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| Emmanuelle Urien | |
| | Auteur | Message |
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Pimousse Invité
| Sujet: Emmanuelle Urien Ven 14 Déc 2007 - 9:21 | |
| Coucou! je veux vous parler d'une auteur fantstique, qui a une plume calme et terrible elle s'apelle Emmanuelle Urien et a écrit La collecte des monstres c'est son troisième recueil de nouvelles qui parle des difformités sociales avec beaucoup d'humour! Elle nous parle du monde et des gens tel qu'ils sont, c'est flippant et rigolo! On se file dedans comme sous la couette! Tout simplement terrible! je vous le conseille! Pimousse - Citation :
- Emmanuelle Urien écrit depuis toujours. Toute petite, elle rédigeait des essais visionnaires sur la condition enfantine. Malheureusement, ses instituteurs n'ont jamais tenu compte de ses sublimes copies, arguant qu'elle était chaque fois hors sujet.
"Je ne sais pas qui a dit cela, mais c'est totalement faux. Petite, j'écrivais comme tout le monde des rédactions avec des moutons et des feuilles mortes, avec de l'encre violette et des taches, en tirant la langue pour aller plus vite. L'influence du Petit Prince a probablement été déterminante dans ma carrière, mais il faudra attendre que celle-ci soit achevée avant de se prononcer définitivement sur la chose, et sans doute à titre posthume. Laissez, je ne suis pas pressée."
Adolescente, quand tant d'autres exaspéraient leurs sens en rêvant de l'Amour, Emmanuelle Urien passait ses nuits à composer des romans-fleuves sur des copies doubles à petits carreaux, sans sauter de lignes. Cette déplorable habitude lui valut d'intraitables retours des éditeurs qui, bien qu'impressionnés par le volume de ses écrits (1298 feuillets, soit 5192 pages), déclarèrent son oeuvre illisible et malheureusement peu susceptible de correspondre à leur ligne éditoriale. "Faux encore, archi-faux : à quatorze ans, je rimaillais en alexandrins avec césure à l'hémistiche, comme le commun des mortels de cet âge. L'Andromaque de Racine a beaucoup pesé dans ce choix, quoique fugitivement : à quinze ans, j'avais renoncé à la poésie rimée, à la satisfaction unanime et non dissimulée des adeptes du genre, sauf Baudelaire, mais c'est parce qu'il était déjà mort."
Emmanuelle Urien ne cessa, durant ses longues années d'études, d'arroser de pamphlets féroces les établissements universitaires. On la surnomma la pasionaria des campus. Ses professeurs la respectaient et la craignaient ; à plusieurs reprises ils lui cédèrent leur place sur la chaire afin qu'elle éclaire l'enseignement de sa flamme audacieuse. Aujourd'hui encore, ses tracts ronéotypés sont affichés dans le hall d'entrée de la Faculté de T., pour l'exemple. "N'importe quoi : en fac, j'étais assise tout au fond de l'amphi, je prenais des notes en langage SMS et en somnolant. Avant les examens, je bachotais comme une folle pour rattraper mon retard et pouvoir profiter de l'été en tenant la caisse du Rallye de Saint-Nazaire. Ma seule contribution au panneau d'affichage de l'université de T. est une petite annonce : Étudiante en maîtrise donne cours Anglais-Allemand-Espagnol TLJ sauf WE, 60F/H. C'est clair, net, concis, et ça donne déjà une idée de mon style à venir."
Avide de découvertes, intrépide et fantasque, Emmanuelle Urien, à vingt ans, enfile un sac à dos et part faire le tour du monde en patins à roulettes, chargée des oeuvres complètes de Shakespeare, Goethe, Cervantes et Rabelais. Elle passera plusieurs années à alphabétiser les populations les plus démunies, tout en relatant son périple dans ses désormais célèbres Carnets de débord dont l'édition originale s'est vendue à 12 millions d'exemplaires et a été traduite en 223 langues et dialectes, en hommage aux extraordinaires dons linguistiques de son auteur. "Mpffff. En réalité, je faisais un stage en Allemagne. J'en ai d'ailleurs tiré une grande oeuvre intitulée : Direktversicherung in der europäischen Union : Berufspraxis und Neuorientierungen. Je l'ai traduite moi même en français, et elle a fait un carton auprès de mon directeur de mémoire qui en a gardé un exemplaire pour sa collection. Enfin, l'exemplaire."
