Wake in Fright / Outback / Reveil dans la terreur (1971)
Adaptation d'un roman de Kenneth Cook et réalisation de Ted Kotcheff sans doute plus connu pour avoir réalisé Rambo qui n'est pas un mauvais film, à défaut d'être parfait. Aussi quand on voit à l'affiche la ressortie de ce Wake in Fright et qu'on relève le nom du réalisateur il y a un gros point d'interrogation qui se dessine dans la tête !
En plus nous voilà partis pour l'Australie. Et dès le début on sent que ce réputé, supposé, "Délivrance en pire" ne va pas être là pour rigoler avec ses deux bâtiments bas et pourris et beaucoup de désert autour. Notre jeune instituteur blond et propre fait forcément tache face à son hôtelier cradingue mais on est encore loin du compte quant à la tournure que vont prendre ses vacances de Noël. On se doute bien qu'il ne rejoindra pas tout de suite sa jolie fiancée à Sidney et on a un peur pour lui.
On a peur et on imagine le pauvre type civilisé, avec ses livres et ses idées, perdu chez des sauvages alcooliques et dangereusement portés sur la violence et les mauvais coups, on imagine un classique combat inégal. Un peu à l'image de Délivrance, oui pourquoi pas, c'est un peu ce qu'on imagine. Oui mais là, en Australie, c'est plus tordu.
Quand de passage dans une petite ville minière avant de prendre l'avion notre instit se fait entraîner par le représentant des forces de l'ordre pour une visite sévèrement arrosée ça se complique. Dégoût et effroi le disputent à une envie de montrer qu'il n'est pas forcément en reste, et pris par le rêve qu'il pourrait échapper à l'éduc grâce à un peu de chance à un monstrueux jeu de pile ou face.... et bien il est coincé. Coincé et fauché dans un monde qui n'est pas le sien.
Victime effrayée et semi consentante d'un weekend monstrueux. Beaucoup de crasse, de bière, une infernale chasse au kangourou et un Donald Pleasence en médecin clochard endurci. Si on prend en compte que les locaux enragés sont d'une hospitalité et d'une honnêteté sans défaut les limites de la civilisation et de l'éducation sont bien malmenées mauvais penchants et condescendance inclus.
Très très tordu et vraiment mieux que pas mal. Férocement étonnant et problématique.