Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

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 Maryse Conde

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Harelde
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Harelde


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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyVen 18 Jan 2013 - 10:22

La vie sans fards

Maryse Condé prend sa plume pour tuer quelques unes des fausses vérités qui ont été écrites sur son compte. Compléter des imprécisions. Commenter des points obscurs. Et c’est à sa période « africaine » qu’elle consacre cette autobiographie.

Issue d’une famille de « Grands Nègres » de la Guadeloupe (comprendre : autochtones lettrés, instruits… petits bourgeois), elle traverse l’Atlantique et vient étudier en métropole où elle rencontre Mamadou Condé qu’elle épouse. Bien vite, elle s’aperçoit qu’elle n’éprouve aucun amour véritable pour son mari tout neuf et ressent le besoin de prendre le large, de mettre une certaine distance entre elle et lui. C’est ainsi que, fascinée par l’Afrique, elle part enseigner en Côte d’Ivoire, accompagnée de son fils né de sa courte relation avec un haïtien et enceinte d’une fille. La réalité du « terrain » ne ressemble pas à ce qu’elle avait imaginé. Elle est rejetée par la communauté noire, les antillais étant détestés car perçus comme proches des colonisateurs.

Incapable de s’intégrer et de se sortir de la médiocrité, elle part rejoindre son mari qui a regagné son pays natal. C’est désormais à Conackry qu’elle va poursuivre son enseignement. Mais là encore, des difficultés inouïes se dressent devant elle. La barrière des langues ethniques qu’elle n’apprend pas, la vie commune avec un homme qu’elle n’aime pas, les graves pénuries qui frappent ce pays sympathisant du socialisme soviétique, la dictature de Sékou Touré font de sa vie un enfer.

Elle revient ensuite pour un temps à Paris où elle vit une relation intense avec le fils naturel de François Duvalier, dictateur sanguinaire qui, à la tête de ces tontons macoutes ravagea l’île d’Haïti. Sa vie d’errance se poursuit. Elle tente de fuir les difficultés qui s’accrochent à elle de façon inexorable. Enceinte pour la quatrième fois, elle se réfugie au Ghana. Pays anglophone dans lequel elle peine à s’acclimater. Sa vie ne s’améliore pas. En couple avec un homme qui la somme de se débarrasser de ses enfants, elle assiste à au coup d’état de 1966.

Le dictateur déchu se réfugie en Guinée et est remplacé par un régime tout aussi dictatorial que le précédent. En temps que guinéenne (d’adoption), l’auteure est accusée d’espionnage et emprisonnée avant d’être expulsée vers l’Angleterre. C’est à Londres qu’elle tente de se reconstruire une nouvelle fois. Elle la chance semble lui sourire. Mais c’est sans compter l’ironie du sort qui la ramène à Accra et à sa passion dévorante.

Son errance africaine s’achève au Sénégal où elle commence à écrire, ébauchant son premier roman Heremakhonon.

J’ai pris plaisir à lire ces mémoires, savant mélange de celles d’Amadou Hampâté Bâ et de celles de Dany Lafferrière : difficulté d’une antillaise en pays mandingues. Un récit très couleur locale, dépaysant avec sa chaleur, ses griots, ses koras, sa vie foisonnante. Une écriture plaisante sans fausse pudeur, non dénuée d’une certaine sécheresse, d’une distance que l’auteure conserve avec ses souvenirs si douloureux. Douleur qui transparaît bien évidemment dans son texte sans toutefois oppresser le lecteur. Bénéfice du temps, de cette eau qui a coulé depuis des faits vieux de quarante ans pour les plus récents.

Un texte émaillé d’une profusion de références littéraires. Car sa période africaine a fortement influencé son œuvre. Maryse Condé tisse les connexions entre les personnages de ses romans et les personnalités les ayant inspirés.

