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| Xénophon [Philosophie] | |
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+2Chatperlipopette feuilllle 6 participants | |
Auteur | Message |
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Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Xénophon [Philosophie] Sam 27 Oct 2007 - 15:51 | |
| Source WIKIPEDIA: - Citation :
- Né dans le dème d'Erchia en Attique, dans les premières années de la guerre du Péloponnèse, Xénophon est le fils de Gryllus, membre d'une riche famille aristocratique. Il fréquente les sophistes, dont Prodicus à Thèbes, et devient l'élève de Socrate.
Hostile à la restauration de la démocratie après la tyrannie des Trente, il s'engage dans l'expédition menée par Cyrus le Jeune, fils de Darius II, contre son frère Artaxerxès II. Lors de la bataille de Counaxa, en 401 av. J.-C., l'issue du combat est incertaine, mais la bataille tourne à l'avantage des perses lorsque Cyrus est tué. Peu après, le chef grec, le spartiate Cléarque, est pris et exécuté. Xénophon est alors élu commandant de l'arrière-garde de l'armée des mercenaires grecs, qui se retrouvent seuls sur les plaines entre le Tigre et l'Euphrate. Il conduit alors la retraite des 13 600 Grecs, surnommés les « Dix Mille » — retraite qu'il conte dans son ouvrage le plus fameux, l'Anabase, et qui aboutit au célèbre cri « θάλαττα! θάλαττα! / thalatta ! thalatta ! » (« La mer ! La mer ! ») poussé par les Grecs apercevant le Pont-Euxin à la sortie des montagnes. Arrivé en Thrace avec ses compagnons, il se met au service du roi Seuthès qu'il rétablit sur son trône. Puis il met ses hommes au service du roi Agésilas II de Sparte.
À son retour à Athènes, il est mal accueilli, et part à Sparte, où il fait partie des troupes du roi Agésilas II combattant en Perse. Il est alors banni par Athènes, alliée des Perses, et dépossédé de ses biens. En 394 av. J.-C., il se bat contre les Athéniens à Coronée. Il s'installe à Scillonte, en Elide, où il passe plus de 20 ans, occupé à la rédaction de la plupart de ses ouvrages notamment l'Anabase. À la suite d'une guerre entre Sparte et les Eléens, il doit quitter Scillonte et se réfugie à Corinthe en 371 av. J.-C.. Athènes étant alors l'alliée de Sparte, la sentence de bannissement est levée en 367 av. J.-C., mais il n'existe aucune preuve qu'il rentre à Athènes. Il n'existe plus d'informations sur lui à partir de là, mais on suppose qu'il est mort en 355 av. J.-C. | |
| | | feuilllle Sage de la littérature
Messages : 1285 Inscription le : 04/08/2007 Age : 70 Localisation : un trou normand
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Sam 27 Oct 2007 - 17:03 | |
| Et je pense à Voltaire! :) | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Sam 27 Oct 2007 - 19:08 | |
| Il n'a pas de fil ouvert ce brave homme? Il va falloir y remédier! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Ven 2 Nov 2007 - 20:29 | |
| Xénophon relate dans "L'Anabase" la retraite des Dix Mille. Qui étaient ces Dix Mille? Les soldats spartiates et les mercenaires grecs qui avaient suivi Cyrus dans sa course folle au trône de Perse, détenu par son frère Artaxerxès. Xénophon, avide d'aventure se joint à l'expédition, tout d'abord en tant qu'amateur puis, à la mort de Cyrus, en tant qu'un des cinq généraux élus à la place des anciens généraux massacrés lors d'un guet-apens. Son intelligence et sa sagacité autant que son sens de l'organisation et du commandement permettront à l'armée grecque vainqueure mais isolée en terre étrangère, loin de ses attaches et de ses arrières, de battre en retraite la tête haute. Outre l'aspect historique, la narration de cette épopée est une mine de renseignements sur la manière de vivre d'une armée en marche, les ordes de bataille, les prises, les distances parcourues, les itinéraires empruntés, les moeurs des contrées traversées etc... C'est aussi le régal de lire les harangues des chefs avant chaque assaut, avant chaque bataille. Xénophon possède la force du verbe maîtrisé, la force des passes d'armes verbales, la force époustouflante de celui qui manie avec aisance et autorité la rhétorique! Il réussit à se sortir des pires situations grâce à cette dernière: l'argumentation sans faille touche immanquablement son but. Le voyage effectué par le lecteur à travers la Perse jusqu'au Pont Euxin est extraordinaire: certes la violence guerrière est omniprésente, mais les observations et les analyses faites par