Dominique A.

Dominique A.



Chanteur-compositeur discret, peu médiatisé, Dominique A. est une de mes plus belles découvertes en chanson française de ces dernières années.
Je passe sur ces deux premiers albums ("La fossette" (1992), album expérimentale où le chanteur s'accompagne d'une simple boîte à rythme et "Si je connais Harry" (1993) que je n'ai jamais écouté) pour en venir à son troisième, "La mémoire neuve" (1995), celui qui lui a valu un certain succès, notamment avec le titre-single "Le twenty-two bar". Cet album est magnifique tant dans ses mélodies mélancoliques que dans ses textes tout à la fois caustiques ("Il ne faut pas souhaiter la mort des gens", "La vie rend modeste", "Le métier de faussaire") et doux-amers (le superbe "Les hauts quartiers de peine", "La mémoire neuve", "Le ravalement des façades"), portés par une voix fragile, qui semble toujours sur le point de se rompre. Et de se terminer par une envolée "in english" dans "Tutti va bene" aux accents pop. Rien à jeter dans cet album qui est pour moi une référence incontournable, les 12 titres étaient tous excellents (ce qui est assez rare pour être noté).

Mais Dominique A. ne semble pas apprécié la notoriété, ou en tout cas il semble chercher à tout prix à s'en préserver. Aussi, après cet album mélodique et accessible, le suivant, "Remué" (1999), sera nettement plus difficile, avec sa musique dépouillée minimaliste, son ambiance austère, qui prennent l'auditeur à rebrousse poils (d'oreilles). Mais les textes, eux, restent toujours aussi bien écrits.

En 2001, il revient avec un album plus accessible, "Auguri", mais toujours fidèle à son univers et son créneau "hors du show-business". Quelques nouvelles perles se dégagent ("Pour la peau", "Burano" et son évocation poétique de l'île vénitienne, "Les hommes entre eux" et une reprise innattendue d'une chanson de Dalida : "Les enfants du Pirée").

Son suivant, "Tout sera comme avant" (2004) rompt un peu avec ses habitudes - du moins sur le plan musical - avec l'utilisation pour la première fois d'instruments à cordes, qui donnent à l'album une ampleur symphonique sur certains morceaux (comme le premier titre). Dominique A. n'abandonne par pour autant ses chansons avec guitare pour tout accompagnement ("Bowling").

Citons enfin le dernier en date, "Horizon" (2006), que je n'ai pas encore écouté, et un live récent, "Sur nos forces motrices" (2007).

K a écrit:

Dominique A.



Chanteur-compositeur discret, peu médiatisé, Dominique A. est une de mes plus belles découvertes en chanson française de ces dernières années.

Ecoutez Dominique A.
ici

il vient de sortir un nouvel album, un double, je l'ai survolé, c'est un peu une synthèse des albums précédents, tout dominique A est présent donc un très bon album.


http://www.myspace.com/dominiquea/

Je l'ai découvert il y a peu de temps depuis les victoires de la musique avec "rendez-nous la lumière" superbe chanson . Texte , musique , rythme , originalité , et même chorégraphie ,j'ai trouvé tout parfait .
J'ai découvert depuis , un album plus ancien"L'horizon" datant de 2005 . Personnellement , çà me remue assez les tripes .

https://youtu.be/0lbfe4m7j2k

et quand il a fini son texte , il prolonge votre rêverie 2mn encore dans cette musique divine.

je ne pouvais pas faire moins que de donner un aperçu de "rendez-nous la lumière" qui montre que son talent ne va pas en régressant.

https://youtu.be/CNz7zn3VUx4

coline a écrit:

Ecoutez Dominique A.

et lisez-le click

J'ai retrouvé le texte de "Rue des Marais" .Dans cette chanson il évoque la nostalgie de ses premières années à Provins.

Parole de Rue Des Marais:

Il neige ce matin
Dans la rue des marais
David court
Et je lui cours après ;
La sonnette a parlé
Tournez vos sabliers
Et la blouse vert d'eau
Pénètre sous la peau.
16h30, les cris
Les sabliers vidés
Bientôt j'écrirai tout
Quand je saurai viser ;
En attendant, j'embrasse
La joue qui s'est baissée
Dans la rue verglacée
Et à demain l'angoisse.

Il neige ce matin
Cinq ans à tout casser
Dans la rue des Marais ;
David est essoufflé
Je l'ai bientôt rejoint
Et je n'sais plus après.

Christelle est la première
A n'pas vouloir m'aimer
Je pressens une liste
Longue à se dérouler ;
Hier sous les remparts
Le chien s'est échappé ;
J'aurai bientôt onze ans
Je songe à m'habituer

Au sang de betterave
Au jus de rose mêlé
Je saurai m'habituer ;
Je ne saurai jamais
Et j'irai dispersé
Loin de Rue des Marais.

C'est un vieux effrayant
Qui entre dans ma chambre
Et fait claquer la porte
Je ne saurai jamais
Si j'ai rêvé tout ça
La porte renvoyée
A la face du grand-père
Un jour, rue des Marais.

La perche dans le chlore
Me semble hors de portée
Dans un instant je plonge
Le monde aura gagné ;
Dans le square la roue tourne
Tranchante, dentelée
Le genou, comme la pierre
S'en va cicatriser.

Une ville à deux versants
Haute et basse, m'obsède
Tout m'y est arrivé
Et depuis je décline
Sur tous les tons la tristesse
Qu'elle m'a refourguée.

Il neige ce matin
La pierre embourgeoisée
Accueille sourcils froncés
La belle intruse blanche
Qui me fait m'étaler
Je pleure comme un dimanche
Plus tard j'écrirai tout
Quand je saurai viser

Viser Rue des Marais
La télé allumée
La vie qui démarrait
Et l'odeur de l'orange
Qui me réveillerait
Demain Rue des Marais.

"Rue des Marais " rentre aussi dans mon répertoire favori

https://youtu.be/QJXEbizxrUc