Johannes Moy [Autriche]

Johannes Moy est né en 1902 à Reichenau près de Vienne d' un père allemand et d' une mère polonaise.... Entre 1924 et 1928, il étudia l' histoire et la philosophie à Munich, Würzburg et Giessen.
Le Bilboquet est un recueil de nouvelles, écrites entre 1932et 1938. C' est tout ce qu' il écrivit.
Mais à 85 ans, jetant un regards sur ce qu' il avait écrit à 30 ou 40 ans, il dit :
"En fait, j' étais fait pour l' écriture.'"
A la question de savoir si cela lui fait de la peine de ne pas avoir continué à écrire, il donne cette réponse tranquille :
"Oui, cela me fait de la peine."

Bibliographie française :

- Le Bilboquet. - Rivages

Grace aux éditions Rivages, je viens de lire un livre superbe. Et sans équivalent, sinon peut etre Stifter ou Hawthorne, avec qui il partage une étrangeté de ton, de style et de personnages.
Comme chez leux, on frole de près la folie et la mort. L' action semble se passer dans une période éloignée, anachronique et, qui se situe pourtant avant la seconde guerre mondiale.
Les personnages semblent sortis de nulle part et n' occuper aucune autre place autre que poétique, loin de toute psychologie.

La préface de Peter Handke éclaire cette prose qui, je le pense, a du le toucher profondément.

"Les récits de Johannes Moy semblent dès l' abord venir d' une autre époque, tant en ce qui concerne les sujets que la langue.
Ils relatent en général des faits qui, comme le dit souvent leur chroniqueur au début et de façon rituelle, sont passés depuis
longtemps, risquent d' etre rapportés.
Et la geste des phrases est alors, peut etre plus que celle d' un chroniqueur, celle d' un homme qui se souvient : mélange
très singulier et que l' on ne trouve guère que chez Stifter et Storm, mélange de distance et de tendre sympathie qui donne
à la prose de Moy son ampleur et sa poésie...

Quelques raisons pour expliquer l' effet produit par la prose de Moy : le laconisme, la grace rythmée et ciselée du style,
la maitrise avec laquelle sont évoqués les lieux, et l' évocation si évocatrice d' enfants et adolescents qui semblent voués
à une fin précoce...
L' art de Moy n' a pas d' équivalent lorsqu' il s' agit d' évoquer des figures mystérieuses et sauvages, ces indigènes
perdus en plein cœur de notre civilisation.
Cet art est de l' anthropologie poétique, une étude poétique de l' homme."

Peter Handke

Photo de la couverture, "Portrait de Maurice Robert enfant" : Jean-Baptiste Corot, 1857

merci Bix ! rien que pour ton choix de la maison l'envie de découvrir est là ! (bien sur le sort de ces enfants)

Bédoulène a écrit:: merci Bix ! rien que pour ton choix de la maison l'envie de découvrir est là ! (bien sur le sort de ces enfants)

Merci pour lui, Bédou ! J' éprouve toujours de la compassion pour les auteurs injustement oubliés.
Et Moy l' est, au point que je n' ai meme pas trouvé une photo de lui...