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| Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] | |
| | Auteur | Message |
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Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Jeu 30 Avr 2015 - 11:35 | |
| A ceux qui s'intéressent à l'histoire allemande (celle de la RFA) aprés le régime nazi et comment le pays a été amené à faire face à ses démons, allez voir " Le Labyrinthe du silence ", un tès bon film de Giulio Ricciarelli avec d'excellents acteurs. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Jeu 30 Avr 2015 - 11:46 | |
| J'ai vu la bande annonce, cela a l'air bien joué et efficace, mais comme toujours pour moi, la question est s'il agit uniquement d'un film qui vaut par son sujet, où s'il y a aussi un projet artistique ? | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Ven 1 Mai 2015 - 0:40 | |
| - Maline a écrit:
- A ceux qui s'intéressent à l'histoire allemande (celle de la RFA) aprés le régime nazi et comment le pays a été amené à faire face à ses démons, allez voir " Le Labyrinthe du silence ", un tès bon film de Giulio Ricciarelli avec d'excellents acteurs.
- Arabella a écrit:
- J'ai vu la bande annonce, cela a l'air bien joué et efficace, mais comme toujours pour moi, la question est s'il agit uniquement d'un film qui vaut par son sujet, où s'il y a aussi un projet artistique ?
C'est un film qui est essentiel par son sujet et il vaut mieux que l'arbre ne cache pas la forêt, c.-à-d. que le coté artistique supplante le fonds. Le film décrit très bien et subtilement la société ouest-allemande après la 2e guerre mondiale. Il arrive à parler des horreurs d’Auschwitz sans les montrer explicitement, il n’y a que la musique qui crée des moments d’intenses émotions. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Ven 1 Mai 2015 - 21:13 | |
| Le labyrinthe du silencePas facile de parler du film. Il est vraiment fort et sur presque toute la longueur et en même temps il présente des défauts assez visibles. Question de goût mais si l'image est pas mal il y a quelque chose d'assez plat dans le rendu, pas non plus télévisuel au mauvais sens du terme, mais. Et puis ce n'est pas le plus important car effectivement comme le souligne maline il est possible que le sujet s'accommode mal de trop d'effets. C'est plus le mélange des objets du film qui s'avère relativement déstabilisant. Il y a d'une part les faits mis au second plan si on peut dire pour se concentrer aussi sur l'enquête, l'action de gratter un présent qui dérange autant qu'un passé. Et il y a le fait de faire ça dans un film d'aujourd'hui. Côté moins il y a les développements précipités sur le dernier tiers ou quart du film qui viennent assombrir la quête de justice, j'ai trouvé ça un peu schématique et maladroit, au même titre que la focalisation sur l'objet de l'enquête et du procès. Bien que ce soit le sujet du film on a un peu l'impression d'une limitation à Auschwitz ce qui malgré son importance fait perdre un niveau de profondeur. A moins que cette perte soit surtout ressentie par le spectateur étranger ? Une fois sortie du tout blanc tout noir (vision maladroitement soulignée) le film se perd un peu, ce qui est logique mais frustrant. d'autant plus qu'on perd malgré tout une part du gris historique collectif (au delà de l'Allemagne d'ailleurs). Ce qui est stimulant c'est la vision de capacité de remise en cause d'une société par elle-même selon un processus relativement serein. Ça questionne aussi notre aujourd'hui tout en étant diffus, parfois on ne sait pas bien si c'est là quand même ? Mais c'est fort comme film et certainement pas inutile. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Ven 1 Mai 2015 - 22:31 | |
| Merci de ton commentaire, Animal. Je situe mieux ce film maintenant. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Sam 2 Mai 2015 - 0:10 | |
| il est bancal mon commentaire. tu en avais trouvé quoi de La vie des autres ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Sam 2 Mai 2015 - 9:37 | |
| - animal a écrit:
- il est bancal mon commentaire. tu en avais trouvé quoi de La vie des autres ?
Je ne l'ai pas vu. Mais je pense que si le commentaire est bancal, c'est qu'il y a une raison dans le film.
Dernière édition par Arabella le Sam 2 Mai 2015 - 20:27, édité 1 fois | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Sam 2 Mai 2015 - 10:09 | |
| roooooh... ça pourrait être dans le panda que c'est bancal | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Sam 9 Mai 2015 - 22:19 | |
| Le labyrinthe du silence
J'ai aussi trouvé la mise en scène relativement terne et plate, s'effaçant toujours devant le sujet historique qui reste cependant passionnant de bout en bout, même si la focalisation sur la prise de conscience et les états d'âme du jeune procureur Radmann est un peu insistante et maladroite.
