Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Knud Rasmussen

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Harelde
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Harelde


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MessageSujet: Knud Rasmussen   Knud Rasmussen EmptyMar 3 Juin 2014 - 9:49

Du Groenland au Pacifique : deux ans d'intimité avec des tribus d'esquimaux inconnus


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Knud Rasmussen est un explorateur et un ethnographe danois, né d’un père danois et d’une mère inuit. Il est né et a passé toute son enfance au Groenland,  il est donc rompu à l’âpre vie nordique, connait la langue esquimau et a appris parmi les siens bon nombre de légendes indigènes.

En 1921, il quitte le Groenland en compagnie de six autres danois pour une expédition dans le Canada arctique visant à comprendre l’origine du peuple inuit. Canada qu’ils abordent tout près de l’île de Vansittart (au nord de l’immense île de Southampton qui ferme la partie septentrionale de la Baie d’Hudson dans la province du Nunavut).

Bien que blanche, l’équipe est reçue cordialement et chaleureusement par les esquimaux rencontrés : la maîtrise de la langue et la connaissance préalable de leur mode de vie mettent les esquimaux en confiance immédiate (ou presque). Les échanges en sont de plus considérablement facilités.

Si les esquimaux sont surpris d’entendre des blancs parler leur dialectes, Rasmussen, lui,  est stupéfié d’entendre si loin de chez lui les mêmes légendes qui ont cours dans son pays. Ces similitudes prouvent l’origine canadienne des esquimaux du Groenland et montrent à quel point la tradition orale – les esquimaux n’ont pas d’écriture – est fiable et fidèle : ces légendes recueillies par les explorateurs au cours de leurs entretiens avec les locaux sont presque identiques à celles contées chez eux alors qu’il a été montré que les deux peuples vivaient totalement séparés depuis mille ans !

Partout, la bonne humeur prévaut. On rit, on plaisante, on festoie autant que possible : le climat et les conditions de vie sont si dures que les esquimaux – dotés d’une force de caractère inouïe – mettent un point d’honneur à vivre pleinement chaque instant. On boit le thé, preuve d’échanges commerciaux auprès des comptoirs maritimes de la Baie d’Hudson.

Rasmussen observe que toutes les tribus ne sont pas au même stade d’évolution. Globalement, celles de l’intérieur du pays (qu’il nomme les chasseurs de rennes) sont plus primitives car plus isolées. Celles vivant sur la côte (les chasseurs de phoques) ont – du moins partiellement – bénéficié de l’apport culturel des baleiniers européens et américains en escale. Les peuples sont plus primitifs à l’est qu’à l’ouest : alors que ceux de la Péninsule de Boothia n’avaient jamais vu d’homme blanc, ceux du nord de l’Alaska avaient par contre intégré à leur culture bon nombre d’apports d’origine indienne mais aussi blanche du fait des nombreux chercheurs d’or et trappeurs qui circulent communément dans la région (beaucoup d’esquimaux alaskiens parlent l’anglais notamment).

Les densités de populations sont également très variables. Rasmussen compte trente-trois mille esquimaux répartis de l’est de la Sibérie au Groenland. Dans la région du Golfe de la Reine Maud (côte nord-est du Canada), 259 personnes se partagent un territoire de chasse de plus de douze mille kilomètres carrés alors que le nord de l’Alaska compte quatorze mille individus à elle toute seule. Ces variations étant naturellement dictées par les ressources alimentaires disponibles. Rasmussen a noté que dans les régions les plus reculées, les plus rudes, celles où les ressources étaient les plus rares, les parents étaient contraints de vendre ou de sacrifier leur nouveau-né s’il s’agissait d’une fille : en effet, une fille coûte à ces parents durant toute son enfance. Une fois en âge de travailler, on la marie et ne profite pas non plus au ménage au contraire des garçons qui chasseront à la place de leur père lorsque celui-ci sera affaibli par l’âge. Les disettes sont malheureusement courantes et beaucoup d’esquimaux ont un jour ou l’autre consommé de la chair humaine pour ne pas succomber à la famine.

