Le Portugal

colimasson a écrit:

ça me donne envie de lire Dernier train pour Lisbonne de mon cher Pessoa.

l'auteur de Dernier train pour Lisbonne s'appelle Pascal Mercier
mais je te souhaite bon voyage à deux reprises - bonne lecture, ce livre est et bon voyage réel

kenavo a écrit:

colimasson a écrit:

ça me donne envie de lire Dernier train pour Lisbonne de mon cher Pessoa.

l'auteur de Dernier train pour Lisbonne s'appelle Pascal Mercier
mais je te souhaite bon voyage à deux reprises - bonne lecture, ce livre est et bon voyage réel

Euh...Pascal Mercier, c'est Train de nuit pour Lisbonne!
Mais je ne pense pas, en effet, que Pessoa ait écrit un "Dernier train pour Lisbonne"?

coline a écrit:

Euh...Pascal Mercier, c'est Train de nuit pour Lisbonne!

en effet... je vois train et Lisbonne... et cela ne peut être que Mercier

kenavo a écrit:

coline a écrit:

Euh...Pascal Mercier, c'est Train de nuit pour Lisbonne!

en effet... je vois train et Lisbonne... et cela ne peut être que Mercier

Quel bon souvenir!

Je me suis bien rendue compte qu'il n'avait rien écrit de tel en cherchant désespérément ce bouquin à la bibliothèque ce matin.
En revanche, Pessoa a bien écrit un livre qui s'intitule Lisbonne...

coline a écrit:

Fernando Pessoa et Lisbonne...Lisbonne et Fernando Pessoa...

Indissociables la ville et le poète. L'ombre de Pessoa plane partout sur Lisbonne...
C'est justice pour ce poète majeur totalement ignoré de son vivant...

Demain, je continuerai surr ce sujet mais dès ce soir j'avais envie de poster une image.
C'est sur la stèle qui est le tombeau de Pessoa (dans le cloître du Monastère des Jeronimos à Lisbonne) que j'ai pris cette photo sur laquelle s'inscrivent des vers de Pessoa qui me plaisent beaucoup. Ils sont signés du nom de l'un des hétéronymes du poète: Alberto Caeiro.



"Il ne suffit pas d'ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et le fleuve.
Il ne suffit pas de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs."

Dans le cloître des Jéronimos, la foule photographie et se photographie à l'infini, c'est parfois à mourir de rire ces mises en scène de touristes pour faire LA photo souvenir qui dira "J'y étais"...
Elle passe sans un regard, ou presque, devant la sobre stèle qui sert de tombeau à Fernando Pessoa...
Je me suis assise en face pendant une demie-heure à observer la foule indifférente au poète aux 27543 manuscrits...

"Je ne suis personne, personne. Je suis le personnage d'un roman qui reste à écrire, et je flotte, aérien, dispersé sans avoir été, parmi les rêves d'un être qui n'a pas su m'achever."


Sur la magnifique Place du Commerce aux façades peintes en jaune, au bord du Tage, un très vieux café garde le souvenir de la présence assidue de Fernando Pessoa dans ses murs: Le Café Martinho da Arcada.
La place précise qui y était la sienne:


"Je suis venu ici pour n'attendre personne,
Seulement pour voir les autres attendre.
Pour être les autres qui attendent,
Pour être l'attente de tous les autres."

Et au-dessus de la table où il s'installait, un poème autographe de 1926:


"On dit?
On oublie.
On ne dit pas?
On devrait dire.
On fait?
Fatal.
On ne fait rien?
Egal.
Pourquoi
Attendre?
Tout est
Rêve."

Dans le métro récent de Lisbonne, une station est ornée d'azulejos qui lui rendent hommage:


"Je suis les faubourg d'une ville qui n'existe pas, le commentaire prolixe d'un livre que nul n'a jamais écrit."


"Je me suis créé écho et abîme, en pensant. Je me suis multiplié, en m'approfondissant.[...] Pour me créer, je me suis détruit; je me suis tellement extériorisé au-dedans de moi-même, qu'à l'intérieur de moi-même je n'existe plus qu'extérieurement."


"Je suis la scène vivante où passent diversacteurs, jouant diverses pièces."

Ce sont toutes ces citations qui m'ont dissipée.
Les as-tu extraites d'un livre en particulier ou pas ?

Celle-ci je suis certaine de l'avoir prise sur la stèle de son tombeau:
"Il ne suffit pas d'ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et le fleuve.
Il ne suffit pas de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs."

C'est dommage, on ne voit plus mes photos!


