Bulbul Sharma [Inde]

Née en 1952, Bulbul Sharma est peintre et écrivain. Elle habite Delhi. Elle a publié trois recueils de nouvelles, The perfect Woman, Ager of aubergines and My Sainted aunts. Les deux dernières ont été publiées en français aux Editions Philippe Picquier sous les titres La Colère des aubergines et Mes sacrées tantes. Bulbul Sharma travaille comme professeur d’arts plastiques auprès d’enfants handicapés. Auteur et illustrateur de A Book of indian birds, elle prépare un livre sur les arbres de l’Inde. Elle a publié également un grand nombre d’ouvrages qui n’ont pas encore été traduits en français. En été 2007, une grande exposition de ses œuvres aura lieu à Londres.




LA COLERE DES AUBERGINES

Voilà un livre qu’on aimerait bien manger !
Il est peu épais, 200 pages environ ; à l’intérieur, on y trouve des nouvelles toutes terminées par une ou plusieurs recettes issues de la gastronomie indienne. Et toutes portent un titre très savoureux.
L’auteur est Indienne, peintre, écrivain pour adultes et enfants et sans doute excellente cuisinière.

Les nouvelles, comme souvent, ne sont pas toutes de qualité égale mais il est facile d’en oublier une pour plonger dans la suivante.
La famille, la religion, la morale sont très présentes dans la société indienne. Et la cuisine fait partie des plaisirs de la vie : on mange beaucoup et bien lors d’évènements familiaux parce que c’est une occasion de faire bombance mais aussi de montrer au voisin ses moyens.
La cuisine est donc vécue comme un moyen de se retrouver, de renouer avec les traditions, de venir aux nouvelles et de commérer. On partage, entre amis, en famille, entre inconnus dans un train…
Au contraire, il y a des personnages dans ces nouvelles qui ne profitent pas de la bonne cuisine : au régime, trop pauvres…
On trouve de toutes les couches de la population dans ces nouvelles : une femme riche qui veut maigrir pour reconquérir son mari, un homme amoureux fou de sa femme polygame, une femme qui passe de famille en famille sans jamais se rebeller, une grand-mère qui refuse qu’on ouvre la porte de sa réserve à pickles, un homme mort de peur à l’idée de prendre le train avec mère, femme et fille…

Une très jolie lecture, qui m’a plongée dans la société indienne avec grand plaisir et m’a donné faim. En tout cas, qui m’a donné envie de connaître cette cuisine indienne (même si certains plats, j’avoue m’ont moins mise en appétit que d’autres !). Je n’ai essayé aucune des recettes proposées : je ne suis pas assez cuisinière pour cela et surtout, allez trouver des épices diverses à prix raisonnable à Tahiti !
Au fait, même si vous n’êtes pas un cordon bleu, lisez les recettes jusqu’au bout car elles contiennent souvent une phrase ou un aparté original

Ravie qu'il t'ait plu!!!!

Pas grand chose à rajouter à ce qu'en a dit Sophie!
Des courtes nouvelles souvent drôles, quelquefois cruelles, qui nous emmènent dans le quotidien indien par le biais de la nourriture.
Ma préférée est un texte qui n'est pas très gai, intitulé "Un goût pour l'abnégation" dans lequel Bala, pauvre exploitée par sa famille, me donne envie de manger des pakora aux épinards...
Merci Chatperlipopette!

Bulbul Sharma, Mes sacrées tantes, Picquier

« Spice Girls »

En Inde, c’est bien connu, on déverse des quantités d’épices sympathiques sur les plats. En littérature également cette réputation est méritée. C’est le cas dans le recueil de nouvelles de Bulbul Sharma. L’auteur y campe des personnages hauts en couleur. Des femmes, toujours d’un certain âge. Ce sont elles les « tantes » en question, bien qu’elles soient parfois juste épouse ou grand-mère, et elles ont du caractère. A l’occasion d’un voyage en Angleterre pour revoir un fils absent, le long d’un mariage raté, lors de vacances pour quitter la routine, etc, elles démontrent leur facilité à mener le monde et à sortir des carcans que l’on imaginerait posés sur elles. Car plus que tout, malgré leur mauvais caractère ou leur force morale, ces femmes sont libres. Libres de n’en faire qu’à leur tête, libre d’aller et venir, d’agir, de réprimander.
Mais, à se vouloir indestructibles et trop fortes, on se casse parfois les dents. Et l’émotion pointe alors, affleurant toujours dans ces récits juste derrière le rire omniprésent. Car l’humour est précis et incisif dans ces nouvelles, il frappe juste (à ce titre, la première nouvelle est particulièrement hilarante).
Chaque page donne envie de lire la suivante sans attendre, ce qui est la principale qualité d’un livre. Pari réussi pour cet ouvrage drôle et touchant qui décrit, à travers le regard des femmes et de l’humour (deux éléments assez peu souvent associés), une Inde méconnue, à la fois comme on l’imagine et loin des clichés. Une réussite sur tous les plans.

la colère des aubergines

j'ai vraiment adoré ce petit recueil de nouvelles ! d'abord parce qu'il est un fabuleux condensé de portraits de femmes. Et pas forcément des portraits très sympathiques. L'auteur n'hésite pas à montrer combien la femme peut être cruelle, dominatrice, despote, obsessionnelle, névrosée... mais aussi fragile, exploitée, amoureuse, passionnée...

Tout comme les plats qu'elles cuisinent : pimentés, plein de saveurs différentes, un peu sucré-salé sur les bords, qui fondent dans la bouche, et sans qu'on s'en aperçoive nous laisse une langue en feu.

J'adore la cuisine indienne, et lire ce petit ode à la nourriture, aux aliments, à la préparation était un régal et me donné l'eau à la bouche. Surtout que je connaissais pas mal des plats mentionnés, allant souvent dans les restos indiens.