L’ethnologue explique clairement comment – et contrairement à une idée reçue – l’apparition de l’arme à feu a contribuée au bouleversement de la culture esquimau et à l’aggravation des disettes. Traditionnellement chasseurs à l’arc, les indigènes adoptent peu à peu la carabine qui leur permettent d’abattre plus de rennes et à des distances plus importantes. Effrayés par les détonations (l’arc est silencieux et le renne farouche) les animaux modifient au fil des ans leurs routes migratoires, délaissant peu à peu les zones les plus fréquentées par les chasseurs. Bien sûr, de mœurs nomades, les esquimaux tentent de s’adapter et de suivre les rennes, mais il leur faut toujours aller plus loin et dépenser davantage d’énergie pour trouver les troupeaux.

Et mieux vaut économiser cette énergie vitale pour résister aux hivers de dix ou onze mois, aux températures descendant fréquemment sous les -50°c, aux tempêtes qui balayent continuellement le nord du Canada et ensevelissent tout sous une épaisse couche de neige. L’homme frileux que je suis a été fort étonné de lire que les difficultés courantes augmentaient souvent avec la température. L’eau abonde dans tout le nord du Canada : immenses rivières, fjords, baies, bras de mer omniprésents, myriades de lacs et de marécages : un terrain inextricable à la belle saison. Le gel et la neige seuls rendent possible l’utilisation du traineau et donc les longs déplacements (et donc la chasse). L’été, on voyage donc la nuit (pour ceux qui vivent au sud du cercle polaire) lorsque la gelée nocturne a solidifié le sol pour quelques heures.

Dans ce compte-rendu de la cinquième expédition de Thulé, Rasmussen écrit un passionnant récit de voyage agrémenté d’une foule d’informations à valeur géographique, historique et bien sûr ethnologiques. De nombreuses photos d’époques illustrent l’ouvrage ainsi qu’une grande carte de l’arctique américain sur laquelle figure les dix-huit mille kilomètres parcourus par l’expédition entre 1921 et 1924. Impossible à résumer, même succinctement, ce livre est l’aboutissement d’un périple hors norme que j’ai redécouvert avec grand intérêt quinze ans après ma première lecture. Malheureusement épuisé depuis longtemps, cet ouvrage est rare et rares seront ceux qui auront la joie de le lire.
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MessageSujet: Re: Knud Rasmussen   Knud Rasmussen EmptyMar 3 Juin 2014 - 16:34

Content que tu parles de Rasmussen, Harelde !

J' avais lu un texte superbe de lui. Superbe surtout par ce qu' il relatait une rencontre mémorable entre lui et un ours blanc sur un bout de banquise...
Une histoire vraiment touchante !
Si Animal veut bien coller ce texte ici, ce serait bien !
C' est sur le fil Les ours, les loups et les abeilles. Au tout début.
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MessageSujet: Re: Knud Rasmussen   Knud Rasmussen EmptyMar 3 Juin 2014 - 20:16

hé oui, c'est le tout premier message du fil !

bix229 a écrit:
Knud Rasmussen (1879-1933), n'est pas le premier venu.
Fils de missionnaire danois et d'une Inuit. Explorateur et anthropologue,
il fut le premier à traverser le passage du nord ouest du Groenland à l'aide
d'un traineau à chiens.
Au cours de ses voyages, il rassembla des chansons et légendes sur les Inuit et écrivit plusieurs livres sur le Groenland.
Quand on lui demandait quel était l'évenement qui l'avait le plus impressionné, il racontait l'histoire suivante :

Il se trouvait alors en expédition au Groenland. C'était la pleine nuit polaire,
et il s'apperçut ques ses provisions étaient épuisées.
Loin de toute habitation, le seul gibier possible en ce lieu et en cette saison, c'était l'ours.
Accompagné de son équipier Inuit, chacun avec son attelage de chiens de traineaux dréssés à la chasse à l'ours, il partit...

Ils finirent par trouver une piste fraiche, mais l'ours qui les avait entendus s'enfuit vers un bloc de glace pour chercher son salut.
Rasmussen ayant distancé son compagnon se lança seul à la poursuite de l'ours, bientot talonné, harcelé par les chiens qui ralentissaient sa fuite.

