Chrysalis - [Julien Leclerq]

CHRYSALIS

David Hoffman (pourquoi un nom à consonnance étrangère??) enquête sur une série de meurtres : des cadavres sont retrouvés, tous avec des lésions cérébrales importantes et des marques au niveau des yeux qui font penser qu'on a utilisé des écarteurs sur eux. L'hypothèse de tortures à l'aide de chocs électriques très puissants émergent.
Hoffman brûle de vouloir retrouver celui qui serait mêlé à ça : Nicolov. Sa femme ayant été assassinée par lui sous ses yeux (elle était sa partenaire).


N'allez surtout pas voir ce film si vous voulez être entraîné dans une histoire palpitante : toutes les ficelles du scénario sont vues et revues (et pourtant ils ont été quatre à se pencher dessus!!), et surtout dès les premières minutes du film le spectateur devinera tout aisément. On se demande juste vaguement comment les flics vont trouver la solution et le grand méchant loup. Quoique.. même ça, on le voit arriver à des kilomètres...

Esthétiquement, le film vaut le détour par contre. Un image grise métallisée de laquelle surgit uniquement la pâle roseur de la peau des humains. Un monde sombre, déprimant, sale malgré l'aseptisation apparente, glauque et sans espoir. Sauf ce petit grain d'humanité qui ressort de la peau, cette petite couleur de l'épiderme, fade mais bien là.
Quelques éléments futuristes sont superbements imbriqués dans l'histoire, et apportent une petite touche bien pensée, je pense notamment au bureau au plateau numérique de la chef : sa paperasse passe devant elle , comme si un écran était collé sous le bureau. Il y a également les appareils photos pour les autopsies, qui permettent une visualisation 3d des victimes... quelques détails très justes et pas trop envahissants. C'est une des qualités de ce film de Leclerq : il ne fait pas dans la surenchère pour montrer que son film se passe dans le futur. Seuls quelques effets sont un peu râtés (les grosses voitures qui ressemblent à des jouets playmobils - les bureaux vraiment trop design des inspecteurs...) mais ça reste supportable.

Les acteurs sont à la hauteur des prestations demandées : ils n'en font pas trop, et l'avantage du film français : ils n'ont pas tous l'air de sortir d'un magazine pour gravure de mode. Et leurs pscyhologie, sans être ahurissante, est un poil plus profonde que dans les blockbusters hollywoodiens.
J'ai juste un peu de mal avec Dupontel parfois, qui a une façon d'être, une façon de se mouvoir, qui me parait toujours très étrange... Mais bon, là ça n'a pas été trop gênant.

Quelques autres bémols aussi : D'abord la nouvelle coéquipière de Hoffman, si elle est bien interprétée par Marie Guillard, reste un personnage fade et qui ne parvient pas à trouver sa place. Des faiblesses du scénario la plonge dans une nébuleuse psychologique et active. Mais c'est normal, les femmes sont de seconde zone ici... dommage que Leclerq n'est pas franchit ce postulat machiste des films d'actions et sf.
Enfin, en même temps, grosso modo, tous les personnages sont des récurrences archétypales des films de ce genre. Donc, aucune surprise de ce côté là non plus.

Un film qui se veut vraiment un poil trop viril. Les scènes de combats au corps à corps sont d'une longueur à dormir debout. Surtout qu'elles sont répétitives, mettent l'accent grâce aux plans rapprochés sur les biceps et aux sons mats, à la force brute des hommes.
Et puis, j'avoue que les combats chorégraphiés au millimètre j'en ai marre. C'est vrai, on dirait qu'ils savent exactement comment se bat l'autre, qu'ils se sont toujours battu contre lui, et qu'en plus ils maîtrisent exactement le même sport de combat... Franchement, ça devient ennuyant, surtout qu'on sait toujours qui va finir par gagner...

Bon alors, Chrysalis... un film correct de SF-policier. Pas trop présomptueux, ce qui le sauve de la critique acerbe, même lorsque le film n'échappe pas aux poncifs du genre.
Attendez tranquillement sa sortie en dvd, ou même son passage télévisuel. ça vous fera une bonne soirée peinarde chez vous.

Petit point qui m'a particulièrement agacée : l'insertion de pubs dans l'image, une tv de telle marque, une pub défilant dans le ciel... on se serait cru dans un film américain qui vend son âme pour quelques pépettes...

Un film irritant. Je l'attendais avec impatience , car il est rare de voir des films de science fiction francais. Helas Leclerq torche son truc n'importe comment.
Je ne suis pas d'accord quand a l'esthetique du film. C'est tres moche, c'est vraiment du sous Minority Report qui lui avait une esthetique magnifique. Les acteurs sont tous plus mauvais les uns que les autres (sauf peut etre Dupontel), la musique est utilise de facon totalement ridicule, on voit qu'il a voulu copier les films americains mais eux au moins savent l"utiliser avec un minimum de savoir faire (globalemment). Question mise en scène, il y avait quelques bonnes idees notemment dans les travelling, mais c'est vide de sens, il ne sait pas adapte sa mise en scène a son sujet. Ca en devient totalement inutile.

