Siri Hustvedt

Tout ce que j’aimais

Citation :

Quatrième de couverture

Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque. De l'art et de la création, ils ont fait le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n'a pu les préparer aux coups dont le destin va les frapper et qui vont infléchir radicalement le cours de leurs vies...

Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l'âme : bouleversant, ambigu, vertigineux, Tout ce que j'aimais est le roman d'une génération coupable d'innocence qui se retrouve, vingt ans plus tard, au bout de son beau rêve.

J’ai beaucoup aimé ce roman, particulièrement le dernier tiers. Beaucoup d’humanité se dégagent de ces pages, avec tout ce qu’elle a de meilleur et de pire : amitié, amour, créativité, générosité, empathie, accompagnement mais aussi deuil, mensonge, manipulation, déchéance et vice.

Un très bon roman sur la perte et la question d’identité. Qui sommes-nous ? Comment devenons-nous ce que nous sommes ? Quel est le poids de notre héritage familial ? Quelle responsabilité avons-nous en tant que parents ou proches dans cette construction identitaire ? Beaucoup de questions sans réponses simples ni définitives tant la complexité du cheminement de l’homme dans la construction de son identité est grande et difficilement appréciable.

Roman sur la culpabilité mais aussi sur ces moments très délicats que sont ces points de non-retour dans une vie : il y a des événements qui font qu’aucun retour en arrière n’est possible, de gigantesques carrefours qu’on n’attendaient pas s’ouvrent à nous et nous voilà bien obligés de nous y engouffrer sans trop savoir où cela nous mènera. Travail difficile qui consiste dans un premier temps à accepter cette perte de contrôle et ces moments d’égarements tout en essayant de se reconstruire petit à petit.

« Tout ce que j’aimais » est mon préféré de l’auteur à ce jour. Et pourtant ce n’était pas gagné d’avance tant ce roman peine à prendre son envol et prend son temps, mais cela vaut la peine de s’accrocher tant la diversité des thèmes abondent et la manière délicate d’y toucher finit véritablement par nous transporter. Je retiendrais surtout de ce roman une belle sensibilité et sa belle humanité. S'il ne fallait lire qu'un seul roman de Siri Hustvedt, je pense que ce serait bien celui-là.

J'avais beaucoup aimé ce livre, pas du tout un autre, je vais essayer Un été sans les hommes.

Je pense que tu seras moins enthousiaste mais il y a de belles choses aussi dans ce roman, donc oui, il en vaut la peine

Siri Hustvedt présente son ouvrage "Un été sans les hommes" aux éditions Actes Sud: ici

(en anglais, sous-titre en français)

J'ai terminé Un été sans les hommes et mon avis sur ce roman est mitigé.
C'est superbement bien écrit, le style de Siri Hustvedt est d’une extrême finesse et les petits dessins de l’auteur qui parsèment le texte sont sympathiques.
J’ai été touchée par ces différentes générations de femmes et leurs préoccupations, mais j’ai trouvé les digressions philosophiques trop pesantes, elles alourdissent inutilement l’histoire et m’ont agacées.

Un été sans les hommes



Piou….

La quatrième de couverture était séduisante, j’aurais dû m’en tenir là.

Le style narratif de Siri Hustvedt est plombant. A défaut de découvrir la sève du ressenti, un quelconque extrait de vie, j’ai été acculée à gratter l’écorce des mots sans jamais parvenir à y déceler un soupçon de « vivance »*, de profondeur.
L’auteure a opté pour seul pivot de ce livre de nous assommer de références philosophiques, une intellectualisation des sentiments qui en altère l’essence même. Trop axée sur les auteurs qu’elle cite avec véhémence et à outrance, elle en oublie ses personnages qui finissent par ressembler à des esprits décharnés, dépouillés de toute identité, pas une ombre de branchage sur un arbre de vie a laquelle se raccrocher sur cette trame superficielle et infertile.
A l’instar d’un mauvais film, le peu de choses qui ressort de ce livre est caricatural, les dialogues réducteurs, le tout dans un cadre suffocant de généralités. Un besoin de l’alimenter par autant de références ?
Si Siri Hudsvest a voulu flirter avec la figure de style se voulant érudite, pour ma part, je n’en retiens qu’une plume condescendante conduisant à un récit sans envergure, un onanisme intellectuel pour ne pas dire branlette à sens unique.

