[BD] Riff Reb's

Citation :

Riff Reb's, de son vrai nom Dominique Duprez, est un dessinateur et un scénariste de bande dessinée français.

Il nait en Algérie (1960) mais passe sa jeunesse au Havre. En 1983, il participe au Neuvième Cauchemar, un ouvrage collectif édité chez Ludovic Trihan. Installé à Paris, il fréquente l’Ecole des Arts Décoratifs et fait la rencontre d’Arthur Qwak. En 1984, ils fondent l’atelier Asylum.

En compagnie de Cromwell et Edith, sur un scénario de Ralph, Riff Reb’s entreprend en 1985, Le Bal de la sueur, premier volet des aventures de Sergeï Wladi, publié chez E.D.S. Deux ans plus tard, il récidive avec Aaargl, paru cette fois aux éditions Glénat. En 1988, pour ce dernier éditeur, il réalise "La Crève" sur un texte de J. Norman et participe à l’animation de Circus.

Il donne ensuite naissance à Myrtil Fauvette aux Humanoïdes Associés, une série dont il conçoit le scénario et le dessin (albums Parole de Diable, Tu descendras du ciel et Myrtil Fauvette contre Mister Clean en 1990, 1992 et 1995). Parallèlement, il collabore aux éditions Rackham avec "Dis bonjour à la dame", puis "Le kid et Bergson", un recueil codessiné par Arthur Qwak en 1991.

l a été lauréat de la 1ère édition du Prix de la BD Fnac en 2013 pour son album "Le loup des mers", adaptation du roman éponyme de 1904 de Jack London.
source: Babelio

Les adaptations d’œuvres littéraires unanimement reconnues pour leurs qualités ne sont pas des projets risqués. Lorsque cette adaptation s’inspire d’un livre de Jack London, elle l’est encore moins (essayez plutôt d’adapter en bande dessinée un livre comme Orlando de Virginia Woolf par exemple…) Avec Jack London, la transposition du texte au dessin suscite moins d’interrogations. La haute teneur du récit en actions, en lieux et en personnages clairement définis offre des valeurs sûres qui constituent une base stable. Mieux encore : en choisissant Jack London comme support d’une adaptation, Riff Reb’s s’est également assuré un support littéraire de choix. Jack London est un prototype hollywoodien de très grande qualité : richesse des actions, prose lyrique et puissante, mêlées à des réflexions métaphysiques dépouillées du jargon philosophique, fournissent les ingrédients qui éradiquent l’ennui à coups de machettes.
Mais à trop vanter Jack London, on finirait par oublier Riff Reb’s… Devant une œuvre aussi réussie que l’original Loup des mers, il fallait avoir le courage de se plonger dans les méandres du texte pour en retrancher certains épisodes, abrégeant certains évènements et se focalisant davantage sur certaines scènes pour en fournir un condensé qui tiendrait sur un peu plus d’une centaine de planches. Jusqu’à quel point les textes et dialogues se sont-ils échappés de leur support original ? Aucune indication ne nous est fournie et à moins d’avoir le livre de Jack London sous la main, on ne pourra le savoir. Il n’empêche, cela sent le Jack à plein nez : délicieuses railleries, entremêlement de la prose distinguée et du harponnage ordurier aussitôt suivi de métaphysique pragmatique, l’auteur original ne semble jamais bien loin.
Le dessin de Riff Reb’s suit cette ligne de conduite imposée par le genre de Jack London et transpose en dessin le caractère intransigeant et lyrique de sa prose. Les traits nets et précis opposent leur rigueur aux tons éclatants –bien que sombres- des couleurs. Entre deux planches s’intercale parfois une double page de gravure en noir et blanc –reflet sur un monde qu’on situe entre la réalité terrestre et l’imagination céleste. Son travail sur le texte de Jack London est une réussite sur tous les tableaux, et si le Loup des mers avait pu concevoir ce regret : « Mon tort à moi est d’avoir mis le nez dans les livres », le nôtre serait plutôt de n’avoir pas encore mis le nez dans l’œuvre originale de Jack London.

(Peut-être qu'un fil Riff Reb's  pourrait être créé ?)


Hommes à la mer (oct 2014)

3ème de la série.

De courtes histoires de Stevenson, B.Traven, Poe, Mac Orlan... sont mises en dessin par Riff Reb's.
Thèmes de la mer et marins. Les pirates et les trésors. Les femmes et les loups de mer. La solitude et la vie en commun.
Je pourrais difficilement mieux en parler que Colimasson pour Le loup des mers. Des traits fins et précis, très nets, des couleurs vives et pourtant très sombres, comme vernies, comme ces mers d'huile si calme où se cache le mystère. Des atmosphères d'une seule couleur où les contrastes surgissent des ombres.
Histoires fantastiques, mystérieuses, d'hommes à la mer, perdus en elle, avec elle, leur seul refuge ou leur tombeau, leur espoir fou ou leur déception mélancolique.
Entre les histoires, de grandes planches en noir et blanc, comme des gravures anciennes illustrant des contes légendaires, elles illustrent un extrait tiré d'une oeuvre de Mac Orlan ou B.Traven.

Je ne sais pas à quel point Riff Reb's a coupé dans les textes d'origine, parce que ça ne se sent pas. Ses histoires deviennent de véritables petites merveilles à savourer doucement, hypnotisé comme sous le chant d'une sirène.

Une vraie belle bande dessinée

Citation :

(Peut-être qu'un fil Riff Reb's pourrait être créé ?)

tu trouves la trop chouette bio&co qui va bien et ça se bricole ! (personnellement je n'y connais rien et autant que ce soit bien fait, alors, huhuhu...)

(et je suis obligé de remarquer certains des noms d'auteurs que je connais).

Oui mais je suis une grosse flemmarde !

Queenie a écrit:

Oui mais je suis une grosse flemmarde !

heureusement moi pas

Un grand merci à ton grand courage !