J'ai testé une des recettes, en y rajoutant un peu plus d'épices qu'indiquées, y'avait une petite incohérence dans la recette (curry d'agneau aux épinards) : un aliment présent dans la liste n'apparait plus ensuite dans la recette, erreur mineure, mais bon, si toutes ont des coquille comme ça on ne deviendra pas grande cuisinière indienne avant longtemps

Mes sacrées tantes :

Un recueil de nouvelles satiriques sur les pratiques culturelles des indiens. C’est drôle, plutôt bien écrit, mais superficiel…les personnages sont crédibles mais très prévisibles.
L’auteure en fait trop dans les stéréotypes sur ses compatriotes, sans beaucoup de nuance ou de profondeur.

Une plume qui mériterait des histoires plus consistantes.

J'ai lu ou plutôt dévoré La colère des aubergines en quelques heures à peine. Ce petit recueil de nouvelles et vraiment délicieux, ces portraits de familles à travers la cuisine... Savoureux ! Une belle découverte de la littérature et des traditions indiennes, c'est en plus agréable et amusant à lire.

Je ne testerais pas les listes de recettes donner à chaque fin de chapitre (mais j'ai une bonne excuse, j'ai rendu le livre à la bibliothèque ), mais l'envie de goûter ces plats est bien présente !

Pas besoin de rien faire! Sophie l'avait déjà fait. Dieu merci... je suis soulagée. Je suis d'accord avec tout ce que tous ont dit. Que c'est commode! Et économique en plus!
PS. C'est euh... Je trouve que les indiens mangent trop de choses frites, ça ne doit pas être bon pour la santé. Et les gens âgés, les portraits sont parfaits!
J'ai à l'occasion de la lecture de Mes sacrés tantes, trouvé bizarre toute cette douceur et soumission des femmes, et je me suis rendue compte qu'il s'agissait des histoires des temps révolus.
Dans La colère des aubergines les personnages sont plus actuels, donc les femmes sont un peu moins imbéciles, mais tout de même, il me reste un doute. Ces femelles sont là pour nous agacer?

J'ai lu cette semaine le dernier livre de Bulbul Sharma (Picquier). Il ressemble beaucoup aux deux précédents. L'auteur est enfermée dans un style. C'est toujours agréable à lire mais je déconseillerais à ceux n'ayant jamais lu un livre de cette auteur de lire les trois recueils l'un après l'autre.

Un nouveau recueil de nouvelles est paru récemment : "Maintenant que j'ai cinquante ans".



Mon message précédent indiquait que Bulbul Sharma était enfermée dans son syle. Dans ce nouveau recueil, les nouvelles mettent toujours en avant les femmes indiennes mais je n'ai pas le même sentiment qu'après la lecture de "Mangue amère" en septembre dernier. J'ai bien aimé la façon dont elle a traité le sujet du passage à la cinquantaine. En onze nouvelles, Bulbul Sharma raconte les différentes façons dont les femmes peuvent franchir ce cap : découverte de la liberté, veuvage récent, mariage inespéré.... C'est agréable à lire.

Alfred Teckel a écrit:

Bulbul Sharma, Mes sacrées tantes, Picquier

« Spice Girls »

En Inde, c’est bien connu, on déverse des quantités d’épices sympathiques sur les plats. En littérature également cette réputation est méritée. C’est le cas dans le recueil de nouvelles de Bulbul Sharma. L’auteur y campe des personnages hauts en couleur. Des femmes, toujours d’un certain âge. Ce sont elles les « tantes » en question, bien qu’elles soient parfois juste épouse ou grand-mère, et elles ont du caractère. A l’occasion d’un voyage en Angleterre pour revoir un fils absent, le long d’un mariage raté, lors de vacances pour quitter la routine, etc, elles démontrent leur facilité à mener le monde et à sortir des carcans que l’on imaginerait posés sur elles. Car plus que tout, malgré leur mauvais caractère ou leur force morale, ces femmes sont libres. Libres de n’en faire qu’à leur tête, libre d’aller et venir, d’agir, de réprimander.
Mais, à se vouloir indestructibles et trop fortes, on se casse parfois les dents. Et l’émotion pointe alors, affleurant toujours dans ces récits juste derrière le rire omniprésent. Car l’humour est précis et incisif dans ces nouvelles, il frappe juste (à ce titre, la première nouvelle est particulièrement hilarante).
Chaque page donne envie de lire la suivante sans attendre, ce qui est la principale qualité d’un livre. Pari réussi pour cet ouvrage drôle et touchant qui décrit, à travers le regard des femmes et de l’humour (deux éléments assez peu souvent associés), une Inde méconnue, à la fois comme on l’imagine et loin des clichés. Une réussite sur tous les plans.

Je ne connaissais pas du tout cette auteure, je viens de lire ces nouvelles en vacances.
Lecture agréable mais humour un peu trop appuyé à mon goût, la dernière m'a assez plu << la vie dans un palais >>,

Je viens de terminer La colère des aubergines. Ce fut une lecture agréable et sympathique, et qui m'a diablement mis l'eau à la bouche ! Mais bon, je n'en garderai pas un souvenir impérissable non plus. J'ai entendu parler d'un autre bouquin de cette auteure, Mes sacrées tantes, qui me tente beaucoup

IzaBzh a écrit:

Je viens de terminer La colère des aubergines. Ce fut une lecture agréable et sympathique, et qui m'a diablement mis l'eau à la bouche ! Mais bon, je n'en garderai pas un souvenir impérissable non plus. J'ai entendu parler d'un autre bouquin de cette auteure, Mes sacrées tantes, qui me tente beaucoup

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