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| Guy Corneau psychanalyste et auteur | |
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bulle Zen littéraire
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| Sujet: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:16 | |
| Biographie Guy Corneau est né le 13-01-1951 à Chicoutimi, une bourgade du Nord rural de la province du Québec. Sa formation académique est d'une part bac spécialisé en communication du Collège Loyola de Montréal (1972) et d'autre part une maîtrise en éducation de l'Université de Montréal (1976). Guy Corneau se tourne vers le théatre et la création artistique. Il vit alors une crise de santé aiguë (Colite ulcéreuse) qui l'oblige à s'éloigner du théatre. Cette crise est partiellement relatée dans un de ses livres. Le traitement qu'il choisit combine la médecine allopathique, la psychothérapie et des formes nouvelles de thérapie inspirée parfois de pratiques traditionnelles. Il va se former à la psychologie analytique à l'Institut de psychologie analytique Carl Gustav Jung de Zurich et en ressort diplômé en 1981. Il pratique alors durant dix années comme psychanalyste. Il accède à la notoriété avec la publication de son livre "Père manquant, fils manqué." publié en 1989 et vendu à plus de 155.000 exemplaire en français et traduit dans une dizaine d'autres langues. Ce livre traite de la blessure morale dont souffrent certains hommes qui ont manqué de contacts de qualité avec leur père. Cette analyse se base autant sur sa propre vie (notamment avec, ou plutôt, sans son père Alcide) que sur les constats faits dans son cabinet de psychanalyste. Le succès de librairie l'amène à donner des conférences et à intervenir en radio et en télévision, au Québec d'abord, dans la francophonie ensuite. En 1992, il reprend un concept né à Vancouver sous le nom de M.E.N (Men Evolution Network) et lance avec d'autres le Réseau Hommes Québec. L'idée est de donner la possibilité à des hommes de toutes conditions, de se retrouver dans des groupes de parole et d'écoute autogérés pour approndir la réflexion et la conduite de sa vie. Le même concept est aussi mis en route pour des groupes de femmes avec le Réseau Femmes Québec Ces versions masculines et féminines prendront modestement racine dans les pays d'Europe francophone. Son intérêt initial pour la planète des hommes n'en fait pas un adepte du masculinisme et s'il est ponctuellement critique sur certains aspects du féminisme il n'en est pas un détracteur. L'activité d'écriture et de communication prend le pas sur son activité de consultation en psychanalyse. Communicateur expérimenté, il adopte dans ses conférences un style feutré, intimiste dans lequel il intègre judicieusement des analyses fines issues de ses années de consultation, de son animation de stages et de sa trajectoire personnelle pour aboutir à des tableaux qui responsabilisent et dynamisent les individus tout en dressant un tableau des conditionnements inconscients qui forgent le monde. Il recourt d'ailleurs volontiers aux grands thèmes mythologiques pour illustrer son propos. Il est chroniqueur dans certains grands journaux de son pays et co-anime comme spécialiste des émissions de radio et télévision. En 1997 il crée avec d'autres thérapeutes du Québec et d'Europe francophone (Louis Parez, Thomas d'Ansembourg, Pierre Lessard, Marie-Lise Labonté, (...) et des artistes (Jacques Drolet, Claude Lemieux, Eric Mat, ...) l'association Productions Cœur.com dans le but d'enrichir mutuellement les démarches de création d'émotion et d'ouverture du cœur par des activités telles que stages, séminaires, conférences. Cette association entre artistes et thérapeutes rejoint en quelque sorte son projet initial d'être un homme de théatre. Il a d'ailleurs révélé occasionnellement son côté artiste en se manifestant à la guitare comme auteur-compositeur-interprête. Au printemps 2007 Guy Corneau se retire de la vie publique pour traiter un cancer (lymphome). Ses tournées de conférence prévues pour accompagner la sortie du livre "le meilleur de soi" sont annulées. Le 23 novembre 2007 il prend la parole dans l'émission de Télé de Dominique Poirier (Radio Canada) pour parler à la première personne de sa santé et de son évolution. Parallèlement, vis à vis de ses pairs Guy Corneau prend sa place l'Association des psychanalystes jungiens du Québec (APJQ), L'Inter-regional Association for Jungian Analysts (I-RSJA), l’Association internationale de psychologie analytique (AIPA). À compter le nombre de ses lecteurs sa parenté spirituelle est de taille appréciable. