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| Nicolas de Cues | |
| | Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Nicolas de Cues Ven 28 Fév 2014 - 14:22 | |
| Nicolas de Cues (1401-1464) Oeuvre philosophique - Citation :
- Esprit œcuménique et conciliant, Nicolas de Cues marque sans conteste la fin du Moyen Âge, et annonce le début de la Renaissance.
Il commence par se rendre célèbre en étant le premier à oser remettre en cause l'authenticité de la Donation de Constantin (La Concordance catholique, l. III, chap. 2, n. 294-298, 1433). Il sera suivi sur cette voie par Lorenzo Valla huit ans plus tard (Sur la donation de Constantin, à lui faussement attribuée et mensongère, 1441).
Lecteur assidu de Raymond Lulle, il élabore une méthode intellectuelle pour essayer de penser l'Infini ou Maximum : selon lui, en passant à la limite, la raison est obligée de changer de régime, en passant du principe de non-contradiction à celui de la « coïncidence des opposés ». Un polygone inscrit dans un cercle finit par exemple par devenir le cercle lui-même, et donc une figure sans côté (un non-polygone), à mesure que le nombre de côtés augmente.
De manière générale, il importe peu de savoir si Dieu doit être pensé comme Forme ou Matière, Acte ou Puissance : tous ces termes conviennent, pourvu qu'on les considère comme des conjectures initiales à dépasser. Que l'on choisisse de penser l'être comme actus essendi ou comme forma essendi, il demeure que, comme Anselme de Cantorbéry l'a appris au Cusain, la pensée doit procéder à un double dépassement : du concept fini à ce qu'on peut concevoir de plus grand ; puis du concept du maximum à ce qui est plus grand que ce qu'on peut concevoir. Dieu n'est pas n'importe quel acte ou forme, c'est l'acte et la forme les plus grands ; et il est si grand qu'il excède même l'acte et la forme. Sa manière de penser la création est elle aussi originale, puisqu'il pense celle-ci, dans le deuxième livre de la Docte ignorance, comme une espèce de contraction de l'Être divin, qui fait entrer du vide dans l'être, ce qui permet la diversité des étants. On est ici tout près de la notion kabbalistique de tsim-tsoum.
Esprit curieux et rigoureux, sa bibliothèque a été conservée à Bernkastel-Kues. Elle offre en particulier les meilleures copies de certaines œuvres latines du dominicain Maître Eckhart, dont il s'est partiellement inspiré sur certains points de doctrine touchant à la vie mystique (codex cusanus 21, de 1444). Source - Bibliographie:
- Citation :
- La Conjecture des derniers jours ; tr. François Bohier, Paris, 1562.
De la vision de Dieu ; tr. Golefer, Paris, 1630. De la Docte ignorance ; tr. Louis Moulinier, Paris, Alcan, coll. "Textes et traductions pour servir à l'histoire de la pensée moderne", 1930. Oeuvres choisies ; tr. Gandillac, Paris, Aubier, 1942. La Concordance catholique ; intr. de Jacques Doyon et Joseph Tchao, tr. Roland Galibois et Maurice de Gandillac, Sherbrooke, Université de Sherbrooke - Paris, Vrin, coll. "Publications du Centre d'études de la Renaissance [de l'Université de Sherbrooke]" 5, 1977. (ISBN 2-7116-9246-9) La Paix de la foi ; intr. de Jacques Doyon et Joseph Tchao, tr. Roland Galibois et Maurice de Gandillac, Sherbrooke, Université de Sherbrooke - Paris, Vrin, coll. « Publications du Centre d'études de la Renaissance [de l'Université de Sherbrooke] » 4), 1977, (ISBN 2-7116-9247-7) Lettres aux moines de Tegernsee sur la docte ignorance. Du jeu de la boule ; tr. Maurice de Gandillac, Paris, O.E.I.L., coll. « Sagesse chrétienne » 5, 1985, (ISBN 2-86839-028-5) Le tableau ou La vision de Dieu ; tr. Agnès Minazzoli, Paris, Cerf, coll. « La nuit surveillée », 1986, (ISBN 2-204-02581-X) Trois traités sur la docte ignorance et la coïncidence des opposés ; tr. Francis Bertin, Paris, Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 1991, (ISBN 2-204-04221- Sermons eckhartiens et dionysiens ; tr. Francis Bertin, Paris, Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 1998, (ISBN 2-204-05917-X) Du Non-Autre. Le guide du penseur ; tr. Hervé Pasqua, Paris, Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 2002, (ISBN 2-204-06837-3) Trialogus de Possest ; tr. P. Caye, D. Larre, P. Magnard, F. Vengeon, Paris, Vrin, 2006, (ISBN 2-7116-1837-4) Les Écrits mathématiques ; tr. Jean-Marie Nicolle, Paris, Champion, 2007, (ISBN 978-2-7453-1573-1) La Paix de la foi suivie de la Lettre à Jean de Ségovie ; tr. Hervé Pasqua, Paris, Téqui, 2008. De la Docte ignorance ; tr. Hervé Pasqua, Paris, Bibliothèque Rivages, 2008. La Filiation de Dieu ; tr. Jean Devriendt, intr. M-A. Vannier, Orbey, Arfuyen, 2009. La Sagesse selon l'Idiot ; tr. Françoise Coursaget. Intr. et commentaires Roger Bruyeron, Hermann, 2009. Le Traité du béryl, tome I, tr. Maude Corrieras, Paris, Ipagine, 2010. De la Docte ignorance ; tr. Jean-Claude Lagarrigue, Paris, Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 2010. Les Conjectures ; tr. Jean-Michel Counet, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Les classiques de l'humanisme », 2011. Le Coran tamisé ; tr. Hervé Pasqua, Paris, PUF, coll. « Épiméthée », 2011 Les Conjectures ; tr. Jocelyne Sfez, Paris, Beauchesne, coll. « Le grenier à sel », 2011 Dialogues de l'Idiot. Sur la sagesse et l'esprit ; tr. Hervé Pasqua, Paris, PUF, coll. « Épiméthée », 2011. Les opuscules des années 1440-49 (Le Dieu caché; La recherche de Dieu; la filiation de Dieu; le don du Père des lumières; Conjectures des derniers jours; Dialogue sur la genèse) et 1459 (L'Egalité ; le Principe); introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, ICR, Ipagines, Rennes 2011. La Sagesse, l'esprit, les expériences de statique selon l'Idiot ; tr. Françoise Coursaget, intr. et commentaires Roger Bruyeron, Hermann 2012 La Docte Ignorance ; tr. Pierre Caye, David Larre, Pierre Magnard et Frédéric Vengeon, Paris, GF Flammarion, 2013 Bibliographie secondaire (par ordre chronologique)[modifier | modifier le code]
Vansteenberghe, Edmond, Le Cardinal Nicolas de Cues (1401-1464). L'action, la pensée, Paris, Alcan, 1920. Gandillac, Maurice de, La philosophie de Nicolas de Cues, Paris, Aubier, « Philosophie de l'Esprit » 24, 1941. Koyré, Alexandre, Du monde clos à l'univers infini, tr. Raïssa Tarr, Paris, PUF, 1962. Bufo, Giovani, Nicolas de Cuse ou la métaphysique de la finitude, Paris, Seghers, "Philosophes de tous les temps" 10, 1964. Anawati, Georges Chehata, Nicolas de Cues et le problème de l'Islam, dans Nicolo Cusano agli inizi del mondo moderno, Florence, 1970, p.141-173. Counet, Jean-Michel, Mathématiques et dialectique chez Nicolas de Cuse, Paris, Vrin, 2000. Gandillac, Maurice de, Nicolas de Cues, Paris, Ellipses, coll. "Philo", 2001. Bédard, Jean, Nicolas de Cues, Montréal, Éditions de l'Hexagone, 2001. Larre, David (éd.), Nicolas de Cues, penseur et artisan de l’unité. Conjectures, concorde, coïncidence des opposés, Paris, ENS Editions, 2005. Counet, Jean-Michel et Mercier, Sébastien (éd.), Nicolas de Cues, les méthodes d’une pensée, Louvain-la-Neuve, Editions de l’ISP, 2006. Vannier, Marie-Anne (éd.), La naissance de Dieu dans l’âme chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. "Patrimoines", 2006. Bocken, Iñigo, L’art de la collection. Introduction historico-éthique à l’herméneutique conjecturale de Nicolas de Cues, trad. J.-M. Counet, Louvain-la-Neuve, Editions de l’ISP, 2007. Flasch, Kurt, Initiation à Nicolas de Cues, adapt. fr. J. Schmutz & M. Corrieras, Paris - Fribourg, Cerf - Academic Press, 2008. Vannier Marie-Anne (éd.), La prédication et l'Eglise chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. Patrimoines", 2008. Vannier Marie-Anne (éd.), La Trinité chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. "Patrimoines", 2009. Nicolle, Jean-Marie, L'homme à la proposition d'or, Paris, Ipagine, 2010.