Au suivant…

*vivance : ce mot n’existe pas mais je l’utilise tout de même en raison de l’image de profondeur qu’il m’évoque. Sorry.

Vous rejoignez, Charlie et toi, nos avis partagés, Oulipo (le tien étant peut-être plus tranché )
Suis d'accord, ce besoin de théoriser, de citer des références en permanence, enlève toute consistance aux personnages qu'on finit par oublier derrière ces mots un peu ronflants. Et surtout tout cela manque de liant. J'avais déjà remarqué cette facheuse tendance dans Elégie pour un américain, et pourtant il y a un petit quelque chose qui m'accroche chez elle...Je tenterai un jour Tout ce que j'aimais!

Ce livre est il représentatif de ses autres oeuvres Aériale?

Non je me renseigne parce que si c'est le cas j'abandonne Hustvedt définitivement^^

Citation :

et pourtant il y a un petit quelque chose qui m'accroche chez elle

On peut avoir une certaine sensibilité oui Aériale sur certains sujets , où bien une écriture peut-être assez parlante en fonction des ressentis de chacun.

Citation :

Ce livre est il représentatif de ces autres oeuvres Aériale?

Je ne suis pas spécialiste, je n'en n'ai lus que deux Oulipo, mais je pense que oui, elle a même tendance à surcharger de plus en plus ses récits...

Je ne sais pas si le fait de l'avoir écoutée dans des interview me la rend un peu plus proche, je crois aussi qu'il y a une vraie sensibilité derrière tout ce fatras souvent inutile, en tout cas elle ne me parait pas aussi pontifiante et tournée sur son ego que ce qu'on pourrait croire parfois.

Tu devrais écouter la vidéo postée sur la page précédente peut-être elle te touchera (ou pas!)

Siri Hustvedt est une intellectuelle mais aussi une femme très sensible qui cherche des réponses à ses tourments, réponses qu’elle cherche dans la psychologie, l’art, la philosophie, la médecine…
Je trouve également qu’Un été sans les hommes pèche beaucoup trop de ce côté-là, mais c’est moins marquant dans ses précédents romans. Je pense que l’écriture de ce récit a été contaminée par ses recherches entreprises lors de l’écriture de l’essai « La femme qui tremble. Une histoire de mes nerfs ». Pour en revenir à ses autres romans, je me souviens avoir aimé « Les Yeux bandés », très proche de l’univers de son époux. Ensuite elle s’en démarque avec son mystérieux et intrigant roman suivant, « L'Envoûtement de Lily Dahl ». Il ne m’en reste plus grand-chose après tant d’années si ce n’est son atmosphère inquiétante et sourde, très bien rendue. Le roman que je préfère à ce jour est « Tout ce que j'aimais », bien qu’il ne m’a pas séduite d’emblée. Mais tant de sensibilité et d’humanité finissent par émouvoir et charmer. Quant à son dernier roman «Un été sans les hommes », il est loin d’être parfait mais ces thématiques sont très intéressantes, puis on sent bien une certaine angoisse sous-jacente, angoisse qu’elle essaye de canaliser par la raison et l’intellectualisation à outrance mais est-ce vraiment la bonne solution ? C’est un autre débat ;-)

Une bonne solution pour certains , pas pour d'autres ^^

Merci d'avoir éclairer ma lanterne concernant ses autres romans Sentinelle et Aériale.

Je n'ai pas été du tout séduite par Un été sans les hommes. Difficile d'expliquer pourquoi, à priori le livre a de quoi me plaire, les éléments sont présents, mais c'est leur mélange qui ne prend pas, comme un gâteau dans lequel on a mis tous les ingrédients et qui n'est pas très bon à l'arrivée. Je dirais que les personnages, surtout Mia, le personnage principal, ne m'ont jamais donné le sentiment d'être de vrais personnes, juste des création de papier, élaborés pour démontrer un point de vue, une idée, et jamais ils n'arrivent à une vraie vie, l'auteur ne leur laisse pas la possibilité d'exister réellement, d'échapper à leur destin d'élément de démonstration, et être assez forts et denses pour obliger l'auteur à les laisser exprimer leur propre logique. Comme si Siri Hustvedt ne leur faisait pas assez confiance, ou ne se faisait pas assez confiance pour les laisser vivre réellement et les laisser lui échapper un peu à son emprise. Aucun dialogue entre l'auteur et ses créations.