Je regrette un peu d’avoir débuté ma lecture de l’auteure par ce livre dans lequel Maryse Condé se confie, s’explique sur une œuvre qui m’est malheureusement inconnue. La vie sans fards (pourquoi ce pluriel ?) est un livre que j’aurais certainement mieux appréhendé, mieux compris, et plus apprécié si j’avais précédemment lu d’autres de ses romans. Mais un livre qui, du coup, me donne de nombreuses pistes de lectures à venir !
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyVen 18 Jan 2013 - 13:01

Je ne savais rien de sa vie alors que j'apprécie beaucoup son écriture. Je l'ai découverte avec Ségou.
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mimi54
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyVen 18 Jan 2013 - 13:15

J'ai lu deux de ses romans, et suis en train de lire son dernier livre paru; avis à venir.....
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyDim 20 Jan 2013 - 20:24

La vie sans fards


Citation :
« Cette réappropriation matérielle de l’Afrique me prouvait qu’allant plus loin que le chef de la Négritude, mon maître à penser, je commençais de m’assumer. »

Maryse Condé se livre telle quelle, au risque peut-être de choquer, ou pour le moins de surprendre ses lecteurs.
Femme noire, douée, partie étudier à Paris, elle y rencontrera le meilleur comme le pire. Elle semble cumuler les déconvenues, les galères. On la sent largement en délicatesse avec la France.

Citation :
« C’est à Paris que j’avais été blessée et humiliée. J’avais souffert dans mon cœur et dans mon orgueil. J'étais devenue une déclassée, une paria. »

C’est l’Afrique qui l’appellera, et lui « offrira « ses années les plus difficiles accompagnée d’hommes qui ne lui mèneront pas la vie facile ; L’Afrique, où elle tentera de se trouver. Une Afrique qui ne la comble pas, et à laquelle elle s’accroche pourtant si fort. Une Afrique qui la rejette, elle femme des Antilles, qui rejette son fils ainé, métis.
La vocation littéraire de Maryse Condé n’a rien de précoce. C’est finalement assez tard qu’elle a commencé à livrer dans ses romans ce qui a fait sa vie.
Elle a longtemps cherché l’amour, sans le trouver en retour, hormis dans celui de ses enfants qui l’ont, malgré les aléas de la vie, et ses conditions matérielles le plus souvent proches de la misère, accompagnée dans ses errances africaines. Cette vie, narrée avec réalisme, dans un style fluide, permet de mieux comprendre son œuvre, et son engagement en faveur de la mémoire de l’esclavage.
J’ai apprécié la distance prise par Maryse Condé ; les faits sont anciens, elle a laissé le temps faire son œuvre pour parler de « ses années d’apprentissage ».Si les mots sont sans concessions, je n’ai perçu ni haine, ni rancœur ; sa vérité nous est présentée, comme le titre l’indique « sans fards », sans artifices tout simplement.

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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyMar 22 Jan 2013 - 11:35

Oui, une belle découverte pour moi.
J'ai l'intention de lire d'autres de ses livres.
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyMar 22 Jan 2013 - 16:57

Harelde a écrit:
Citation :

Je regrette un peu d’avoir débuté ma lecture de l’auteure par ce livre dans lequel Maryse Condé se confie, s’explique sur une œuvre qui m’est malheureusement inconnue. La vie sans fards (pourquoi ce pluriel ?) est un livre que j’aurais certainement mieux appréhendé, mieux compris, et plus apprécié si j’avais précédemment lu d’autres de ses romans. Mais un livre qui, du coup, me donne de nombreuses pistes de lectures à venir !

Merci pour ton avis Harelde. C'est bon à savoir car j'avais envie de commencer par La Vie sans fards.
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyJeu 24 Jan 2013 - 9:39

Madame B. a écrit:
Harelde a écrit:
Citation :

Je regrette un peu d’avoir débuté ma lecture de l’auteure par ce livre dans lequel Maryse Condé se confie, s’explique sur une œuvre qui m’est malheureusement inconnue. La vie sans fards (pourquoi ce pluriel ?) est un livre que j’aurais certainement mieux appréhendé, mieux compris, et plus apprécié si j’avais précédemment lu d’autres de ses romans. Mais un livre qui, du coup, me donne de nombreuses pistes de lectures à venir !

