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| Jenni Fagan | |
| | Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Jenni Fagan Mar 30 Déc 2014 - 11:57 | |
| Née en 1977 (Livingstone, Ecosse), elle vit à Edimbourg. D'abord poète, elle a remporté beaucoup de prix pour ses oeuvres. Elle travaille comme écrivain en résidence dans les hôpitaux et les prisons. En 2012, elle sort son premier roman : La sauvage (The Panopticon). [Commentaire de livre à suivre. Je voulais mettre ceci en brouillon, mais apparemment ce n'est pas possible. Donc je vous fais don de ce fil vide, qui se remplira dans les prochaines semaines. Hasta Luego] | |
| | | rejeton Posteur en quête
Messages : 66 Inscription le : 08/05/2014 Localisation : Kent, Angleterre
| Sujet: Re: Jenni Fagan Mar 30 Déc 2014 - 23:48 | |
| J'ai lu The Panopticon (en anglais) surtout parce que Jenni Fagan était nommée sur la liste des meilleurs jeunes romanciers britanniques de Granta. Fagan elle-même était orpheline et elle a passé une partie de son enfance dans des orphelinats, foyers d'accueil, etc. Le roman raconte l'histoire d'Anais Hendricks, qui a seize ans et qui est, comme Fagan, orpheline. Au début du roman, elle arrive à une espèce de prison pour enfants, suite à une succession de crimes (drogues, agressions, etc.) Les jeunes femmes de ce prison sont, comme elle, des droguées, des rebelles et des asociales. On finit par comprendre (un peu) Anais et les autres, parce qu'elles ont mené une vie dure mais elles sont aussi des criminelles. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jenni Fagan Lun 5 Jan 2015 - 19:54 | |
| La sauvage.
Anais est une fille de l'assistance sociale : abandonnée à la naissance, vit en foyer, puis mère adoptive (qui meurt, conditions glauques), foyers, familles d'accueil, fugues, foyers... entre tout ça : drogue, alcool, sexe, vols, agressions, vandalisme... etc... Puis un jour, un truc grave. Une flic, avec qui elle avait des rapports tendus (Anais avait essayé de se plaindre d'elle pour brutalité et harcèlement), se retrouve dans le coma après avoir été tabassée. Anais, retrouvée couverte de sang, est suspectée. Installée au foyer Panopticon, elle essaye de se rappeler ce qui a pu se passer (elle était tellement défoncée ce jour là...), se fait une place, vit entre paranoïa, trips, routine, confrontation et "amitié".
Son passé, et toutes les inconnues en faisant partie, la hantent. Son ex copain qui la harcèle de sms depuis la taule. Son ex copine partit au fin fond de l'Inde alors que c'était son petit ilot de douceur. Sa mère, son père, son grand-père, dont elle ne sait rien. Sa mère adoptive, prostituée avec qui elle avait un équilibre et qui est morte brutalement.
Elle est agressive, mais se battre lui donne envie de vomir. Elle est une vraie dure, mais ne touchera jamais un cheveu d'un enfant ou d'un animal. Elle est d'un calme et d'une détermination incroyables. Ses délires paranoïaques la poussent dans des délires dignes de Philip K.Dick. Elle rêve de Paris, y aller, y vivre. Un fantasme poético-bohémien où elle se réfugie. Elle a aussi comme refuge des jours de naissance imaginaires qu'elle s'invente, quand le besoin de réconfort se fait trop fort. L'idéal : elle naît à Paris, de parents qui l'aiment et la chérissent.
Elle s'intègre tant bien que mal au nouveau groupe de jeunes du foyer : celle qui se taillade le bide, a le sida, et a eu deux enfants contaminés. Celle qui joue les gros dur, et contre qui elle doit se battre avant de devenir pote, les lesbiennes pleines d'amour et de projets improbables, le jeune et beau mec qui la reluque de loin, le crado boutonneux qui sodomise des chiens, le justicier violent... Les éducs... ceux qui ont peur d'elle, ceux qui l'étudient pour leur thèse, ceux qui l'ignorent, la considèrent comme irrécupérable, et Angus qui croit en elle.
L'écriture de Jenni Fagan est brute, orale, énergique, et lapidaire. Tout est à la première personne. Et tout colle parfaitement avec la personnalité d'Anaïs. On croirait l'entendre nous parler. Immersion complète. On croirait être un de ces jeunes paumés. Les métaphores, les ellipses, les va et viens, Fagan maîtrise la narration, donne l'impression de nous perdre dans des labyrinthes où l'on ne sait plus toujours où est la réalité et où est la fiction, mais non, elle nous garde, nous tient la main. Et nous montre avec une acuité le quotidien de ces jeunes adolescents perdus.
Les descriptions du foyer rappellent furieusement une prison, l'enfermement, la surveillance, le manque d'intimité, Fagan puise avec évidence dans ce qu'elle connaît sur le thème, et rend d'autant plus palpable la vie dans ce type d'établissement.
L'histoire d'Anaïs, et des autres personnages, est prenante, touchante, a un côté viscéral qui la rend intense. Reste que le texte tourne parfois un petit peu en rond, peine à avancer, et pose un regard au final plutôt naïf et convenu sur le monde de ces adolescents. Un livre comme un uppercut dont je ne suis pas certaine de sentir les effets longtemps. | |
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| Sujet: Re: Jenni Fagan | |
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| | | | Jenni Fagan | |
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