Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Gérard Macé

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Sigismond
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Sigismond


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MessageSujet: Gérard Macé   Gérard Macé EmptySam 5 Sep 2015 - 1:37

Gérard Macé 1448422379
Gérard Macé

Né à Paris en 1946, Gérard Macé est essentiellement poète, accessoirement essayiste et traducteur.
Puis, nouvelle corde à son arc, à l’âge de 50 ans, il s’est intéressé à la photographie et a composé des ouvrages liant textes et images (La Photographie sans appareil, Un Monde qui ressemble au monde, Éthiopie, le livre et l’ombrelle, etc.).

Ses œuvres sont un peu confluentes entre différents exercices ou genres, volontiers mixées, mêlant parfois poèmes, essais, tableaux, photographies, langues et cultures étrangères avec une triole prédilection: chinoise, japonaise et africaine.
Aussi peuvent-elles être considérées comme des expériences d’écriture et de lecture qui relèvent autant d’un sens, d’un éclaircissement de sens, que d’un rapport de soi au monde : d’une façon de se poser par rapport au monde  – travaillé par la culture –, en faisant et refaisant des expériences de voyages, de lectures, d’images et d’écritures.


 

Sur France-Culture, 24 mai 2014, à l'occasion de la sortie de "La carte de l'Empire II"
 
Bibliographie complète

  Le jardin des langues (1974)
  Les balcons de Babel (1977)
  Ex libris. Nerval, Corbière, Rimbaud, Mallarmé, Segalen (1980)
  Leçon de chinois (1981)
  Bois dormant (1983)
  Rome ou le firmament (1983)
  Les trois coffrets (1985)
  Où grandissent les pierres (1985)
  Le manteau de Fortuny (1987)
  Le dernier des Égyptiens (1988)
  Les petites coutumes (1989)
  Vies antérieures (1991)
  Choses rapportées du Japon (1993)
  Cinéma muet (1995)
  L’autre hémisphère du temps (1995)
  Rome, l’invention du baroque (1997)
  Colportage I. Lectures (1998)
  Colportage II. Traductions (1998)
  Le singe et le miroir (1998)
  L’art sans paroles (1999)
  Colportage III. Images (2001)
  La photographie sans appareil (2001)
  Un détour par l’Orient (2001)
  Bois dormant et autres poèmes en prose (2002)
  Le goût de l’homme (2002)
  Mirages et solitudes (2003)
  Illusions sur mesure (2004)
  Leçons de choses (2004)
  Écrivez, on vous répondra (2005)
  Éthiopie, le livre et l’ombrelle (2006)
  Filles de la mémoire (2007)
  Je suis l’autre (2007)
  Emblèmes et enseignes (2008)
 Promesse, tour et prestige (Gallimard, 2009)
 Pensées simples (Gallimard, 2011)
 Kyôto : Un monde qui ressemble au monde (Le temps qu'il fait, 2011)
 La couleur est un trompe-l'œil (Le temps qu'il fait, 2011)
 Odalisques et violon d’Ingres (Le temps qu'il fait, 2013)
 Chefferies bamiléké (Le temps qu'il fait, 2014)
 La Carte de l'empire, Pensées simples II (Gallimard, 2014)
 Homère au royaume des morts a les yeux ouverts (La Pionnière, 2014)
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Sigismond
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Sigismond


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MessageSujet: Re: Gérard Macé   Gérard Macé EmptySam 5 Sep 2015 - 1:38

Gérard Macé Cvt_Bois-dormant-et-autres-poemes-en-prose_8649
Bois dormant et autres poèmes en prose, Nrf Poésie/Gallimard, 2002, 200 pages "aérées" environ + une postface.

Cette publication a le confort de permettre un balayage rapide du savoir-faire de M. Gérard Macé, en ce sens qu'elle compile diverses parutions étagées en diverses époques, sans sombrer dans l'écueil pot-pourri ou best-of.

Intégralement repris:
Le jardin des langues, 1974.
Les balcons de Babel, 1977.
Bois dormant, 1983.
Extraits de La mémoire aime chasser dans le noir, 1993.
Le singe et le miroir, 1998.
Plus la postface et quelques inédits, 2002.

Un lieu-commun café-du-commercien tend à déclarer que l'art moderne est dans une impasse, devenu incompréhensible ou ne misant que sur le potentiel de choc et de scandale, lequel serait réductible à sa valeur d'happening (parce qu'après, bon...une fois digéré...), de laquelle découlerait le marché de l'art actuel.

Mais la poésie contemporaine échappe à ces écueils, puisqu'elle n'a, in fine, rien à vendre ou si peu, que le chic-choc, ou déflagration, dans le paysage lui est étrangère (question ouverte: ça remonte à quand au juste, les derniers vers qui ont choqué au point que leurs commentaires occupent trois colonnes à la une des quotidiens ? Sous nos latitudes, pas dans ce siècle ni le précédent, en tous cas !).

