Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 José Carlos Llop [Espagne]

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Arabella
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Aeriale
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptySam 23 Fév 2008 - 16:19

kenavo a écrit:
Au début de ce livre, j’ai dû penser à deux choses : confetti et Modiano !
Pour le confetti – c’est que les mots de José Carlos Llop vous ‘tombent’ dessus. ‘Tomber’ sans un sens de lourdeur. Ils virevoltent dans votre tête.
Ton image des confetti est très subtile Kenavo! Les mots de JoséCarlos Llop ont en effet cette consistance; Légers, intouchables, ils créent une atmosphère vaporeuse, celle de la mémoire, du souvenir, celui qui nous vient par bribes et qu'on ne peut attraper dans sa totalité.

Face à un présent angoissant fait d'attentats, de corruption et de "nihilisme grandissant", et se retournant sur un passé flou de secrets, de silences et d'absences, notre héros tâte les contours, avance par pistes et l'écriture retranscrit cette quête.
Au hasard des rencontres et des confidences, rythmées par les mélodies des années 70, on suit séduit et perplexe, ces pistes qui ne sont pas toujours très explicites d'ailleurs.

Le dénouement nous confirme ce que l'auteur nous laisse entrevoir, mais le chemin pour y arriver est la partie la plus agréable de ce roman qui finit sur une note bien sombre et fortement troublée par un avenir plus qu'incertain. Comme si l'homme en ne sauvegardant pas son passé et ce qui en fixe ses repères, se précipitait lui-même dans le chaos.. "La maladie d'Alzheimer est une métaphore de ce XXIe siècle dans lequel nous sommes entrés le 11 septembre 2001, nous dit José Carlos Llop. "La mémoire est la pierre angulaire de la littérature et de la société."

En résumé un livre empli de poésie qui m'a captée d'emblée par son ton particulier. Un ton qui charme par moments et déconcerte par d'autres, mais qui m'a laissée un sentiment mitigé, presque d'inconfort.
Ceci dit, un livre qui ne laisse pas indifférent et ne nous quitte pas de suite, une fois la chute venue....A lire en tout cas, pour ceux qui sont sensibles aux atmosphères, mais un univers plus âpre que celui de Modiano auquel il est fait référence, sur sa fin, en tout cas! Wink
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kenavo
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptySam 23 Fév 2008 - 16:34

Merci pour ton commentaire Aériale - qui me donne envie de lire ce livre une deuxième fois content
(Heureusement je viens de récupérer le 3ème livre qu'il me manquait encore de cet auteur.. et je vais entamer celui-là d'abord Wink )
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Aeriale
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptySam 23 Fév 2008 - 16:45

kenavo a écrit:
Merci pour ton commentaire Aériale - qui me donne envie de lire ce livre une deuxième fois content
Laughing Merci à toi plutôt Kenavo (lool, on se croirait à une remise de César!) car sans toi, je n'aurais probablement pas connu cet auteur au style inimitable...De petites phrases me reviennent, fines et subtiles, sur ces impressions si fugaces que forment le souvenir.
Il faudrait que je les note, avant de te rendre le roman, sur ce petit carnet qu'une amie m'a donné Wink
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Arabella
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMar 11 Mar 2008 - 22:43

Parle-moi du troisième homme / traduit par Edmond Raillard

1949, dans une garnison espagnole dans les Pyrénées. Un garçon, fils d'un officier, en train de devenir un adolescent, vit des moments essentiels de sa maturation.

Comme vous tous j'ai été terriblement séduite par le style, l'écriture de José Carlos Llop, faite de petites touches, d'élégantes volutes, de subtiles juxtapositions. Il est l'outil idéal pour évoquer des images, des sensations, troubles ou délicieuses, faire naître la douce nostalgie du souvenir. L'auteur réussi à rendre le vécu du jeune garçon, ses ressentis et émotions, ses questionnements d'une façon quasi parfaite. Il dépeint aussi à merveille l'atmposphère de la garnison, avec sa routine un peu ennuyeuse, cette société fermée sur elle-même ou tout le monde se connaît et s'observe, de même que la maison familiale de la mère du héros, tellement bien qu'après quelques pages nous avons la sensation que nous connaissons ces gens depuis toujours.

