Osama - [Siddiq Barmak]

très persuasive en effet, coline ! Mais maintenant que j'ai vu le film, je dis que tu as raison d'insister je vais mettre une cassette pour l'enregistrer

Et dire que le magnétoscope est nase et que l'on va rater cela ! grrr. je vais tenter de trouver une solution...

Je vais regarder le programme, car ici, en Espagne les diffusions sont plus collées à la programmation Allemande qu´à la Française.
Je cours le voir sur le site Web d´Arte.

Ben, crotte alors, j'ai oublié de donner des instructions à mes parents pour l'enregistrement du film! Coline ne sera pas contente après ce chatperlipopette qui part en goguette sans vérifier la video-cassette!
Ca m'apprendra à être tête en l'air!

Chatperlipopette a écrit:

Coline ne sera pas contente après ce chatperlipopette qui part en goguette sans vérifier la video-cassette!

Tu continues l'atelier d'écriture?

Je vais avoir une réputation de dragon alors qu'il n'y a pas plus doux que moi!
J'ai juste envie de partager... :)

T'inquiètes pas Coline , je suis aussi pénible que toi quand j'insiste ainsi pour vous faire partager mes coups de coeur !
(d'ailleurs ,vous n'avez pas fait de commentaires sur The VEILS..En général ,les gens à qui je fais connaître ce groupe accrochent d'emblée , surtout sur "Leavers dance "que je vous avais mis ... )

aérial a écrit:

T'inquiètes pas Coline , je suis aussi pénible que toi quand j'insiste ainsi pour vous faire partager mes coups de coeur !
(d'ailleurs ,vous n'avez pas fait de commentaires sur The VEILS..En général ,les gens à qui je fais connaître ce groupe accrochent d'emblée , surtout sur "Leavers dance "que je vous avais mis ... )

Promis juré, j'écoute les Veils dès demain... :)
Tu fais bien d'insister (et moi aussi donc! :) ) parce qu'il y a tellement d'indications (livres, films, musique...) qu'on en arrive à oublier ...

coline a écrit:

Osama

Premier long-métrage du cinéaste afghan Siddiq Barmak


Osama a été salué lors du Festival de Cannes 2003, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, notamment en obtenant une mention spéciale dans la catégorie Caméra d’Or.
Il a aussi reçu en 2003 le

C’est un film très engagé.
Pour le réalisateur afghan de ce tout premier film de l’ère post-talibans,
« Osama est l’histoire amère et tragique de la pire période de notre vie. C’est l’histoire d’un peuple réduit au silence, à l’obéissance, spolié de toute identité. C’est l’histoire d’un peuple marqué par la terreur. C’est l’histoire sans fin des femmes privées de libertés ».

Siddiq Barmak réalise avec « Osama » une fiction bouleversante de réalité : l’histoire d’une fillette, symbole de la tragédie de toutes les femmes afghanes.

Premières images : une mer de burkas bleues déferle dans les rues, scandant « Nous voulons travailler. Nous avons faim ! ». Puis soudain un cri : « Les talibans arrivent ! ». Et c’est la fuite éperdue des femmes et des enfants qui les accompagnent sous les tirs, les jets d’eau puissants et les coups.
Au cœur de la foule, une petite fille terrorisée et sa mère. Un jeune mendiant aussi, Espandi.

La mère est une femme médecin qui n’a plus le droit d’exercer en raison des interdits imposés par les talibans. Ces derniers s’assurent qu’aucune femme ne sorte de sa maison sans compagnon « légal ». Or le mari est décédé, le frère aussi. Ne restent à la maison que la mère, la fillette et la grand’mère qui ne peuvent donc pas sortir pour gagner leur vie. Elles vivent dans une extrême pauvreté.
C’est pourquoi, un soir, partant d’un conte, la grand’mère suggère de changer l’apparence de la fillette. Et la mère, désespérée, accepte de couper les cheveux et de déguiser sa fille en garçon pour qu’elle puisse sortir pour aller chercher du travail. Il faut absolument gagner de quoi survivre. Elle s’appellera désormais Osama, un prénom à la fois masculin et féminin. Elle peut devenir laitier.