Ce qui n'empêche pas que certains, dont M. Gérard Macé, font encore avancer [dans] l'univers poétique, et ont l'audace d'innovations:
je ne pense pas possible de réconcilier le grand public francophone avec la poésie contemporaine; mais il y a lieu de considérer qu'elle peut, raisonnablement, sortir du ghetto des happy-few où elle est d'ordinaire cantonnée, et aussi qu'un livre comme celui-ci peut être placé avec bonheur dans nombre de mains.

Le jardin des langues, 1974.

C'est peu dire que j'aime beaucoup. Assez brèves pièces de prose, sans aucune ponctuation, en typographie parfois s'ouvre une parenthèse et Macé, au lieu de la refermer plus loin, en ouvre une autre qu'il ne referme pas plus. Chacun d'entre ces morceaux s'achève sur une série de points de suspension, évoquant, sinon l'infinité, du moins la non-clôture du propos.

Exemples (en respectant le nombre de points de suspension du texte  Very Happy ):
Citation :
Des fraises écrasées sur le sol où tombe le ciel ce météorite d'orgueil ramassées sous les chiffons de deux mille pages à venir (l'éléphant du lutétien déterré porcelaine de la patience ne priez plus pour nous la bibliothèque bouge où les champignons mangent à table avec les arcadiens de la forêt (de la fleur à la fleur d'un pollen à l'autre un œuf est demeuré parfois vide........

Citation :
La main gauche qui n'écrit pas la main de mon biographe et le membre du père la même atrophie dans le trou d'une mémoire longtemps retenue comme l'étron de l'éléphant nocturne et labiales dehors une grande ourse de prose (les galaxies d'initiales ne bégaient plus dans les palaces de déraison trop villas pour être vrais des vélos roulent vers prairial aux dimanches bigames....................

Si vous essayez une lecture à voix haute, puis la tentez à nouveau en ayant laissé passer un délai significatif, vous vous apercevrez peut-être (en tout cas est-ce mon ressenti), à la prise ou reprise de souffle, laquelle, censément, prend place de la ponctuation absente, d'un phénomène curieux:  

Vous ne marquerez pas exactement ces prises ou reprises de souffle aux mêmes endroits. Donc le poème en prose sera distinct de votre lecture précédente, se présentera en tous cas sous une nouvelle facette par le biais de votre interaction lectorale. Et cela contribue à mettre en exergue d'autres groupes de sonorités, voire même un nuancier de couleurs poétiques.

Les balcons de Babel, 1977.

Plutôt de l'ordre de la nouvelle que de celui du poème en prose, à mon avis.

En voici le début:
Citation :
Le théâtre est bien réel, au nord éloigné d’un jardin où l’on a réuni les espèces végétales les plus rares : Assuérus Auréa, Catinat, Alice et Céleste, Cordélia, Clématis, Orion, Sirius et Cassiopée, Opéra, Châtelet, Crépuscule, Mentor et Spectabilis sont les héroïnes en pleine terre de ce théâtre naturel. Un sophora rapporté par un voyageur désœuvré, un prunus qui fleurit en avril, un arbre mâle et centenaire sont avec la maison de Cuvier, les serres tropicales, le jardin d’hiver et le petit labyrinthe, le vivarium à main gauche de l’éléphant de mer, les autres stations de cette promenade pour dieux minuscules, qui croient serrer le monde dans un mouchoir comme ils tiennent un dictionnaire dans leur main ; ici, c’est le jardin des nominations sous le ciel, dont les constellations trois à trois sont des miroirs tournants, qui nous montrent tour à tour, mais jamais dans le même ordre, les empreintes de nos rêves : la tête le père le cheval                          le vent les bois le coq ébouriffé          la lune l’oreille le porc          le tonnerre l’œil le faisan          le lac la bouche la concubine          le fou le souffleur le pendu.

(notez les espaces entre les groupes de trois mots !)

Bois dormant, 1983.
Extraits de La mémoire aime chasser dans le noir, 1993.

Ces morceaux-là sont, peu ou prou, dans la même veine que celle des Balcons de Babel pour la forme. Mais les contenus en sont bien différents !
La forme, disais-je: sont-ce plutôt des petits textes en prose, avec comme très lointains ancêtres Nerval, ou encore le Baudelaire des petits poëmes (sic) en prose ?
Je tente une réponse, lapidaire comme il sied en format message de forum, qui est affirmative. Sur les subtils distinguos poésie tout court / prose poétique / poésie prosée (ou, pourquoi pas, prosaïque ?) / prose tout court, on peut y passer la nuit et ne pas laisser les mouches tranquilles.  

Je présume que ces textes parleront à un plus grand nombre que les petits délices contenus dans Le jardin des langues.
En effet, le lecteur ne peut s'empêcher, trop souvent, de coupler le fait de faire sens et l'intérêt, je vais même jusqu'à affirmer qu'une capacité à dissocier sens et portée est plutôt rare: mais détrompez-moi, je vous en prie Laughing  !
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MessageSujet: Re: Gérard Macé   Gérard Macé EmptySam 5 Sep 2015 - 8:42

Merci pour cette présentation très intéressante. Et tu as certainement raison de souligner que c'est un lieu commun que de résumer l'art contemporain à ce que tu évoques même si la loi du marché repose souvent sur l'impact d'un pseudo scandale annoncé. Je pense que de tout temps les différentes formes d'art n'ont cessé de dialoguer et de s'influencer mutuellement. La poésie actuelle ne crée pas de scandales parce que peu de gens la lisent et qu'elle semble se faire plus discrète en apparence mais elle dérangerait peut-être ceux qu'un langage nouveau déroute. Il y aura toujours des Verdurin à chaque époque.
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Sigismond
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MessageSujet: Re: Gérard Macé   Gérard Macé EmptyMer 9 Sep 2015 - 23:37

Je partage ton avis, Marko !

