Jean Bottéro

Wikipédia a écrit :


Jean Bottéro (né le 30 août 1914 à Vallauris et mort le 15 décembre 2007 à Gif-sur-Yvette), est un dominicain français, historien assyriologue de renommée internationale, spécialiste de la bible et du Moyen-Orient antique.

Né à Vallauris où son père était potier Jean Bottéro entre au petit séminaire de Nice avant d'entamer son noviciat au couvent dominicain de Biarritz en 1931. Il prend l'habit en 1932 et vit au prieuré de Saint-Maximin où il s'intéresse à la théologie et à la métaphysique. Il est distingué par le père Marie-Joseph Lagrange, le fondateur de l’École biblique de Jérusalem, qui discerne sa vocation à l’exégèse et à l’archéologie.

Il enseigne la philosophie grecque, l'hébreu puis l'exégèse biblique à Saint-Maximin mais est suspendu alors qu'il refuse de créditer la Genèse d'un certificat d'historicité. Il s'installe alors dans un couvent dominicain parisien, poursuit ses recherches par l'étude de l'akkadien et traduit avec René Labat le Code d'Hammurabi. Interdit de retour à Saint-Maximin, où sa présence est considérée comme "un danger pour les jeunes", Bottéro intègre le CNRS en 1947 et est contraint à demander sa "réduction à l'état laïque" en 1950.

Il travaille de 1947 à 1958 en tant que chercheur au CNRS, participe à des fouilles au Moyen Orient avant d'obtenir une chaire d'assyriologie à l'École Pratique des Hautes Études à Paris où il deviendra directeur d'étude. Ses publications scientifiques lui confèrent une renommée internationale de premier plan que viendront appuyer des ouvrages de référence comme Naissance de Dieu. La Bible et l'Historien , Mésopotamie. L'Ecriture, la raison et les dieux ; Lorsque les dieux faisaient l'homme. Mythologie mésopotamienne outre la traduction de l'Épopée de Gilgamesh.

Babylone et la Bible / Entretiens avec Hélène Monsacré



Un livre quelque peu somme, et en même temps vivant, puisqu’il s’agit d’entretiens. Jean Bottéro y détaille d’abord son parcours (Les années d’apprentissage), sa formation au séminaire, chez les Dominicains, ses choix d’objets d’études, et ce qui l’a finalement mené à la Mésopotamie. C’est assez étrange d’ailleurs, mais il n’y parle pas du tout religion, on n’apprendra pas pourquoi il a voulu à 11 ans entrer au petit séminaire. Mais très jeune, la forte personnalité de Jean Bottéro apparaît, elle lui attache des amitiés (le père Lagrange) comme des inimitiés. Et au final le pousse en dehors de l’église.

Dans les chapitres suivants est abordée la Mésopotamie : l’écriture, la littérature, la religion, la cuisine…Jean Bottéro tient à l’aborder en historien, en partant des textes écrits, mais qu’il s’agit non seulement de décrypter, mais surtout à leur donner sens. Au-delà des mots, tenter de comprendre la mentalité et la spécificité de ces cultures, et des hommes qui y ont vécus.

Puis un retour à la Bible, comme une évidence. Puisque Jean Bottéro s’est intéressé à la Mésopotamie pour « comprendre ce qu’il y avait derrière la Bible », la Mésopotamie le ramène tout naturellement à son premier sujet d’études. Pour analyser les influences, les emprunts, mais aussi saisir les différences et les spécificités.

Ayant déjà lu plusieurs livres de Jean Bottéro précédemment, celui-ci m’a par moments semblé redondant sur certains aspects, car l’historien y reprend, et c’est normal, des choses qu’il a écrites par ailleurs, sur certains points, et là aussi c’est dans le principe du livre, d’une façon moins approfondie. Du coup, la première partie, biographique, m’a peut être plus intéressée que le reste, parce que je ne connaissais pas son parcours en détail. Certaines pages, en particulier sur la vie quotidienne, m’ont aussi pas mal intéressées, car grâce aux questions d’Hélène Monsacré, Jean Bottéro développe des points que pour part je n’ai pas le souvenir d’avoir vu abordés dans ces livres, ou il fait sous un autre angle, ce qui donne de l’intérêt aux problématiques. Jean Bottéro se dévoile dans ce livre comme une personnalité entière, avec des opinions tranchées, n’hésitant pas à dire ce qu’il pense des idées ou des gens. Passionné , et sans doute pas forcément facile à vivre au quotidien. Mais passionnant dès qu’il parle des sujets dont il s’occupe.

Un livre qui peut être une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas encore ce grand historien, il en apprendra moins à ceux qui ont déjà eu l’habitude de fréquenter ses livres, et sera surtout la découverte d’un homme et d’un parcours, au-delà du savant. L’un permettant peut être mieux de saisir l’autre.

J'ai ouvert ce fil en désespoir de cause...Mais je tiens à dire à eXPie que c'est une honte.

Expie planque toi !

merci Arabella je note dans un coin de mon carnet !