J'ai été toutefois un peu frustrée à la fin du roman, je trouvais que l'auteur a esquissé beaucoup de thèmes, de pistes, que nous ne faisons qu'entrvoir, sans savoir exactement ce qui s'est passé réellement. Je ne sais pas si le choix de parler par la bouche d'un jeune garçon, qui ne comprend pas toute la situation, qui n 'a qu'un esprit critique réduit de la situation, n'apporte pas en fin de compte une limitation à la portée du livre. Nous sommes quand même en Espagne en 1949, Franco est dans la plenitude de son pouvoir, les officlers que nous voyans si sympathiques et bonhommes, sont tout de même ceux qui ont participé à la guerre civile espagnole et ses horreurs, et cette image si sereine, policée, esthétisante de cette société, a quand même à partir d'un moment provoqué chez moi un certain malaise.
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 15:32

Parle-moi du troisième homme
Je viens aussi de terminer la lecture de ce livre et je ne peux que répéter ce que Arabella en a dit.
Mais surtout je voudrais répondre à ceci :
arabella a écrit:
J'ai été toutefois un peu frustrée à la fin du roman, je trouvais que l'auteur a esquissé beaucoup de thèmes, de pistes, que nous ne faisons qu'entrvoir, sans savoir exactement ce qui s'est passé réellement. Je ne sais pas si le choix de parler par la bouche d'un jeune garçon, qui ne comprend pas toute la situation, qui n 'a qu'un esprit critique réduit de la situation, n'apporte pas en fin de compte une limitation à la portée du livre. Nous sommes quand même en Espagne en 1949, Franco est dans la plenitude de son pouvoir, les officlers que nous voyans si sympathiques et bonhommes, sont tout de même ceux qui ont participé à la guerre civile espagnole et ses horreurs, et cette image si sereine, policée, esthétisante de cette société, a quand même à partir d'un moment provoqué chez moi un certain malaise.
D’accord avec toi – la vue de l’enfant n’explique pas qu’il ne nous montre pas tout – et si le souhait de nous dire tout n’y était pas – les allusions deviennent superflu.
Moi j’aime bien m’expliquer les points blanc qu’un auteur laisse.. mais ici il y en a un peu trop Wink
Concernant l’Espagne sous Franco – les auteurs espagnols ont encore du travail à faire !! J’en connais beaucoup – mais rares sont ceux qui font preuve de bonne volonté à dévoiler ces années – et on doit s’imaginer – plus de 30 ans qui sont jusqu’à présent presque blanc dans la littérature espagnole (en tout cas celle qui est traduite – et j’en ai lu un tas..)
Donc, je dirais qu’il montre ici déjà plus que d’autres auteurs.


En ce qui concerne l’écriture je suis ‘tombé’ pendant ce passage sur une image :
Les hommes sont trop instables pour bâtir une famille, qui n’est autre chose qu’une tapisserie tissée par des femmes, où l’on peut contempler des scènes de chasse ou de guerre, des scènes d’hommes, en fin de compte, mais si on en regarde l’envers, on découvre la trace de leurs doigts et les noeuds, de ces noeuds composent des écuelles de terre remplies d’eau, des tables de vieux bois, des fruits, une miche de pain ou des fleurs du jardin dans un vase de cristal.
Quand je parlais dans les livres d’avant de confetti – cette fois je dirais que cela ressemble plutôt à une telle tapisserie – avec des noeuds qui ne redonnent pas toujours la légèreté que j’ai aimé pendant les deux livres d’avant.

Et en plus, on va retrouver les noeuds dans un autre contexte :

Elle utilise les mots comme un bijoutier utilise les perles.

Et le bijoutier fait des noeuds entre chaque perle pour les enfiler sur la chaîne.
Donc je pense que point de vue écriture il y a beaucoup de perles dans ce livre.. mais à mon avis pas de fluidité et légèreté que dans Le messager d’Alger et Le rapport Stein.


Néanmoins je veux bien partager ma ‘perle’ préférée avec vous :

Ma mère arriva alors que j’étais déjà au lit. La musique de ses talons était une musique de fête, une musique légère et joyeuse, comme celle des oiseaux après la pluie. Seulement il n’avait pas plu et les oiseaux ne chantent pas la nuit.[...] ...elle avait enlevé ses chaussures. Je n’ai pas su si c’était pour ne pas me réveiller ou pour que personne n’entende la musique joyeuse de ses talons.