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Corneau | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:17 | |
| œuvre L'œuvre, débutée autour de l'analyse d'un mal-être masculin s'est à la fois approfondie et élargie au fil du temps pour traiter des rapports hommes-femmes, montrer comment les défis de la relation amoureuse s'ancrent dans les méandres de la personnalité et de sa construction (relation mère-fils, père-fille, notamment). Il aborde aussi la souffrance et la maladie les présentant comme des occasions de mieux nous connaître et d'assumer les potentialités et les ratées de notre existence. Mais comme conférencier il a souvent élargi la thématique pour lier cette question des conditions de l'éducation et de l'enfance à des grands thèmes sociaux : délinquance, violence, (...). p.ex. 'Condamnés à la paix' est une interprétation des événements du 11 septembre 2001. Sa formation Jungienne transparaît dans sa vision psychologique qui frôle régulièrement la dimension spirituelle | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:21 | |
| http://www.archambault.ca/store/Search_By.asp?mscsid=9B3E3D1300F57E018E9418843C8DDEC8&dept=41000&alpha=Corneau%2C%20Guy&type=artiste
Bibliographie Père manquant, fils manqué. (Éditions de l'Homme, 1989) http://www.archambault.ca/store/Product.asp?mscssid=&sku=001436616&type=5
Comme un cri du cœur. avec e.a. Hubert Reeves, Albert Jacquard (Éditions l'Essentiel, 1992) L'amour en guerre (Éditions de l'Homme, 1996) N'y a-t-il pas d'amour heureux ? (Robert Laffont, 1997) La guérison du cœur (Éditions de l’Homme et Éd. R. Laffont, 2000) Avant-propos de Quand les hommes parlent de Patrick Guillot (Éditions Le Souffle d'Or, 2002) Victime des autres, bourreau de soi-même. (Robert Laffont, 2003)
Le meilleur de soi. (Robert Laffont, 2006) http://www.quebecloisirs.com/affichage/affichagelong.jsp?produitAccedeAvecCatalogue=0787480 =================
Guy Corneau Date de l'entrevue : 1 juin 2007 Par le biais de ses livres, Guy Corneau touche aux fibres sensibles et fournit des outils pour envisager la vie. Son dernier livre "Le meilleur de soi" vous permettra d'aller à la rencontre de l'être profond qui sommeille en vous. Lire l'entrevue
Qui est "Guy Corneau"
Psychanalyste diplômé de l'Institut Carl Gustav de Zurich, Guy Corneau est l'auteur de quatre livres que l'on peut qualifier de best-sellers. Les trois premiers ont été traduits en plusieurs langues : "Père manquant, fils manqué", "L'amour en guerre" et "La guérison du coeur". Son quatrième ouvrage, intitulé "Victime des autres, bourreau de soi-même" a également connu un grand succès tant en France qu'au Québec.
Auteur et conférencier de réputation internationale, il a donné des centaines de conférences et animé de nombreux ateliers de développement personnel dans divers coins du globe. Personnalité médiatique, il a coanimé avec Janette Bertrand une série d'émissions sur la psychologie masculine (Télé-Québec), il a participé à plusieurs magazines télévisuels et a été chroniqueur pour "Deux filles, le matin" à TVA. Pendant trois ans, Canal Vie lui a confié l'animation d'une émission intitulée "Guy Corneau, en toute confidence". Il poursuivra cette collaboration, mais dans une toute nouvelle formule de documentaires axés sur la recherche du mieux-être. Il a également signé une chronique hebdomadaire dans le Journal de Montréal. Engagé socialement, il est fondateur des Réseau Hommes Québec et Réseau Femmes Québec, dont la formule s'est répandue dans plusieurs pays francophones.
