Doris Lessing

Merci Charlie !

J'ai acheté "Le rêve le plus doux" , ça m'intriguait cette Doris Lessing (pendant longtemps je pensais que c'était comme du Barbara Cartland , c'est peut être le prénom qui fait ça....)

darkanny a écrit:

(pendant longtemps je pensais que c'était comme du Barbara Cartland , c'est peut être le prénom qui fait ça....)

pauvre Doris.. icône du mouvement féministe (un peu contre son grè) avec Le carnet d'or.. et voilà qu'elle se retrouve en ligne avec Barabara
je viens de sortir aussi un de ses derniers livres de mes étagères.. envie de retrouver son écriture

Elle a eu le Nobel de littérature
(DL pas BC.... )

Et attendez c'est pas fini , je croyais aussi que JCO était une sorte de BC héhéhéhéhé

darkanny a écrit:

Et attendez c'est pas fini , je croyais aussi que JCO était une sorte de BC héhéhéhéhé

aïe, aïe.. espérons que ces auteures ne lisent pas Parfum

Nouvelles Africaines (Tome 1, Livre de poche)

Première découverte de cette auteure nobélisée et je ne sais pas trop si je suis séduite ou si je reste sur ma faim (de léopard).
Loin des furieux discours contre le méchant blanc réduisant en esclavage le gentil indigène, les 9 nouvelles de Lessing sont beaucoup plus subtiles dans leur manière d'aborder la colonisation. Il ne s'agit pas de décrire une société partagée entre le noir et le blanc, le bien et le mal, le doux et le sévère mais de donner à voir, de l'intérieur, la peur de chacun face à l'inconnu. Le dénominateur commun de toutes ces nouvelles, qui se lisent avec l'aisance d'une prose maîtrisée, académique, presque lénifiante, est bien ce sentiment d'effroi que tous éprouvent face à l'Afrique (cette grande inconnue dont la beauté n'efface pas la rudesse), face à ces indigènes dont les codes, les langues, les réactions sont bien souvent inexpliquables, face à la différence de classe entre blancs (ceux qui ont de l'argent, ceux qui n'en auront pas..., les Anglais contre les Afrikaners...).
Je me suis réjouie de ne pas lire un livre emprunt d'un manichéisme plein d'esbrouffe. Les nouvelles de Lessing sont comme des prises de température dans la vie de l'Afrique, ni moment de tension, ni bousculade du récit, ni tragédie baroque, la vie africaine déplie son cours lentement, difficilement, dans la chaleur du jour, les angoisses de chacun, les rêves déçus de la plupart. Car chaque personnage est marqué par une forme de défaitisme, de langueur, une tiédeur qui laisse un peu penaud (souvent les personnages en voulant faire le bien font pire que mieux dans un pays auquel ils ne peuvent appartenir totalement). Je m'attendais à la lecture de contrastes forts et Lessing nous offre une morale douce, pleine d'écoute, de compréhension et d'incapacité à vivre dans cette Rhodésie impossible, tiraillée, brûlante, insondable.
Agréable lecture mais qui ne me laissera sans doute pas un grand souvenir...

J'ai eu un peu la même sensation que toi Shanidar, il m'a manqué un petit quelque chose dans cette lecture. Le livre de l'auteur que j'ai trouvé le plus convaincant est le Carnet d'or (malgré quelques aspects datés), et les autres lectures moins ou pas du tout convaincantes. J'avoue avoir été surprises par le Nobel, attribué à un auteur pas dépourvu d'intérêt, mais quand même bien moins marquant que d'autres.

Arabella a écrit:

J'avoue avoir été surprises par le Nobel, attribué à un auteur pas dépourvu d'intérêt, mais quand même bien moins marquant que d'autres.

Elle a eu le Nobel à 88 ans (record)... On peut se dire que si son oeuvre avait été vraiment exceptionnelle, elle l'aurait eu plus tôt (mais on pense à tous ceux qui ont eu une oeuvre exceptionnelle sans avoir le Nobel : Yourcenar, Borges...).

Tout ce que vous en dites ne me donne vraiment pas envie de me jeter prioritairement sur ses livres...

eXPie a écrit:

On peut se dire que si son oeuvre avait été vraiment exceptionnelle, elle l'aurait eu plus tôt (mais on pense à tous ceux qui ont eu une oeuvre exceptionnelle sans avoir le Nobel : Yourcenar, Borges...).

Mouais, moi , je maintiens, "vaincue par la brousse" c'est vachement bien.

Maryvonne, argumentatrice de choc.

Maryvonne a écrit:

Mouais, moi , je maintiens, "vaincue par la brousse" c'est vachement bien.

Maryvonne, argumentatrice de choc.

C'est un argument que je note !

Je veux dire que sur l'echelle de comparaison des prix nobels (domaine ou je suis pleinement qualifiée, en ayant lu au moins 4....),
je le mets au même niveau que beloved de Toni Morisson
(avec des thématiques convergentes).

Maryvonne, comparatrice de talents.

