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 Marie-Hélène Sarrasin

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jack-hubert bukowski
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MessageSujet: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMar 15 Mar 2016 - 5:33

Marie-Hélène Sarrasin Marieh10

Je vous partage un de mes coups de coeur en matière de poésie féminine québécoise. Marie-Hélène Sarrasin a une maîtrise en création littéraire à l'UQAM et elle enseigne pour gagner sa vie. Elle a publié deux recueils jusqu'à ce jour et remporté la troisième place au concours de poésie international pour le prix Geneviève-Amyot en 2015. Je trouve regrettable qu'elle n'ait pas de pose à la Rimbaud comme Daniel Leblanc-Poirier, mais il faut bien dire qu'elle apparaît affable et d'agréable compagnie sur l'une des rares photos publiques qu'on connaît d'elle.

- Géographie en courtepointe (2012)
- Maison transatlantique (2015)


Dernière édition par jack-hubert bukowski le Mar 15 Mar 2016 - 7:56, édité 1 fois
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jack-hubert bukowski
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMar 15 Mar 2016 - 6:10

Géographie en courtepointe (2012) :

Marie-Hélène Sarrasin a livré un premier recueil de poésie assez accompli. Il faut le dire, une formation de niveau maîtrise en création littéraire donne des bonnes bases pour faire ses marques comme écrivain ou encore poétesse. Il n'en reste pas moins que la douceur et la brièveté de la plume de Marie-Hélène Sarrasin avait tout pour me plaire. Néanmoins, le critique en moi s'est montré exigeant lors de mes relectures.

Lisons maintenant quelques extraits :

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe, 2012, Trois-Rivières : Écrits des Forges, p. 13. a écrit:
l'adrénaline sur les rails
les mots tremblent
dans le vieux téléviseur
traits noirs
perspective en grésil
je lis les fenêtres
elles défilent l'histoire du paysage

Ibid., p. 27. a écrit:
les flâneurs dessinent
leurs trajectoires incertaines
sous les phares l'espace
calfeutré se déplie
labyrinthe des quotidiens
gelés dans le silence
la géographie des heures
est tracée à main levée
et nous perdons
le fil sous la glace

Ibid., p. 37. a écrit:
je n'ai pas senti
janvier février mars
me passer sur le corps
les os se déplient
la peau se défroisse
la paupière demeure lourde

sortie de l'hiver comme d'une longue retraite
je cueille son vestige
dans ma main la neige
ne semble plus pareille à elle-même

De tels extraits me tendent à dire que la facture du poème est très classique pour ne pas dire formatée. Il faut toutefois admettre que la poésie fondante laisse son empreinte sur le paysage. Le flâneur en moi a tendance à bien étudier les flâneries écrites sous toutes leurs coutures. Marie-Hélène Sarrasin écrit bien, du moins pour un premier recueil.

Ibid., p. 49. a écrit:
tendue entre deux temps
la corde à linge
décrit un arc
quête d'évasion
je trace
à la craie la cartographie des lieux
un x sur la lisière du quotidien

sur le lit une valise
se remplit tranquillement

Ibid., p. 58. a écrit:
Montréal derrière
on salue se retourne se faufile
entre les murs de son l'auto
paquetée de boîtes
donne peu de place à penser

on part
la tête vide
on respirera là-bas

Ibid., p. 76. a écrit:
dans l'attente d'évènements
nous avons fabriqué des légendes
en papier mâché
avec les mots
ramassés le long de la rue

Au fil de mes relectures, la soif de poésie en moi a tendance à s'aiguiser. Marie-Hélène Sarrasin s'inscrit comme poétesse des banlieues. C'est correct, mais elle s'inscrit à côté du flânage urbain. Elle écrit des belles choses. Les titres de ses recueils sont bien songés et rentrent bien dans les thèmes de l'univers qu'elle propose. Il est arrivé que sa poésie m'éblouisse. Toutefois, au-delà de l'éblouissement, j'ai un peu l'impression du convenu... ça peut tuer comme impression, mais elle s'en échappe un peu pour l'instant.
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMar 15 Mar 2016 - 7:48

je trouve que ces extraits ressemblent aux photos du Panda dans ses balades !
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMer 16 Mar 2016 - 7:28

c'est curieux comme association ? jemetate
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMer 16 Mar 2016 - 7:44

jack-hubert bukowski a écrit:

les os se déplient
la peau se défroisse
la paupière demeure lourde

Ca doit être ça !
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMer 16 Mar 2016 - 8:01

laugh

plutôt ça :

Montréal derrière
on salue se retourne se faufile
entre les murs de son l'auto
paquetée de boîtes
donne peu de place à penser

on part
la tête vide
on respirera là-bas


et parce que j'imagine que Panda pourrait prendre des photos comme certaines des images que je vois dans les mots de l'auteure (je sais pas si vous comprenez ce que je veux dire )
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMer 16 Mar 2016 - 8:41