Xénophon sont intéressantes à plus d'un titre. En effet, on vit le désarroi des soldats grecs, contraints de se replier suite à une désastreuse victoire, craignant de ne pouvoir recevoir une sépulture digne: la peur effroyable que les compagnons de route ne puissent savoir où les corps des tués au combat sont inhumés, la terreur de subir la dispersion de son corps en guise de représailles car la dispersion est synonyme d'errance dans un enfer éternel. D'ailleurs ce traitement sera subi par un traître, ce qui fera trembler non seulement les juges mais aussi le lecteur! Il est savoureux de lire les multiples serments de fidélité ou d'allégeance librement consentie effetués par les différents chefs des armées rencontrées: "la main droite" est donnée en signe de parole d'honneur....et est plus souvent qu'à son tour reprise lors des revirements de situation! Un éternel jeu de menteur menteur et demi...toujours d'actualité deux millénaires plus tard! Au fil du récit, on apprend que l'armée ne se composent pas uniquement de soldats: les femmes sont présentes, les esclaves (dont le nombre varie en fonction du dénouement des affrontements), les enfants, les animaux de trait et ceux destinés aux sacrifices et aux repas. On remarque qu'avant d'entreprendre quoique ce soit, les chefs de l'armée sacrifient aux dieux et s'élancent ou retardent les attaques ou la continuation de la retraite. Les villes et villages rencontrés par les Dix Mille n'ont souvent pas d'autre choix que d'ouvrir des marchés à ces derniers afin de ne pas avoir à subir pillages et razzia....une armée en marche est aussi source de profits et d'échanges fructueux. Grâce à cette épopée, Xénophon fait vivre à son lecteur les paysages giboyeux et fertiles d'Arabie, une chasse à la gazelle, à l'autruche, à l'onagre ou à l'outarde. Ou encore, sur un geste de Cyrus, les seigneurs perses se mettant en quatre pour aider les chariots à avancer dans la boue, moment sublime de dévotion envers un chef charismatique et glorieux. L'intensité dramatique est à son paroxysme lorsqu'il faut se rendre à l'évidence: certes, l'armée grecque a gagné, mais elle est seule au milieu de contrées et de peuples hostiles, prêts à fondre sur elle pour la réduire en miette et s'en gargariser. Mais une pointe d'espoir éclaire l'avenir sombre promis: les grecs inspirent la terreur à beaucoup de peuplades et c'est en jouant sur cet atout que la retraite va s'effectuer jusqu'au bout malgré un nombre incalculable d'échauffourées et de batailles sanglantes. "L'Anabase" fut un succès dès qu'elle fut écrite et aujourd'hui encore, ce récit guerrier ne se démode pas... sans doute parce que l'homme est un animal viscéralement belliqueux aimant à étudier et décortiquer les batailles, les beaux faits d'arme, les braves tombés ou survivants aux combats. Ce qui occulte toute la partie peu glorieuse de cette retraite héroïque: les pillages, les tueries, les brigandages pour arriver les mains pleines chez soi, l'appât des richesses à rançonner en cours de route. Ces mercenaires, personnages peu recommandables recrutés dans toute la Grèce, représentaient la civilisation grecque face aux Barbares et aux Perses....de quelle fierté la Grèce pouvait-elle s'énorgueillir? Du fait qu'elle était persuadée d'être LA civilisation la plus avancée du monde antique? Ce doit être cela, sans doute. On retiendra, aussi, que Xénophon, suite à cette expédition, banni d'Athènes par ses compatriotes, restera au service de Sparte. Une lecture intéressante et exotique que ce récit de hauts faits guerriers de l'Antiquité. Accessoirement, elle m'a rappelé les difficiles moments passés au lycée à traduire certains passages de cette Anabase! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Ven 2 Nov 2007 - 20:36 | |
| Quelques liens pour faire plus ample connaissance avec les protagonistes ou le texte lui-même XénophonTexte intégral de l'Anabaseles Dix MilleCyrusLa carte | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 11:03 | |
| Superbe commentaire de cet Anabase ! Cela me donne envie de le mettre dans ma LAL ... Xénophon est l'auteur d'oeuvres telles que le banquet et l' apologie de Socrate qu'on retrouve étonnamment dans la bibliographie de Platon, autre disciple de Socrate ... Est-ce-que quelqu'un a déjà fait une lecture comparée de ces deux auteurs ? En tout cas, cela éveille de la curiosité ... Si quelqu'un peut éclairer ma lanterne, rhéteur, sophiste, dialecticien, cynique ou stoïcien ...
