Nadine Labaki

Comédie dramatique réalisé par Nadine LabakiCe film libanais- français a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2007.


Synopsis

Citation :

A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient. Layale est la maîtresse d’un homme marié. Elle espère encore qu’il va quitter sa femme. Nisrine est musulmane et va bientôt se marier. Mais elle n’est plus vierge et s’inquiète de la réaction de son fiancé. Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes, en particulier cette cliente qui revient souvent se faire coiffer. Jamale est obsédée par son âge et son physique. Rose a sacrifié sa vie pour s’occuper de sa sœur âgée. Au salon, les hommes, le sexe et la maternité sont au cœur de leurs conversations intimes et libérées

Caramel : A la fois doux et dur, croquant ou onctueux, une petite friandise dont on se délècte avec envie, et qui sert parfois aux épilations dans certains pays ... Impossible déjà de ne pas penser au Venus beauté de Tonie Marshall: Au travers de ces personnages aux parcours et caractères bien différents, ce sont les mêmes confessions, les mêmes aspirations ou angoisses qui resurgissent...Les simples émotions de la vie de toute femme quelque soient les frontières...

J'ai beaucoup aimé cette comédie fraîche et légère en apparence, mais qui nous montre une image du Liban inconnue, et en tout cas pertinente , loin des bombes et des conflits de ce pays meurtri . Les contraintes (religieuses ou sociales) l'hypocrisie de toute société, sont ici dénoncées habilement, sans parti pris, ni trait appuyé...
La réalisatrice ( qui y tient aussi le premier rôle; la ravissante Nadine Labaki ) se contente de soulever le voile délicatement, mais avec humour, fantaisie et une vraie tendresse pour son pays ce qui confère beaucoup de charme à son film...Un vrai délice: sensuel et attachant :) !

J'ai vu ce soir ce film charmant...Je vous en dirai plus demain...

je dois avouer que la bande annonce ne m'attire pas du tout ...

Si je vais en salle ce soir ce sera pour Caramel. Tous ceux qui l'ont vu autour de moi s'en réjouissent.

Pour Chap' et moi ce sera ce soir à la séance de 18h30

Citation :

Pour Chap' et moi ce sera ce soir à la séance de 18h30

Quelle chance!!
Bon, je viens de voir La vie des autres, c'était très bien...Pas le même genre quand même.

Cali a écrit:

je dois avouer que la bande annonce ne m'attire pas du tout ...

ICI

Elle est, je trouve, un bon reflet du film, question atmosphère, si ce n'est qu'il s'en dégage surtout le côté superficiel...
Or, sous cet aspect superficiel, excessif, coloré, méditerranéen, il dresse le portrait de femmes d'aujourd'hui , à tous les âges de la vie (et si elles sont de Beyrouth, le film a aussi un caractère universel).

L'une vit dans l'attente du coup de klaxon de son amoureux, marié...
L'autre se prépare à son mariage, prise à la gorge par les traditions familiales et religieuses...
La troisième semble vivre avec bonheur son homosexualité, à côté de ses deux amies...
La quatrième est dans un combat pathétique contre la vieillesse...
La cinquième qui est déjà dans la vieillesse se rêve un nouvel amour...
Et la sixième, soeur de la précédente, a sombré dans la folie parce qu'il y a bien longtemps, elle a attendu en vain, une lettre de son amoureux...

Que tout cela se passe dans un salon d'esthétique et coiffure a de quoi, peut-être, agacer certaines spectatrices qui refusent de voir la femme cantonnée à cet univers...Tiens...c'est vrai au fait?...Pourquoi pas dans une bibliothèque ou une librairie?

J'ai trouvé Caramel bien plus attrayant de par son exotisme et sa différence , que Venus Beauté (je me suis toujours demandée d'ailleurs comment il avait obtenu le César )
Il faut au moins aller voir ce film pour avoir une autre idée du Liban, un Liban vivant et coloré, chaleureux et drôle, loin des images chocs que nous renvoie de lui l'actualité ...

j'avais hésité à aller le voir et puis finalement... flemme, fatigue... ou besoin de me tenir à distance de l'ambiance décrite (c'est bien ce à quoi je pensais)... enfin se tenir à distance pas parce que je trouve ça mauvais, plutôt une façon animale de se conserver l'esprit au frigo

aeriale a écrit:

J'ai trouvé Caramel bien plus attrayant de par son exotisme et sa différence , que Venus Beauté (je me suis toujours demandée d'ailleurs comment il avait obtenu le César )
Il faut au moins aller voir ce film pour avoir une autre idée du Liban, un Liban vivant et coloré, chaleureux et drôle, loin des images chocs que nous renvoie de lui l'actualité ...