Jusqu'à tout récemment, et ce, pendant près de dix ans, Guy Corneau a tenu la barre des Productions Coeur.com, organisme réunissant des artistes et des thérapeutes pour la création de nouveaux types de conférences, d'ateliers, de séminaires et de voyages alliant la compréhension psychologique et l'expression créatrice dans une perspective d'ouverture du coeur.
http://www.quebecloisirs.com/affichage/auteursduclub.jsp?auteur=Guy%20Corneau&noCentreDeChargeCourant=1
Dernière édition par le Sam 12 Jan 2008 - 13:48, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:36 | |
| Par le biais de ses livres, Guy Corneau touche aux fibres sensibles et fournit des outils pour envisager la vie. Son dernier livre "Le meilleur de soi" vous permettra d'aller à la rencontre de l'être profond qui sommeille en vous.
La date de l'entrevue : 1 juin 2007
1) Votre dernier livre « Le meilleur de soi » débute ainsi « Chacun doit gagner sa liberté. Le combat que chacun est amené à livrer se déroule loin des champs de bataille. Il se passe à l'intérieur. C'est une lutte pour libérer le meilleur de soi ». Qu'est-ce que le meilleur de soi ?
On pourrait dire que le meilleur de soi c'est la partie simple de nous, c'est la partie authentique, c'est la partie lumineuse aussi et, en fait, c'est la partie qui est toujours là en chacun. Par exemple, si vous prenez une respiration, vous fermez les yeux et que vous vous dites : « tiens, je vais aller rencontrer la partie plus détendue de moi-même », alors, vous la rencontrez tout de suite cette détente-là. Le problème ce n'est pas le contact avec le meilleur de soi, le problème c'est de faire durer ce contact-là à travers le temps. Aller vers la partie lumineuse de soi quelques secondes, ce n'est pas compliqué, mais y aller une minute, deux minutes, une heure, deux heures, une semaine, c'est très compliqué parce que là il y a toutes sortes de préoccupations qui viennent nous barrer la route. Le meilleur de soi représente nos dons, nos aptitudes, nos goûts profonds, nos envies réelles. Souvent, les circonstances de l'existence nous ont amené à délaisser cette partie-là qui est plus vraie, au profit d'une partie qui plaît plus aux autres mais qui est moins plaisante pour soi.
2) Comment le libère-t-on ?
Le libérer, ça veut surtout dire de se rendre compte des entraves, c'est-à-dire que chacun de nous a des barrières physiques, psychiques qui se sont établies en réaction à des expériences difficiles. Je vous donne un exemple précis : si, disons, vous vous êtes senti incompris jeune et que pour vous sentir aimé vous êtes devenu la bonne oreille qui comprend tout le monde, par la suite vous aurez de la difficulté à sortir de ce rôle-là pour affirmer quelque chose qui est vraiment important pour vous parce que vous avez peur de déplaire aux autres. Vous avez peur de ne pas être assez performant et que ça ne cadre pas et c'est comme ça que, finalement, vous allez être prisonnier de votre propre stratégie d'adaptation. Ce n'est pas un problème d'avoir une stratégie d'adaptation, le problème c'est de s'y attacher et de ne plus pouvoir s'en dégager pour donner de la place aux élans plus créateurs, aux risques, aux nouveautés.
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:37 | |
| 3) Vous animez de nombreuses conférences et ateliers de développement personnel ainsi qu'une émission sur les ondes de Canal-Vie chaque semaine. En quoi ces rencontres et témoignages vous ont-ils aidé à la rédaction de ce livre ?