Hors de propos sur ce fil, mais ... Je m'étonne de ne pas trouver un fil sur Platon ... Mais aussi d'en trouver un sur Socrate qui n'a jamais rien écrit à ma connaissance ... | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 11:48 | |
| - GrandGousierGuerin a écrit:
- Xénophon est l'auteur d'oeuvres telles que le banquet et l'apologie de Socrate qu'on retrouve étonnamment dans la bibliographie de Platon, autre disciple de Socrate ...
Est-ce-que quelqu'un a déjà fait une lecture comparée de ces deux auteurs ? Je m'y attèle ces temps derniers. Il faut dire que les deux œuvres présentent de nombreux points communs (le symposion est donné après la victoire d'un jeune homme d'une grande beauté ; organisation très proche : une "parole circulante" pour citer Dupont, qui passe de main en main entre les convives, avant d'être close par un discours plus long de Socrate), mais des divergences décisives (les deux conceptions de l'amour véhiculée par Socrate sont inconciliables ; la thématique est sensiblement différente ; même la tonalité contraste de l'un à l'autre : le banquet de Platon n'est qu'un conciliabule d'intellectuels et le prétexte d'une leçon de philosophie, quand celui de Xénophon est farci de fou rires, d'anecdotes légères qui permettent de tisser çà et là, comme par hasard, une réflexion sérieuse mais livrée sur le mode d'une méditation ponctuelle, rêveuse). En vérité, le Banquet de Xénophon est postérieur à celui de Platon (certains conjecturent une rédaction en deux fois : une version comprenant 7 chapitres - critiquée par Platon - et donc complétée par Xénophon du 7e chapitre), et l'on peut raisonnablement penser qu'il a été écrit en réaction à celui de Platon (cf. antagonisme légendaire des deux personnages) ; l'hypothèse a même été émise qu'il s'agirait d'une parodie, mais je ne suis pas du tout convaincu : c'est mal lire, je crois, tout le potentiel littéraire de uariatio attaché au symposion, et que Xénophon a bien perçu contrairement à Platon (cf. le spoudologeion). | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 11:57 | |
| @Sullien : Merci pour cet éclairage ... A ta lecture, Xenophon me semble plus agréable à lire car moins dans la démonstration philosophique et plus dans la description et le vécu. Si je comprends bien, tu dis que les thèses défendues par Socrate dans le banquet de Platon et de Xénophon sont incompatibles ! mais il va falloir que j'ai accès à tes fiches de cours alors pour approfondir le sujet ... As-tu une préférence entre les deux versions ? As-tu eu l'occasion de lire l'apologie ? Hors de propos mais ... Ton avatar me fait flipper Orwell sur la table de nuit ? | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 12:26 | |
| - GrandGousierGuerin a écrit:
- @Sullien : Merci pour cet éclairage ... A ta lecture, Xenophon me semble plus agréable à lire car moins dans la démonstration philosophique et plus dans la description et le vécu.
Tout à fait ! D'ailleurs, le banquet est devenu un véritable genre littéraire (cf. Les Deipnosophistes d'Athénée) sur le modèle de Xénophon, pas de Platon. Tu y trouveras des convives allongés, admirant, dans le désoeuvrement qui suit un repas bien copieux, les performances acrobatiques d'une jeune danseuse, un Socrate qui, désireux de l'imiter, quitte son lit pour s'exécuter... médiocrement, etc. On est très proche de la comédie, et au plus près de la vie grecque ! - Citation :
- Si je comprends bien, tu dis que les thèses défendues par Socrate dans le banquet de Platon et de Xénophon sont incompatibles ! mais il va falloir que j'ai accès à tes fiches de cours alors pour approfondir le sujet ...
