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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Otsuichi Dim 24 Aoû 2014 - 23:26
OTSUICHI (Hirotaka Adachi) (21/10/1978 - )
"Encore au lycée, il publie en 1996 le roman "Natsu to Hanabi to Watashi no Shitai" (littéralement "L'été, le feu d'artifice et mon cadavre") et remporte avec cet ouvrage le grand prix Jump décerné aux jeunes écrivains. Il devient alors très vite un romancier prolifique plébiscité par le lectorat japonais. En 2002, il obtient le 3ème grand prix du roman policier pour GOTH, un recueil de nouvelles explorant la fascination morbide de deux jeunes gens pour les actes criminels.
Otsuichi est qualifié de romancier à double facette : sa production se divise en textes « noirs », aux thèmes sinistres et morbides, et en œuvres « blanches » mélancoliques, mettant en avant la psychologie des personnages. Ses écrits ont par ailleurs souvent été adaptés au cinéma ou en manga. Outre le roman, il se tourne aujourd’hui vers l’écriture de scénarios pour le théâtre et le cinéma ou encore vers la réalisation de films.
Son roman "Goth, le coupeur de main" a été adapté en manga par Kenji Oiwa en 2003 et est paru en français. Son roman "Rendez-vous dans le noir" est également paru en français et a fait l'objet d'une adaptation cinématographique." (Wikipedia)
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Otsuichi Dim 24 Aoû 2014 - 23:26
- Rendez-vous dans le noir (Kurai tokoro de machiawase, 暗いところで待ち合わせ, 2002). Roman traduit par Myriam Dartois-Ako. Editions Philippe-Picquier. 253 pages.
Les photos sont extraites du film Kurai tokoro de machiawase (2006), réalisé par Tengan Daisuke (qui est le fils de Shohei Imamura ! Il a travaillé avec son père, mais également avec Takasahi Miike).
Citation :
"Honma Michiru avait pour la première fois constaté ses problèmes de vue dans la salle d'attente d'un hôpital, trois ans plus tôt. [...]
Le médecin lui annonça qu'elle perdrait presque complètement la vue sous peu. Tout découlait de l'accident. Elle traversait la rue quand une voiture, grillant le feu, l'avait renversée. A part un violent choc à la tête, elle n'avait souffert d'aucune blessure. Et pourtant, la lumière l'avait abandonnée." (page 5).
Elle était étudiante. Maintenant, elle vit de l'argent de l'assurance. Elle a appris le braille. Elle vit avec son père.Sa mère les avait quittés et avait refait sa vie ailleurs. Puis son père décède.
Michiru se retrouve seule mais ne tient pas à être à la charge d'une lointaine famille : elle décide de rester seule dans la maison.
Citation :
"De temps à autre, elle recevait un appel de celle qui était son amie depuis l'école primaire, Futaba Kazue. Elles sortaient ensemble, achetaient ce sont elle avait besoin. C'était son seul lien avec l'extérieur. Elle restait souvent plusieurs jours sans adresser la parole à quiconque. Son temps libre, quand elle ne s'occupait pas du ménage ou de la lessive, elle le passait souvent allongée sur les tatamis du salon, le corps ramassé en position fœtale. Elle se disait bien qu'il devait survenir une multitude de choses de par le monde, mais ainsi enveloppée dans l'obscurité, elle se sentait parfaitement coupée de tout cela. Elle, elle avait la maison et les ténèbres qui l'emplissaient. C'était son monde à elle, compact, dépouillé de toute autre chose." (page 11).
Un jour, on sonne à sa porte : un policier lui demande si elle n'a pas remarqué quelque chose d'anormal. Non. Le policier repart. Mais, réflexion faite, un peu avant, on avait déjà sonné. Elle avait ouvert, mais il n'y avait personne, ou du moins personne n'avait répondu. Et, maintenant, elle remarque des choses un peu bizarres... Comme s'il y avait quelqu'un chez elle... Effectivement, quelqu'un est bien entré chez elle.
Ce quelqu'un, c'est Akihiro, un jeune homme soupçonné d'avoir poussé sur la voie un collègue à lui : cela s'est passé dans la gare qu'on aperçoit depuis la fenêtre de Michiru...
Akihiro est un gentil garçon, mais qui a du mal à s'intégrer à des groupes. Du coup, il est mal vu au travail (dans une imprimerie). Et il se trouve que son collègue Matsunaga, qui se montre particulièrement odieux avec lui, prend le train dans la même gare. Un matin, Akihiro, à bout, le voit seul sur le quai - il n'y a personne d'autre alentour -, la tentation est grande de le pousser sur la voie alors que survient un train à pleine vitesse.