Pour les autres, je t'avoue que je ne me souviens plus où je les ai prises (j'ai pas mal d'ouvrages de Pessoa, j'ai eu ma "période Pessoa" qui a duré assez longtemps.   )

Il faut que tu ailles en pélerinage:
- au Café Martinho da Arcada sur la Place du Commerce où il avait ses habitudes(prends-y seulement un verre, une de mes amies y a déjeuné hier et elle m'a dit que ce n'était pas terrible)


- voir sa stèle dans le couvent des Jeronimos


Ce n'est pas spectaculaire mais c'est une question d'atmosphère...de se sentir un peu plus proche de Pessoa...

coline a écrit:

Il faut que tu ailles en pélerinage:
- au Café Martinho da Arcada sur la Place du Commerce où il avait ses habitudes(prends-y seulement un verre, une de mes amies y a déjeuné hier et elle m'a dit que ce n'était pas terrible)
- voir sa stèle dans le couvent des Jeronimos

La nourriture n'a rien d'exceptionnel, c'est vrai. Mais bon, de mémoire, il y a le profil de Pessoa sur les serviettes en papier.
Ah, le couvent des Jeronimos, et Belem en général ! C'est quelque chose !

eXPie a écrit:

coline a écrit:

Il faut que tu ailles en pélerinage:
- au Café Martinho da Arcada sur la Place du Commerce où il avait ses habitudes(prends-y seulement un verre, une de mes amies y a déjeuné hier et elle m'a dit que ce n'était pas terrible)
- voir sa stèle dans le couvent des Jeronimos

La nourriture n'a rien d'exceptionnel, c'est vrai. Mais bon, de mémoire, il y a le profil de Pessoa sur les serviettes en papier.
Ah, le couvent des Jeronimos, et Belem en général ! C'est quelque chose !

Tout à fait d'accord!

Bien noté les lieux du pèlerinage pessoaien. Un endroit pas terrible ? ça ne m'étonne pas, étant données la modestie et l'indifférence de Pessoa...

Rétrospective portugaise jour par jour...

Après 2h30 d'avion et 3h de voiture, arrivée au village de Saimence à proximité de Seia. On se situe dans la région "montagneuse" du Portugal bien que le sommet ne culmine pas à plus de 2000m...

Un petit coup de carte Wikipédia:

Lien


Vélo toute la journée à l'intérieur des forêts et découverte d'un paysage rocailleux, encore vaguement desséché par l'été. Mieux que les forêts humides des Alpes. Traversée de champs remplis de pêchers, de figuiers, de pommiers et de vigne, à se croire dans l'Eden...





On peut rouler des heures sur les routes en rencontrant à peine une voiture ou un habitant des lieux... Le village perd tous ses habitants. Les portugais (du coin ?) rêvent de s'expatrier en Allemagne, en France ou en Suisse et la famille de mon copain (ses parents ont émigré en France lorsqu'il avait quelques mois) sont un modèle de réussite, alors que la réalité ici n'est pas aussi glorieuse que ce qu'ils imaginent. Il faut reconnaître toutefois que la France semble donner davantage de moyens de concrétiser ses ambitions...





Pour des vacances au calme et dans la quasi-solitude, c'est le paradis de quelques semaines...

merci Coli, mais j'attends la suite

colimasson a écrit:

Rétrospective portugaise jour par jour...

Après 2h30 d'avion et 3h de voiture, arrivée au village de Saimence à proximité de Seia. On se situe dans la région "montagneuse" du Portugal bien que le sommet ne culmine pas à plus de 2000m...







On peut rouler des heures sur les routes en rencontrant à peine une voiture ou un habitant des lieux... Le village perd tous ses habitants. Les portugais (du coin ?) rêvent de s'expatrier en Allemagne, en France ou en Suisse et la famille de mon copain (ses parents ont émigré en France lorsqu'il avait quelques mois) sont un modèle de réussite, alors que la réalité ici n'est pas aussi glorieuse que ce qu'ils imaginent. Il faut reconnaître toutefois que la France semble donner davantage de moyens de concrétiser ses ambitions...

La première fois que je suis allée au Portugal (environ vers 1986, et pour un mois), nous avions longé la côte jusqu'au Sud (Algarve) et nous étions remontés par ces régions du centre...A l'époque on se serait cru au siècle dernier, nous voyions par exemple battre le blé au fléau, les femmes en noir portaient toutes les charges sur leur tête, et les routes étaient en très mauvais état, très peu fréquentées, beaucoup étaient sans issues, ne menant qu'à un village et nous avions adoré ce voyage pour avoir découvert plusieurs visages du pays.

colimasson a écrit:

Les portugais (du coin ?) rêvent de s'expatrier en Allemagne, en France ou en Suisse

...ou au Luxembourg

Spoiler:

merci en tout cas pour ces premières impressions et images... envie de découvrir ce pays moi-même aussi un de ces jours

Bon retour à la civilisation Coli, gorgée de solitude! Je vais suivre donc au jour le jour ta rétrospective!