"C'était un jeune male, écrit Rasmussen, un de ces promeneurs solitaires
des déserts blans, à la démarche royale, à la la fourrure longue et jaunatre, brillante d'un splendide éclat..., un géant svelte, entrainé au combat...
C'était une jolie proie.
J'étais à peine à six metres lorsqu'il me vit. Les corps chauds et fumants des chiens volaient entre nous, et l'on entendait le bruit du souffle rapide qui sortait des poumons en travail. Des jappements hargneux accompagnaient chaque attaque et de profonds et sourds grognements
y répondaient...
A l'instant où l'ours m'aperçut, il écarta les chiens avec violence et se dressa sur ses pattes de derrière, plus beau et plus grand qu'avant, ...et me regarda fixement. Il resta debout quelques secondes, le temps de se remplir les poumons; alors il se souleva dans dans un saut
énorme par dessus les chiens et se laissa retomber sur la glace de tout
le poids de son corps massif et de toute la force de ses muscles tendus.
Il exécutait ainsi la manoeuvre préférée de tous les ours... Il voulait
briser la glace nouvelle et y faire un trou par où il pourrait échapper et
à moi et aux chiens, car dans l'eau il avait tous les avantages.
J'étais parfaitement préparé à ce que faisait l'ours... Je savais qu'il devait
plonger sous l'eau comme un phoque, mais il ne faudrait pas attendre trop longtemps avant qu'il ne vint respirer, ce qui me laisserait le temps de
tirer."

En fait les choses se passèrent autrement cette fois, la glace se rompit
sous les pieds de Rasmussen qui se retrouva à l'eau avec l'ours qui nageait devant lui.
Il était mort de peur, s'attendant à chaque instant qu'il se retourna contre lui.

"Ma situation étit tragique, écrit il, et trout ce que je pouvais faire était
de me maintenir le plus loin possible de lui. Ce fut un soulagement certain de constater rapidement qu'il avait aussi peur de moi que moi de lui...
J'essayais à nouveau de grimper sur la glace, mais je me fatiguais en pure perte. Chaque fois que je bougeais, l'ours grognait et grinçait des dents, comme s'il s'attendait lui aussi que je l'attaque....
Sans que je puisse expliquer pourquoi, je me mis à étudier avec attention mon extraordinaire camarade.
Malgré le danger de la situation, je prenais grand interet à mon compagnon du moment et mon esprit travaillait avec rapidité et clarté.
Moi qui étais pourtant habitué à tuer, je n'avais jamais su que des yeux d'ours pouvaient etre pleins d'expression. Au début, je n'avais vu qu'angoisse et colère, mais au fur et à mesure qu'il s'habituait à moi comme je m'étais habitué à lui, il cessa de me montrer les dents.
Et je fus frappé que je ne le regardais plus comme une pièce de gros gibier qu'il fallait tuer, mais comme un etre pensant et intelligent qui
était dans le meme danger que moi. C'était comme si je pouvais voir ses pensées se former... Il semblait se demander pourquoi j'avais aussi sauté dans l'eau. Il savait à présent que je ne lui voulais rien de mal. Est ce que je ne me serais pas mis dans le trou pour échapper aux chiens...?
Quand j'en fus là de mes pensées, j'avais presque le sentiment que l'ours me comprenait et qu'il me suivait. Mais j'allais plus loin dans mes conclusions. A mon avis l'ours remarquait que les chiens ne cessaient de
le harceler... alors qu'il se tenaient à distance de moi, comme s'ils me
craignaient...
Mais voila qu'il tournait la tete vers moi et je ne pouvais m'empecher
de trouver dans son expression quelque chose d'amical. Et à ma grande
stupéfaction, il commença très lentement à venir dans ma direction comme pour chercher uen protection...
Il ne fut bientot plus qu'à quelques mètres de moi...Les attaques répétées des chiens pouvaient finir par le mettre hors de lui... Obéissant
à une impulsion subite, je criai de toute la la force de mes poumons et commandai aux chiens de reculer... et bien que cela prit du temps, ils obéirent...
Pour la première fois depuis le début de la chasse, l'ours était laissé à lui meme, et alors, il se passa quelque chose que je n'oublierai jamais.
Il comprenait que j'avais chassé ses assaillants, et il tournait la tete vers moi. Cette fois, je ne pouvais me tromper, il y avait une expression de reconnaissance dans ses yeux...
Cet ours qui aurait pu me tuer, non seulement épargnait ma vie, mais me considérait dans ce trou d'eau glacée comme un ami qui l'aidait...
Je promis que, si je me tirais de cette aventure sain et sauf, je ferais tout ce qui serait en mon pouvoir pour sauver aussi la vie de l'ours.
Grelottant de froid, je me promis que ni moi, ni aucun autre ne tuerions
cet ours tant que cela dépendrait de moi...