Épuisée, Emmanuelle Urien décide de faire une pause : ses patins sont usés jusqu'à l'essieu, elle regagne la France à dos d'âne et prend ses quartiers dans une ancienne bergerie en Ardèche. Toujours animée par cet esprit de contradiction qui fait sa force et sa faiblesse, elle décide d'y élever des vaches. Bien entendu, le souffle créateur continue de l'habiter. Cette fois, il lui inspire un Traité d'écriture environnementale, dont José Bové tirera d'ailleurs quelques unes de ses plus célèbres diatribes sans pour autant en citer la source, ce dont Emmanuelle Urien ne s'offusquera pas, démontrant par là qu'une littérature altermondialiste est possible. "Alors là, c'était l'époque du chômage, des petits boulots, des entretiens ratés, bref : de la grande entrée dans la vie active. Impressionnés par mes diplômes et mon expérience, les DRH déploraient cependant n'avoir aucun poste à pourvoir correspondant à mon profil. À cette période, il faut pourtant savoir que j'ai beaucoup écrit : mes lettres de candidature restent des modèles dont de nombreux apprentis chômeurs se sont servis pour asseoir leur vocation. 10% de la population active, rendez vous compte : quel succès!"
Notant avec une fascinante lucidité que le monde ne tourne pas rond, Emmanuelle Urien s'acharne à le démontrer dans une série d'écrits iconoclastes que d'aucuns baptiseront nouvelles. Cette période, dite "noire", marquera le renouveau du genre, que les littératures post-modernes avaient rendu obsolète, pestiféré, et contagieux. Désormais, les rentrées littéraires devront compter 97,3% de recueils de nouvelles, à défaut de quoi les éditeurs récalcitrants seront passés par les armes (Loi du 17 novembre 2005) . "Ah, quand même. C'est là que nous nous rejoignons, elle et moi : la nouvelle. Noire. Oui, parce que ça ne se voit peut-être pas, comme ça, mais j'écris des nouvelles noires. Dures et tristes. Non, pas toujours tristes. Dures et grinçantes, aussi. Mais noires, ça c'est certain. Voilà, je crois qu'il n'y a rien à ajouter : vous savez tout. Le reste est littérature. Ou alors l'inverse."
(Source : emmanuelle-urien.org) Bibliographie :-" Court, noir, sans sucre" -" Toute humanité mise à part" -" Autopsie d'une pierre" -" La collecte des monstres" |
| | | Pimousse Invité
| Sujet: La collecte des monstres Dim 16 Déc 2007 - 19:46 | |
| Je reviens vous parler de la collecte des monstres, cet ouvrage parle de façon fort amusante des difformitées sociales de la socièté! C'est la description de la société sans que l'auteur donne son avis!avec des personnes comme le comptable ou la guichettière de la RATP qui fait des petites annonces etc... ce recueil est de nouvelles est donc facile a lire est trés prenant! Cet un livre qui est nomibés au prix Bourgogne lycéens et apprentis toutefois a mon avis il s'adresse a tous les ages et toutes les classes! - Citation :
- Ceux-là, ils sont tout juste bon a vivre de profil, trois quarts pour les meilleurs d'entre eux.