Source
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Nicolas de Cues Dim 6 Avr 2014 - 14:03 | |
| De la docte ignorance (1440) En soulevant les textes anciens, on découvre que les modernes n’ont rien inventé. Cela pourrait être décevant, mais c’est aussi fascinant car les idées se répètent sans jamais se ressembler complètement. Ainsi, Nicolas de Cues, pétri d’influences antiques maturées, parvint à extraire d’influences extérieures une intuition intime qu’il exprima selon le paradigme de son milieu et de son époque. Foi et mathématiques s’unissent afin de corroborer et de préciser des idées que Platon n’aurait pas reniées. Pourtant, pour comprendre Nicolas de Cues, il n’est pas nécessaire de traîner derrière soi un lourd bagage philosophique. Partage-t-on ses intuitions ? Ses démonstrations seront limpides. Nicolas de Cues déploie seulement quelques concepts axiomatiques qu’il déclinera ensuite sur différents modes pour en explorer les modalités plus subtiles. D’un point de vue absolu, le Maximum et le Minimum sont équivalent : « Il est manifeste que de l’infini au fini, il n’y a pas de proportion. Pour cette raison, il est aussi très clair que là où l’on trouve un plus et un moins, on ne parvient pas au Maximum pur et simple parce que les choses qui admettent un plus et un moins sont des grandeurs finies ». On retrouve ce concept dans les valeurs absolues des mathématiques et moralement, une telle disposition d’esprit permet de pressentir le relativisme et les discussions morales d’un certain Nietzsche placé par-delà le bien et le mal. Nous comprendrons aussi le concept de l’Unité trine qui relie Unité, Egalité et Connexion. Le Maximum (qui est aussi le Minimum) éternel et absolu peut être tour à tour l’une de ces trois modalités : la physique quantique ne balbutie-t-elle pas derrière cette unité trine polymorphe ? « Ainsi nous avons prouvé que l’Unité est éternelle, que l’Egalité est éternelle et que, de même, la Connexion est éternelle. Mais il ne peut y avoir plusieurs éternels. Si, en effet, il y avait plusieurs éternels, alors, puisque l’Unité précède toute pluralité, elle précèderait par nature l’éternité, ce qui est impossible. […] Donc, Unité, Egalité et Connexion sont un. » En d’autres termes, ces trois principes portent des noms que l’on rencontre plus habituellement dans la terminologie chrétienne : « […] L’Unité est appelée Père, l’Egalité Fils, et la Connexion Amour ou Esprit-Saint. Ces noms ont été donnés seulement eu égard aux créatures […] ». Et Nicolas de Cues aborde cet autre point décisif qu’est celui de la sémantique, considéré ici d’un point de vue essentiellement symbolique. Notre monde, qui est une contraction du Maximum, ne peut se faire une idée de l’éternel qu’en employant différents moyens qui sont à sa disposition, dont le langage. Cet ensemble de signes arbitraire n’est qu’une convention et ne permet pas d’exprimer ce que Wittgenstein appellera le « mystique » : « Pareillement, les peines des damés sont au-delà de toutes les peines imaginables et descriptibles. C’est pourquoi, dans tous ces signes d’harmonies musicales de joie, d’allégresse et de gloire que les Pères nous ont transmis, se trouvent des signes connus de nous comme des indices pour penser à la vie éternelle, signes sensibles très approximatifs, infiniment distants des réalités intellectuelles qu’aucune imagination ne peut percevoir ».Nicolas de Cues énonce cela clairement en utilisant les signes mathématiques. Son verbe est aussi concis et précis que ses démonstrations. Il nous fera comprendre que, la ligne finie étant une manière contractée d’être de la ligne infinie, de même le triangle est une ligne infinie, et de même le cercle est une ligne infinie. De là, nous pouvons supposer les différents modes d’être : la ligne infinie, la figure géométrique, la possibilité de la figure géométrique. Nous pouvons également affirmer que tout est tout. Jusque-là, la docte ignorance de Nicolas de Cues nous semble mensongère. De l’ignorance, il ne semble point y en avoir. En réalité, il faut atteindre sa grande compréhension –qui est grande mais pas maximale- pour comprendre qu’il est impossible d’en savoir davantage. On acceptera alors, en se montrant humble, de ne pas pouvoir en savoir plus que notre mode d’être ne peut le supporter. Dans l’ordre des choses, il faut admettre que nous devons nous contenter de ce que nous pouvons comprendre. C’est là la Docte Ignorance. Influence de Saint-Augustin : - Saint-Augustin a écrit:
- « Il y a en nous, pour ainsi dire, une docte ignorance, mais docte dans l’esprit de Dieu, qui aide notre faiblesse ».