Oui, c'est le vrai Liban , enfin surtout Beyrouth, qui est une des villes les plus festives que je connaisse. J'adore ce film.
Au fait, le nouveau film de Nadine Labaki (aeriale, tu pourrais changer le nom de la réalisatrice dans l'intitulé du fil, please ) sort le 14 septembre :

traversay a écrit:

Oui, c'est le vrai Liban , enfin surtout Beyrouth, qui est une des villes les plus festives que je connaisse. J'adore ce film.
Au fait, le nouveau film de Nadine Labaki (aeriale, tu pourrais changer le nom de la réalisatrice dans l'intitulé du fil, please ) sort le 14 septembre :

C'est fait mon capitaine!
Et j'irai le voir surement aussi ce dernier...

Et maintenant, on va où ?

Citation :

Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien.

Et maintenant, on va où ? C'est une bonne question et, incidemment, la dernière phrase prononcée dans le film éponyme de Nadine Labaki, résultat d'une situation originale, qu'il serait indécent de dévoiler, d'autant plus que ce dernier quart d'heure est ce qu'il y a de mieux dans la dernière réalisation de la cinéaste révélée par Caramel. Nadine Labaki choisit la voie du conte oriental pour nous sensibiliser à l'absurdité des conflits religieux qui ont ensanglanté le Liban depuis plusieurs décennies. Il était donc une fois un petit village, à la paix apparente, mais précaire, où les communautés musulmane et chrétienne faisaient mine de bien s'entendre, en attendant l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres. Il était une fois les femmes de ce petit village, qui en avaient plus qu'assez de pleurer les morts, qui, un fils, qui, un mari, qui, un père. Et dont la mission était d'éviter tout conflit susceptible de dégénérer. On aura compris que le propos du film est généreux et chaleureux, inattaquable par principe. A l'écran, le mélange de comédie à l'italienne, parfois chantée, et de tragédie antique, sur fond de guerre larvée, a cependant parfois un peu de mal à passer la rampe. A quoi est-ce dû ? Peut-être à une nonchalance de mise en scène, un manque de rigueur et une certaine confusion dans le scénario. Mais pour sa conclusion ironique, grotesque et philosophique à la fois, et pour la scène d'ouverture, très belle, on pardonnera à Nadine Labaki de ne pas nous avoir totalement emballé.

Et maintenant on va où

Le nouveau film de Nadine Labaki surprend par ses virages et ruptures de ton, mais ce qui apparait d'abord comme de l'audace devient trop vite l'expression d'un flou, d'une absence de ligne directrice. Dans son mélange des genres, la mise en scène oublie de respirer et de poser un rythme, ce qui affaiblit considérablement la portée du propos.
Il faut retenir quelques coups d'éclat (dont la scène d'ouverture, évoquée fort justement par traversay), mais c'est insuffisant pour convaincre. Je trouve le film particulièrement frustrant dans ses motifs musicaux, souvent utilisés comme de simples artifices au service d'un scénario pesant.

traversay a écrit:

Et maintenant, on va où ?

Je serais moins exigeante que vous deux Avadoro et Traversay! Je n'ai pas trouvé pesant le film, même si il y a quelques caricatures et que le trait est appuyé, je n'ai pas senti de lourdeurs car si Labaki ose les ruptures de ton (les chants, l'aspect humoristique) elles reflètent parfaitement l'incohérence d'un conflit toujours latent dans un Liban qui continue lui à vivre et y croire. La cinéaste a gardé cette touche de fraîcheur, cette générosité qui faisaient le charme de Caramel en y mêlant plus de gravité puisque cette fois elle aborde le problème de front. Mais le fait que là encore, le lieu apparaisse démarqué du reste, comme une bulle hors du temps (hormis les scéances collectives télévisuelles complètement surréalistes et très drôles) peut lui permettre bien des fantaisies. Il n'y a que lors de ces ravitaillements tributaires d'un passage miné que l'on tremble pour ces deux ados, et cette scène des filles russes dans le cimetière, assez burlesque, qui se termine sur les seuls visages de ces disparus. Tout est dit, les portaits figés sur ces tombes parlent d'eux mêmes et nous renvoient cruellement à la réalité.

Point d'emphase donc, et un choix délibéré pour le fantasque confèrent à ce petit film une aura particulière. En le démarquant d'une actualité politique et en n'en gardant que ce quotidien truculent, coloré, il en montre avec d'autant plus d'évidence son absurdité. Et surtout justifie son titre dans cette belle scène qui clôt l'ensemble, comme une boucle en forme de pied de nez à ce qui reste néanmoins un drame. Bravo à Nadine Labaki pour cette image pleine de bon sens, et de foi en l'avenir aussi peut-être?