illustratrice jeunesse/adulte née à Tours en 1976
elle a reçu le prix de la révélation au festival d'Angoulême en 2011 pour l'album bd "la parenthèse".
récit autobiographique ciblé sur des problèmes de santé importants, dans le cerveau, aux conséquences insolites, effrayantes :
"on est où là ? Il est quelle heure ? On est où là ? Il est quelle heure ? Là où je suis...
Je ne vois rien. Je ne sens rien. Je ne peux plus parler... Je ne peux plus entendre..."
album de 200 pages en noir et blanc. joli trait de crayon.
le texte est parfois dissocié du dessin auquel il se rapporte, ou vice-versa.
à ces moments-là, c'est un peu difficile à lire (que prioriser ? le dessin ou le texte ?). cette entrée "dédoublée" est légèrement perturbante. mais ça nous met un peu "en situation" : on bloque, comme la jeune fille de la bd, mais son blocage est plus large, et en expansion.
E Durand se donne les moyens, surtout graphiques, d'exprimer son vécu.
Le graphisme est multiple, alterné :
- graphisme épuré/ planche de vignettes classique :
- dessins d'album jeunesse de type "conte fantastique" :
- dessins "anatomiques" revisités :
- dessins griffonnés durant la maladie (des silhouettes fantomatiques, "mutantes") :
Elle utilise l'espace pour exprimer visuellement des situations "normales" et d'autres moins :
ce qui domine : la destructuration (pendant la maladie) et la vitalité (associée à la guérison)
j'ai lu cet album vite, aspirée par l'histoire (le drame, le suspense), et de façon assez brouillonne. mais sans culpabiliser de cette façon de lire. je me suis dit que c'était l'album qui induisait ça ou que l'auteure comprendrait, que c'était vraiment insignifiant de s'en vouloir de ça...