Le film est particulièrement pertinent lorsqu'il suit une réflexion collective, à la recherche d'un avenir. L'impasse d'un aveuglement par rapport à la seconde guerre mondiale est constatée mais il apparait que cette amnésie symbolique était paradoxalement indispensable pour réaliser une reconstruction si rapide, puis éviter l'ampleur d'un conflit de générations. La libération d'une parole reste inévitable afin d'accepter un traumatisme et le poids d'un héritage historique : la voie étroite de la justice incarne alors cet accomplissement, qui dans son humilité ne représente ni l'illusion d'une réparation, ni une vengeance contre soi-même. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Ven 19 Juin 2015 - 12:06 | |
| Le labyrinthe du silenceJe suis assez d'accord sur les avis exprimés ci-dessus. C'est un film « implacable » sur la nécessité de la justice comme du pardon, qu'a connue l'Allemagne pour se relever après les camps. Il y a un côté historique assez rigoureux bien qu'il mêle fiction et objectivité (le personnage principal est en fait le reconstitué à partir de trois procureurs qui sont intervenus à ce moment-là), un côté réflexion sur le bien et le mal et leur inextricable intrication, et un côté construction d'une personnalité, passage de la jeunesse pleine de certitudes aux doutes de l'âge adulte. Tout ceci plutôt habilement entremêlé, et si quelque chose me rebute ici, c'est bien le côté « implacable » qui , c'est le moins qu'on puisse dire, n'est pas traité dans la légèreté, tant dans le jeu des acteurs que dans la réalisation . Mais il y a aussi quelques idées assez fortes( les témoignages des survivants sans le son, qui m'ont beaucoup plus émue que les larmes du père des deux petites filles, la scène de rupture où on ne parle que de la manche de la veste), et un réellement bon scénario. Au total, malgré ses défauts, j'ai trouvé ce film sincère et utile, il a réveillé en moi des souvenirs de Z de Costa-Gavras | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Le labyrinthe du silence [Giulio Ricciarelli] Dim 21 Juin 2015 - 10:10 | |
| - Maline a écrit:
- A ceux qui s'intéressent à l'histoire allemande (celle de la RFA) aprés le régime nazi et comment le pays a été amené à faire face à ses démons, allez voir " Le Labyrinthe du silence ", un tès bon film de Giulio Ricciarelli avec d'excellents acteurs.
Et bien, j'ai adoré ce film. Mais il implique certainement une connaissance - que je n'ai pas - importante de l'Histoire allemande lors de l'après-guerre. Contrairement à ce qui a été dit, j'ai trouvé que le réalisateur réussit un tour de force: il remonte les éternelles questions et stimule la réflexion sur le sujet. Le labyrinthe est partout : dans l'impossibilité qu'à le procureur d'obtenir des réponses (la nécessité de se protéger pour certains, la volonté de se taire pour les rescapés d'Auschwitz - espèrent-ils oublier l'inoubliable ? ont-ils peur ? - la volonté de passer à autre chose pour les autres - à l'image du vice-procureur qui prend à parti le jeune Radmann en parlant de son service dans la Wermacht). C'est aussi, bien sûr celui des des archives de l'administration nazie, immenses, sombres, interminables. Une implacabilité dans le film ? Certes Radmann, découvrant l'horreur d'Auschwitz et le nombre d'Allemands adhérents au parti nazi, éreinté à force de recherches d'écoutes de témoignages certainement tous plus poignants les uns que les autres, veut focaliser sa haine contre un seul, Mengele, avant de tomber dans le désespoir. Pour lui, alors, tous les allemands sont coupables ou complices, y compris lui, indirectement, comme s'il avait hérité de son père cette période noire de l'Histoire de l'Allemagne. Le recadrage du procureur Bauer sur le sujet après l'omnubilation de Radmann contre Mengele s'applique aussi à la deuxième partie : le but n'est pas de savoir qui est coupable, demi-coupable ou innocent, mais de "crever l'abcès" du silence qui risque de scléroser le pays; de réintégrer l'ampleur de l'horreur dans la société allemande à travers un seul et unique procès : Auschwitz. Et là, on touche un sujet primordial : l'existence ou non de responsabilité collective d'un peuple existe t'il ? Après tout, même si le gouvernement totalitaire avait trouvé des boucs-émissaires (juifs bien sûr, mais aussi tziganes, homosexuels, déficients mentaux et j'en oublie), utilisant alors le populisme et la doctrine conspirationniste, le peuple allemand est plus victime que coupable de régime totalitaire. Aucune opposition n'est permise, laissant aux détracteurs le choix de l'exil ou du camp concentrationnaire, de la mort - ces derniers furent oubliés de l'Histoire. - Spoiler:
En fait, ça me rappelle un article de Dwight MacDonald, publié en mars 1945 dans "Politics" :
Après la retranscription d'un extrait d'article paru dans le même magazine en août 1944, "L'article de Bruno Bettelheim sur les conditions de vie dans les camps de concentration, paru l'an passé, explique précisément en quoi le contrôle de l'individu aboutit à rendre les valeurs nazies acceptables par tous, y compris par les antinazis. Et le petit traité du major Applegate, "Tuer ou être tué", montre bien que la volonté consciente de briser les inhibitions de l'homme civilisé n'est pas l'apanage des nazis" .
Plus loin, ayant parlé des atrocités commises par et pour des gouvernements américains, anglais et d'autres : "Mais tout cela est monstrueux, pensez-vous ? Nous autres, les gens ordinaires, ne faisons pas ces choses-là. C'est l'oeuvre de quelques dirigeants politiques ; la majorité des Américains, des Anglais et (peut-être, qui sait ?) des Russes déplore de tels agissements et soutient bien des politiques différentes. Ou, si celà n'est pas le cas, c'est parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion de prendre conscience des enjeux réels. De toute façon, moi, je refuse toute responsabilité pour ces horreurs... ...Précisément. Et les Allemands pourraient dire la même chose. Si vous leur dites: "Mais pourquoi ne vous êtes-vous pas débarassés d'Hitler si vous n'approuviez pas sa politique ?" il pourraient répondre : "Mais vous, les Anglais et les Américains, il vous suffisait de voter contre votre gouvernement pour le renverser, tandis que nous, nous risquions notre peau rien qu'en le critiquant..."
Il y a une foule d'autres idées, la nécessité de reconstruction du pays et du peuple allemand, certes battu mais surtout, à mon avis, brisé par 12 ans de nazisme (corrigez-moi si je me trompe) me viennent à l'esprit, mais je vais m'arrêter là. Bravo et merci à Giulio RICCIARELLI, à ses acteurs et à son équipe ! @Maline : Si tu te rappelles d' ouvrages sur l'Histoire de l'Allemagne après le régime nazi - pour les béotiens sur l'Histoire de l'Allemagne et en français, s'il te plaît -, je suis preneur | |
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