Euh... désolé, mais je n'ai pas de cours : je ne fais que lire en parallèle les deux œuvres, parfois avec un éclairage critique quand je trouve quelque chose à me mettre sous la dent. Cela étant, je peux essayer de trouver un texte des deux banquets et faire une rapide comparaison à l'occasion ! - Citation :
- As-tu une préférence entre les deux versions ?
Disons que je ne les aime pas pour les mêmes raisons. Mais il faut dire que d'un point de vue strictement littéraire, Xénophon montre une grande virtuosité dans un exercice autrement plus difficile que ce qu'offre Platon. - Citation :
- As-tu eu l'occasion de lire l'apologie ?
Oui, c'est plus lointain. De mémoire, la défense de Socrate ne diverge pas tant que cela : dans les deux cas, il se distingue nettement de la pratique sophistique et critique l'absurdité de l'accusation. Je vais y regarder de plus près. - Spoiler:
- Citation :
- Ton avatar me fait flipper Orwell sur la table de nuit ?
Si l'image était plus grande, tu pourrais voir s'esquisser, au fond de la pupille, une galaxie. Pas vraiment du Orwell !
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 12:32 | |
| Passionnant, tes éclairages, Sullien. Mes lectures des deux oeuvres datent de tellement loin, que j'aurais du mal à y ajouter quoi que ce soit. Sauf le regret de ne pas avoir le temps de relectures...
Question subsidiaire : sais-tu si on peut trouver Les Deipnosophistes d'Athénée ? J'aurais voulu le lire et je n'ai pas réussi à trouver, mais je n'ai pas trop cherché quand même. | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 12:40 | |
| Merci, ça me fait plaisir de partager et de prendre moi-même du recul sur ce que je fais. - Citation :
- Question subsidiaire : sais-tu si on peut trouver Les Deipnosophistes d'Athénée ? J'aurais voulu le lire et je n'ai pas réussi à trouver, mais je n'ai pas trop cherché quand même.
Arg, je ne peux pas beaucoup t'aider, désolé : je n'en ai lu que des morceaux (il faut dire pour ma défense que c'est une oeuvre monumentale), et je ne connais en français que l'édition Budé, onéreuse (livres 1 et 2). En anglais [à Athenaeus j'imagine], tu trouveras des éditions plus accessibles, en Loeb (plus complet), par exemple. En anglais toujours, il doit exister des éditions unilingues : j'en voix une en version numérique. Apparemment, tu peux trouver également une édition complète du XVIIe siècle publiée par la Bnf. Ca vaut peut-être le coup d'aller voir... | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 12:43 | |
| - GrandGousierGuerin a écrit:
- @Sullien : Merci pour cet éclairage ... A ta lecture, Xenophon me semble plus agréable à lire car moins dans la démonstration philosophique et plus dans la description et le vécu.
Tout à fait ! D'ailleurs, le banquet est devenu un véritable genre littéraire (cf. Les Deipnosophistes d'Athénée) sur le modèle de Xénophon, pas de Platon. Tu y trouveras des convives allongés, admirant, dans le désoeuvrement qui suit un repas bien copieux, les performances acrobatiques d'une jeune danseuse, un Socrate qui, désireux de l'imiter, quitte son lit pour s'exécuter... médiocrement, etc. On est très proche de la comédie, et au plus près de la vie grecque ! [GrandGousierGuerin] Une lecture pleine de promesse donc ... mais j'ai la version de Platon et non de Xenophon ... - Citation :
- Si je comprends bien, tu dis que les thèses défendues par Socrate dans le banquet de Platon et de Xénophon sont incompatibles ! mais il va falloir que j'ai accès à tes fiches de cours alors pour approfondir le sujet ...