(j’en ai déjà lu beaucoup d’indices sur femme/homme adultère – mais celui-là est dès à présent mon préféré Very Happy )
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 18:32

J'ai commencé par celui-ci car c'était le seul que j'ai trouvé en bibliothèque, et visiblement ce n'est pas le meilleur de l'auteur. L'écriture et la capacité de l'auteur à créer une atmosphère, et également ta critique, Kenavo, me donnent enivee d'acheter maintenant Le messager d'Alger.

J'avoue que je ne connais pas assez la littérature espagnole actuelle pour savoir comment les écrivains réussissent ou pas à parler du franquisme. Je me souviens en revanche de beaux (mais vieux) films, de Carlos Saura, un autre dont je ne me souviens du metteur en scène, qui racontait comment un jeune homme devanait bourreau, où la violence, le machisme et le côté étouffant de la société sous Franco étaient très finement mais très clairement exposés.
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 18:49

arabella a écrit:
me donnent enivee d'acheter maintenant Le messager d'Alger.
cela me fait plaisir - mais tu sais que j'ai mis ce livre au cerclage - après Coline tu peux aussi l'avoir ... Wink

Et concernant les auteurs espagnols.. si j'aurais un peu plus de temps (2012... innocent ) , je vous parlerais de ces auteurs.. Very Happy
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 19:28

kenavo a écrit:
arabella a écrit:
me donnent enivee d'acheter maintenant Le messager d'Alger.
cela me fait plaisir - mais tu sais que j'ai mis ce livre au cerclage - après Coline tu peux aussi l'avoir ... Wink

Il te suffit de t'inscrire, de demander au cerclage Arabella...content
Je ne vais pas tarder à le commencer ...
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 19:30

kenavo a écrit:
Et concernant les auteurs espagnols.. si j'aurais un peu plus de temps (2012... innocent ) , je vous parlerais de ces auteurs.. Very Happy

Nous n'avons que jusqu'en 2012 pour lire tout ce que tu nous as déjà prescrit!
Mon Dieu...Dépêchons-nous alors...avant qu'arrive déjà la suite...content
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 20:58

Comme j'ai un pressentiment qui me dit que je vais beaucoup aimer, je préfére acheter.
Et puis cela me gêne de profiter du cerclage alors que je n'ai rien offert moi-même. honte
Et j'attends avec impatience 2012 pour enfin avoir les suggestions d'auteurs espagnols de Kenavo. Wink , il faut dire que ma LAL de livres à emprunter à la billiothèque est descdue à moins de 30 référances, je risque de manquer d'idées de lectures.
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 22:13

coline a écrit:
Nous n'avons que jusqu'en 2012 pour lire tout ce que tu nous as déjà prescrit!
Mon Dieu...Dépêchons-nous alors...avant qu'arrive déjà la suite...content
jemetate Ceci sera mon dernier message sur ce forum
Spoiler:

arabella a écrit:
Comme j'ai un pressentiment qui me dit que je vais beaucoup aimer, je préfére acheter.
Et puis cela me gêne de profiter du cerclage alors que je n'ai rien offert moi-même. honte
En ce qui concerne mes livres et DVD cela ne me poserais aucun problème - surtout que je n'emprunte pas mais doit me contenter de subir les effets de la maladie 'vta' ('veut tout acheter' Very Happy et vtt serait tellement mieux pour ma santé Very Happy )
arabella a écrit:
Et j'attends avec impatience 2012 pour enfin avoir les suggestions d'auteurs espagnols de Kenavo. Wink , il faut dire que ma LAL de livres à emprunter à la billiothèque est descdue à moins de 30 référances, je risque de manquer d'idées de lectures.
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2008 - 23:58

kenavo a écrit:
coline a écrit:
Nous n'avons que jusqu'en 2012 pour lire tout ce que tu nous as déjà prescrit!
Mon Dieu...Dépêchons-nous alors...avant qu'arrive déjà la suite...content
jemetate Ceci sera mon dernier message sur ce forum
Spoiler:

As-tu seulement tenu les deux heures?Razz
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyLun 17 Mar 2008 - 13:27

