Konstantin Sergueïevitch Lopouchanski naît en 1947. En 1970, il termine des études de violon au conservatoire de Kazan. De 1973 à 1975, il enseigne la musique, d'abord au conservatoire de Kazan, puis à celui de Léningrad, et il fait parallèlement une thèse d'histoire de l'art. En 1978, il obtient le diplôme des Cours supérieurs de formation des scénaristes et réalisateurs, sous la direction d'Emile Lotianou.
Il a été stagiaire d'Andreï Tarkovski pendant le tournage de
Stalker.
Filmographie :1978 : Slyozy v vetrenuyu pogodu
1980 : Solo (court-métrage)
1986 : Lettres d'un homme mort (en russe : Pisma myortvogo cheloveka) (réalisateur et scénariste)
1988 : Expulsion from Hell
1989 : Le Visiteur du musée (en russe : Posetitel muzeya) (réalisateur et scénariste)
1994 : La Symphonie russe (en russe : Russkaya simfoniya) (réalisateur et scénariste)
2001 : Konets veka
2006 : Gadkie Iebedi (en) (en anglais : The Ugly Swans)
source :
wikipediaLe Visiteur du musée (1989)
Prix spécial et prix œcuménique du jury au festival de Moscou 1989.
Un film pas facile à résumer. Dans un décor qui ferait presque passer Stalker pour une balade reposante on déchiffre une post-apocalypse qui pourrait bien être nucléaire. Un type a l'air tranquille malgré la dégaine russo-cyberpunk est notre visiteur du titre. Le musée un lieu qui ne peut s'atteindre qu'à marée basse. Marée basse de sept jours. Trois jours aller, trois jours retour si on ne se perd pas et si on ne se fait pas surprendre...
Mais ça c'est le but, et on comprend, de même que les incroyables décors de décharge, friche industrielle, semi-ruines. Mais ce n'est qu'une finalité possible. les barrières de feu aux fenêtres servent à tenir à l'écart des espèces de mutants, en fait des victimes de la catastrophe jouées par une foule impressionnante de handicapés mentaux ?
Une foule qui a son culte et sa prière. Et ses prêtres, une condensation de religion chrétienne ? (pardon tom leo si je n'utilise pas les mots correctement) Notre héros à une bible dans sa valise. Alors qu'on ne sait trop si le voyage se concrétisera vers ce savoir potentiel, cette libération potentielle pour notre protagoniste à peu près normal, il semble, malgré lui, se retrouver à faire office de Christ. Ce qui ressemble à un hybride de responsabilité et de folie.
Ça fait déjà pas mal mais c'est à croiser avec une villégiature, une attente en bord de mer dans une pension-station météo dont les enfants des proprios sont atteints. Privilèges et devoirs, responsabilités encore, beaucoup d'étrangeté. Une carcasse de bus sur ce qui fait office de plage. Malgré tout une bibliothèque.
Quelques tv qui crache des émissions aux images saturées, et des hommes en talons aiguilles, et quelques déphasages... une image très contrastée souvent en rouge et noir, les décors fous, cette foule différente, inquiétante, qui devient très proche, un vertige. (Musique contemporaine réussie aussi).
Drôle de truc, un aspect de bric et de broc post apocalyptique, une drôle de tranquillité, une profonde inquiétude, un mirage et des thématiques aussi insistantes que peu explicitées.
ça peut mériter son coup d'œil... (d'ailleurs je verrai bien d'autres films du réalisateur si j'en ai l'occasion).
Et la fin aussi qui ne s'accommode pas de cadres standards de résolution.
extrait