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| Philipp Meyer | |
| | Auteur | Message |
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Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Philipp Meyer Dim 28 Sep 2014 - 20:14 | |
| Originaire de Baltimore, Philipp Meyer est à 38 ans reconnu comme l'un des écrivains les plus doués de sa génération. Lauréat du Los Angeles Times Book Prize pour son premier roman, Un arrière-goût de rouille (Denoël, 2010), il a connu un formidable succès avec son deuxième livre Le Fils, salué par l'ensemble de la presse américaine comme l'un des cinq meilleurs romans de l'année 2013 et qui va être traduit en plus de vingt langues. SourceBibliographieAmerican Rust ( Un arrière-gout de rouille) 2010 The Son ( Le fils) 2013 | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Philipp Meyer Dim 28 Sep 2014 - 20:21 | |
| The Son (Le fils)
Quoi de mieux qu’un bon Western pour raconter l’histoire de cet immense état qu’est le Texas, d’abord propriété du Mexique, puis, ayant gagné son indépendance et devenue une république pendant une dizaine d’années, sera annexé par les US en 1845. Ce roman couvre plus de 150 ans de l’histoire des McCullough sur quatre générations et, à travers elle, celle du Texas, depuis le temps des pionniers au XIXe siècle jusqu’à nos jours.
Il est construit autour de trois personnages principaux dont nous suivons tour à tour l’histoire. Celle d’Eli, né le 2 mars 1836, le même jour que la république, commence lorsque les Comanches attaquent et massacrent sa famille et kidnappent le jeune garçon, alors âgé de 13 ans. Nous faisons ensuite connaissance avec Peter, son fils, par le biais de son journal de 1870 aux années 1940 et enfin, avec Jeannie, arrière-petite-fille d’Eli, à la tête de l’empire pétrolier familial, des années 1950 à nos jours.
L’histoire d’Eli est violente, brutale, faite de sang, de viols, de pillages, de meurtres. Elle est fascinante. Chassée par ceux qui, venus de l’est, s’approprient les terres des premiers pionniers, sa famille comme beaucoup d’autres, s’installe au-delà de la Frontier, essayant d’en repousser les limites jour après jour. Une terre vierge, où l’armée ne met pas (encore) les pieds car en territoire Comanche.
Une situation dangereuse, les Comanches voyant leur territoire s’amenuiser d’année en année, leurs ressources en chevaux et bisons diminuer, se battent pour ne pas disparaître. Les raids contre ces nouveaux colons sont nombreux et sanglants. Des familles entières sont massacrées, et beaucoup d’enfants sont capturés.
Le plus gros de l’histoire d’Eli se déroule chez les Comanches, dans la tribu de Toshaway où il a été accepté comme un des leurs. Au début, il parle de ses ravisseurs en les désignant par « eux » et, peu à peu, « eux » se transforme en « nous ». Son intégration est totale. Il adopte leur mode de vie, leur façon de penser. Il faut avoir le cœur bien accroché lorsqu’il explique avec beaucoup de détails les raids contre les mexicains et la manière de scalper ou la façon dont un bison est chassé, dépouillé, dépecé, puis dégusté sur place, certaines parties mangées crues (l’estomac, les intestins, la cervelle, le sang). Un véritable festin dont Eli apprend à se régaler.
Lorsque les événements obligent Eli à retourner parmi les blancs trois ans plus tard, il reste dans son cœur un Comanche, ne pouvant revenir complètement à la civilisation.
Peter lui est à l’opposé de son père. C’est l’élément de moralité dans un milieu où chacun fait sa loi comme ça l’arrange. On prend ce qu’on a envie de prendre, on tue si cela facilite les choses, sans état d’âme. Dans un monde où la corruption et le racisme sont la norme, où les questions environnementales ne sont même pas abordées (élevage intensif, forages pétroliers, pollution, disparition des espèces, extermination des indiens), il est la conscience des McCullough et apporte un peu de sensibilité dans une famille qui en manque cruellement. Après un épisode sanglant dont se rend coupable sa famille avec l’aide des Rangers, il s’en désolidarise, s’oppose à elle. Il devient un paria, la honte de la famille.
Quant à Jeannie, c’est le fils qu’aurait aimé avoir Eli. Ils ont pu se connaître et s’apprécier pendant quelques années. Jeannie est une femme forte sans le savoir vraiment. Elle se bat dans un monde d’hommes, elle est ambitieuse mais manque d’assurance. C’est un personnage solitaire et triste, fait de doutes et de complexes mais aussi impitoyable que l’univers dans lequel elle évolue, et qu’elle s’approprie, quitte à sacrifier ceux qui risquent de mettre en péril son fragile équilibre.
Une des raisons de mon challenge Etats-Unis est de connaître un peu mieux l’histoire américaine à travers ses auteurs et ce livre est exactement ce que j’attendais. J’ai appris énormément, non seulement sur les Comanches mais aussi sur les guerres mexico-américaine et de sécession, les mœurs et coutumes des pionniers, et bien sûr, le Texas -les ranches immenses, la place des mexicains, les débuts de la folie pétrolière, entre autres choses passionnantes. Une sorte de livre idéal pour ce challenge, extrêmement bien documenté, qui respecte l’histoire et, ce qui ne gâche rien, absolument captivant et bien écrit. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Philipp Meyer Lun 29 Sep 2014 - 8:11 | |
| Merci pour cet avis, je me demandais si j'allais me plonger dans ce livre ou non (j'essaye de faire une pause littérature américaine...) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Philipp Meyer Lun 29 Sep 2014 - 8:57 | |
| Et bien il vient de remonter de pas mal de places dans ma LAL!!!