Le messager d'Alger

J'essaie depuis quelques heures d'entrer dans Le messager d'Alger mais sans y parvenir...Il ne m'accroche pas et j'en suis à plus de la moitié...Je vais donc renoncer je crois...
"Des confettis" a dit Kenavo...oui, on peut penser à celà...Mais justement ce n'est pas grand'chose des confettis...Il y a depuis le début du récit une myriade d'évocations et de personnages...En confettis, oui...Mais plutôt qu'une myriade de confettis j'aurais voulu une myriade d'étoiles...
Désolée d'apporter cette note discordante...et merci encore à Kenavo (j'ai eu ce roman entre les mains grâce au cerclage;) )
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyVen 2 Mai 2008 - 14:11

Le Rapport Stein

Citation :
« Guillermo Stein est arrivé au collège au beau milieu de l’année scolaire, à bicyclette. Aucun d’entre nous n’allait au collège à bicyclette.

La bicyclette de Guillermo Stein était une bicyclette italienne, noire, très grande. On ne le voyait presque pas, le nouveau, Stein, sur sa bicyclette, n’eût été cet imperméable rouge qu’il portait sur les épaules, une pèlerine en plastique nouée autour du cou, sur laquelle la pluie dégoulinait jusqu’au sol. Parce que cette année, ce fut l’année de la pluie : il n’a pas cessé de pleuvoir de la rentrée à la sortie des classes. C’est pourquoi aucun d’entre nous n’allait au collège à bicyclette. »
Le Rapport Stein est le troisième roman de José Carlos Llop traduit en France mais son premier roman paru en Espagne en 1995. Son style littéraire est souvent comparé à celui de Modiano.

José Carlos Llop a effectivement une très belle plume poétique qui dégage une atmosphère nostalgique dès plus subtiles mais de trop nombreux événements et sentiments à peine effleurés laissent un goût de trop peu. Beaucoup de pistes ébauchées et laissées en suspension, j’avais l’impression que trop de choses m’échappaient ou me restaient inconnues pour réellement me sentir impliquer dans ce roman.

Séduite mais pas totalement convaincue.
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MessageSujet: Re: José Carlos Llop [Espagne]   José Carlos Llop [Espagne] - Page 2 EmptyDim 4 Mai 2008 - 17:59

"Le messager d'Alger"

Carlos Ofila Klein est un homme hanté par le passé. Non seulement le sien, mais aussi celui des autres, de tous ces hommes et ces femmes – des vieillards – qu'il rencontre et qu'il invite à venir raconter leurs souvenirs dans l'émission radiophonique qu'il anime.


« Je suis un interviewer de vieillards. C'est pourquoi mon émission s'appelle La morgue. Parce que j'interviewe des cadavres ambulants. Des gens qui ont vécu dans un monde qui n'existe plus. Un monde que ne survolaient pas les hélicoptères et où les scarabées étaient dans les champs et les jardins, pas sur l'asphalte et les trottoirs comme maintenant. Certains scarabées ont l'air de lourds chars d'assaut s'avançant à travers l'épaisseur d'un bois ; d'autres se déplacent aussi vite qu'une voiture blindée dans le désert. Beaucoup sont piétinés et tombent dans la bataille. Alors leurs élytres chitineux s'ouvrent et ils montrent leurs parties molles, agonisant sur le trottoir jusqu'à ce qu'un autre pied les écrase définitivement. Comme les vieillards de mon émission qui ont pedu leur chitine et leurs élytres et leur carapace et ne vivent que des souvenirs de leurs parties molles : jusqu'au moment où leur propre mémoire, qui réside dans la zone la plus faible de leur cerveau, finit par les écraser. Comme la vie écrase tous ceux qui ne se nourrissent que de leurs souvenirs. Eh bien oui : je suis l'archiviste de ces souvenirs, le mémorialiste d'un monde que je n'ai pas connu, le compilateur d'un monde que je ne me résigne pas à voir disparaître. [...]