Ou l'on semble déjà prévoir ce qu'un Wittgenstein écrira plus tard... - Citation :
- « La vérité maximale est le Maximum absolu. Donc, ce qui est vrai au maximum est que le Maximum absolu lui-même soit ou ne soit pas, ou qu’il soit et ne soit pas, ou que ni il soit ni il ne soit pas : on ne peut ni dire ni penser davantage. »
- Citation :
- « Car, si ce qui est révélé là devait être exprimé alors c’est l’inexprimable qui s’exprimerait, c’est l’inaudible qu’on entendrait, comme c’est l’invisible qu’on verrait. »
...et aussi Spinoza : - Citation :
- « Comment, en effet, pourrait-il y avoir une quelconque imperfection là où l’imperfection est infinie perfection, où la possibilité est acte infini, et ainsi de suite ? »
...peut-être même C. G. Jung ? L’analogie d’attribution extrinsèque excluant toute participation à l’Être, celui-ci ne peut être atteint que de manière symbolique, conjecturale, par la docte ignorance. La connaissance ne peut atteindre les quiddités des choses, mais uniquement les relations numériques - Citation :
- « Par conséquent, l’être de la créature qui vient de l’Être du maximum n’est pas intelligible, parce que l’Être d’où il vient n’est pas intelligible, comme la présence de l’accident n’est pas intelligible, si la substance dans laquelle il est présent n’est pas intelligible. »
L'intérêt religieux n'est jamais loin. Les mots font passer d'une religion à une autre. - Citation :
- « […] L’Unité est appelée Père, l’Egalité Fils, et la Connexion Amour ou Esprit-Saint. Ces noms ont été donnés seulement eu égard aux créatures […]. »
Comment la ligne infinie est un triangle : - Citation :
- « De la même manière, tu pourras voir que le triangle est une ligne. […] Parce que l’angle BAC est beaucoup plus petit que deux droits, les lignes BA et AC jointes ensemble sont beaucoup plus longues que la ligne BC. Donc, plus cet angle sera grand, comme BDC par exemple, moins le seront les lignes BD et DC et la ligne BC, et plus petite sera sa superficie. C’est pourquoi si, par hypothèse, un angle valait deux droits, tout le triangle se réduirait à une ligne simple. »
*peintures d'Oscar Bluemner | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Nicolas de Cues Dim 6 Avr 2014 - 22:08 | |
| Quelle belle et bonne exposée, encore une fois, de toi, Coli ! Merci beaucoup. On en sort avec l’impression d’avoir appris des choses ou de mieux voir certaines lignes et liens.
Je me réjouis particulièrement si on applique une idée d’unité et de non-opposition aussi à l’approche de Cues même : on pourra pas mettre en concurrence science, philosophie, théologie etc... Oui, on voit que pour lui les découvertes possibles de la mathématique (et le rapprochement est à faire avec certaines données de l’astrophysique d’aujourd’hui ou la théorie quantique) sont cohérentes, mais aussi d’une beauté splendide. Il peut en déduire sur la nature « d’autres liens ». Ces rapprochements, où les symboles humaines, les mots, seront toujours pauvres et peut-être inadéquats, peuvent aller très loin. Mais arrive un moment où nous sommes devant des limites de l’exprimable, de la raison (?) : on entre, malgré toute cette science si extraordinaire, dans une sphère où le silence commence à s’imposer, à se proposer. Je dis cela en pensant que derrière (et dans) le penseur il y a en Cues le croyant.
Les approches mentionnés, surtout mathématiques (on pense aux avantages des Arabes dans cette domaine à l’époque?!), pourraient faciliter un dialogue avec ceux d’autres réligions et des scientifiques, et aujourd’hui aider à une compréhension plus sobre (et pourtant si belle). Ils unifient des domaines différentes, car au fond chez ce Cardinal science (mathématique), recherche historique, philosophie et théologie tendent à « s’unifier », à trouver une expression harmonieuse. D’un coté il a apparemment fait avec un certain respect des études poussés de l’Islam, mais se montrait très dur avec des Juifs...