Et même, je viens de le réserver à médiathèque! | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Philipp Meyer Lun 29 Sep 2014 - 13:49 | |
| Bonne lecture alors !
Pour ma part, je ne tarderai pas trop avant de lire son premier, American Rust. Je suis très curieuse de voir si c'est un auteur que je vais suivre ou pas. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Philipp Meyer Jeu 25 Déc 2014 - 21:18 | |
| premier réflexe post noël, un tour sur le fil et c'est encourageant ! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Philipp Meyer Ven 26 Déc 2014 - 10:28 | |
| Il est désigné comme meilleur roman étranger de l'année par le magazine Lire et je n'en ai entendu que des éloges, y compris de gens fiables.. Pour ma part, je l'ai arrêté après une centaine de pages, plusieurs histoires menées en parallèle, l'ambiance se cassait à chaque rupture. Mais c'était une mauvaise période, sans doute. A retenter? J'attends d'autres avis. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Philipp Meyer Jeu 22 Jan 2015 - 22:18 | |
| Lisez ou relisez le commentaire d'Epi, ... vous n'aurez plus qu'à vous faire votre propre opinion du bouquin. Proposé par Colimasson dans le cadre d'une chaîne de lecture. - animal a écrit:
The Son de Philipp Meyer
Hum.... Des fois ça marche... des fois non. Là, non. Deuxième choix (tout est relatif) pour la chaîne et dispo sous la patte parce que cadeau, j'étais pourtant motivé, sur le fil c'était alléchant aussi !
Pourtant dès les premières lignes, le premier paragraphe, le souffle frais du doute a traversé mon esprit de lecteur. L'image du bulldozer s'est rapidement imposée. La mécanique de la construction annoncée dès l'arbre généalogique (à la fois utile et superflu), les chapitres alternant générations et personnages, les visions historiques et de grandeur, tout devait être grand et efficace. Mériter les louanges qui couvre le livre : "Merveille du siècle de l'année de cette semaine", "un suspens si haletant que j'ai oublié les nouilles sur le feu", "la sagacité du frisbee et l'élégance de l'aspirateur", toutes ces phrases choc qui promettent beaucoup.
Alors on attend. Puis on se dit que ça pourrait avoir l'air long les 550 pages, ensuite vers la moitié ce qui reste du soufflé continue de se dégonfler à vitesse de croisière... l'écriture, utilitaire, est assez quelconque : phrases standards de 15-20 mots, dialogues rudimentaires, et occasionnelles phrases profondes téléguidées. Ce qui a le plus manqué sa cible avec moi, qui m'a même déçu c'est la construction : l'arbre généalogique + la durée + le pays + une histoire pas jojo = pas forcément Faulkner.
Eli emmené par les Commanches, devenu l'un d'eux, revenu, ensuite avec le Sud pendant la Guerre de Sécession, le bétail et les chevaux et enfin le pétrole. C'est lui le moteur et l'exotisme de l'histoire et l'essentiel de l'Histoire. Jeannie, la femme dans le monde des hommes, business woman solitaire malgré elle. Pete le mélancolique face au racisme et à l'Amour contrarié avec la jeune voisine d'origine hispano-mexicaine. Eux plus accessoires.
Petit documentaire sur des Indiens libres mais violents aussi, cruels aussi, mais une société différente, chassée... quelques passages chocs (tortures, collectes de scalps,... ). Passé la moitié, le filon plus épuisé que ce Eli, qui vadrouille dans une vision américaine qui nous est plus connue, on découvre une "scène de fesses" toutes les dix pages. Sans doute pour maintenir l'intérêt du lecteur.
On ose à peine se demander ce qu'aurait donné la prise de risque de raconter tout ça, massivement, de façon linéaire, chronologique. Ça aurait peut-être pu... la structure "télévisuelle" en trois temps alternés, toujours, n'apportant pas grand chose ou rien, artifice dans l'air du temps, faux synonyme de virtuosité.
Il y a aussi que dans les limites de l'écriture, les personnages, surtout Pete et Jeannie se différencie peu, que les époques sorties de une ou deux références sont semblables. Les Indiens c'est plus pratique, plus différent. Mais comment imaginer le Mexique ou le Texas contemporain de la Première Guerre Mondiale ou juste après si l'on n'a rien ?
On lit la date au début du chapitre, on se creuse la tête, on repense à des films (La Horde Sauvage, Il était une fois la révolution ?), tout a l'air trop accessoire. On apprend quand même deux trois trucs comme devant un documentaire suivi du coin de l’œil, sur les Indiens d'abord et surtout, un peu sur l'histoire des Etats-Unis à travers celle de cet emblématique et vaste état central du Texas. La tentation de l'Est, les mythes de l'Ouest, la nature broutée jusqu'à la poussière... et les relations conflictuelles, conflit ouvert avec les voisins Mexicains... mais finalement on apprend peu, impression de décor pour presque rien.
Donc déception et ensemble assez faiblard voire scrupuleusement décevant. Je me passerai sans remords de American Rust.
Anyway, la chaîne c'est une expérience, on se demande parfois si l'on n'est pas cobaye ? mais on est content quand même à la fin, c'est une expérience. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Philipp Meyer Ven 23 Jan 2015 - 8:08 | |
| Ben merci, je pense pas le réessayer, finalement . | |
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| Sujet: Re: Philipp Meyer | |
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| | | | Philipp Meyer | |
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