Mano Solo

Snif.

Ben m... Qu'est-ce que j'aimais bien son texte et sa voix! J'espère que son fil ici remontera très souvent. (Difficile et bizarre de dire "j'aimais" à l'imparfait!).

bix229 a écrit:

Je ne savais meme pas qu' il était malade, et je ne m' en serais jamais douté à le voir sur scène !.
Il avait décidé de changer de vie et de s' établir dans le Sud.
Ouvrir un cabaret ou un théatre...

J' aurais bien aimé qu' il vienne par ici !

Début octobre, à la radio il disait qu'il avait fait le tour de Paris ; qu'il voulait changer, et rêvait d'un terrain dans un commune du sud où il construirait un théâtre an bois, un théâtre équestre où les gens viendraient à lui et où il ferait du cabaret...

Oui snif...

C'est plus pareil

Citation :

J'ai tellement parlé de la mort que j'ai cru la noyer, la submerger de ma vie, l'emmerder tant et tellement qu'elle abandonne l'idée même de m'emmener avec elle.
J'ai tout essayé, j'ai peint, j'ai hurlé, j'ai pénétré le pays entier.
Je lui ai dit c'est pas possible, je suis trop petit pour mourir.

J'y ai cru, tout le monde y a cru, et puis un matin c'est plus pareil, au pied de ton lit ça ricane et se secoue le paquet d'os.
Et ça fait une petite musique et ça te regarde de toute sa sale gueule et ça te dit
"Ca va? Faut que t'y passes comme tous les autres. Tu as pu blouser les hommes mais pas ton destin. T'as noyé le poisson mais son odeur dégueulasse ne t'a jamais quitté."

C'est un long voyage cette pensée sur des années, tous ces sentiments qui vont et viennent en hurlant.
Ils repartent en rampant et reviendront plus forts.
Alors la nuit se réveille, les peurs et les cris, tout ce qu'on ravale et tout ce qu'on planque, tout ce que l'on ne veut pas voir, mais le rêve ne sait mentir et la nuit m'épuise.

Je suis là, je marche mes trente-quatre ans, je me demande combien de fois une vie peut-elle basculer, de combien de naufrages peut-on se retrouver chié, épuisé sur une plage aux vapeurs mortelles de marée noire.
Je suis là, salut toubib, je suis sur la route, la mauvaise pente comme toujours.
Tout ça c'est pas beaucoup, on fera avec.

J'ai passé ces années sans phare, échouant sur mille récifs. J'aurai bu toute cette mer de la planète des femmes.
J'ai rallié mon île à d'entiers continents, baragouinant mon idiot idiome esperantiste, la langue du baiser.

J'ai passé ces années de suie à faire la cheminée, attrapant au passage dans la fumée l'histoire de ce feu en moi, dévorant comme le renard du petit spartiate.
J'ai passé ces années de vent, un voile dans le sourire, à tempêter dans le courant ascendant, plus haut que mon cul, dispensant mon odeur aux alizés

Patrick Pelloux n' est pas qu' un urgentiste. Il aime la chanson et les chanteurs et Mano Solo...
Des extraits :

Mano n' est pas mort, car il est mon ami et l' amitié ne se conjugue pas
au passé.
Il n' était pas malade, il était artiste !
Son oeuvre s' est batie autour de la peur de mourir et de ne plus etre.
Savant de la création et maitre des reves, ils sont peu à transcender
la scène comme il le fit.
Ses rimes et ses mots ne se perdront pas, car ils ont le gout de l' amitié, la profondeur de l' amour, la couleur des bons sentiments, la passion du temps.
Mano hurlait ses détresses avec force et fracas.
Sans relache ni pessimisme, il a été le résistant d' un monde à la con.

Pour soigner Mano, il fallait se calquer sur sa liberté.
Son état cardiaque était tel qu' il fallut persuader les chirurgiens de lui faire ses pontages car ils disaient que son état était trop grave.

Ne croyez pas que Mano nous abandonne. Il est la preuve qu' il existe une
civilisation pour fondre de l' amour et le garder.
Allez Mano : fais chanter le vent et fais gronder l' orage quand nous n' avancerons plus.

Je crois que je vais m'acheter un album de ce chanteur...dont vous parliez souvent bien sûr...mais je n'écoute pas beaucoup de chansons!...
Pour celles de Mano Solo, j'avais tort...

Les chanteurs meurent, mais ceux qu' on a aimé, on ne les oublie pas.
Ce sont des frères, des gens qu' on aurait aimé avoir comme amis.
Peut etre meme qu' on les aime d' avantage...

Entendu à l'occasion sur espace musique. Mano Solo, un style qui me rejoint.

Mano Solo récite Baudelaire

J'ai écouté jusqu'au bout, ce poème que j'avais appris par coeur et qui est remonté à ma mémoire. Les mots accompagnent bien Mano Solo. Sa voix les souligne, les met presque en musique. J'ai ressenti beaucoup d'émotion en l'entendant.

A pas de géant

Vous le saviez vous qu'en Australie des oiseaux font de la peinture ? Et ces petits scarabées gros comme le poing qui sous la lune ondule sous les dunes.... Ce qu'on sait, c'est que la vie n'est qu'un chemin d'argile qui sous le soleil s'effrite où l'on s'embourbe sous la pluie....

C'est l'heure d'aller au lit ; je dépose ça, pour y penser : c'est toujours quand tu dors

Steven a écrit:

C'est l'heure d'aller au lit ; je dépose ça, pour y penser : c'est toujours quand tu dors

Je découvre..et j'aime...Merci Steven!

A Pas De Géant... un des plus beaux textes de mano solo... et ses dessins aussi, comme celui de ton avatar steven, j'en avais affiché un chez moi... j'crois qu'il venait du livret de l'album "Dehors", c'est le même que sur cette affiche

Toma va me pousser à ranger mon joyeux fatras. J'ai l'album "Dehors", mais je n'arrive pas à mettre la main sur le livret. J'ai arrêté de chercher, je le retrouverai bien. C'est ça où je range...