Donc voilà, on suit l'intrigue, qui à priori est une bonne intrigue, dans une écriture qui est belle écriture, et on s'ennuie, avec classe, mais on s'ennuie. Le genre de livre qu'on oublie une fois fermé. Je pense que pour ma part ce sera le dernier de Siri Hustvedt.

Un été sans les hommes

J’ai déjà découvert l’auteur avec « tout ce que j’aimais », il fut un coup de cœur pour beaucoup ; pas pour moi, j’ai aimé sans plus ; j’ai quand même,eu envie de relire cet auteur,le titre de ce livre m’a plu, ainsi que la couverture.

J’ai pour ce roman le même ressenti : j’ai bien aimé mais je déplore sa construction chaotique; Mia le personnage principal nous dévoile son histoire et trois autres histoires gravitent autour d’elle, mais cela n’est pas raconté de façon linéaire et c’est ce qui me chagrine.

Comme un puzzle, on découvre un bout d’une histoire puis, un autre vient se greffer, quand ce n’est pas une anecdote d’ordre philosophique ; bref, il faut être patient pour suivre et assembler tout cela. Certains passages, trop courts, sont intéressants et d’autres inutiles et barbants.

J'ai lu Les yeux bandés cet été, et je suis resté à côté pendant toute la lecture. La sensation d'une lourdeur omniprésente, peu à l'aise avec le personnage principal... J'ai trouvé la lecture très fatiguante, trop fatiguante pour un si petit livre. J'ai du mal à me souvenir exactement du sentiment que j'avais pendant la lecture, mais c'était quelque chose de très désagréable et d'assez nouveau. Comme un sentiment de morcellement (renforcé par les différentes parties). Ou une angoisse de morcellement ? Pourtant je ne peux dire que je n'ai pas aimé le livre, il y avait quand même quelque chose... Un léger rappel de Paul Auster peut-être ?
J'hésite vraiment à lire un autre. Un jour peut-être, mais pas de suite. L'idée même du livre me donne une sensation de fatigue, d'épuisement.

D'ailleurs, je ne sais pourquoi, elle était liée dans mon imagination à Nancy Huston (plus qu'à Auster). Peut-être parce qu'elles sont toutes le deux chez Babel. J'ai donc voulu les désunir en les lisant, en commencant par Hustvedt. J'espère bientôt passer à Huston. Je souhaitais la découvrir cet été, mais ma déception envers Hustvedt aura freiné mon envie (comme quoi, elles restent encore liées dans mon esprit, sans trop savoir pourquoi).

Un été sans les hommes



A 55 ans, Mia, la narratrice est plutôt mal dans sa peau. Boris, son mari vient de lui demander une pause après 30 ans de mariage. Pas évident, c'est certain. Mia est au 36e dessous. Tout autour d'elle lui rappelle l'homme qu'elle aime. Impossible de le chasser de ses pensées. Aussi décide-t-elle de quitter New-York pour ne pas devenir folle et de retourner dans le bled de ses parents, dans le Minesota.

Sa vieille mère a 87 ans. Elle est encore pleine de vie.Son père est mort. Mia, en poétesse pas vraiment reconnue (elle a eu tout de même un prix, un jour) va donner des cours de poésie à des jeunes filles du coin. Rien de bien folichon, mais cela l'occupera. Il y a aussi les 4 copines de sa mère dont la doyenne a 102 ans. De ce côté-ci, ce n'est pas très folichon non plus.

L'écriture est plutôt sympa mais - peut-être était-ce la fatigue du moment - il me fut impossible d'entrer dans ce livre pour filles. Il m'est tombé des mains avant d'en connaître le fin mot. A retenter un autre jour. Ou pas : on verra !