[Manga] Naoki Urasawa

(2-01-1960, Fuchū, Japon)

Un des mangaka les plus talentueux de ces dernières décennies. Essentiellement connu en France pour Monster  et 20th Century Boys, quand on se penche sur son œuvre, on peut s'apercevoir qu'elles sont toutes d'une très grande qualité.

Les dessins sont, évidemment, du style manga, et ont l'efficacité de plans cinématographiques centrées sur les visages, avec quelques fois des aérations avec des planches plus grande où les personnages sont inclus dans des décors impressionnants.
Les scénario sont denses, ultra prenants (ce sont toujours des thrillers, avec plein de suspens, une multitude de personnages qui interfèrent d'une façon ou d'une autre sur l'histoire, dont on découvre les rôles respectifs au fur et à mesure), très intelligents et réflexifs sur la place de l'homme, sur l'acquis et l'inné, sur l'influence de l'environnement et des évènements sur la psychologie, sur la technologie, la manipulation politique dans l'ombre.

Univers souvent sombres, de sociétés bancales, où l'humain a parfois beaucoup perdu de son humanité.
Avec des scènes violentes, tant psychologiquement que physiquement, mais sans complaisance dans le gore. Voir même une franche discrétion par rapport au morbide.

Si ce n'est pas encore découvert, il le faut !
C'est un incontournable du bon manga !

Biblio :

Pineapple Army, 1986-1988 (8 volumes)
Yawara!, 1986-1993 (29 volumes)
Master Keaton, 1988-1994 (18 volumes)
Happy!, 1993-1999 (23 volumes)
Monster, 1995-2001 (18 volumes)
20th Century Boys et 21st Century Boys, 2000-2007 (22 et 2 volumes)
Pluto, 2003-2009 (8 volumes)
Billy Bat, depuis octobre 2008 (10 volumes (en cours))
Master Keaton Remaster, depuis mars 2012

Pluto
(2003-2009 (8 volumes))




Histoire SF, où les hommes partagent le monde avec les robots. Des robots qui ressemblent de plus en plus aux humains, sauf qu'ils sont bien meilleurs. L'humanité, pour se protéger, a insérer dans tous les programmes des robots une sécurité : il leur est impossible de tuer un humain.
Alors qu'ils deviennent de plus en plus semblables de l'homme, à tel point qu'ils se marient (entre eux), adoptent des enfants (robots)... la question se posent : commencent-ils à avoir des sentiments ? Ont-ils une âme ? Et sous-latent : vont-ils accéder au libre arbitre ?

L'équilibre plus ou moins maintenu est complètement bouleversé le jour où quelques-uns des plus puissants robots sont attaqués et détruits, puis des hommes puissants, ayant toujours prônés le droit civiques des robots.
Gesischt, un robot ultra puissant (un des 8 robots ultra puissants) est mis sur l'enquête.
Une enquête longue et complexe, où il va en découvrir autant sur lui-même que sur le monde dans lequel il existe.


Pour ce manga, Urasawa a reprit l'histoire d'Astro le robot (qui fait parti des robots les plus puissants du monde et qui a un rôle qui devient de plus en plus important au fur et à mesure des tomes). Malheureusement, je n'ai pas lu Astro, je ne peux donc pas faire le parallèle (mais va peut-être falloir que je m'y mette du coup).

A travers une intrigue qui se délie et est composée de multiples strates, Urasawa parvient à construire un univers crédible, palpable, cohérent et riche.
Il aborde les sujets de la guerre, la violence et la destruction (sous faux prétexte de possession d'arme de destruction massive, ce qui rappelle quelque chose...), y imbrique celui de la compassion, de la solidarité et de la reconstruction.
On trouvera aussi les thèmes du rejet de la différence, et de l'enrichissement réciproque. Des question sur ce que sont les sentiments humains, ce qui fait un humain.
Des bouts d'histoires de gens et de leurs traumas, et comment ils se construisent par rapport à un passé douloureux.

Urasawa parvient à nous rendre ses personnages attachants, en quelques planches, on a l'impression de les connaître. Qu'ils soient héroïques, loyaux et bons ou fourbes, lâches et mauvais, au final rien n'est jamais tout noir ou tout blanc dans ce manga.

J'ai avalé les 8 volumes, un tourne pages captivant !

Longtemps que je croise Pluto mais jamais eu particulièrement envie de m'y consacrer plus que ça... je note la série dans un coin du pense-bête.