J'aime mon travail. J'aime écouter les histoires des autres, les mots des autres quand quand ils me racontent tout ce que je n'ai pas connu. Ils me racontent la vie des autres. J'ai la sensation d'être un homme qui écrit une étrange encyclopédie d'archéologie et de choses mortes tandis que le monde change autour de lui. Un homme qui fixe la vie qui a précédé ces changements qui lui échappent. Parce que, je l'ai déjà, dit, c'est comme si tout ce qui arrive maintenant n'arrivait plus jamais. J'aime mon travail parce que c'est un travail inutile, parce que je sais que c'est un travail qui ne procure aucune richesse à personne ; ni aucun pouvoir. Et c'est un soulagement : savoir que dans le fond je ne travaille que pour moi.
»

C'est à l'occasion de l'une de ces émissions qu'il fait la connaissance d'un curieux personnage : un antiquaire du nom de Jorge Baker. Cet homme, Carlos Ofila Klein est persuadé de l'avoir déjà vu il y a de nombreuses années, chez ses grands-parents. Pour lui, il n'y a pas doute, et malgré les dénégations de l'homme, Carlos Ofila Klein sait qu'il a devant-lui celui que sa grand-mère avait surnommé « le messager d'Alger ».

La rencontre – apparemment fortuite – avec cet homme resurgi du passé va pousser l'animateur de radio à replonger dans le passé de sa propre famille, à la recherche de ses parents dont il a perdu la trace, mais aussi à la recherche du passé trouble qui environne la personnalité de son grand-père, Le Dr; Klein.
Mais à trop gratter dans les vestiges du passé, il arrive que celui-ci puisse s'avérer inattendu et fasse remonter à la surface des secrets inavouables.


Quête de la mémoire, exhumation du passé, le roman de José Carlos Llop nous entraîne au coeur d'une ville méditerranéenne dans un futur immédiat, où les attentats se multiplient à tel point que la démocratie ne semble plus être qu'une vague réminiscence d'un passé si proche mais pourtant si lointain. Devant la menace, les libertés individuelles sont en train de disparaître peu à peu, laissant la place à une société ultra-sécuritaire. Dans ce monde en pleine métamorphose, Carlos Ofila Klein s'accroche au passé, aux souvenirs des uns et des autres afin de renouer avec une époque révolue mais aussi afin d'éclairer les zones d'ombre qui cernent ses propres origines.

Né en 1968 d'un couple engagé dans le mouvement hippie, Carlos va être confié à la garde de ses grands-parents après que son père et sa mère se soient séparés pour d'obscures raisons. Après une petite enfance vécue dans le milieu bohême propre à ces années, l'enfant va se retrouver dans l'appartement du 23 rue du Bosphore, un appartement où règne un silence sépulcral, et dont le maître des lieux – le Dr. Klein – semble avoir assis sa fortune sur des fondations aussi mystérieuses que troublantes.

C'est bien des années plus tard, à l'âge de quarante-deux ans, que Carlos Orfila Klein va retrouver des traces de ses parents ainsi que des indices sur l'inavouable passé de son grand-père. Mais pour cela, il devra percer à jour l'étrange et inquiétante personnalité de Jorge Baker, « le messager d'Alger ».

Le roman de José Carlos Llop nous offre un récit poétique aux phrases envoûtantes, une narration parsemée d'allusions culturelles et historiques, rythmée par les grands succès musicaux des années 70 chantés, entre autres, par Neil Young, Bob Dylan, Buffalo Springfield et les Pink Floyd. Il nous invite à une réflexion sur la fascination qu'exerce le passé sur ceux dont les origines ont été occultées pour diverses raisons : familiales, politiques, idéologiques...

C'est un roman passionnant, vaguement inquiétant de par ses allusions à un futur proche qui ressemble déjà étrangement à notre présent, un roman dont je ne peux déplorer que le fait qu'il ne fut pas plus long. En effet, José Carlos Llop nous mène sur des pistes qu'il ne fait qu'ébaucher et dont le lecteur avide que je suis aurait voulu qu'elles fussent plus fouillées. De nombreux éléments présents dans ce récit mériteraient à eux seuls un roman à part entière. Il est dommage que l'auteur nous laisse ici sur notre faim ; à moins que son but ait été de nous laisser imaginer les différentes ramifications de son récit.

Toujours est-il que je suis ressorti de la lecture de ce récit avec beaucoup de plaisir mais aussi avec un vague sentiment d'insatisfaction face à ces allusions historiques et romanesques foisonnantes qui, hélas! M'ont laissé sur ma faim. Dommage !
Mais il n'empêche que José Carlos Llop est un auteur dont je découvrirais avec grand plaisir d'autres oeuvres telles que « Le rapport Stein » et « Parle-moi du troisième homme ».

Un grand merci à Kenavo qui a mis ce roman au cerclage et qui m'a ainsi permis de découvrir cet auteur.
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