J.C.Chandor

Citation :

Jeffrey C. (J.C.) Chandor, né à Morristown (New Jersey) le 24 novembre 1973, est un scénariste et réalisateur américain, notamment connu pour la réalisation du film Margin Call réalisé en 2011.

J. C. Chandor a grandi dans la communauté de Basking Ridge de Bernards Township, New Jersey.

Il est le fils de Marie (McDonald) et Jeff Chandor, un banquier d'affaires. Après avoir été diplômé en 1992 de la Ridge High School Bernards Township, il a reçu son diplôme de baccalauréat en 1996 du College of Wooster. Au cours des 15 années qui ont précédé Margin Call, Chandor a réalisé des publicités.

Margin Call est le premier long métrage de J. C. Chandor. La première du film a eu lieu en 2011 au Sundance Film Festival à Park City, Utah ; il a également été en compétition au 61e Festival international du film de Berlin et a été nommé pour l'Ours d'or. Le 24 janvier 2012, J. C. Chandor a été nommé pour un Academy Award pour le Meilleur Scénario Original pour ce film.

Son deuxième long métrage All is lost a été projeté hors compétition en 2013 au Festival de Cannes. Il a reçu des critiques élogieuses, surtout pour la performance solo de Robert Redford avec très peu de dialogue, pour lequel Redford a remporté le New York Film Critics Circle Award du meilleur acteur, et a été nommé pour le Golden Globe Award et le Critics' Choice Movie Award.

En 2014, Chandor a dirigé Oscar Isaac et Jessica Chastain dans A Most Violent Year.

source : wikipedia.org



Margin Call de J.C. Chandor

Citation :

Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche. La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le krach. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…

L'argent a une couleur : bleu tirant vers le gris, comme les immeubles de Wall Street, la nuit, ou la teinte quasi uniforme du costume des traders. C'est la couleur dominante de Margin Call, là où le krach financier de 2008 s'est dessiné, au milieu d'une bande d'opérateurs de marché sans scrupules, pour lesquels la fin justifie les moyens. Le film, glacial, de J.C. Chandor n'est pas pour autant un brûlot anti-capitaliste, plutôt une vision sans concession ni complaisance d'un système dont le fonctionnement rappelle celui de la chaîne alimentaire. Le propos se veut didactique, le plus clair possible (bof) et servi dans un tempo de thriller riche d'affrontements où les mots sont des armes. L'exercice en huis clos, assez brillant, a quand même ses limites. Avec l'impression, parfois, d'être dans une série TV grand luxe. Le film vaut avant tout pour ses performances d'acteurs : celles de Jeremy Irons, de Kevin Spacey, de Paul Bettany, de Stanley Tucci, notamment. C'est du bon travail, appréciable même si ce type de cinéma n'est pas des plus exaltants. On peut lui préférer d'autres nuances de bleu, avec un coin de ciel et des personnages qui n'ont pas qu'un portefeuille en lieu et place du coeur.

Margin Call (J.C. Chandor)

Le pari du huis clos et de l'unité de temps est bien tenu, permettant de saisir une angoisse impalpable à travers l'effondrement de barrières virtuelles. Le monde de la finance est représenté par un miroir déformant mais d'une virtuosité redoutable, qui renouvelle jusqu'au bout une tension sans laisser place aux temps morts.
Je n'ai cependant pas été convaincu par la réalisation, qui s'appuie bien trop facilement sur des performances d'acteurs au détriment de choix plus ambitieux : le résultat est efficace mais manque de personnalité ou de rigueur. Le discours sur un cynisme ambiant et assumé est également un repli vers la facilité, renforçant des clichés sans se préoccuper de nuances.

All is lost

Le vieil homme et la mer ? ou le vieux cocker et la caméra ? huhu. Robert Redford ressemble plus à Redford qu'à Robert.

Un bonhomme vieillissant mais encore très capable navigue seul dans l'océan indien. et il se réveille les pieds dans l'eau, il a heurté un container perdu de chaussures...

Pour le reste c'est un one man survival sans trop de démesure et assez efficace qui va jouer de quelques images plus abstraites et laisser pour seul discours (ou presque) celui de culpabilité qui ouvre le film.

Efficace sans injecter l'adrénaline par seaux, très homogène, avec les rares passages musicaux réussis... on sent le désespoir résigné derrière l'effort constant, on a bien l'impression que notre navigateur n'est pas un surhomme expert de la navigation et de la survie...

Ça se voit sans indifférence et pourquoi pas pour la gloire de Robert Redford mais sans plus.

Je dois dire que ma vision était confrontée au souvenir d'un morceau de documentaire sur une navigatrice en solitaire qui s'est filmée presque jusqu'au bout... et qui n'est pas revenue. Doute, désespoir, rage... All is lost c'est beaucoup plus reposant, très lisse, propre, serein malgré tout et en regard d'un témoignage brut et très tourmenté ça perd la plus grande partie de son sens.

A Most Violent Year (J.C. Chandor)

Citation :

New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

Chandor ne filme ni ascension ni chute, refusant une dimension épique ou tragique pour se concentrer sur un instant de la vie d'un homme, à la croisée des chemins. Abel Morales a trouvé sa place parmi les puissants mais voit son édifice patiemment élaboré au bord de l'effondrement : convaincu de sa droiture, de sa légitimité et de son avenir, il réplique aux coups bas en voulant surtout éviter une fuite en avant, un reniement.

Oscar Isaac est remarquable dans sa manière d'intérioriser le vécu de son personnage, qui traverse le quotidien comme un bloc de tension confronté à un choc décisif. Il éclipse même Jessica Chastain, fascinante bien qu'en retrait dans le rôle d'une épouse ayant apporté un héritage et un nom. A Most Violent Year ne contient pas de pic dramatique et l'extrême maîtrise de sa mise en scène peut créer de la distance, mais J.C. Chandor réussit son pari d'apporter un regard neuf sur un milieu et une époque souvent abordés au cinéma.

Une distance, et un thème (probablement), qui m'ont laissé à distance. Tout en voyant la maîtrise d'une réalisation, appréciant le parti pris qui reste sobre, sans vouloir faire dans le spectaculaire, et le bon jeu des acteurs, ce film m'a plus ou moins laissée dans ma torpeur.

A most violent year, de JC Chandor



Parti de rien, Abel Morales, le latinos impeccable dans son manteau en poil de chameau, règne sur une prospère entreprise de revente de pétrole. Bien décidé à ce qu'elle devienne géante, histoire d'illustrer l'American Way of life, d'offrir la sécurité -et accessoirement tous ses désirs- à sa femme Anna. on est dans le New York des années 80, au temps de la pire criminalité, et Abel souhaite garder les mains propres.

En tout cas, c'est ce qui se dit à l'écran. Car, c'est l'un des magnifiques atouts de ce film, d'être parfaitement ambigu, car jusqu'au bout, on est en droit de se poser la question de ce qu'est vraiment Abel. Ambigu cet homme dur et prêt à tout pourvu que cela soit honnête , qui, dans de rares scènes intimes révèle une fragilité enfouie.

Merveilleusement filmé, avec une photographie et des lumières magnifiques,tant dans les intérieurs opulents, dans les bureaux cossus que dans des zones industrielles que Jean Rolin aimerait fréquenter, a most violent year , qui alterne entre l'action et le portrait intimiste, raconte de façon totalement maîtrisée l'histoire d'un (peut-être) pur qui s'oppose aux bandits, et on se prend presque de sympathie pour ce type qui finalement, tout comme les autres, ne pense qu'au fric…