J'étais dans l'eau depuis une dizaine de minutes, mais par - 25°, chaque minute semblait une éternité.
Je ne pouvais résister beaucoup plus longtemps si le secours n'arrivait pas...
J'avais presque abandonné tout espoir, lorsque tout à coup Qolutanguaq
surgit à quelques centaines de mètres de moi. A peine m'eut il vu aupres de l'ours presque épaule contre épaule, alors que les chiens semblaient dédaigner la bète qu'il sauta à bas de son traineau... Je compris que j'étais
sauvé. Dans une ou deux minutes, je serais tiré de mon trou. Il était temps de penser à ma promesse, et rassemblant mes dernières forces, je criai : "Ne tire pas sur l'ours ! Ne tire pas sur l'ours !"
Je claquais tellement des dents que mon cri ne fut qu'un hurlement inarticulé. je dus le répéter plusieurs fois avant que Qolutanguaq ne le comprit. Finalement il sembla avoir saisi et répondit de toutes ses forces :
"Non naturellement, je t'aiderai d'abord".
Alors, il lacha tous ses chiens, tandis qu'il lançait vers moi une ligne de harpon dont je m'emparai.

La dernière chose que je vis de l'ours c'est le saut qu'il fit sur la glace pour écarter le nouvel ennemi...
J'étais à peine hors de l'eau que le froid me terrassa avec une telle violence que je perdis connaissance. j'essayai de parler, mais les mots
moururent sur mes lèvres comme un souffle ; "ne tire pas... ne tire pas..."
et tout fut noir autour de moi.

Quand je revins à moi, mes habits humides gisaient, durs comme pierre sur la glace à coté de moi ; j'étais moi meme couché au chaud et plein de vie dans mon sac de couchage; mon ami était debout devant moi, il avait à la main une tasse de thé bouillant qu'il tenait devant mes lèvres.
Ma première pensée fut pour l'ours.
"Mais l'ours. Où est l'ours ?"
L'Esquimau rit de toutes ses dents...
"Ne t'en fais pas pour l'ours, fit il avec un sourire taquin, je l'ai déjà dépouillé."

Ce texte a été publié par le Ministère danois des affaires étrangères, il
y a près de 3O ans. Introuvable depuis, je le crains. C'est pour cela que je
vous ai cité de larges extraits.
Et aussi parce que c'est un témoignage extraordinaire.
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MessageSujet: Re: Knud Rasmussen   Knud Rasmussen EmptyMar 3 Juin 2014 - 20:53

Merci Animal !
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MessageSujet: Re: Knud Rasmussen   Knud Rasmussen EmptyMar 3 Juin 2014 - 21:03

Merci pour ton compte-rendu, Harelde.
Ce texte a effectivement l'air très intéressant (c'est étonnant au premier abord mais effectivement logique, ce que tu - enfin, Rasmussen - écris sur les conséquences de l'utilisation des armes à feu).
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MessageSujet: Re: Knud Rasmussen   Knud Rasmussen EmptyMer 4 Juin 2014 - 8:27

eXPie a écrit:
Merci pour ton compte-rendu, Harelde.
Ce texte a effectivement l'air très intéressant (c'est étonnant au premier abord mais effectivement logique, ce que tu - enfin, Rasmussen - écris sur les conséquences de l'utilisation des armes à feu).
Oui, Rasmussen écrit que tout d'abord les armes à feu sont très bénéfiques aux inuits. Mais dans un second temps, apparaît le revers de la médaille. En 1924 il écrivait avoir eu beaucoup de chance de pouvoir rencontrer une culture esquimau encore primitive, authentique et avoir conscience que celle-ci était vouée à disparaître à brève échéance, "polluée" par les apports occidentaux qui tendent vers l'uniformisation.
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