La décision terrifie la fillette, angoissée que sa véritable identité ne soit découverte par les talibans. Qui dit garçon dit école coranique et prières à la mosquée. Très vite, sa démarche, sa voix, son ignorance des gestes de la prière déclenchent les doutes…Osama vit dans la terreur d'être découverte …Les garçons la harcèlent, les talibans l'épient. Seul le jeune mendiant, Espandi ( rencontré lors de la manifestation au début du film, et qui connaît la vérité) la protège. On sent bien vite qu'à un moment ou un autre, la vérité éclatera et qu’ Osama sera prise au piège.

Tout au long du film, le beau visage d'Osama exprime avec une intensité extrême , la peur, la panique qu'elle ressent à chaque nouvelle épreuve. Son air traqué, son mutisme sonnent vrai car elle a véritablement vécu cette violence. Siddiq Barmak a trouvé l'interprète, Marina Golbahari, mendiant dans une rue de Kaboul. " J'ai été fasciné " dit-il " par son regard. A travers ses yeux on lisait la tragédie, la mélancolie et une immense tristesse. " Pourtant Osama est encore une enfant :elle plante ses tresses coupées dans un pot qu'elle garde près de son lit ou bien, dans les moments les plus durs, elle s'imagine sautant à la corde . Et le rêve lui permet d'échapper un moment à la réalité...

« Osama est l’histoire de personnes ayant perdu leur identité. C’est l’histoire d’une peur atroce, de personnes terrifiées par le son de leur ombre. C’est l’histoire sans fin des femmes en prison. Et c’est aussi l’histoire d’une petite fille, de l’injustice et du fanatisme qu’elle doit supporter sur les épaules. » dit Siddiq Barmak.

Siddiq Barmak est né en 1962. Il a étudié le cinéma à Moscou. Ses premiers films ont été censurés par le régime pro-soviétique d’Afghanistan et, appelé au front, il a préféré déserter et partir dans la Vallée du Panshir combattre les Soviétiques au côté du Commandant Massoud dont il fut l’aide de camp. Ensuite, il a pris le chemin de l’exil et s’est réfugié au Pakistan. La chute du régime fondamentaliste en décembre 2001 lui permit de regagner son pays et d’y travailler avec l’aide de Mohsen Makhmalbaf, le réalisateur iranien (« Kandahar », « Les contes de Kish », « Le silence », etc… ). Il dirige l’Afghan Children’sEducation Movement, une association fondée par Mohsen Makhmalbaf qui fait la promotion de l’éducation, de la Culture et des Arts.
« Quand j’étais au Pakistan,dit-il, je voulais réaliser un court-métrage de fiction. J’essayais de trouver un sujet et des personnages dans des milieux aussi différents que celui des handicapés afghans, des enfants de la rue. Je suis tombé par hasard sur une lettre écrite par un vieux professeur afghan, qui racontait l’histoire d’une petite fille désirant plus que tout aller à l’école alors que c’était interdit. Pour parvenir à ses fins, elle s’était fait couper les cheveux et portait des vêtements de garçon. Cette histoire m’a profondément affecté. »

« Osama »est filmé comme une vraie fiction mais parsemé de touches documentaires. Les regroupements des femmes dans la rue…Les scènes collectives d’embrigadement des jeunes garçons…Une scène de justice divine totalement effrayante… Tous ceux et toutes celles qui apparaissent à l’écran, des acteurs non professionnels, ont vécu ces évènements et apportent une vérité charnelle…
Mais le réalisateur signe aussi de très de belles images. Et le son, parfois coupé, nous concentre sur ces images, de même que les ralentis. "Osama "est un film fort, violent, triste, empreint d’un désespoir profond. A mon avis, inoubliable…

De désespoir et surtout de soumission…

Cette absence totale de révolte est insupportable.

Tous, hommes et femmes, pleurnichent et se soumettent à une très petite minorité, pourquoi ?

A la fin, le mollah est seul, vieux, vulnérable, entouré de femmes et d’enfants qui le haïssent et ils ne font rien…quand on attend de son bourreau qu’il vous sauve, on risque d’attendre longtemps…

sousmarin a écrit:

De désespoir et surtout de soumission…

Cette absence totale de révolte est insupportable.