Ces ateliers m'ont beaucoup appris parce que ça me ramenait à mes premières années de pratique où je me retrouvais avec des groupes de douze, quinze, dix-huit personnes. Et là, tout à coup, j'étais aux prises avec l'expérience directe des gens et, dans ce sens-là, c'était extrêmement enrichissant. Ça m'a permis de constater qu'effectivement, il y a des gens qui ont perdu le contact avec leur élan créateur, qui ne savent plus ce qui les passionne ou, encore, qui sont devenus tellement perfectionnistes ou performants que ça les épuise. Ils ont de la difficulté à se retrouver, à savoir qui ils sont réellement, à se donner le droit d'exister en dehors des résultats à atteindre. Dans ce sens-là, les ateliers sont très aidants parce qu'ils sont la concrétisation de ce dont on est en train de parler ; alors ça confirme beaucoup de choses, ça nous oblige à penser, à réfléchir. J'ai toujours dit que chaque personne qui rentrait dans mon bureau, c'était une question pour laquelle je n'avais pas de réponse. Donc, les gens qui viennent en atelier sont autant de questions pour lesquelles les réponses sont à trouver et l'on cherche avec eux et ça, c'est très stimulant. C'est également très créateur et ça nourrit le geste d'écriture aussi parce que l'écriture vient prolonger tout ce qu'on a entendu, tout ce qu'on a vécu.
4) Engagé socialement, vous avez fondé Réseau Hommes Québec et Réseau Femmes Québec. Quel est l'objectif de ces deux réseaux et en quoi aident-ils les hommes et les femmes ?
J'étais très conscient que les hommes étaient prisonniers du silence et que ce silence-là faisait en sorte que c'était un terrain fertile aux explosions. Un homme qui a de la difficulté à s'exprimer va avoir tendance à élever la voix, à frapper sur la table avec son poing, à faire des colères qui, parfois, peuvent l'amener à perdre le contrôle et à poser des gestes regrettables. Donc, je me disais que si les hommes apprenaient à parler de ce qu'ils ressentent, ils seraient moins victimes des circonstances extérieures qui viennent les bouleverser intérieurement et auxquelles ils réagissent souvent violemment. Je donne l'exemple des ruptures amoureuses : on sait que les hommes réagissent difficilement à la séparation du couple parce qu'ils sont très identifiés à leur image extérieure et que, tout à coup, quand quelque chose les percute à ce point, il y a tout leur monde intérieur qui se réveille. Comme ils ne savent pas comment réagir, ça se manifestera souvent par de la dépression, de l'alcoolisme, des pensées suicidaires ou des désirs de vengeance. C'est beaucoup dans cette perspective-là que Réseau Hommes Québec a été fondé. Quant au Réseau Femmes Québec, c'est tout à fait pour d'autres raisons ; en fait c'était plutôt le contraire. Je voulais encourager les hommes à aller vers leur intériorité et je voulais encourager les femmes à aller vers leur extériorité, c'est-à-dire à avoir un groupe ou un tremplin qui leur permettrait de s'affirmer et de stimuler les initiatives. L'idée de base était que les regroupements d'hommes et les regroupements de femmes fonctionnent séparément. Mais je souhaitais également que les deux réseaux se fédèrent et que, tranquillement, ils en viennent à s'accompagner pour qu'il y ait une belle écoute entre les hommes et les femmes. Ça se réalise peu à peu à travers les deux réseaux qui organisent des manifestations ensemble et où il y a de belles rencontres. Il est impératif que les hommes et les femmes apprennent à mieux communiquer, à communiquer d'une façon plus vraie.