Un enfant de l'amour

Il y a peu, j’avais tenté une première rencontre avec L’auteur, qui n’avait pas abouti. Peut-être l’œuvre n’était pas assez accessible, ou le sujet inapproprié au moment ? L’écriture, cependant ne m’avait pas laissée indifférente ; je remettais donc à plus tard une autre rencontre, avec un autre livre.
Cette fois sera la bonne.
Un enfant de l’amour, est le livre de la désillusion d’un homme qui rêve sa vie, mais ne la vit pas. Un homme qui jeune rêve à la femme de sa vie, qui part à la guerre, mais qui ne la fera pas. Un homme qui vivra un amour intense, et fugace, mais…..Un homme qui se découvrira père, mais…Un homme qui fera sa vie, mais…Un homme qui partira à la recherche de son passé, mais…
J’ai bien aimé l’écriture de Doris Lessing, un peu moins la compacité du texte, sans chapitres et presque sans paragraphe. Cela peut parfois donner la sensation d’y perdre son souffle, alors que, paradoxalement le déroulement est assez lent. L’auteur semble s’être longuement attardée sur la difficile condition des soldats, même quand ils ne combattent pas, et peu sur cet enfant, et ce désir de reconnaître une paternité comme pour mieux accentuer sur la désillusion prévisible.

« Vous voyez, articula t-il, je ne vis pas ma vie. Ce n’est pas ma vraie vie. Je ne devrais pas vivre comme je le fais. »
« Savoir qu’on vit une vie mensongère, qu’on ne vit pas sa vie, c’est une chose horrible. »

Quand l’occasion se présentera, j’irai à nouveau à la rencontre de Doris Lessing.

Autant j'ai eu beaucoup de peine avec le Carnet d'or, autant avec les autres, un vrai délice.
Aujourd'hui, c'est
J'aime se plume

Victoria, petite fille noire, et Thomas, petit garçon blanc attendent dans la cour de l’école que quelqu’un vienne les chercher « Il a oublié. J’avais bien dit à maman qu’il oublierait ». Mais non, Thomas n’a pas été oublié, Edward est venu le chercher, mais…. a oublié Victoria ! Toute seule dans le noir, elle attend tremblante de peur et en pleurs. Edward revient et la ramène chez lui où elle passera la nuit dans la maison des Staveney riche famille blanche, que l’on peut qualifier de bobo. Victoria découvre l’univers de la richesse et passera souvent devant cette maison sans que personne ne la reconnaisse. Edward deviendra son mythe

Devenue une très belle jeune fille, Thomas la retrouvera et ils auront une histoire d’amour qui aura pour fruit : Mary.

6 ans après, Devant les difficultés rencontrées pour l’éducation de sa fille et ses souvenirs scolaires, Victoria informe le père de l’existence de Mary et renoue avec la famille Staveney qui, petit à petit, pour son bien, accaparera de plus en plus Mary. Victoria doit-elle perdre sa fille pour lui donner une chance supplémentaire dans la vie ?

Tout pourrait être idyllique, mais c’est sans compter sur Doris Lessing. Dans un style simple et direct, nous parle du racisme ordinaire, de l’hypocrisie, de la bonne conscience de classe et de l’univers familial.

Ce livre, très cours, est un petit bijou et un coup de cœur. Issu d’un livre regroupant 3 nouvelles sous le titre « The Grandmothers » que j’espère pouvoir dénicher.

zazy a écrit:

Autant j'ai eu beaucoup de peine avec le Carnet d'or, autant avec les autres, un vrai délice.
Aujourd'hui, c'est
J'aime se plume

Victoria, petite fille noire, et Thomas, petit garçon blanc attendent dans la cour de l’école que quelqu’un vienne les chercher « Il a oublié. J’avais bien dit à maman qu’il oublierait ». Mais non, Thomas n’a pas été oublié, Edward est venu le chercher, mais…. a oublié Victoria ! Toute seule dans le noir, elle attend tremblante de peur et en pleurs. Edward revient et la ramène chez lui où elle passera la nuit dans la maison des Staveney riche famille blanche, que l’on peut qualifier de bobo. Victoria découvre l’univers de la richesse et passera souvent devant cette maison sans que personne ne la reconnaisse. Edward deviendra son mythe

Devenue une très belle jeune fille, Thomas la retrouvera et ils auront une histoire d’amour qui aura pour fruit : Mary.

6 ans après, Devant les difficultés rencontrées pour l’éducation de sa fille et ses souvenirs scolaires, Victoria informe le père de l’existence de Mary et renoue avec la famille Staveney qui, petit à petit, pour son bien, accaparera de plus en plus Mary. Victoria doit-elle perdre sa fille pour lui donner une chance supplémentaire dans la vie ?

Tout pourrait être idyllique, mais c’est sans compter sur Doris Lessing. Dans un style simple et direct, nous parle du racisme ordinaire, de l’hypocrisie, de la bonne conscience de classe et de l’univers familial.

Ce livre, très cours, est un petit bijou et un coup de cœur. Issu d’un livre regroupant 3 nouvelles sous le titre « The Grandmothers » que j’espère pouvoir dénicher.

J'ai dévoré ce livre, une nouvelle un peu longue & l'écriture qui va avec. Précise, cisellée; chaque mot est choisi .

Les caractères sont décrits avec beaucoup d'acuité.

Et dire que c'est écrit par une Dame de plus de 85 ans