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| Personne ne voit la vidéo. | |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Personne ne voit la vidéo. Mer 3 Oct 2007 - 11:00 | |
| Personne ne voit la vidéoPièce de Martin Crimp (1990). Mise en scène de Linda Blanchet. Avec : Lila Aissaoui, Michael Allibert, Sarah Biasini, Maija Heiskanen, Boris Le RoyŒuvre du dramaturge britannique Martin Crimp (1990), Personne ne voit la vidéo raconte le cheminement d'une mère célibataire dans l'Angleterre/Europe contemporaine, progressivement aspirée par le monde de l'enquête de consommateurs. Interrogée initialement, elle devient elle-même enquêtrice - Citation :
Tout ce qui touche la vie humaine, tout ce qui se maintient en relation avec elle, assume immédiatement le caractère de condition de l'existence humaine. C'est pourquoi les hommes, quoi qu'ils fassent, sont toujours des êtres conditionnés
C'est l'histoire d'une conversion. Celle d'une femme qui bascule presque malgré elle dans le monde du travail et de la rationalité économique. A travers le prisme d'un institut de sondage, Personne ne voit la vidéo dissèque froidement un système dépourvu de projet et de sens où chacun est à la fois agent et victime. Tout y est toujours objet d'échange : le temps, le langage, le plaisir, le sens. Pas de gratuité dans cet univers urbain de solitudes où les rencontres sont scénarisées et où semble exclue la possibilité d'une résistance, d'une action extraordinaire. Les caméras deviennent sujets. L'homme finit par se concevoir comme un opérateur qui met en oeuvre des procédés. Cruellement drôle et musicale, l'écriture de Martin Crimp raconte les êtres poétiques que nous sommes, notre quête de sens et de bonheur dans une culture normée. Le travail est-il le moyen de faire taire la peur du vide qui menace chaque seconde de l'existence ? Si le monde est l'ensemble des objets durables qui résistent à l'érosion du temps, que serait un monde fait de cartons ? Personne ne voit la vidéo est jalonné de questionnements et de répétitions. Nous avons cherché le corps de ces êtres, l'expression de leur conditionnement, de leurs fantasmes et de leur perversité. Linda Blanchet | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Personne ne voit la vidéo. Mer 3 Oct 2007 - 11:10 | |
| Avec Sarah Biasini ... ( Désolée, je ne trouve pas de photos de la pièce elle-même)On est dans un magasin, au milieu de rayons .Du moins on le suppose, devant nous ne s'empilent que des boites de cartons, à l'infini... Cet espace va évoluer, mais seuls les cartons le structurent. Pour l'instant il s'agit d'une enquête. Des personnages traversent la scène, robotisés, et des caméras les surveillent. Une jeune femme Liz ( Sarah Biasini, le profil de sa maman , impessionnant) erre, un peu ailleurs... Survient une autre personne, l' enquêtrice. Elle commence à lui poser un tas de questions, sur son "utilisation" des congelés, sa régularité, sa diversité, pizzas ou lasagnes,etc...On la filme, alors qu'elle répond, mais personne ne verra la vidéo, lui dit-on. Peu à peu elle se prend au jeu et va rentrer dans ce système questions/réponses. On la retrouve enquêtrice, formée par John son supérieur. Tous les deux se cherchent, se frôlent, mais la solitude la poursuit et elle se raccroche à sa mission. Tous ces personnages paraissent perdus, piégés dans leurs questionnements, en quête de réponses toujours, mais pris dans cet engenage de production. Les cartons se déplacent, s'emmêlent, tombent, mais restent vides et le décor se fissure, semblable à leurs angoisses . Ce qui se dit trouve un écho en nous et souvent on rit des réponses. Car nous sommes tous des consommateurs plus ou moins effrénés, plus ou moins conditionnés. Chacun correspond à une case. On doit rentrer forcément dans une statistique, correspondre à une norme pour être identifié, pour éviter de errer telle Liz au début de la pièce. Mais qu' y a t'il derrière toutes ces questions, ces classifications? Quel est notre rôle et quel est le but de tout celà? J'ai vraiment été séduite par l'originalité de la mise en scène sur un sujet toujours intemporel. La pièce est drôle, rythmée, malicieuse et la fin arrive trop vite, tant on est pris dans ce jeu de miroirs où chacun peut retrouver un peu de son vécu quelque part. Elle tombe un peu abrupte, au moment où on ne s'y attend pas, sur l'annonce d'une naissance. Parceque la vie c'est ça: une quête, sans fin logique, et un cycle qui reprend ! Ingénieux et très inventif, je me suis régalée | |
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