Je pense que tu as travaillé un peu avec l’article de wikipedia, coli ? SI quelqu’un comprend l’allemand, je l’invite de consulter la page http://de.wikipedia.org/wiki/Nikolaus_von_Kues , encore beaucoup plus élaborée et riche. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nicolas de Cues Dim 6 Avr 2014 - 23:23 | |
| - colimasson a écrit:
- puisque l’Unité précède toute pluralité
Comment le sait-il ? | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Nicolas de Cues Mar 8 Avr 2014 - 12:50 | |
| - colimasson a écrit:
De la docte ignorance (1440) [...]
...peut-être même C. G. Jung ? L’analogie d’attribution extrinsèque excluant toute participation à l’Être, celui-ci ne peut être atteint que de manière symbolique, conjecturale, par la docte ignorance. La connaissance ne peut atteindre les quiddités des choses, mais uniquement les relations numériques
- Citation :
- « Par conséquent, l’être de la créature qui vient de l’Être du maximum n’est pas intelligible, parce que l’Être d’où il vient n’est pas intelligible, comme la présence de l’accident n’est pas intelligible, si la substance dans laquelle il est présent n’est pas intelligible. »
Là-dessus, tu me fais sourire Colimasson. Pour Jung, l'application de ses théories nécessite un niveau d'ascèse que nous nous devons d'atteindre pour nous imprégner des facultés d'expérience des situations données. Paradoxalement, cet effort de concentration et de recueillement qui pourrait sembler tenir d'un effort de discipline contraignant nous fait parvenir à un état de liberté et de plénitude intérieure lorsque nous réalisons pleinement les implications des expériences de vérité à lesquelles nous sommes soumis. Et oui, ça peut parfois laisser supposer une «docte ignorance» même si certaines lois restent immuables. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Nicolas de Cues Lun 14 Avr 2014 - 20:42 | |
| - tom léo a écrit:
Je me réjouis particulièrement si on applique une idée d’unité et de non-opposition aussi à l’approche de Cues même : on pourra pas mettre en concurrence science, philosophie, théologie etc... Oui, on voit que pour lui les découvertes possibles de la mathématique (et le rapprochement est à faire avec certaines données de l’astrophysique d’aujourd’hui ou la théorie quantique) sont cohérentes, mais aussi d’une beauté splendide. Il peut en déduire sur la nature « d’autres liens ». Ces rapprochements, où les symboles humaines, les mots, seront toujours pauvres et peut-être inadéquats, peuvent aller très loin. Ce mélange des différentes disciplines est stimulant. Lorsque j'ai lu la Docte ignorance, je voyais presque des connexions s'établir dans de multiples directions. Impressionnée par des chercheurs ou intellectuels plus contemporains que Nicolas de Cues, ce dernier m'aura permis de les replacer plus modestement : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, même les pensées. Et envie de m'intéresser à d'autres époques, d'autres lieux et d'autres domaines pour que les connexions continuent à se multiplier... - Citation :
Je pense que tu as travaillé un peu avec l’article de wikipedia, coli ? SI quelqu’un comprend l’allemand, je l’invite de consulter la page http://de.wikipedia.org/wiki/Nikolaus_von_Kues , encore beaucoup plus élaborée et riche. Je n'ai pas regardé le Wikipédia : les notes de mon édition étaient déjà suffisamment éclairantes. - eXPie a écrit:
- colimasson a écrit:
- puisque l’Unité précède toute pluralité
Comment le sait-il ? C'est un axiome... - jack-hubert bukowski a écrit:
Là-dessus, tu me fais sourire Colimasson. Pour Jung, l'application de ses théories nécessite un niveau d'ascèse que nous nous devons d'atteindre pour nous imprégner des facultés d'expérience des situations données. Paradoxalement, cet effort de concentration et de recueillement qui pourrait sembler tenir d'un effort de discipline contraignant nous fait parvenir à un état de liberté et de plénitude intérieure lorsque nous réalisons pleinement les implications des expériences de vérité à lesquelles nous sommes soumis. Et oui, ça peut parfois laisser supposer une «docte ignorance» même si certaines lois restent immuables. Ca ne me semble pas en contradiction avec ce que j'ai écris... à moins que j'aie mal interprété ton sourire ? | |
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| Sujet: Re: Nicolas de Cues | |
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| | | | Nicolas de Cues | |
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