J'pense que je comprends, mais j'ai toujours pas vu les images... :) Panda n'est pas résidant de métropole, il me semble...
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyJeu 17 Mar 2016 - 5:50

Panda fait des photos d'immeubles, de voiture etc.............
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMar 22 Mar 2016 - 6:51

J'viens de relire et éplucher Maison transatlantique. J'ai retenu neuf extraits. Je vais sûrement faire un effort de déblayage demain. Peut-être en rajouter d'autres à la dernière minute. Je n'ai pas encore rendu mon diagnostic à propos de Marie-Hélène Sarrasin. Elle est difficile à trouver en librairie j'ai l'impression.
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MessageSujet: Re: Marie-Hélène Sarrasin   Marie-Hélène Sarrasin EmptyMer 23 Mar 2016 - 7:21

Maison transatlantique (2015) :

Je ferai l'effort d'un commentaire circonstancié. Encore une fois, je reste avec un flocon de neige capturé sur ma langue en lisant un recueil de Marie-Hélène Sarrasin. Il y a quelque chose de simple, d'assez cliché dans l'effet, mais qui demeure ineffablement poétique comme il se doit. J'en demanderais peut-être plus, mais dans une facture plus conventuelle, Marie-Hélène Sarrasin tire son épingle du jeu.

Marie-Hélène Sarrasin, Maison transatlantique, 2015, Trois-Rivières : Écrits des forges, p. 14. a écrit:
dos au fleuve
une cordée de maisons fige le paysage
les fenêtres
galeries de miniatures
affichent les salons cathodiques
les sourires glacent dans l'hiver
au fond des tiroirs
les rêves sommeillent

Il y a des choses qui me reviennent après quelques lectures poétiques. Par exemple, cet extrait me paraît assez évocateur :

Ibid., p. 19. a écrit:
je marche longtemps
le pas précis
les détours calculés

je traîne sous les pluies
le corps armoire
déverse le long des rues
le vernis qui scelle la douleur

tiroirs ouverts
le vent traverse la peau
emporte les amours fossiles
roulées dans leurs vieux habits

J'ai l'impression d'une lecture géographique des choses, que nous versons dans la géopoétique, mais la poésie reste belle...

Ibid., p. 23. a écrit:
quand on retourne la terre
les fleurs torchères
flambent en sillons vers le large

je tends les algues
arquées comme des voiles
l'estuaire se déploie
plus grand que lui-même

j'allume le phare
la côte irradiée

Encore une fois, la lecture géographique est essentielle pour décoder :

Ibid., p. 37. a écrit:
tu me surprends
figée comme un vieux visage
les mots gelés
nichés sous la langue

tes mains tropicales
allument un feu près de mes joues
et quand j'ouvre la bouche
des poèmes se déplient
en chemins de traverse

Ibid., p. 40. a écrit:
sur la corde à linge
nos vêtements dansent en ligne
un intime set carré
nous dessinons les limites de nos territoires
mais l'espace s'amenuise

je ne perçois plus très bien les contours
où commencent
la peau embrassée
les gestes
les miens les tiens

l'amour fleuve
dévaste en pleine lumière
nos clairières intérieures
la frontière
s'effrite

La poésie est simple, mais ô combien porteuse...

Ibid., p. 49. a écrit:
l'hôtel est un non-lieu
habité de ce qu'on transporte
je dépose
livres
photographies
sur le bord de la fenêtre
garde-fous domestiques
un cadre familier

En marge d'un flânage, Marie-Hélène Sarrasin visualise :

Ibid., p. 51. a écrit:
au café
une femme grise égrène les mots
un à un
son doigt file
elle compte
de neuf à minuit
le journal absorbe
clients du café
constellations de tables sales
passants
édifices

et la femme grise compte les mots
la lecture brise la porcelaine

Le motif de l'hôtel revient...

Ibid., p. 53. a écrit:
le soir dans les hôtels
je construis un mobile
billets de métro
ustensiles
céramiques
dés à coudre le hasard

je mets à la poste
une architecture nomade
des espaces à habiter

Je vous parlais de clichés tantôt. Ils sont faits de délicatesse.

Ibid., p. 73. a écrit:
dans le brouillard
la pleurante des rues de Prague
fait sa ronde
grave sous les réverbères

esprit du lieu sans visage
elle traîne sous sa robe
toutes les douleurs de la ville

sur le pavé
une vieille blessure est balayée

une lignée de tristesses
disparaît

Marie-Hélène Sarrasin écrit avec une telle finesse d'esprit et use d'un ensemble de motifs d'abord géographiques et paysagers qui témoignent d'une belle plume érudite. S'il y a un bémol, je le mettrais sur le compte de l'érudition et de la facture classique mais sinon, Marie-Hélène Sarrasin a une belle âme.
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