5) Dans un article de Suzanne Décarie (Madame, décembre 2006), vous avez dit : « Trop de gens vivent dans un état de malheur confortable. Ils peuvent satisfaire nombre de leurs besoins, mais n'en retirent pas de réel plaisir. Ils sont suffisamment occupés pour ne pas s'apercevoir qu'ils sont insatisfaits, jusqu'à ce que survienne une crise ou un événement et que leur malheur confortable devienne si inconfortable qu'ils sont prêts à oser quelque chose de nouveau.» Comment expliquez-vous cette attitude à vivre dans la facilité et la non remise en cause de sa situation ?
Carl Gustav Jung, le psychiatre et psychanalyste suisse a dit que la paresse était la passion suprême des êtres humains. Moi, je pense que c'est vrai. On est paresseux et l'on attend souvent que ça aille mal avant de faire quelque chose. On est comme ça aussi avec les objets, on attend que quelque chose brise avant de s'en occuper. Avec nos autos, par exemple, on attend d'entendre de drôles de bruits avant de faire ce qu'il y a à faire. Donc, en général on fait ça aussi avec nous au niveau psychique, au niveau de notre intérieur et, au fond, tant qu'on n'entend pas des bruits qui sont de l'ordre de la maladie ou des ruptures ou des conflits répétés avec les autres, on ne se pose pas trop de questions par rapport à soi. C'est à la fois regrettable, mais en même temps, ça permet la vie. On ne peut pas toujours être en train de se gratter le bobo. Disons que l'on vit quand même dans une société qui est surstimulante et, dans ce sens-là, les êtres n'ont pas beaucoup de temps pour être avec eux-mêmes. Nos grands-parents se berçaient dehors le soir, et je pense qu'ils avaient plus de temps pour écouter la nature et pour s'écouter aussi. Et même s'ils ne parlaient pas beaucoup, au moins il y avait ce contact-là avec la vie très proche, la tranquillité profonde et ils pouvaient mieux comprendre aussi s'ils étaient agités par quelque chose. Je ne dis pas qu'ils étaient plus intelligents par rapport à tout ça, mais quand on regarde la façon dont on vit avec ce souci constant de performance et cette avidité pour les stimulations de toutes sortes, je ne suis pas sûr que c'est cela qui nous donnera accès au bonheur. Et c'est ce que je voulais dire dans ma remarque parce que, par exemple, on se rend compte que l'argent ne fait pas le bonheur et peu à peu on épuise toutes nos raisons d'être heureux et là ça prend des drogues et des choses de plus en plus puissantes pour nous faire oublier ce malaise intérieur-là, mais peu à peu, il nous rattrape. Le temps du changement a sonné ; il faut l'accueillir. | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:37 | |
| 6) Dans ce livre, vous parlez « d'élan créateur ». Comment passer de la créativité au bonheur ? Ce serait plutôt comment passer des peurs à l'élan créateur parce que l'élan créateur lui, lorsqu'il est exprimé, va apporter le bonheur. La personne qui exprime ses talents et ses aptitudes connaît au fond plus de joie réelle que la personne qui performe pour plaire aux autres. Dans mes travaux, j'essaie de ramener les gens à l'idée de faire des choses sans attente du résultat et pour le simple plaisir de les faire. On retrouve le plaisir de l'enfant dans son carré de sable et c'est important que chacun de nous ait des activités qui sont faites pour le plaisir et non dans une attente de résultat, ni une reconnaissance par le regard de l'autre. Ce sont des moments de contact avec la vie, des moments d'inspiration. Ce sont des moments très précieux et justement où l'élan créateur peut s'exprimer et nous satisfaire profondément. Ça peut prendre différentes formes, mais ces moments-là sont générateurs de joie et, peu à peu, une vie qui est plutôt basée là-dessus que sur la peur de déplaire, c'est une vie qui apporte plus de bonheur. 