Locas 1 & 2.
Ville-Quartier de Californie, Hernandez embarque sans chichiterie son lecteur au cœur de la communauté mexicaine adolescente. Du punk barré aux histoires de gangs, en passant, évidemment, par la drague, l'alcool, la drogue, le sexe.
Comic franchement jouissif, et carrément foutraque, il m'a perdu parfois, avec sa construction qui passe du flash back au rêve sans prévenir, et avec des dessins qui ne permettent pas toujours de retrouver qui est qui dans tout ce bordel. Faut dire qu'ils ont les même dégaines de jeunes rebelles qui bouffent la vie par les deux côtés.
Les personnages principales, Hopey et Maggie, se rencontrent et ne se lâcheront plus - ou presque.
Hopey musicienne, franchement punk, qui veut gueuler sur le monde combien il est merdique. Qui s'ennuie si vite qu'elle enchaîne les conneries.
Maggie, la gentille et mignonne mécano - mais pas tant que ça, qui rêve d'une grande histoire d'amour, et qui ne pense à ses actes qu'une fois qu'elle a bien merdé. Qui suivrait Hopey jusqu'au bout du monde.
Et toute une ribambelle de personnages tous haut en couleurs. A avoir le tournis et à vouloir plonger dans les pages, pour vivre un peu de leur folie.
On suit Hopey et Maggie pendant une dizaine d'années (si mes souvenirs sont bons), de prise de poids, en avortement, en coucherie sans lendemain, en prostitution, en soirée bobo, en envolées lyriques, en drame, en homosexuelles, en hétérosexuelles. Avec du fric ou juste ou bagnole où passer les nuits.
Ça s'engueule, ça s'aime, avec des histoires de famille, de place dans la société, de gens paumés... qui semblent tous, juste chercher leur place. Là où être bien.
C'est drôle et profond. Cynique et tendre.
Très juste dans le trait de l'adolescence et de la construction de soi, même si c'est complètement barré.
Le dessin est classe, d'un noir et blanc dense, et fin à la fois. C'est net, avec un côté rétro très agréable.
Locas, c'est Sexy.