Euh... désolé, mais je n'ai pas de cours : je ne fais que lire en parallèle les deux œuvres, parfois avec un éclairage critique quand je trouve quelque chose à me mettre sous la dent. Cela étant, je peux essayer de trouver un texte des deux banquets et faire une rapide comparaison à l'occasion ! [GrandGousierGuerin] Fais le si tu as le temps mais surtout envie ! Je ferais la démarche moi-même si j'ai envie d'approfondir le sujet ! - Citation :
- As-tu une préférence entre les deux versions ?
Disons que je ne les aime pas pour les mêmes raisons. Mais il faut dire que d'un point de vue strictement littéraire, Xénophon montre une grande virtuosité dans un exercice autrement plus difficile que ce qu'offre Platon. [GrandGousierGuerin] Alors là j'avoue que j'aimerais en savoir un peu plus ... Tout ton commentaire sépare les oeuvres en de nombreux points et finalement tu les remets dans le même panier question goût ... - Citation :
- As-tu eu l'occasion de lire l'apologie ?
Oui, c'est plus lointain. De mémoire, la défense de Socrate ne diverge pas tant que cela : dans les deux cas, il se distingue nettement de la pratique sophistique et critique l'absurdité de l'accusation. Je vais y regarder de plus près. [GrandGousierGuerin] Idem Si tu as le temps et l'envie ...
- Spoiler:
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 12:44 | |
| La BNF, c'est ce que je craignais. Ce qui m'enrage, c'es qu'une édition récente complète et semble-t-il de grande qualité a paru en Pologne, mais impossible à acheter à distance. Pas assez commerciale pour être en vente en ligne. | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Xénophon [Philosophie] Dim 24 Nov 2013 - 13:11 | |
| - Citation :
- Sullien a écrit:
- Disons que je ne les aime pas pour les mêmes raisons. Mais il faut dire que d'un point de vue strictement littéraire, Xénophon montre une grande virtuosité dans un exercice autrement plus difficile que ce qu'offre Platon.
[GrandGousierGuerin] Alors là j'avoue que j'aimerais en savoir un peu plus ... Tout ton commentaire sépare les oeuvres en de nombreux points et finalement tu les remets dans le même panier question goût ... Je ne comprends pas ta perplexité... D'un point de vue formel et littéraire, je trouve le travail de Xénophon beaucoup plus périlleux et difficile : la mise en scène du sérieux est très complexe et artiste, alors que, pour s'en tenir à la forme, Platon réduit au maximum la partie narrative, et l'échange entre les personnages tend à n'être qu'une compilation de points de vue, exprimés dans des discours plus ou moins long. Je ne dis pas que ces discours ne présentent pas d'intérêt, loin de moi cette idée ! Mais Xénophon a beaucoup plus travaillé dans le sens du symposion que ne l'a fait Platon : il est aisé d'exposer une doctrine en recourant au discours développé, mais qu'il est difficile d'arrimer le sérieux au léger comme le fait Xénophon ! Un exemple : Callias, homme fortuné, veut impressionner ses convives en leur apportant du parfum (Trimalchion s'en souviendra), et Socrate de se lancer dans une réflexion sur la convenance qu'il y a ou non, pour un homme de vertu / prudhomme / honnête homme (en grec : kalos k'agathos), de s'imbiber de parfum. Un esclave et un homme libre, oints de parfum, ont la même odeur, ne se distinguent plus, se dénaturent ! Que sied-il donc à l'homme libre de sentir ? L'huile des gymnases bien sûr, qui à force d'entraînements répétés, finira par imprégner le corps de qui veut être digne de sa condition d'homme libre ! Oui, mais les vieux, comme moi - réplique Lycon - qui ne peuvent plus aller à la palestre ? Quelle odeur doit être la nôtre ? Celle de la vertu, répond Socrate, énigmatique. Bon... bon... mais où se la procurer ? Pas chez des parfumeurs assurément ! On voit le mouvement d'une réflexion qui surgit, comme en passant, comme par hasard, et qui, sous des dehors légers, riants, volontiers burlesques, propose une éthique de vie très pensée, très profonde - pour peu que l'on apprenne à percevoir la profondeur qui perce la plaisanterie ! Ce livre fourmille de passages où la pensée de Socrate est comme distillée, sans être jamais exposée. C'est l'après-soirée après tout : il faut s'amuser que diable ! | |
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