7) Vous opposez « l'individualité créatrice » et la « personnalité protectrice ». Quelles sont les différences entre ces deux concepts ? Notre individualité créatrice, c'est notre authenticité profonde. C'est la partie de nous qui porte les talents, les goûts, les aptitudes et c'est comme l'essence de votre être. Le problème c'est qu'à cause des expériences difficiles de la vie, on se retrouve vite décentré par rapport à ça et l'on est convaincu qu'il n'y a plus rien en nous en dehors du regard de l'autre. Ce sont les autres qui légitiment notre existence, qui nous convainquent qu'on a une certaine créativité en soi. Le problème est qu'on développe une sorte de carapace, une personnalité qui nous permet de survivre dans le monde et de faire notre chemin, de plaire aux autres, d'être conforme et de se sentir en sécurité parce qu'un certain nombre de personnes nous apprécient. On utilise cette appréciation-là comme une protection, en fait, mais souvent c'est aux dépens de notre individualité créatrice. Ceci étant dit, ce n'est pas un problème de développer une personnalité ; il y a toutes sortes de personnalités : des personnalités timides, des personnalités exubérantes, etc. Ce sont toutes des façons d'être au monde et de se protéger, d'une certaine façon. La personne qui parle beaucoup ou qui pose beaucoup de questions se protège des questions que vous risquez de lui poser, elle a peur des silences, etc. L'important, c'est de pouvoir se dire : « moi je suis d'une telle façon, mais je ne suis pas que cela ». Il y a autre chose en moi qui dépasse largement le cadre de cette personnalité protectrice et qui peut m'amener à être plus heureux même si ça présente plus de risques. Le risque de déplaire à certaines personnes si je me mets à méditer, si je deviens végétarien, si je me mets à pratiquer un instrument de musique, si je décide de consacrer deux heures par semaine pour aller me promener en forêt ou faire de la peinture, des choses comme ça. Donc, je vais nourrir la base de mon individualité. La vie dans la personnalité uniquement finit par entraîner du désespoir parce qu'il y a un vide. Je le répète : ce n'est pas un problème d'avoir une personnalité, le problème, c'est d'y être attaché inconsciemment au point où ça conditionne tous nos gestes. Je dis souvent aux gens que ça ne sert à rien de se livrer à une longue analyse de la personnalité protectrice (malgré que j'en sois un spécialiste). Il faut plutôt donner de la place à l'élan créateur et là on va rencontrer les peurs, les obstacles, tout ça. C'est eux qui vont nous permettre de savoir ce qui nous a entravé dans notre vie et là, ça vaut la peine de l'analyser un peu, mais j'aurais tendance à mettre l'élan créateur en premier. Aller vers ce qui donne le goût de vivre. Je pense que ça c'est la chose la plus importante que les gens doivent entendre : avoir quelque chose dans leur vie qui leur donne le goût de vivre. Savoir aussi que quand on a le goût de vivre, les mécanismes de guérison se mettent en branle également. Bref, c'est tout l'organisme qui est content et ça se retrouve au niveau cellulaire et tout. C'est la voie du bonheur. Le monde qui nous entoure nous encourage à la performance et par conséquent à oublier notre être profond. Comment en arrive-t-on à s'oublier ? Avant de s'oublier, il faudrait d'abord parler de se souvenir de soi. S'oublier ça a plusieurs sens. On s'oublie quand on est pris dans la performance et les horaires échevelés. Alors, à ce moment-là, il faut faire un rappel à soi-même, se souvenir de ce qu'on est vraiment, laisser vibrer en soi les choses qui nous tentent vraiment et, peu à peu, leur donner de la place. Quand on rentre dans ce mouvement-là, on se rend compte aussi qu'on peut s'oublier dans le bon sens, c'est-à-dire s'oublier dans un geste créateur, s'abandonner à l'amour, être plus présent aux êtres qui nous entourent et être moins égocentrique, moins replié sur nos propres besoins. 9) En lisant votre livre, le travail à faire pour atteindre le meilleur de soi paraît gigantesque ce qui peut décourager certaines personnes. Qu'aimeriez-vous leur dire pour les rassurer ? Je leur dirais d'abord de lire mon livre attentivement, de faire les exercices, de prendre les chapitres un par un et lentement, car il est important de savoir tout ce qui est en jeu. Comme je le disais précédemment, il s'agit de s'arrêter, de s'asseoir, de fermer les yeux et de rentrer en contact avec la partie plus tranquille, plus lumineuse de soi-même et de passer un peu de temps dans cet état-là en respirant doucement. Et voilà, on y est déjà... Ce n'est pas un travail gigantesque à faire. Le rappel à soi ou, si l'on veut, la culture de cette intimité