Tous, hommes et femmes, pleurnichent et se soumettent à une très petite minorité, pourquoi ?

A la fin, le mollah est seul, vieux, vulnérable, entouré de femmes et d’enfants qui le haïssent et ils ne font rien…quand on attend de son bourreau qu’il vous sauve, on risque d’attendre longtemps…

Mais sousmarin, je ne comprends pas ta remarque...Le règne de la terreur a-t-il jamais eu d'autre conséquence que de soumettre les individus?
Es-tu bien sûr...sommes-nous bien sûrs qu'en de telles circonstances tu ferais...nous ferions partie des héros?
La terreur fait peser la menace non seulement sur l' individu mais aussi sur tous ceux que celui-ci chérit...On se tait, on se soumet, ce n'est pas que de la lâcheté...on le fait aussi pour préserver ceux qu'on aime...

Il faut du temps, de la souffrance et des morts avant de renverser les dictatures sanguinaires...Il faut qu'une résistance héroïque s'organise pour sauver un peuple...

sousmarin a écrit:

A la fin, le mollah est seul, vieux, vulnérable, entouré de femmes et d’enfants qui le haïssent et ils ne font rien…quand on attend de son bourreau qu’il vous sauve, on risque d’attendre longtemps…

Tu la connais la puissance des mollahs à cette période du règne des talibans? Leur pouvoir sur tout et sur tous!
Et que crois-tu qu'il serait advenu des femmes et des enfants de ce mollah si lesépouses s'étaient révoltées?...
Rien qu'une révolte familiale...et des morts pour rien...des enfants morts pour rien...

Un accident est si vite arrivé…il y a plein de moyens pour se débarrasser d’individu indésirable surtout quand ceux qui enquêterons derrière sont des imbéciles…

Néanmoins le risque de rétorsion mortelle existe mais la vie n’est qu’une suite de choix et de risques, si l’on ne veut en prendre aucun, on ne vit pas, on subit !

sousmarin a écrit:

le risque de rétorsion mortelle existe mais la vie n’est qu’une suite de choix et de risques, si l’on ne veut en prendre aucun, on ne vit pas, on subit !

C'est ton point de vue...et même si je comprends ce que tu dis, je le trouve dur...
Faut-il rappeler que la petite Osama se retrouve dans le lit du vieux mollah parce qu'elle s'est résignée aux risques que lui ont fait prendre sa mère et sa grand'mère pour la survie d'elles trois?...De vraie résistantes ces femmes tout de même! Et quel poids de terreur pour la petite! Se retrouver, pour sauver sa famille de la faim, dans la peau d'un garçon!...
Ce que je garde de ce film, c'est la peur dans les yeux d'Osama, de la première à la dernière image...Et c'est une enfant qui doit supporter tout ça!

sousmarin a écrit:

Un accident est si vite arrivé…il y a plein de moyens pour se débarrasser d’individu indésirable surtout quand ceux qui enquêterons derrière sont des imbéciles…

Y'avait qu'à...

C'est si simple de tenir un tel discours quand on vit à des milliersde kilomètres de tout ça, dans une démocratie, une démocratie où l'on va tout de même bien frémir un peu dimanche prochain devant le risque du résultat de nos élections...

je trouve que tu exagères sousmarin. Aujourd'hui nous avons beaucoup d'exemples de dictatures et d'injustice, et grâce à l'histoire, savons que résister est la seule échappatoire possible... mais fondamentalement, aujourd'hui si je me met à la place de certaines personnes complètement soumises, je ne suis pas sûre que je ferai partie des résistants si je n'avais pas la connaissance de l'histoire.

Je ne sais pas si je suis très très claire.

En tout cas, je suis sûre qu'on ne peut pas être catégorique sur ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'on ferait ou ne ferait pas. Tant qu'on n'a pas vécu une situation c'est difficile de juger.
Trouver qu'un comportement est ... terrible, déprimant, fataliste... certes mais dire qu'il en aurait pu être autrement, moins sur. enfin je crois