Par négligence j'ai omis de mettre en italique les passages cités ci-dessus. Pourtant, c'est ainsi qu'ils sont imprimés, et cela paraît avoir son importance pour l'auteur, certaines pages sont en italiques et d'autres pas. La main italique semble être la main gauche, si j'interprète bien, M. Macé ?

Un extrait, à présent, des Balcons de Babel (c'est l'avant-dernier texte du "IV"), idem, puis-je me permettre de suggérer plusieurs lectures suffisamment espacées, à voix haute ? (enfin vous ferez comme vous voudrez Laughing  !)



Citation :
(en imitant le chant des mâles un orphelin sous son domino noir danse la parade et l'agonie (une voix de corbeau mais trop tard pour les augures c'est la venue du menuisier qu'on annonce dans les bois (chêne ou contrebasse un sanglier vient derrière elle et renifle la mort dans nos noces contre nature (un buffet plein d'ail et l'armoire au carrefour c'est le débarras des vivants leurs déguisements dehors pour un théâtre à la criée (chiffons peaux de lapins quels rôles ambulants pour quelques centimes et la monnaie qui tombe avec la nuit (l'ourse et le chariot voici l'exode sous les noms du ciel et la constellation de l'animal qui met bas (qui vêle sous sa chevelure et se relève pour voir un troupeau de géantes à l'entrée du souffleur (aïeules en quarantaine elles mangent nos mots mais les rats s'en vont de leur bouche en poussant des cris d'amour on les entend sous terre ameuter leurs petits pour qu'ils imitent nos phrases (dans leur descendance il manque un vendredi la case oubliée de babel ce château nul où l'hier passe toujours avant l'aujourd'hui (quand le temps double la mise on me trouve à dormir dans la galerie des glaces où s'est perdu mon sosie (pour le revoir paupières closes une main d'amoureuse va bientôt soulever le drap qu'on enlève au rêveur avec la nappe et les viandes (on le présente aux marchands qui le porteront à dos d'homme vers les linges et l'avalanche à l'orifice du rouge féminin...





En vrac:
Pas mal de mots qu'on retrouve souvent (pour quelles correspondances, je ne sais) chez cet auteur, comme souffleur, agonie, glaces (au sens miroir), etc...

A noter "babel" sans majuscule (se reporter, pourtant, au titre).
Toujours ces parenthèses ouvertes et jamais refermées.
L'onirisme semble l'emporter sur la symbolique, bien que ce soit peut-être un peu hardi de poser cela en conclusion définitive.

Plus qu'une écriture de type automatique, incontrôlée (fameusement surréaliste), que l'on soupçonnera peut-être à première vue, on est dans le retour voulu, tenté sciemment, à un certain babil, mais adulte.
Il y a là un langage qui surprend par le coulé des expressions et qui, dans le même temps, est débarrassé de tout code formel d'écriture. En fait ce poème en prose, si l'on consent à se l'approprier un tant soit peu (dire et ressentir), n'est pas hermétique: en tous cas je jurerai qu'il n'est en rien codé.
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MessageSujet: Re: Gérard Macé   Gérard Macé EmptyMer 9 Sep 2015 - 23:57

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Le Manteau de Fortuny
Gérard Macé    

"Dans ce livre, paru en 1987 chez Gallimard dans la collection « Le Chemin », Gérard Macé relit le grand œuvre de Proust en y suivant le fil du nom de Fortuny, célèbre couturier de Venise et seul artiste vivant qui figure dans La Recherche. Ce nom, et le manteau offert à Albertine par le narrateur (et dont le modèle figure sur un tableau de Carpaccio), va lui servir de Sésame pour une lumineuse et féconde méditation, où s’entretissent, comme dans un tissu oriental, les motifs du « manteau d’Albertine », de la robe « couleur du temps » de Peau d’Âne, le costume d’Esther et les voiles de Shéhérazade. Le manteau de Fortuny y devient tour à tour métaphore de la mémoire, ou du livre lui-même, dans lequel s’enveloppe son créateur. Le miracle, c’est que, sans pastiche aucun, Gérard Macé réussisse à se hisser à la hauteur du livre qui l’a fasciné, par la beauté de son écriture aussi bien que par la subtilité des échos qu’il y découvre et multiplie, et à nous donner un plaisir de lecture comparable à celui que nous avons pris à son modèle."

www.lebruitdutemps.fr/_livres/Manteau%20de%20Fortuny/index.html

Un livre que j' ai lu et qui devrait interesser les amateurs de Proust et de Macé.
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