Citation :
"Traversant le ciel glacial, par-dessus les toits des maisons, le son parvenait à ses oreilles.......................................... .............................................................................................................................................................................. .............................................................................................................................................................................. ................................. à cet instant, la vie de Matsunaga Toshio s'éteignit. Il était sans doute mort sur le coup. [...] Une femme se trouvait sur le quai, leurs yeux se rencontrèrent. L'effroi se peignit sur son visage et elle s'écarta d'Akihiro, prenant la fuite." (page 45).
Ils n'étaient donc pas seuls ! Akihiro prend ses jambes à son cou : il doit se trouver une planque. Il se retrouve ainsi chez Honma Michiru. Il est parti pour rester chez elle pendant un certain temps... Toute la journée, il se fait discret, dans un coin de la pièce principale, près de la fenêtre, d'où il a vue sur le lieu du drame...
Que va-t-il se passer ? Pourra-t-il rester discret indéfiniment face à Michiru qui ne bouge quasiment pas de la journée ? Il faut qu'il mange, et donc qu'il tape dans les provisions, mais avec discrétion... et puis il faut parfois aller aux toilettes, et se laver un minimum, sinon il va se faire repérer...
Un polar pas mal fichu, dont les divers éléments s'emboîtent bien mieux que ce qu'on pourrait penser au début, avec tout de même un passage un peu gênant : celui avec tous les points de suspension. Il se passe quelque chose, mais l'auteur ne veut pas nous dire quoi. De même, après, on "entre" dans les pensées de Michiru et de Akihiro, de sorte qu'on vit une même scène selon les deux points de vue : c'est bien rendu, ça apporte vraiment quelque chose. Toutefois, lorsque l'on est dans les pensées de Akihiro, comme par hasard l'auteur ne retranscrit visiblement pas tout, de sorte de distiller les informations au fur et à mesure du livre et que le lecteur ne comprenne certains éléments que progressivement. Ça sent un peu la triche, mais le résultat est atteint : on est curieux d'en savoir plus, et on tourne les pages...
Le film de Tengan Daisuke tire un peu vers le téléfilm. Il est globalement fidèle au livre, mais est évidemment beaucoup moins bien. Une aveugle qui se demande s'il n'y a pas quelqu'un chez elle, c'est beaucoup plus prenant dans un livre que lorsqu'on voit qu'il est là, oui, à deux mètres...
Bande-annonce :
Dernière édition par eXPie le Lun 25 Aoû 2014 - 7:59, édité 1 fois
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Otsuichi Dim 24 Aoû 2014 - 23:51
ça fait penser à Seule dans la nuit avec Audrey Hepburn.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Otsuichi Lun 25 Aoû 2014 - 7:59
Marko a écrit:
ça fait penser à Seule dans la nuit avec Audrey Hepburn.
Exactement, au début on pense à ce film !
Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
Sujet: Re: Otsuichi Mar 23 Sep 2014 - 23:32
En fait pour les japonais le titre de ce roman évoque tout de suite le film avec A. Hepburn. C'est donc très évident que cette œuvre a été écrite sous l'influence de ce film.
D'ailleurs le titre du film "Seule dans la nuit" était un peu trompeur en japonais "Kuraku naru-madé matté". Cela veut dire un peu "attends un peu jusqu'à la nuit qui tombe", c'est-à-dire "non, ne fais pas ça pendant la journée". Le distributeur voulait en faire semblant d'une comédie érotique, peut-être, pour ramasser plus de spectateurs possible.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Otsuichi Mer 24 Sep 2014 - 6:08
Ariane SHOYUSKI a écrit:
D'ailleurs le titre du film "Seule dans la nuit" était un peu trompeur en japonais "Kuraku naru-madé matté". Cela veut dire un peu "attends un peu jusqu'à la nuit qui tombe", c'est-à-dire "non, ne fais pas ça pendant la journée".
contrairement au titre français, les distributeurs japonais ont seulement bien traduit le titre du film qui est en anglais: Wait until dark
Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
Sujet: Re: Otsuichi Mer 24 Sep 2014 - 16:12
Ah, oui ! Je ne savais pas ça ! Je n'ai pas du tout pensé à vérifier le titre original en anglais. Mais pourquoi ? Le titre japonais est donc très proche de l'original. C'est les français qui n'ont pas respecté le sens original. hihihi !
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Sujet: Re: Otsuichi
Otsuichi
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