Arabella a écrit:

Ayant déjà lu plusieurs livres de Jean Bottéro précédemment, celui-ci m’a par moments semblé redondant sur certains aspects, car l’historien y reprend, et c’est normal, des choses qu’il a écrites par ailleurs, sur certains points, et là aussi c’est dans le principe du livre, d’une façon moins approfondie. Du coup, la première partie, biographique, m’a peut être plus intéressée que le reste, parce que je ne connaissais pas son parcours en détail. Certaines pages, en particulier sur la vie quotidienne, m’ont aussi pas mal intéressées, car grâce aux questions d’Hélène Monsacré, Jean Bottéro développe des points que pour part je n’ai pas le souvenir d’avoir vu abordés dans ces livres, ou il fait sous un autre angle, ce qui donne de l’intérêt aux problématiques. Jean Bottéro se dévoile dans ce livre comme une personnalité entière, avec des opinions tranchées, n’hésitant pas à dire ce qu’il pense des idées ou des gens. Passionné , et sans doute pas forcément facile à vivre au quotidien. Mais passionnant dès qu’il parle des sujets dont il s’occupe.

Un livre qui peut être une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas encore ce grand historien, il en apprendra moins à ceux qui ont déjà eu l’habitude de fréquenter ses livres, et sera surtout la découverte d’un homme et d’un parcours, au-delà du savant. L’un permettant peut être mieux de saisir l’autre.

C'est effectivement l'impression que j'ai eue : celle d'un résumé très accessible, permettant ensuite d'approfondir avec d'autres de ses livres. Comme, me concernant, c'était le premier de Bottéro que je lisais, c'était très bien. Vraiment très intéressant.
Concernant l'écriture cunéiforme, par exemple, j'avais toujours bêtement pensé qu'il n'y avait qu'une langue écrite ainsi. Ce qui était évidemment idiot de ma part (comme s'il n'y avait qu'une langue écrite avec nos lettres à nous...).

Arabella a écrit:

J'ai ouvert ce fil en désespoir de cause...Mais je tiens à dire à eXPie que c'est une honte.

(il faudra quand même que je griffonne quelque chose... quand j'emprunte un livre en bibliothèque, ça "m'oblige" à écrire un truc dessus avant de le rendre, mais quand je l'ai acheté, je n'ai pas cette pression...)

Tous les livres de Jean Bottéro que j'ai lu (et je les ai presque tous lus) sont très accessibles, et peuvent être lus par des non spécialistes. Il n'utilise pas de jargon spécialisé à tout bout de champ, et en plus il a une belle écriture, et c'est toujours lumineux et très agréable à lire. Ce qui est loin d'être le cas de tous les spécialistes de la Mésopotamie. Il a en fait toujours l'air de raconter une histoire. Et il est excellent traducteur, par exemple dans l'Epopée de Gilgamesh.

Au commencement étaient les dieux

Il s'agit d'un livre composé d'un certain nombre d'articles écrits pour la revue L'Histoire et traitant de la Mésopotamie essentiellement, mais aussi en partie de la Bible, les deux grands sujets d'étude de Jean Bottéro.

Comme toujours c'est brillant et documenté, tout un étant intéressant et parfaitement accessible. Si on a déjà lu l'auteur, on se retrouve en terrain connu, il nous parle encore du Déluge, de Job, et Moïse. Et le principe d'articles écrits pour être publiés séparément fait que dans quelques introductions on trouve des redites ou redondances d'un texte à l'autre. Mais certains sont plus originaux, ou approfondissent un élément de la culture mésopotamienne ou biblique. Il y a par exemple un texte sur le vin, dans lequel nous apprenons d'ailleurs que les mésopotamiens étaient avant tout producteur et consommateurs de bière, boisson roi dans cet ancien pays, Un manuel du brasseur a d'ailleurs subsisté. Et la dernière partie, plus consacrée à la Bible, contient aussi des présentations différentes de certains thèmes.

Instructif et passionnant.

Cela fait longtemps qu'il me tente, Bottero. Si seulement le temps était étirable à l'envi !

Je pense que devrais apprécier. Et cela se lit vraiment très facilement.

je le note pour ne pas l'oublier. Un jour viendra peut-être où j'aurai l'opportunité de le lire ...

On le trouve facilement, une opportunité devrait pouvoir se présenter.

Arabella a écrit:

On le trouve facilement, une opportunité devrait pouvoir se présenter.

Et à des prix abordables
Sinon il reste toujours les bibliothèques ...

Il y a des poches et les bibliothèques sont nombreuses à posséder quelques exemplaires....

Arabella a écrit:

Tous les livres de Jean Bottéro que j'ai lu (et je les ai presque tous lus) sont très accessibles, et peuvent être lus par des non spécialistes. Il n'utilise pas de jargon spécialisé à tout bout de champ, et en plus il a une belle écriture, et c'est toujours lumineux et très agréable à lire. Ce qui est loin d'être le cas de tous les spécialistes de la Mésopotamie. Il a en fait toujours l'air de raconter une histoire. Et il est excellent traducteur, par exemple dans l'Epopée de Gilgamesh.

Arabella a écrit:

Je pense que devrais apprécier. Et cela se lit vraiment très facilement.

J'ai déjà trois ou quatre livres de lui dans mon étagère (en plus depuis assez longtemps   )
Je dois absolument les essayer à très bientôt !

(j'imaginais un monsieur plutôt corpulent/dodu comme Pastoureau à cause de Botero le peintre. )

On peut aussi écouter Bottéro sur le net : Entretiens du Louvre