Anatoli Marienhof (ou Mariengof) 1897 – 1962
Il naît à Nijni-Novgorod. Son père est descendant d’une petite noblesse germano-balte, a été acteur avant de devenir actionnaire et représentant de la société britannique Gramophone. Anatoli reçoit une excellente éducation, en particulier à l’Institut Alexandre II réservé aux enfants de la noblesse.
En 1913, à la mort de sa femme, le père d’Anatoli quitte Nijni-Novgorod pour aller vivre à Penza. Passionné par la poésie de Blok, Anatoli commence ses propres essais littéraires, publié dans une revue de l’école, Mirage, dont il est de loin de plus grand contributeur.
En 1914, il voyage comme mousse sur un bateau sur la Baltique, lorsque la première guerre mondiale est déclarée. En 1916, il termine le collège de Panza, puis s’inscrit à l’université de droit, mais s’engage immédiatement dans l’armée et part sur le front occidental. Il quittera l’armée lors de la révolution d’octobre en 1917. Il revient à Penza, et se lance à corps perdu dans la littérature, son premier recueil de poèmes est publié en 1918. La même année, son père meurt, victime d’une balle perdue.
Marienhof part à Moscou. Il se fait engager comme rédacteur littéraire aux éditions du Comité exécutif central. Il fait des rencontres essentielles, en tout premier lieu celle de Sergueï Essenine, mais aussi d’autres artistes, qui vont fonder le groupe des Imaginistes. Ils créent une librairie et une maison d’édition, dans laquelle
Marienhof publiera sept livres de poèmes.
En 1919,
Marienhof et Essenine s’installent ensemble, voyagent, publient des correspondances, qui causent scandale à cause de leur caractère intime. L’imaginisme est à son sommet, des textes fondateurs du mouvement sont publiés. Le mouvement se pose en opposition au futurisme. Des happenings sont organisés.
En 1923
Marienhof épouse l’actrice Anna Niktrina, et à l’automne ses relations amicales avec Essenine prennent fin. En 1924, pendant un voyage de
Marienhof à Paris, Essenine et Grouzinov publient une lettre annonçant le fin des Imaginistes. La riposte de
Marienhof suit. Il devient chef de la section des scénarios de Proletkino, et écrit lui-même des scénarios.
En 1925 Essenine se suicide, en 1926
Marienhof publie Roman sans mensonges, qui fait le point sur ses relations avec Essenine. Ce livre marque le passage de
Marienhof à la prose, et l’abandon de la poésie. Les Imaginistes quittent définitivement la scène.
En 1928 installation à Léningrad, des difficultés pour être publié apparaissent, et le roman Les Cyniques paraît en russe à Berlin. L’auteur est violemment pris à parti après cette publication dans son pays, et il se consacre pendant quelques temps à écrire des pièces et saynètes. En 1930, L’homme rasé paraît à Berlin.
Presque plus rien ne paraîtra de lui dans son pays, il écrit surtout des scénarios de films. Suicide de son fils en 1940. Pendant la guerre,
Marienhof revient à la poésie, dont la diffusion sera presque inexistante. Après la mort de Staline, il revient à la prose, avec Mon siècle, ma jeunesse, mes amis et amies. Une version édulcorée paraîtra en 1965, après sa mort, qui intervient en 1962.