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| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Emmanuelle Urien Lun 17 Déc 2007 - 0:11 | |
| J'en ai lu beaucoup de bien sur les blogs. D'ailleurs on doit m'envoyer Court, noir et sans sucre, un recueil de nouvelles. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Emmanuelle Urien Lun 17 Déc 2007 - 13:50 | |
| Sophie: - Citation :
- J'en ai lu beaucoup de bien sur les blogs. D'ailleurs on doit m'envoyer Court, noir et sans sucre, un recueil de nouvelles.
je suis aussi une des étapes du livre! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Emmanuelle Urien Mer 18 Aoû 2010 - 14:39 | |
| La collecte des monstres C'est avec grand plaisir que j'ai réceptionné "La collecte des monstres" d'Emmanuelle Urien: j'avais lu beaucoup de chroniques positives sur l'auteure et les lecteurs ne tarissaient pas d'éloges sur la qualité de sa plume et l'acuité de son regard porté sur la nature humaine. Mon plaisir de lire a été à la hauteur de mon attente, voire même plus grand: la galerie de personnages qui se succèdent au fil de nouvelles bâties à coup d'images plus percutantes les unes que les autres, m'a émue au plus haut point et a fait affleurer larmes et frissons glaciaux. L'écriture de nouvelles est un exercice qui est loin d'être simple: il nécessite une maîtrise consommée de la formule, d'un style qui en quelques mots va à l'essentiel et, surtout, l'art de la chute, virevolte clôturant l'histoire, conclusion appelée à surprendre le lecteur et à achever, joyeusement ou non, le portrait des héros. Emmanuelle Urien est une artiste époustoufflante: chaque chute de ses nouvelles est un bijou, est une réussite et parvient, alors que l'ambiance générale du recueil oscille entre le plombant et le glauque (mais toujours avec subtilité), à surprendre, à tous les coups, le lecteur qui pense avoir saisi le fil conducteur et se retrouve, éberlué, devant un pied-de-nez de l'auteure, bouleversant ses déductions et troublant des conclusions qui se révèlent hâtives. Emmanuelle Urien dresse le portrait d'une humanité qui, dans un quotidien sombre, noir, où le gris absorbe le moindre coin de ciel bleu, la plus petite joie, offre une large part de monstruosité: entre une Juliette, perdue dans le gras de ses kilos en trop, et sa recherche désespérée d'un Roméo qui se fait attendre, et un pauvre hère enfermé dans une pièce aveugle, "le petit comptable", qui se met, pour tuer le temps, à convertir en grammes les chiffres qu'un "homme blond" lui présente chaque jour, une gamme hétéroclites d'affreux jojos ordinaires se promène au gré des pages. Juliette s'abandonnera à l'étreinte mortelle de son Roméo prédateur, "le petit comptable" (dont le lecteur n'apprendra le nom qu'à la fin) et "l'homme blond" seront une version, terrible et mortifère, de la Shoah (diantre! que l'histoire est bien ficelée et dotée d'une chute glaciale); Alice, femme violentée par son époux, passera de l'autre côté du miroir de la vie par le bras de celui qui l'aura débarassée de son bourreau, la femme au foyer, grande dépressive, franchira le Rubicond dans un moment d'absence et de folie, une mèche de cheveux sera le fil conducteur d'un mal qui ronge et abîme l'intégrité physique de celle qui le subit. Les personnages défilent avec leur poids de souffrance et de mal-être, survivent dans un monde qui ne leur renvoie qu'un reflet désespérant, celui de leur vie qui n'est qu'un rebut à déposer devant un portail afin que la collecte des monstres ôte du paysage ces Dom Quichotte d'une société qui n'a aucune compassion pour celui qui reste à la traîne....ces monstres que l'on ne supporte pas de voir, reflets d'un monde insatisfaisant car cruel et mesquin, ces chevaliers à la triste figure d'un temps qui s'emballe dans une frénésie avide de beautés et de réussites. "La collecte des monstres" est l'histoire des violences ordinaires d'une vie que l'on pense calme et qui est effrayante dans le souterrain de son long fleuve tranquille. | |
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| Sujet: Re: Emmanuelle Urien | |
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| | | | Emmanuelle Urien | |
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