CLOVERFIELDAnnée : 2008
Genre : Science Fiction
Durée : 1h30
Pays : Etats-Unis
Une fête est organisée pour dire au revoir à Rob, qui s'en va faire un bout de carrière au Japon. Hud doit tout immortaliser pour que Rob reparte avec une vidéo d'eux. Il prend cette mission plus ou moins à coeur, préférant de loin tenter une approche vers Marlena que récolter des petits mots sympathiques pour son meilleur ami. Et puis au coeur de la fête (entre les histoires de coeur brisé, d'ivresse et de non dits qui passent et filent entre les images), alors qu'ils sont tranquillement sur l'escalier de secours extérieur, un énorme bruit suivi d'une explosion retentissent. Ils foncent tous sur le toit pour voir ce qu'il se passe, et bientôt d'autres explosions les poussent jusque dans la rue où la panique est générale.
Tout est montré par l'oeil subjectif de la caméra numérique tenue par Hug. Il filme tout, ou un maximum de choses, pour "garder une trace". L'atmosphère du film est haletante, le suspens est impressionnant. On ne est complètement imergés au milieu des gens, dans la foule qui ne comprend pas ce qu'il se passe si ce n'est qu'elle a peur et qu'elle est en danger.
C'est une fuite permanente pour essayer de survivre au milieu d'une apocalypse.
Ce n'est pas tant le scénario (très très banal, du monstre qui attaque et démolie une ville, genre Godzilla) que la façon dont est traitée l'image. On n'en sait jamais plus que les quatre personnages avec qui on reste. On perçoit des bribes, on comprend que le danger est partout, et on en devient limite claustrophobe tant la vue est toujours limité à l'espace confiné de ce groupe pris dans les filets d'un cataclysme.
Le film n'utilise pas de musique, pas d'actions impressionnantes et héroïques (même si l'histoire du gars qui va essayer de sauver sa nana, et que ses copains accompagnent on a un poil du mal à y croire), et les effets spéciaux sont très bien maîtrisés dans le sens où justement on ne fait que les entrapercevoir, du coup même s'ils sont grandioses ils n'en deviennent pas barbants, et servent plutôt à enfermer les personnages et le spectateur dans l'angoisse plutôt qu'à faire du spectacle.
Evidemment on pense, dès les premières images, au 11-09, et je crois que cloverfield est vraiment très intéressant du point de vue humain (sans mélodrame). Il met en évidence l'instinct de survie mais n'en oublie pas pour autant les crétins de la dernière chance : les pilleurs de magasins, les gens armés de leurs portables ou appareils photos préférant shooter les éléments autour d'eux plutôt que de sauver leur peau. Le consumérisme anihilant complètement ce fameux instinct de survie, et mettant en avant la lobotomisation d'un peuple par son désir de possession.
Cloverfield m'a produit des sensations équivalentes au Projet Blair Witch, sur un registre différent, puisque Cloverfield joue quand même moins sur la peur, l'angoisse, les témoignages, il est plus ciblée sur l'étouffement, la fuite en avant, le monde quotidien devenant soudainement un piège géant.
Un film à voir, qui tient en haleine pendant 1h30.