avec soi-même ça demande un peu plus d'efforts. Mais ne fait-on pas beaucoup d'efforts pour atteindre des choses qui ne nous rendent pas si heureux ? Regardons simplement tout ce qu'on peut faire pour pouvoir posséder des biens matériels comme une maison de campagne, une nouvelle voiture, un écran plat, etc. Il faut dire aussi que les efforts conscients que l'on fait pour atteindre le meilleur de soi, même s'ils révèlent des choix à faire, ce n'est pas cela qui va nous rendre malade. Ce qui nous rend malade, c'est plutôt le conflit inconscient qui existe en nous entre l'individualité créatrice et la personnalité protectrice dans laquelle on est réfugié. C'est ce conflit-là qui nous fait mal et au fond, c'est la source de tous nos malaises, de tous nos maux, de tous nos malheurs. Donc, ça vaut la peine de faire des efforts conscients pour sortir de ce conflit intérieur afin d'atteindre un peu plus de paix et d'unité ; pour sentir que la vie vaut la peine d'être vécue. 10) Qu'est ce que ce livre vous a apporté personnellement ? Il m'a apporté beaucoup. Je me suis rendu compte que moi-même j'avais pas mal de chemin à faire pour garder le meilleur de soi vivant en moi, qu'il y a des parties de moi-même que j'avais négligées, notamment les parties liées à l'expression artistique, et que moi aussi j'étais dans le même bain que chaque personne à qui je m'adressais. Chaque livre que j'ai écrit est une sorte de bilan personnel. Pour moi, le chantier est clair. Je sais ce qu'il y a à transformer dans ma vie. C'est une vigilance de chaque jour, une culture de chaque jour, comme on cultive un jardin. Ma préoccupation principale c'est d'atteindre plus de tranquillité, plus de bonheur, plus de joie et de légèreté. Je consens à cet effort-là, je le permets. Il faut l'autoriser, sinon la vie nous arrive par accident. On est heureux un jour, puis malheureux le lendemain et l'on ne sait pas pourquoi dans le fond. Donc, pour moi, c'est l'idée d'avoir une vie qui est plus consciente, plus présente et de consentir à l'effort que cela suppose. 11) À quoi travaillez-vous en ce moment ? En ce moment, je m'accorde du repos après l'effort du livre "Le meilleur de soi" et je me prépare à des créations qui sont plus artistiques. Actuellement, j'écris un peu de poésie. Je fais des choses qui sont différentes de ce que je fais habituellement. Je fais des choses qui sont plus dans le mode expressif et je trouve que c'est très agréable, que ça fait beaucoup de bien, ça balance les choses, ça ajoute une corde à mon arc. 12) Pour terminer, quel message voudriez-vous lancer aux lecteurs de Québec Loisirs ? Je voudrais leur dire que consentir à l'effort d'aller vers le meilleur de soi vaut vraiment la peine parce que c'est ça qui rend la vie plus riche et plus agréable. Ça rend les relations plus profondes. Ça fait que toutes les choses sont plus vraies, et en même temps, ça fait qu'on est un petit peu dégagé, il y a plus de tranquillité en soi, on est moins victime de tout ce qui nous arrive. On se rend compte que la source de ce qui nous arrive est profondément inscrite en nous-mêmes et que si on explore nos conflits, notre vie s'apaise et devient non pas un apaisement qui est un ennui, mais un apaisement qui permet, au contraire, des aventures très créatrices et très lumineuses. | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:40 | |
| Guy Corneau en 5 questions :
1) Le disque dont vous ne pouvez vous passer ? Il n'y a pas de disque en particulier dont je pourrais dire que je ne peux pas m'en passer, mais il y a des disques qui m'ont marqué. Comme beaucoup de gens de ma génération, j'ai aimé les Beatles, Pink Floyd etc. Je les réécoute toujours avec plaisir. Mais j'aime aussi écouter de la musique classique, entre autres les interprétations par Gabriela Montero de Chopin et de Rakmaninov. Il y a aussi un disque que j'écoute souvent et qui est très précieux pour moi, c'est celui de Marie Bernard, la compositeure québécoise et spécialiste des ondes Martenot. Elle a fait une petite édition privée d'un disque qu'elle a intitulé « Ondes à l'âme ». C'est une musique dont on s'est beaucoup servi dans nos ateliers des Productions Coeur.com. Je la mets très souvent pour me détendre et même pour méditer.
