Azouz Begag

Azouz Begag, Le gone du Chaâba

Lyon, pays des gones, ces gamins espiègles. Azouz Begag est de Lyon. Enfin, pas Lyon, mais Villeurbanne, juste à côté. Quand il est né, voici 50 ans, on y trouvait encore une zone dont le seul nom nous évoque non pas la banlieue lyonnaise mais le Tiers-monde, un bidonville : le Chaâba. C’est là qu’il a grandi et vécu jusqu’à ses dix ans environ.

Et c’est là que se situe ce roman autobiographique, que j’ai trouvé particulièrement bon, et loin des commentaires un peu simplistes qui en ont été fait parfois (à condition d’avoir réellement lu le roman, et non pas son adaptation pour les enfants). Il y a là toute une faune de gamins arabes, tout un monde où la misère et la crasse règnent en maîtres, mais pourtant, on ne pas dire qu’ils soient malheureux. L’enfance embellit tout, et tout est aventure, malgré les conditions difficiles pour le jeune Azouz, tiraillé entre sa « communauté » et son désir de réussir, de s’élever par la promotion sociale de la République. On observe très nettement, à travers la finesse de l’auteur, que si l’ascenseur social n’était pas encore totalement en panne, il grinçait déjà douloureusement à cette époque. C’est un excellent livre que celui d’Azouz Begag, très riche et vivant, qui brosse le portrait d’une époque et d’un lieu au travers de la subjectivité assumée du regard d’un enfant.

Au-delà du personnage public d’Azouz Begag et de ses déboires avec l’actuel président de la république, il faut lire ses ouvrages pour tenter de mieux comprendre ce qu’il est et ce qu’il pense, son parcours brillant et sa pensée bien moins simpliste qu’on ne veut le faire croire.

Alfred Teckel a écrit:

Au-delà du personnage public d’Azouz Begag et de ses déboires avec l’actuel président de la république, il faut lire ses ouvrages pour tenter de mieux comprendre ce qu’il est et ce qu’il pense, son parcours brillant et sa pensée bien moins simpliste qu’on ne veut le faire croire.

Je l'ai entendu dans une émission de radio il y a quelques mois, je ne l'avais pas trouvé simpliste du tout...

Je rencheris sur ce que vient d'écrire coline: tout sauf simpliste !