins, inhalations, malade d'inquiétude, malade d'attendre la prochaine crise, malade surtout de traîner l'horrible fardeau de son propre poids. Il savait depuis des années que, le moment venu, quand il finirait par atterrir et par exécuter leur plan complexe et minutieux, il éprouverait ces sentiments-là. [...] Ce n'était pas un homme ; pourtant il en avait à peu près l'apparence. Il mesurait un mètre quatre-vingt-dix, et certains hommes sont encore plus grands ; il avait les cheveux blancs d'un albinos, mais le teint hâlé et les yeux bleu pâle. Il était frêle jusqu'à l'invraisemblance, les traits délicats, les doigts longs et minces, la peau glabre et diaphane." (pages 19-20).
Il semble s'être bien préparé pour sa mission, mais elle est difficile, et il est seul. Que vient-il faire sur la Terre ?
Une histoire triste et nostalgique ("mélancolique et grave", dit la quatrième de couverture, et c'est vrai) qui tranche sur les autres livres de SF. On sent que ce n'est pas une oeuvre alimentaire, ou de pur divertissement.
Très bien.
L'adaptation de Nicolas Roeg (L'Homme qu venait d'ailleurs, 1976) - est globalement fidèle et a donnée un bon film (il y a toutefois une scène psychédélique un peu longue qui n'est pas dans le livre...). David Bowie trouve là son premier rôle dans un long-métrage au cinéma.
Voici la bande-annonce de 1976 et celle de la ressortie à l'occasion du 35° anniversaire du film :