Mais le pire dans ce film c'est le scenario. Je ne suis pas d'accord quand tu dis que les blockbuster ricain ont des psychologie de personnages moins bonne que la dedans.Evidemment si tu regardes les films de Michael Bay ou de Roland Emmerich je comprend ton prpos. Mais il faut revoir Blade Runner, Dark City, Minority Report ou Les Fils de l'Homme pour comprendre que ce film est un tacheron irritant. Les personnages sont pauvre, sans ame, sans relief. Le scenario met en parralele deux evenements, d'un cote un thriller et de l'autre un drame familial. Ici Leclerq fait quelque chose de typiquement francais : prendre trop la pose auteuriste dans un film de genre pure. Resultat ? Cela devient chiant a mourir. Non seulement il ne croise les histoires qu'a la fin dans un final lacrymale au possible (la scene de pseudo suicide) mais en plus la partie enquete est torché n'importe comment . On a l'impression qu'il ne s'est pose aucune question sur le rapport du spectateur a son histoire, il n'y a aucun suspens, aucun sens du rythme. De plus les scene d'action sont pas tres bien filme (meme si c'est acceptable. La camera epaule est souvent utilise pour les combats car c'est un artifice facile mais qui est aujourd'hui beaucoup utilise (notemment dans les serie). C'est une technique qu'il faut tres bien savoir utilise pour se demarquer. Pour voir des bon combats dans ce style il faut voir La Vengeance dans la peau par exemple ou Greengrass fait preuve d'un reel talent. On peut voir ainsi que Leclerq recopie palement ces combats sans en comprendre la force. Nous sommes dans un monde futuriste il faut profiter du decor , il y a des tas d'idees a mettre en oeuvre pour faire des beaux combats, les personnages doivent avoir une interaction avec les elements qui les entour, mais la c'est raté.

Pour la froideur, je ne vois qu'une exageration des contrastes qui en devient lourdingue, et des personnages plus blasé que froid. Il faut revoir les films de Melville tel que Le Samourai ou Le Cercle Rouge pour comprendre que la froideur n'implique pas que la photo soit a la limite du noir et blanc ainsi qu'une absence de psychologie des personnages. La froideur repose sur la dilatation du temps. Une ligne dans le scenario doit prendre 5 minutes sur papier. Cela veut dire une rigoureusite millimetre dans la mise en scène et un vrai sens du rythme.

Bref , un film denue de toutes qualité mis a part son intention de depart, et qui ne redresse pas le niveau lamentable du cinema francais d'aujourd'hui. Attendons de voir Eden Log et Dante 01 .

Decevant !

je suis globalement assez d'accord avec ce que tu dis. la scène du pseudo suicide pousse en effet le spectateur à se dire... bouh y'en a marre.

L'esthétique certe, est du vu et du revu, mais peu arrive réellement à faire de l'original dans ce domaine, et je n'ai pas crié au chef d'oeuvre, donc je suis assez d'accord avec toi, sauf que le caractère très froid du film je trouve qu'il est tout de même bien fait.
La réalisation est assez standard et frileuse, entièrement d'accord. Leclerq a dû en bouffer pas mal de films de SF et essayer de refaire ce qu'il avait aimé dedans, oubliant qu'un réalisateur se devait d'apporter sa patte ou sa sensibilité à l'image.

Quant aux films référents que tu cites, facile de leur donner une profondeur psychologique : ils sont tous tirés de romans si je ne m'abuse... donc malgré tout la comparaison ne se place au même niveau. Un roman apporte des bases psychologiques très fortes dès le départ, après les films de SF sans base littéraire, je les trouve souvent au scénario pauvre et à la psychologie au ras des paquerettes. Dans Chrysalis, il me semblait qu'un effort était fait pour essayer de donner une consistance aux personnages.. mais bon, plus j'y réfléchis plus je me dis que tu dois avoir raison.. ça vole tout de même pas très haut.

Citation :

Attendons de voir Eden Log et Dante 01

c'est bien, au moins, t'as encore de l'espoir...
Personnellement, je vais encore y aller en hésitant. Déjà Eden log avec Cornillac... je sais pas comment le dire autrement : j'en ai marre de cet acteur. et j'imagine déjà sa prestation dans un film de SF !

et Dante 01... encore pire : voilà qu'ils nous ressortent lambert wilson !!! lui je ne l'aime qu'en itv ! que ce soit en acteur ou en chanteur, j'en tombe d'ennui. Mais bon, ce film a l'espoir d'avoir comme réalisateur un comparse de Jeunet, et qui a notamment participé à la réalisation de Delicatessen...

Oui je garde espoir ! Pour Eden Log j'aime bien Cornillac et le realisateur est inconnu, donc je ne peux qu'esperer !

Pour Dante 01, j'avoue ne jamais avoir vu de film de Caro, j'en ai sous la main que je vais regarder pour voir.