2) L'odeur qui vous chavire ? J'aime les parfums mélangés de jasmin et de rose. Ca me rappelle l'Orient. Ça transporte toute l'odeur des voyages.
3) Votre plus beau voyage ? Le désert du Sahara où je suis allé plusieurs fois, en Tunisie, avec les Bédouins. On découvre la simplicité de ces gens-là et bien que l'on pense que se retrouver dans le désert provoque un choc, je dirais que le véritable choc c'est au retour qu'on le ressent. C'est là qu'on se rend compte que l'on vit dans une abondance incroyable qui pourtant ne nous rend pas plus heureux. Les Bédouins, qui vivent dans un grand dépouillement font tout de même preuve d'une grande humanité et ça, c'est très touchant.
4) L'auteur qui vous touche le plus ? Il y a plusieurs auteurs québécois qui m'ont touché : Réjean Ducharme et Gaétan Soucy, par exemple. Il y a des jeunes auteurs également comme Guillaume Vigneault. Autrement, présentement je suis en train de lire Eric-Emmanuel Schmitt que j'aime bien. J'explore. Pour moi, la littérature c'est une aventure. J'ajouterais que les auteurs qui m'ont le plus touché ce sont Dostoïevski et Balzac.
5) Votre péché mignon ? La glace au chocolat, la glace à la vanille et la glace au sirop d'érable. Il y a aussi, bien sûr, la tarte aux bleuets de ma mère.
http://www.quebecloisirs.com/affichage/auteursduclub.jsp?auteur=Guy%20Corneau | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur Sam 12 Jan 2008 - 13:43 | |
| Concernant "Le meilleur de soi" : "Dans mon travail de thérapeute, je constate que la plupart des gens n'ont pas une bonne image d'eux-mêmes. Les heurts de la vie les assombrissent. Or, la partie la plus large, la plus lumineuse et la plus vivante de leur être est restée intacte et les attend. C'est le meilleur de soi, qui est déjà présent en chacun de nous. Il n'a pas à être créé, ni inventé : il s'agit plutôt de l'autoriser et de lui ouvrir la porte, comme on ouvre la grille d'un jardin. Rencontrer le meilleur de soi, c'est éprouver la force de notre élan créateur et sentir la pulsion de vie qui nous anime. C'est retrouver l'océan en soi, le ciel étoilé en soi, chaque partie de l'univers en soi ; et l'exprimer pour notre plus grande joie. Dans ce livre, j'ai voulu offrir un chemin de vie à tous ceux qui cherchent la liberté intérieure."
Guy Corneau
trouvons alors le meilleur de soi en nous
tiens ma résolution pour 2008 je trouverai le meilleur en moi. | |
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| Sujet: Re: Guy Corneau psychanalyste et auteur | |
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| | | | Guy Corneau psychanalyste et auteur | |
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