Merci pour ton avis Harelde. C'est bon à savoir car j'avais envie de commencer par La Vie sans fards.
C'est à double tranchant.
Tu vas manquer des choses car tu ne connaîtras pas l'oeuvre à laquelle se réfère l'auteur.
Mais ça te donnera envie justement de découvrir cette oeuvre.
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyJeu 24 Jan 2013 - 10:18

J'avais adoré Victoire, La femme cannibale et Tituba sorcière. J'ai aussi très envie de lire les Ségou, mais ils ne sont pas disponibles en poches... Pour ce qui est de La vie sans fards, il est celui que je vois le plus souvent en librairie, mais il ne m'a jamais donné vraiment envie...
Son dernier livre sorti cet été semble vraiment intéressant aussi. A voir en poche.
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyMer 18 Déc 2013 - 17:31

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Ségou. Les murailles de la terre de Maryse Condé

C’est l’histoire d’une famille Bambara (Mali) de Ségou. Une famille influente. Les Bambaras sont agriculteurs et les peuls qui habitent en dehors de Ségou sont éleveurs. Les bambaras sont féticheurs. Ils croient au pouvoir des fétiches, aux esprits qui hantent les nuits et qu’íl faut craindre et aux rituels qui marquent chaque pas d’un Bambara.  Les peuls petit à petit se convertissent à l’islam venu du Niger et veulent créer un état unique qui aurait un seul Dieu Allah. Quatre fils vont partir et vivre leur destin différemment. Un destin  lié à l’histoire de leur pays. L’un se converti à l’Islam, l’un fait du commerce, l’un est vendu et devient esclave et le dernier devient mercenaire.

L’histoire raconte les fils qui veulent s’affranchir de la domination de leurs pères. Et raconte aussi le questionnement de certains hommes, qui ayant obéit aveuglément depuis toujours à leurs Dieux , et ayant scrupuleusement respecté les rituels se voient encore vivre les mêmes malheurs, et se posent des questions sur la réelle bonté de leurs Dieux. Certains voient la solution dans une autre religion l’Islam. Mais rien n’est simple et cette religion ne résout pas tout et sépare parfois les hommes au lieu de les réunir.

L’Afrique est un continent dont je connais mal l’histoire. J’ai donc appris en lisant ce livre que l’émergence de l’Islam s’est faite en même temps que  la traite des esclaves. Le livre met bien l’accent sur le besoin dans la vie de ces hommes d’évoluer vers autre chose alors que tout se vivait d’une certaine manière depuis toujours. Il montre aussi la difficulté pour certains d’accepter de changer. Le bouquin montre que les hommes de ce pays à force de se battre les uns contre les autres pour ou contre le changement et la domination des influences extérieurs ont finis par les morceler et les a rendu incapable d’atteindre une seule et même unité.

L’esclavage, cela vous transforme un humain, soit en loques soit en bête féroce. Ayodélé n’avait pas seize ans quand elle avait été arrachée aux siens, ce qui fait qu’elle n’avait à présent, guère plus de vingt ans. Pourtant, son cœur était celui d’une vieille, plus vieille que sa mère qui l’avait mise au monde et même plus vieille que sa grand-mère. Son cœur était amer. Il était comme le cahuchu, le bois qui pleure, que les seringueiros transperçaient de leurs pointent dans les forêts. Sans Naba, peut-être serait-elle devenue folle, ou elle aurait fini per mettre fin à ses jours, lasse de porter son enfant dans la haine et le mépris d’elle-même.


Ses yeux interrogeaient l’horizon. Qu’y avait-il au-delà de cette courbe grise ? Sans doute le pays d’autres hommes à peau claire comme les arabes, à peau blanche comme les Espagnols et qui méprisaient les hommes à peau noires. Siga avait eu le temps de comprendre qu’une peau noire faisait de vous une créature à part. Pourquoi ? Il avait beau tourner et retourner cette question dans sa tête, il n’entrevoyait pas de réponses. Les Bambaras étaient aussi forts, orgueilleux, créatifs qu’un autre peuple. Etait-ce simplement le fait de la religion ? Si c’était cela, par esprit de défi, il s’accrocherait à ses Dieux, à ses ancêtres. Contre vents et marées, il resterait un buveur d’alcool, un fétichiste.


