Les impressions que je retire de la lecture de ce livre sont un peu mitigées.
C' est un livre honnéte, tissée de sympathie, d' admiration et de respect pour le personnage de Nadia.
Un récit qui se voudrait en réaction contre tout ce qui a pu etre dit eté écrit sur elle. Et qui n' a cessé d' évoluer.
Un personnage qui a été constamment manipulé dès la petite enfance. Au point de ne pas savoir ce qu' elle aurait pu etre sans ce conditionnement.
Quand on lui pose des questions, elle prétend qu' elle a trouvé dans une discipline extreme la volonté de s' affirmer comme la meilleure.
Au prix de toutes ces petites satisfactions concrètes et des reves cachés qu' ont tous les enfants.
Et qu' elle avait toujours une marge de sécurité par rapport à ses possibilités physiques. Qu' elle cachait à Bela, son coach.
Il lui faudra du temps et de la lucidité pour reconnaitre qu' elle a été trompée de bout en bout et que, en fin de compte elle s' est trompée elle-meme.
C 'est aussi pour cela que lorsqu' elle répond à celle qui l' interroge, elle a du mal à demeler ce qu' elle a cru, ce qu' elle a dit et ce qu' elle a fait.
C' est aussi pour cela qu' elle se met en colère parfois et choisit le silence ou les demi vérités.
Mais la cruelle vérité qu' elle ne peut se dissimuler, c' est qu' elle a été avant tout une image. L' image bien aimée des spectateurs et notamment
des enfants qui assistèrent à ses premiers exploits.
Et qui en gardèrent des souvenirs ineffaçables.
Un image grandement exploitée par le pouvoir de Ceaucescu à son usage peronnel et celui de la Roumanie communiste.
Une marionnette entre les mains de managers crapuleux sous des apparences parfois patelines et ambigues.
De faux amis préoccupés d' eux memes uniquement.
Une image qui se dégrade au fur et à mesure qu' elle grandit et devient une femme. Et que la solitude et l' impossibilité de s' affirmer deviennent
une forme de tyrannie invivable.
Ayant connu le "Monde libre" avant l' effondrement du mur de Berlin, elle sait à quel point les peuples des pays de l' Est ont été fascinés par les fantasmes
de liberté et d' abondance qu' ils lui attribuaient. Elle aura beau jeu ensuite de déclarer que ceux qui critiquent le communisme et la Roumanie ne savent
pas à quel point ces peuples ont été déçus par l' idéologie libérale mondialisée.
De cette société, ils n' ont connu que les inconvénients sans en avoir les avantages.
Dans cette histoire, la réalité, celle de Nadia et celle du monde, est si forte que la fiction voulue par l' auteur fait parfois pale figure.
Surdramatisée, les effets tombent un peu à plat.
Malgré tout, le personnage de Nadia s' impose, à la fois lumineux et polyvalent. Un vrai personnage humain et romanesque à la fois.