-Quand tout cela finira-t-il ? Quand les nôtres pourront-ils repousser les blancs à la mer ?
José secoua la tête :
« Il ne s’agit pas de ça. D’ailleurs les Anglais ont mis fin à la traite. Bientôt il n’y aura plus un négrier sur la mer. Non, à présent, un autre danger vient du Nord…
-Du Nord ?
-Oui, les Peuls ont envahi nos villes. Ils y mettent le feu. Ils tuent nos femmes et nos enfants.
Ayodélé resta bouche bée de saisissement, puis elle s’exclama :
-Les Peuls ? Est-ce que ce ne sont pas nos voisins de toujours ?
-L’islam ! Tu le sais à présent, ils se sont convertis à l’Islam. Eh bien, ils pensent qu’ils ont une mission de nous convertir tous par le fer et le feu. Jihad, ils appellent ça Jihad.
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyMar 4 Fév 2014 - 10:14

En attendant la montée des eaux



Babakar, un obstétricien qui officie dans les quartiers peu argentés de Guadeloupe, est le personnage central de ce roman tropical. Bâti entre une Afrique de l’ouest asphyxiée par ses conflits tribaux et ses guerres civiles, les Antilles françaises et Haïti, Maryse Condé revient sur le parcours de son héros qui est assez proche du sien.

Né d’un père bambara et d’une mère guadeloupéenne, le jeune Babakar grandit dans le Mali d’Amadou Hampaté Bâ. Le lecteur redécouvre des villes déjà visitées par l’éminent écrivain peul – Bamako, Ségou, Mopti – sans toutefois pousser jusqu’à Bandiagara. Papa est un ancien dignitaire de l’après indépendance aujourd’hui écarté du pouvoir et placé à un poste secondaire de directeur d’école d’une petite ville de province éloignée. Maman, en sa qualité de femme étrangère et très instruite, ne s’intègre pas à la communauté. Ses yeux bleus lui confèrent un statut de sorcière. Respectée et crainte. A sa mort, elle laisse un Babakar perdu : il rêvera toute sa vie de sa mère qui viendra lui parler, le conseiller dans ses songes nocturnes.

Parti faire médecine à Montréal, il rencontre Hassan dont il deviendra l’ami intime. Son diplôme en poche, il le suivra dans son pays – pays qui n’est jamais nommé mais qui m’évoque la Côte d’Ivoire. Pays ravagé par les guerres successives que se livrent nordistes et sudistes : coups d’états à n’en plus finir, le sud brûlant le nord, le nord massacrant le sud. Babakar est constamment au milieu, le cul entre deux chaises : assimilés aux nordistes par sa nationalité malienne et son amitié avec Hassan, le chef de l’armée nordiste, et d’intérêts sudistes par l’origine de sa femme. Après avoir perdu sa mère, Babakar perd sa moitié et leur fils, assassinés lors d’une énième passation de pouvoir.

Réfugié sur l’île de sa mère depuis de nombreuses années, Babakar vivote et tente de se reconstruire tant bien que mal. Appelé au mitan de la nuit au chevet d’une parturiente, il n’arrive que pour constater le décès de celle-ci. Dans un état second, il a alors un geste qui va bouleverser sa vie : il se saisit de la nouvelle-née et, croyant retrouver son enfant disparu, emporte celle-ci chez lui. Un geste qui va l’entrainer fort loin, jusqu’en Haïti, entre coups d’état et répression, entre misère et famine, entre alizés et cyclones, au cœur du monde vaudou (orthographié « vodou » par Maryse Condé).

Cette montée des eaux qui menace de disparition les îles (et les insulaires) est un voyage sous les tropiques qu’à fait l’auteur au cours de sa vie (dans un sens différent toutefois). Par son texte empreint de termes créoles, Maryse Condé nous conte les tragédies qui s’abattent sur les miséreux qui n’ont souvent d’autres aspirations que de vivre tranquillement. Guerres, guérillas, racisme, misère, tempêtes, inondations, sècheresses, tremblements de terre… tout y passe. Babakar est particulièrement éprouvé, tout comme les deux hommes que son parcours international attache à ses pas : Movar, un haïtien et Farid, un palestinien. Trois hommes déglingués que la chance a toujours boudés. Un texte d’une grande poésie, d’un profond exotisme dans lequel on retrouve les traces de Jacques Roumain ou de Jacques Stéphen Alexis.

Dépaysant !
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MessageSujet: Re: Maryse Conde   Maryse Conde - Page 2 EmptyMar 4 Fév 2014 - 15:46

Bienvenue dans le groupe de ceux qui ont aimé ce livre!  Very Happy
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